Saint-Brieuc. En travaillant, les sans-abri reprennent confiance

Thibaud Grasland

L’an passé, 29 personnes, hébergées au Trait d’union, ont nettoyé les rues après le marché. Elles étaient payées 10 € de l’heure, dès le travail fini. Le conseil municipal renouvelle le dispositif.

La somme de 10 € contre une heure de travail avec le service « propreté urbaine » de Saint-Brieuc : voilà le contrat proposé par la Ville à des dizaines de sans-abri. L’idée des élus briochins est inspirée du dispositif Tapaj (Travail alternatif payé à la journée) qui a bien fonctionné à Bordeaux. Le test, opéré entre juin et décembre 2016 à Saint-Brieuc, est également positif.


L’an passé, 29 personnes, hébergées au Trait d’union, ont nettoyé les rues après le marché. Elles étaient payées 10 € de l’heure, dès le travail fini. Le conseil municipal renouvelle le dispositif.

La somme de 10 € contre une heure de travail avec le service « propreté urbaine » de Saint-Brieuc : voilà le contrat proposé par la Ville à des dizaines de sans-abri. L’idée des élus briochins est inspirée du dispositif Tapaj (Travail alternatif payé à la journée) qui a bien fonctionné à Bordeaux. Le test, opéré entre juin et décembre 2016 à Saint-Brieuc, est également positif.


La Ville s’est appuyée sur Armor emploi pour le mettre en place. L’association solidaire a rédigé les contrats de travail. C’est l’agglomération qui finançait l’action et la Ville qui l’encadrait. Chaque soir, lorsqu’un sans-abri se présentait au Trait d’union, rue Abbé-Garnier, pour trouver un toit, le médiateur lui présentait la démarche. Le sans-abri devait s’inscrire.

99 inscrits pour 50 places

En six mois, 99 inscriptions ont été enregistrées, 49 ont été refusées, principalement faute de place. Vingt-neuf personnes ont participé à l’opération. Certaines sont venues plusieurs fois, le mercredi, aider les agents de la Ville à nettoyer les rues après le marché. Ils étaient encadrés par le médiateur du Trait d’union. Un homme est même venu sept fois.

Parmi ces 29 personnes qui ont participé au dispositif, nommé Déclic, « il y avait essentiellement des hommes (27 pour 2 femmes) âgés de 45 à 55 ans, sans emploi, observe Virginie Leffondré, à l’association Armor emploi. Des personnes qui ont perdu leur emploi à cause d’une perte du permis de conduire ou d’un handicap, ou bien des jeunes sans formation. » Et pas seulement des sans-abri ou des personnes désocialisées.


« Passer de la manche passive à une action favorisant l’estime de soi »

Les différents partenaires du projet sont satisfaits du test. « Les participants évoquent une meilleure estime de soi, un sentiment d’utilité, le lien social, la lutte contre l’ennui », explique Françoise Pellan, adjointe à l’action sociale. L’un des participants a trouvé du travail, grâce à Déclic et Armor emploi, après l’opération. Il a travaillé 118 heures, dont 80 sur une aire d’accueil des gens du voyage pour le compte de l’agglomération. L’association l’a même aidé à trouver un logement.


C’était l’objectif : offrir une activité aux personnes très éloignées de l’emploi, en situation de marginalisation, « et passer de la manche passive à une action favorisant l’estime de soi ». Les trois partenaires de l’opération Déclic ont donc décidé de la renouveler. L’agglomération allouera une nouvelle enveloppe de 3 000 € pour l’année 2017.


http://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/saint-brieuc-en-travaillant-les-sans-abri-reprennent-confiance-4922308