Plérin. La ville coupe l'eau pour chasser les camping-cars

La ville voulait chasser les trois véhicules qui stationnaient là, lundi après-midi. Après une nouvelle levée de boucliers des vacanciers, les élus ont cédé.

Le technicien venu couper l’eau, hier, sur l’aire de camping-cars du quartier de Sous-la-Tour, était bien escorté. Il est arrivé à 14 h, entouré par plusieurs policiers municipaux. Scène peu délicate pour les occupants des trois véhicules, immatriculés dans les Côtes-d’Armor et le Finistère, présents sur les lieux. « Ils sont venus nous dire qu’il fallait partir », explique François Ladan, l’un des camping-caristes.


Ni une ni deux, son épouse file vers le restaurant Le Chalutier. Serge Jamet, le patron, est l’un des fervents défenseurs de cette aire d’accueil. Les utilisateurs sont des clients. Il accourt. Rapidement, un couple de retraités riverains vient se greffer au petit attroupement pour empêcher la fermeture.
« Vous étiez prévenus... »

Pascal Laporte, l’adjoint à l’environnement et au cadre de vie, tente de répondre aux arguments des vacanciers. Pas de chance : c’est à ce moment que deux camping-cars entrent sur l’aire. Les deux couples belges prennent leurs aises au bord du Légué. Les autres vacanciers les accueillent à bras ouverts, au grand dam des élus et des agents de Plérin.

Le maire, Ronan Kerdraon, est arrivé pour échanger avec les vacanciers. « Vous étiez prévenus de la fermeture. En juin, on avait dit que l’on fermerait fin septembre, après la saison estivale. On est mi-octobre… » La méthode semble déplaire aux vacanciers habitués des lieux. « Il n’y avait aucun panneau qui indiquait que cela fermerait aujourd’hui. »



« On ne veut pas être parqués comme des bêtes »

François Ladan et les autres camping-caristes ne sont d’accord ni sur la forme, ni sur le fond. Tournemine ? Ils n’en veulent pas ! « On ne peut même pas faire demi-tour avec nos camping-cars. On ne veut pas être parqués comme des bêtes ! Il n’y a pas de bus, on ne peut pas se déplacer. C’est un trou, on ne capte pas la télévision ni le téléphone ! Et puis ici, il y a des commerces… »




Finalement, la ville cède une deuxième fois. Une demi-heure plus tard, l’eau coulait à nouveau sur la petite aire de stationnement. Après une discussion à bâtons rompus, les deux parties se sont accordées, avec le sourire, sur une rencontre, vendredi matin, dans le restaurant de Serge Jamet

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