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OPINION | Pourquoi le QI des français régresse

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Message par Admin Mar 31 Oct - 22:03

OPINION | Pourquoi le QI des français régresse  Sans_137

Didier Cozin / Ingénieur de formation professionnelle Le 06/08 à 12:40

OPINION | LE CERCLE/HUMEUR - Selon une étude récente, le QI moyen de la population française aurait baissé de près de 4 points en 10 ans. Notre contributeur énumère les cinq raisons qui, selon lui, expliquent ce recul.

Il y a quelques semaines, une étude nous apprenait qu'en 10 ans le QI moyen de la population française aurait baissé de près de 4 points (Lire à ce sujet : L’inquiétant recul du quotient intellectuel ). Pour expliquer cette baisse, les perturbateurs endocriniens sont une explication commode, mais un peu courte


En Grande-Bretagne la baisse du QI, calculée sur un siècle (depuis 1884, la seconde révolution industrielle) serait de 14 points... et les explications sur les perturbateurs endocriniens peu crédibles du coup.

En Asie par contre le QI moyen est bien plus élevé qu'en Occident et la Chine avec son 1,5 milliard d'habitants et un QI moyen de 105 (contre 98 en France) pourrait donner beaucoup de fil à retordre à nos économies et cultures occidentales.


Les sources de ce recul du QI en France ont sans doute d'autres raisons que l'alimentation ou le peu d'enfants conçus dans les familles de cadres.



Une société française hyper-protectrice et peu stimulante


Premier facteur pour expliquer cette chute en France : une école qui globalement ne remplit plus son rôle de promotion culturelle et sociale. Celle-ci s'étant transformée au fil du temps (depuis la fin des années 70 principalement) en centre d'accueil social où l'on prend quelques cours au self-service éducatif tout en comptant ses jours congés et de vacances. La motivation, l'effort, l'émulation et le mérite ne sont plus guère de la partie.


Second facteur : la pratique défaillante des langues étrangères. Les Français sont classés 66e pour la pratique de l'anglais, seuls 4 % des cadres ont un niveau international d'anglais et cette stimulation intellectuelle forte qui consiste à pratiquer une seconde langue (y compris régionale) a disparu au profit d'un français appauvri, composé souvent de moins de 1.000 mots de vocabulaire.

En 2007, une étude canadienne démontrait que les personnes âgées bilingues pratiquant quotidiennement deux langues avaient moins de risques, ou retardaient l'apparition d'une démence sénile. Quand la
troisième République interdit la pratique des langues régionales (Breton, Basque, Corse...) ou des différents patois, elle n'oeuvra sans doute pas pour le développement intellectuel des populations.

La télévision et la radio en France (et la TNT avec ses 32 chaînes gratuites en est la plus parfaite illustration) sont franco-françaises, sans possibilité d'entendre d'autres idiomes que le français (il faut bien que le système de doublage fasse vivre ses milliers de comédiens français !).


Recul de la culture et envahissement des écrans


Troisième facteur : le renoncement à la culture de nombreuses familles. Dans un foyer CSP+ on pratique souvent un instrument de musique (excellent pour les neurones) qu'on se rend parfois au musée (même un très jeune enfant restera imprégné d'une visite dans un musée de peintures ou d'un spectacle de marionnettes), et qu'on a une pratique raisonnable des écrans.

Dans les foyers moins avantagés, l'envahissement par les écrans est notable. Les livres sont absents, on zappe d'un écran à l'autre et le projet de notre ex-président qui consistait à doter chaque élève de cinquième d'une tablette made in China aurait encore ajouté des
écrans dans des foyers qui en surconsomment déjà.

Quatrième facteur : une formation professionnelle inconnue en France. Si les chiffres peuvent sembler dans la moyenne européenne (1,5 % du PIB consacré officiellement à la formation des adultes) ces chiffres sont globalement trompeurs, des jeux d'écritures comptables pour l'État, les collectivités et les entreprises.

Aujourd'hui, un ouvrier adulte se forme moins d'une minute par jour en France (2 minutes en moyenne pour une femme) soit 6 heures par an (plus quand le salarié est qualifié).


Dans la société de la connaissance il faut passer environ 10 % de son temps travaillé à apprendre (soit 150 heures par an), en France en consacrant en moyenne 12 heures par an à nous former nous n'avons ni les capacités, ni les opportunités d'apprendre et de progresser (dans un monde professionnel qui est de plus en plus sélectif, exigeant et concurrentiel).

La fracture numérique qui se creuse aujourd'hui en France ne dépend plus de l'équipement des personnes, mais bien plus des pratiques, de
l'entraînement intellectuel, de la capacité d'apprendre, de désapprendre, de réapprendre tout au long de la vie.

Les pouvoirs publics nous promettent la fibre optique sur tout le territoire d'ici 3 à 5 ans, mais à quoi cette fibre servira-t-elle si les Français ne connaissent du net que Facebook, Google et Leboncoin ?

La culture surprotectrice du «care»


Enfin, un cinquième facteur, peu évoqué : l'État providence et sa tendance naturelle à surprotéger les individus comme s'ils étaient tous des enfants incapables et irresponsables.
Le «care» et l'État providence, c'est-à-dire l'assistance de tous, pour toutes les actions sociales et à tous les moments de la vie est un facteur qui aggrave les inégalités cognitives.

Plutôt que laisser un adulte faire ses expériences (parfois négatives ou désagréables) dans sa vie active, sociale et professionnelle, le «care» consiste à le surprotéger via un réseau inextricable de lois, de réglementations, de «sécurisation» et de garde fous.

Cette surprotection (depuis le consommateur jusqu'au travailleur salarié) empêche nombre de nos concitoyens de réfléchir aux conséquences de leurs actes (y compris pour leur propre santé) d'être vigilants, d' apprendre de leurs erreurs (l'erreur n'est pas une faute, elle est formatrice et permet de progresser si l'adulte en tire des leçons) et de faire fonctionner leur intelligence.


La responsabilisation et la cognition vont de pair et si notre pays veut retrouver sa compétitivité, sa productivité, son intelligence sociale et son ingéniosité professionnelle il lui faudra changer ses modèles sociaux et éducatifs.

Didier Cozin est ingénieur de formation professionnelle

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