LA SANDALETTE DE PLOUHA
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PROJECTEUR ALLEMAND SUR RAIL 1918

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Message par Admin Dim 21 Oct - 22:11

PROJECTEUR ALLEMAND SUR RAIL 1918 Sans_582

projecteur militaire pris aux Allemands et exposé dans la cour des Invalides en 1916. Il était acheminé par rail vers les tranchées ,les forts ,et bateaux de guerre . Il était super puissant.Photo coupure de presse d'époque.
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Message par Admin Dim 21 Oct - 22:19

LES PROJECTEURS DU GENIE EN 1914-1918
Pierre BEAUJEAN


L'invention de la lampe à incandescence.


Le premier brevet fut déposé par l'Américain J. W. STARR en 1845 mais ce ne fut qu'en 1878 que l'Anglais Joseph SWAN put présenter une ampoule valable, grâce à l'invention (en 1865, par l'Allemand Herman SPRENGEL) de la pompe à vide à mercure. Jusqu'alors, en effet, les filaments de papier carbonisé qu'on employait se consumaient trop vite, faute d'un vide suffisant dans l'ampoule. En 1879, l'Américain EDISON, qui, parallèlement, faisait des recherches, parvint à garder allumée une ampoule pendant treize heures et demie.

En 1908, l'Américain W. C. COOLIDGE arriva à comprimer la poudre de tungstène, ce métal idéal, mais dur et cassant, pour en faire une baguette, puis un filament.

En 1913, l'Américain Irving LANGMUIR améliora le rendement en remplissant l'ampoule avec un gaz inerte, azote ou argon, et en inventant la lampe à filament bobiné où le fil de tungstène est enroulé en spires serrées.


Les projecteurs militaires

On peut lire dans la Revue du Génie Militaire de 1891 (Berger Levrault, Paris), dans l'article "Perfectionnements récents apportés aux procédés d'éclairage militaire", un "curieux détail" rapporté par des officiers prussiens qui participaient au siège de Paris en 1870, où la défense ne disposait cependant que d'appareils de puissance médiocre : "dès que les Allemands se voyaient éclairés, à 8 ou 10 Km de distance (?), ils se couchaient à plat ventre et restaient immobiles, n'osant pas même souffler". Et il est ajouté que "bien souvent, à l'avenir, il en sera ainsi, d'autant mieux qu'à plusieurs kilomètres de la portée efficace de l'appareil on peut encore très bien lire un journal et qu'on peut par suite craindre d'être vu".


Si l'on sait que la revue précitée décrit un système de commande à distance des projecteurs avec possibilité d'animation dans les deux sens, en azimut et en élévation et à deux vitesses, une rapide et une lente, avec arrêt instantané, on peut penser qu'en 1891 déjà, on était bien avancé dans les systèmes d'éclairage du champ de bataille et des zones à surveiller.


Les projecteurs du Génie de l'Armée belge



C'est en 1913 que, pour la première fois dans notre armée, une unité de Projecteurs fut créée : c'était une compagnie du Génie hautement spécialisée, rattachée au régiment caserné à Anvers.
Son matériel ne comprenait guère qu'un petit nombre de postes photoélectriques automobiles (trois) et quelques appareils hippomobiles surannés. En même temps se constituait dans chacune des positions fortifiées de Liège et de Namur, une compagnie mixte de Télégraphistes et Projecteurs, moins bien dotées encore en matériel photoélectrique.


Le début de la guerre - les Projecteurs dans la Position Fortifiée d'ANVERS



La guerre surpris les Projecteurs dans cet état de pénurie. Mais la compagnie d'ANVERS, opportunément renforcée par de nombreux engagés volontaires parmi lesquels des ingénieurs et des électriciens expérimentés, qui se mirent énergiquement au travail. La liste des réalisations qui lui furent confiées et qu'elle mena à bien avec des moyens de fortune est de nature à étonner.
I1 fallut d'abord procéder à la création de l'éclairage intérieur de la plupart des forts et redoutes; éclairage aussi de leur champ de tir.


On installa à cet effet des groupes électrogènes constitués au moyen des éléments que l'on put se procurer sur place, tels : moteurs d'automobiles accouplés à des dynamos réquisitionnées, locomobiles du type employé sur les champs de foire, etc.

Dans les forts de seconde ligne, le courant du réseau urbain fut amené par câble quand on le put, par lignes aériennes quand le câble vint à manquer; des postes de transformation furent installés de toutes pièces et des réseaux intérieurs construits.

Au point de vue de l'éclairage du terrain et de l'obstacle (flanquement), le problème était difficile à résoudre car les appareils projecteurs manquaient. On en réquisitionna un certain nombre à bord des navires en rade; après quoi, il fallut bien recourir à des solutions de fortune comme, par exemple la construction, dans des usines anversoises, de miroirs en cuivre repoussé et argenté qui équipèrent des projecteurs anti-aéronefs opérant contre les zeppelins.

Le peu de matériel fut affecté tout d'abord à la surveillance de l'Escaut. Plus tard, après le deuxième bombardement d'Anvers par zeppelin, un des appareils automobiles fut affecté à la défense aérienne et eut la chance de prendre dans son faisceau le seul zeppelin qui chercha encore à atteindre la ville, mais qui fit demi-tour dès qu'il se vit repéré.
Lorsque le siège d'Anvers fut commencé, deux projecteurs furent affectés au secteur d'attaque et occupèrent des positions successives.


La retraite d'ANVERS


Un incident de la retraite du détachement de ces deux projecteurs automobiles a été raconté par le général Pâris, alors lieutenant. Cette troupe, traversant Anvers bombardé, devait emprunter le pont militaire construit à l'aide de bateaux sur l'Escaut à hauteur du Steen. Arrivé à plus de 500 m de ce pont, le détachement se heurta à un encombrement indescriptible d'hommes, de femmes, d'enfants, de voitures à cheval, de voitures à bras, de brouettes, de vélos, de voitures d'enfants entremêlés à du charroi militaire, hippomobile et automobile

Impossible de se frayer un passage vers le pont militaire à travers la foule qu'il aurait fallu au moins deux jours pour transporter sur la rive gauche de l'Escaut au moyen de l'unique bateau faisant la navette entre le ponton du Steen et la Tête de Flandre. L'accès du pont militaire était en effet interdit aux civils.

De plus, la panique commençait à envahir la foule grouillante, car les Allemands allongeaient leur tir et les shrapnels éclataient déjà à hauteur de la Place Verte.

Il fallait sortir de cette situation : l'officier commandant le détachement de Projecteurs, le lieutenant Pâris, enfourcha un cheval et parvint à fendre la foule, à atteindre le pont de bateaux et à obtenir de l'officier commandant le pont, après une longue discussion, que celui-ci autorise le passage des civils. Il y mit cependant comme condition que les hommes des Projecteurs seraient répartis sur le pont pour assurer la surveillance et que le passage se ferait par petits groupes isolés, sous la direction de Pâris. C'est ainsi qu'un lieutenant des Projecteurs, à cheval, joua le rôle d'agent de la circulation pendant que ses hommes contrôlaient celle-ci.

En trois heures, le canal au Sucre et le ponton du Steen étaient dégagés et les Projecteurs purent à leur tour passer sur la rive gauche de l'Escaut. Là, le gros de la Compagnie se trouva réuni. Son commandant le mena successivement à Beveren, Kieldrecht, La Cleinge. Ordres et contre-ordres firent perdre un temps précieux et, finalement, cette troupe, comme bien d'autres, dut se résigner, la mort dans l'âme, à l'internement en Hollande; mais nombreux furent les hommes des Projecteurs, toujours débrouillards, qui rejoignirent par la suite l'armée belge sur l'Yser en trompant la surveillance hollandaise. (Laughing°


(Laughing Dans les camps hollandais de Zeist, Harderwijk, Amersfoort et du Gasterland, étaient internés 25.000 hommes de l'armée d'Anvers, en vertu de l'article 10 de la Convention de La Haye.
Pendant les premières semaines, il fut possible à certains d'entre eux de tromper la vigilance des sentinelles hollandaises et de gagner en vêtements civils Flessingue et Rotterdam, où ils pouvaient s'embarquer pour aller rejoindre le front. Mais dans la suite, ils furent gardés très étroitement. Les officiers qui avaient refusé de donner leur parole étaient "bouclés" dans l'île d'Urk (référence : Nos Héros morts pour la Patrie, Edit. Van Der Elst, Brux. 1920).


Le Père Martial LEKEUX, officier d'artillerie, dont nous avons déjà parlé, est un de ceux qui, fait prisonnier malgré lui par les Hollandais, réussit à s'échapper au prix de grandes difficultés et à rejoindre le front (référence : Mes Cloîtres dans la Tempête).


D'autre part, un certain nombre d'officiers, sous-officiers et soldats, disséminés dans divers secteurs, parvinrent à se glisser le long de la frontière et à rejoindre l'armée de campagne à la côte. Il en fut de même d'un unique appareil automobile. Mais les Projecteurs, en tant qu'unité, cessèrent momentanément d'exister.


Renaissance des projecteurs

La guerre de tranchées s'organisant peu à peu, les défenseurs de celles-ci ressentirent la nécessité de disposer de moyens d'éclairage.

Les petits appareils donnèrent lieu à de multiples recherches. Les phares genre automobile, qui, à cette époque, fonctionnaient en général à l'acétylène, furent rejetés pour manque de puissance. Finalement, en 1915, on s'équipa de projecteurs de 15 cm à miroir de verre et lampe à incandescence à filament presque ponctuel, alimentés par une petite dynamo, mue à la main par un servant. Ce projecteur avait été conçu par un officier Français, le capitaine DESBRIERE et il était construit en série avec le concours d'une usine parisienne.


Cet appareil, pratique et robuste, qui donnait un faisceau peu ouvert, puissant, de portée satisfaisante (± 100 m), resta en service, sans modification sérieuse jusqu'à la fin de la guerre.
La recherche d'un appareil de puissance moyenne (ouverture 30 cm) fut aussi assez ardue. La portée demandée, 600 m contre un objectif "troupes", fit qu'il devait être électrique, comporter un bon miroir parabolique en verre et une lampe à arc réglable à la main.


La production de courant nécessitait un groupe électrogène suffisamment puissant pour fournir un courant de 10 ampères sous 80 volts, assez léger et assez peu volumineux pour pouvoir être transporté dans un terrain chaotique et même dans les tranchées. Le groupe BALLOT, à moteur monocylindrique à essence, qui fut retenu, pesait 130 kg. Sa forme et son poids faisaient que son transport dans les boyaux et sur les passerelles du front, était malaisé.


Quant aux projecteurs de grande puissance, qui ne devaient pas être installés en première ligne en terrain bouleversé, ils étaient portés ou remorqués par une voiture BERLIET qui contenait une dynamo actionnée au moment du besoin par le moteur de la voiture, et qui transportait le câble destiné à l'alimentation à distance du projecteur.


Ces appareils étaient de deux types : 60 cm, portés, et 90 cm, remorqués; miroir métallique doré, volet occultateur, lampe à arc automatique de 60 ou 80 ampères.

Il était prévu, en 1915, par Division d'Armée, un peloton de Projecteurs doté de 10 appareils de 15 cm, 3 appareils de 30 cm, et 2 appareils de 60 ou 90 cm.

Le premier noyau du personnel appelé à servir les projecteurs fut fourni par les éléments de l'ancienne Compagnie de Projecteurs de la Position Fortifiée d'Anvers qui avaient pu échapper à l'internement. Il fut renforcé par des apports nouveaux choisis dans les corps de troupes. Le critère utilisé était le métier exercé par chaque homme dans la vie civile : ingénieurs, contremaîtres, électriciens, mécaniciens, chauffeurs d'autos, opérateurs de cinéma, etc. De plus, un bon nombre d'officiers, sous-officiers et soldats de l'ancienne Compagnie, qui parvenaient à s'échapper des camps d'internement en Hollande, rejoignirent les unités nouvelles. Cette troupe ne tarda pas à être animée d'un esprit de corps très vif.

Les hommes du Génie ont conscience du caractère délicat des missions qui leur sont confiées; construire un pont, en faire sauter un autre, poser une voie ferrée, assurer les liaisons téléphoniques d'une armée sont des besognes qui exigent de l'intelligence et de la personnalité. Les détachements du Génie opèrent par petits paquets, les missions sont remplies souvent par trois ou quatre hommes avec un gradé, quelquefois par un homme tout seul. Cela développe, même chez le simple soldat, un sens aigu de l'initiative et de la responsabilité. Ces caractéristiques devaient se développer encore par les conditions dans lesquelles ces hommes allaient opérer sur le front.


Les projecteurs au front


Le premier petit groupe porteur de projecteurs de 15 cm fut dirigé d'urgence vers le front, au début de la bataille de STEENSTRAETE (22 avril 1915) où leur utilité fut telle que les fantassins, recevant dans la nuit la ruée de l'ennemi, criaient "lumière, lumière", chaque fois que la fatigue obligeant les servants à se relayer, les appareils faisaient, durant un court instant, mine de faiblir.
Au cours de l'été 1915, tous les pelotons avaient rejoint successivement leurs divisions.
Les projecteurs de 15 cm étaient naturellement placés aux avant-postes, endroits particulièrement périlleux et dépourvus de tout confort où un grand nombre de leurs servants sont tombés, mortellement frappés.

La ligne belge et la ligne allemande, souvent séparées l'une de l'autre par un assez grand espace de terrain inondé avaient, dès la fin de la bataille de l'Yser, poussé l'une vers l'autre une série d'avant-postes. Il y avait ainsi devant notre première ligne tout un chapelet de ces petits postes : dix ou douze fantassins, derrière une barrière de sacs, dans une ferme démolie, sur un petit tertre émergeant de l'inondation.

Souvent sans liaison directe avec le poste voisin, quelquefois soutenus, à cent mètres en arrière, par une grand-garde, ils se reliaient à la première ligne, soit par une route pavée, vestige de l'époque de paix, et qui, construite en remblai, dépassait encore le niveau des eaux, soit, le plus souvent, par des passerelles, quelques-unes longues de plus d'un kilomètre, qui enjambaient les prairies inondées.

A d'autres endroits, comme devant DIXMUDE, les Belges avaient leur première ligne sur la berge ouest de l'Yser, mais avaient jeté quelques postes avancés de l'autre côté du fleuve. On y accédait par un radeau que l'on hâlait d'une rive à l'autre.

Dans d'autres secteurs, enfin, les deux premières lignes étaient tangentes ou à peu près. Sur plusieurs kilomètres de long, les deux armées vivaient face à face, à cinquante mètres et quelquefois moins, l'une de l'autre; c'était le cas notamment, du célèbre "boyau de la mort".
A tous ces postes avancés, il n'était pas question d'accéder de jour. La moindre silhouette aperçue, le moindre bruit entendu, provoquait une fusillade, voire une lutte à coups de bombes.
A la nuit tombée, la relève des projecteurs partait du cantonnement, distant de 6 à 7 Km de la zone des tranchées. C'était la relève des hommes et non du matériel. Le petit projecteur de 15 et sa dynamo, une fois amenés au poste avancé, n'en bougeaient plus; ils n'étaient ramenés à l'atelier qu'en cas d'avarie. Il fallait, en effet, éviter de charger inutilement les hommes qui, en plus de leur mousqueton et de leur fourniment, emportaient leur nourriture pour 48 heures.


Aux avant-postes, toute la nuit, les deux servants du projecteur veilleront au côté des fantassins. Il n'est même pas question de se pelotonner dans un abri. C'est dehors qu'on monte la garde, à côté de l'appareil, prêt à le faire fonctionner au premier signe de l'officier ou du sous-officier qui commande le poste, sans fumer, en ne parlant souvent qu'à voix basse. Quant l'aube vient, et l'hiver, la nuit est interminable, on se glisse à quatre pattes dans des abris étriqués où moisit une paille humide et malpropre et on s'affale dans un lourd sommeil. Deux jours et deux nuits où on s'est nourri de pain, biscuits et conserves, et c'est le retour au cantonnement où l'on passe quatre jours à se nettoyer, s'épucer, à faire des corvées, des exercices. Au soir du quatrième jour, on remonte en ligne. Le cycle s'est déroulé ainsi, de secteur en secteur, pendant près de quatre ans, coupé de temps à autre par un incident plus ou moins grave : bombardement, lutte à coups de grenades, coups de main, fusillades ...


Cependant, les interventions d'éclairage des projecteurs se faisaient rares car il est compréhensible qu'en dehors des moments de combat et des attaques, les occupants des tranchées désiraient fort peu qu'un projecteur ne s'allume à côté d'eux et n'attire les pluies de balles et les obus.


Aussi, en 1916, la manoeuvre des projecteurs de 15 cm fut confiée à l'infanterie; chaque bataillon reçut une dotation de deux de ces appareils. Il faut ajouter que, les fusées éclairantes se perfectionnant, leur usage se répandit et réduisit le rôle des projecteurs.

Indépendamment de leur rôle de protection des postes contre les attaques nocturnes, les projecteurs ont rempli pendant la guerre d'autres missions tactiques : liaisons par signaux lumineux avec les avions belges qui patrouillent au-dessus du front ou avec les observateurs des ballons captifs, assistance à l'artillerie.


Dans ce dernier cas, les équipages surveillaient le départ des coups de canons. Aussitôt qu'à l'arrière avaient jailli les quatre flammes de la salve, le coup de pinceau d'un projecteur de 30 cm était lancé sur l'objectif. Dès que la fumée des éclatements était venue s'insérer dans le halo lumineux, le projecteur était occulté. Le tout ne durait que quelques secondes, juste le temps nécessaire aux observateurs d'artillerie pour apercevoir le point de chute des obus.


Les projecteurs de 60 cm, servaient à la défense de nuit des cantonnements contre les bombardements par avions.


En 1916, fut créée une Compagnie de Projecteurs d'Armée à 6 appareils de 90, plus des projecteurs dits fixes de même calibre, ne se déplaçant que moyennant chargement sur camion. Un embryon de défense aérienne fut organisé au moyen de ces divers éléments et rendit de bons services en forçant les appareils ennemis à voler haut, au détriment de l'efficacité de leur action.


Participation à un tir contre la pièce allemande de LEUGENBOOM


En 1917, l'ennemi installa dans le secret un canon de 380 mm à longue portée dans le petit bois au LEUGENBOOM. La pièce, placée sous un blindage cuirassé, était flanquée d'énormes abris bétonnés. En batterie à 13 Km en arrière des lignes, elle tirait sur DUNKERQUE, à une distance de 44 Km, des obus pesant 750 kg. A la distance où elle se trouvait du front, il était difficile de la contrebattre, d'autant plus qu'elle n'aurait été vulnérable qu'à un coup de plein fouet de l'artillerie lourde de campagne.


L'armée belge manquant du matériel à grande puissance nécessaire, l'armée française envoya sur le front belge une batterie de 305 mm sur rail qui vint prendre position près de WULVERINGHEM, à 26 Km de la pièce du LEUGENBOOM.


L'observation fut confiée à l'aviation belge, qui fournit un avion d'observation, gardé par quatre avions de chasse. Cet avion était muni de TSF; à cette époque, un avion pouvait seulement émettre mais non recevoir. Or, pour ces tirs spéciaux, il était nécessaire que le commandant de batterie pût envoyer ses instructions à l'avion observateur. On décida donc de réaliser cette liaison par signaux optiques puissants et une auto projecteur de 90 cm fut affecté à cette mission.


Le projecteur, bien dissimulé aux vues de l'ennemi, fut installé à LAMPERNISSE, tout contre les ruines de l'église et l'auto génératrice à 150 m de là. Deux lignes téléphoniques reliaient l'équipage l'une au commandant de la batterie française et l'autre au poste de TSF du secteur qui recevait les communications de l'observateur.



Il devint vite évident que, à la distance de 26 Km à laquelle on tirait, l'ellipse de dispersion était trop grande et qu'il faudrait un coup de chance pour atteindre le but fort petit que représentait la pièce ennemie.

D'ailleurs, après une heure de tir, les Allemands émirent des écrans de fumée qui rendirent impossible l'observation et cela pendant tous les jours où l'on essaya d'atteindre l'objectif.
Le projecteur eut, pendant ces tirs, à communiquer de nombreux messages à l'aviateur et ne fut pas troublé par l'ennemi qui ne s'était pas rendu compte de sa présence.

Quant à la grosse pièce allemande, on dut finalement renoncer à la contrebattre et elle continua jusqu'à la fin de la guerre ses tirs destructeurs. En 1918, elle continua à tirer jusqu'à la fin et fut prise d'assaut par l'infanterie. L'ennemi avait tenté en dernière minute de la faire sauter mais sans résultat et elle tomba intacte dans les mains de nos soldats.

L'offensive de septembre 1918


Aux Projecteurs échut l'honneur de donner, par signaux lumineux sur l'écran des nuages, le signal de l'heure H du déclenchement de l'orage de l'artillerie bombardant de toutes ses pièces les lignes allemandes.


Réorganisation après l'armistice


L'expérience de la guerre ayant démontré que de nombreux progrès étaient à faire pour augmenter l'efficacité des projecteurs dans la recherche des avions ennemis, en y jumelant du matériel acoustique, le service technique des Projecteurs, installé à Anvers, continua l'étude du problème.
C'est ainsi qu'on aboutit à la commande passée en Italie, en 1920, de puissants projecteurs de 1,50 m, avec des lampes à arcs de 300 ampères.


Ce matériel ne fut livré qu'après la reprise des missions des Projecteurs du Génie par le Régiment d'Artillerie de Défense Terrestre contre Avions, auquel furent rattachées, en 1921, les unités de projecteurs.


Mais l'histoire de la DTCA, est une autre Histoire !



Signalons que le Monument aux Morts des Projecteurs du Génie, oeuvre de Paulis, érigé dans la cour d'honneur de la caserne Sainte-Anne à Laeken, a été inauguré le dimanche 29 mai 1933 par SM le Roi Albert. Il porte les noms de 49 Morts pendant la Guerre 14-18 et 5 noms d'Anciens morts en 40-45.

Source
Notice historique éditée à l'occasion du XXVe anniversaire de la Fraternelle des Projecteurs du Génie 1914-1918 (fondée en 1929).
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