Il revit grâce à une prothèse de pied bionique

Par Pierre Fontanier jeudi 13 avril 2017




En décembre 2014, David Massuyeau, chauffeur de car scolaire pour les Cars de l’Elorn à Landivisiau (Finistère), a été amputé de la jambe gauche après un accident. Depuis ce jeudi 13 avril, il teste à Quimper une nouvelle prothèse bionique fabriquée à Bénodet par Mathis Orthopédie et Positionnement.

17 décembre 2014. David Massuyeau, 26 ans, chauffeur international de transport scolaire conduit des élèves du lycée Sainte-Anne de Brest. « Un automobiliste déboule à 140 km/h au lieu des 30 autorisés dans un rond-point à Saint-Martin d’Uriage, près de Grenoble. J’ai la lucidité de me faire les premiers soins. Une prof prend la relève en attendant les secours. »

Une heure et demie plus tard, ce jeune père de famille d’Hanvec, près de Landerneau, est amputé du tibia gauche.



Avec son équipe de trente employés, Loïc Mathis (à côté du tapis de course), vient de mettre au point un prototype de prothèse de jambe étanche. (Photo : Ouest-France)

Pendant ses deux mois au centre de rééducation fonctionnelle de Tréboul, à Douarnenez, David est pris en charge par Loïc Mathis, un orthoprothésiste. « Cinq mois après l’accident, je marchais quasi normalement avec une prothèse traditionnelle », retrace l’ancien joueur de foot.

En septembre, ce battant a repris le même boulot dans un car équipé d’une boîte de vitesse automatique. Mais il manque de confort pour bouger son pied.

Une prothèse de jambe adaptée à tous les terrains

« Mon métier, c’est de créer l’emboîture qui permet de connecter le pied au patient », explique Loïc Mathis. Avec sa société Mathis Orthopédie, une équipe de trente employés à Bénodet (le siège où sont fabriquées les prothèses), Quimper et Couëron près de Nantes, il vient de mettre au point un prototype de prothèse de jambe étanche.

Ce tibia artificiel, réalisé en impression 3D, est monté sur un pied électronique, le Kinnex, inventé par Freedom Innovations, une société californienne qui a travaillé avec l’armée américaine.

« Une prothèse classique est prévue pour marcher sur le plat. Ce pied est une assistance électronique qui permet d’adapter sa marche à tous les terrains : en pente, dans les escaliers… », précise l’orthoprothésiste.

David la teste depuis ce jeudi matin. Il est ravi : « Je vais à nouveau pouvoir me doucher debout ou aller à la piscine avec mes deux enfants de 5 et 7 ans ! »

David est le deuxième en France à essayer cette prothèse nouvelle génération. (Photo : Ouest-France)



La prothèse a 24 heures d'autonomie et se recharge comme un smartphone. Son coût : 40 000 €. (Photo : Ouest-France)

40 000 € la prothèse

Après un Bordelais, David est « le deuxième en France à essayer cette prothèse nouvelle génération, poursuit Loïc Mathis. C’est un des côtés positifs de la guerre : les Américains dépensent beaucoup d’argent pour soigner leurs vétérans revenus d’Irak et d’Afghanistan. Et au final, les civils en profitent. »




Son coût ? « 40 000 €. David va la faire financer par l’assurance de la personne qui a causé l’accident, car ce n’est pas remboursé par la Sécu. »

La prothèse a 24 heures d’autonomie et se recharge comme un smartphone. David attrape le sien : « Je suis connecté en Bluetooth et une application me permet d’ajuster la pied électronique à la marque et au modèle de mes chaussures, s’enthousiasme le trentenaire finistérien. C’est une révolution : j’ai l’impression d’avoir de nouveau un pied ! » Après ce grave accident qui a failli lui coûter la vie, cette nouvelle prothèse bionique étanche est un grand pas en avant pour lui.

VOIR VIDEO SUR L'ARTICLE / http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/978/reader/reader.html?t=1492100428709#!preferred/1/package/978/pub/979/page/11