Côtes d'Armor. Une exhumation pour vérifier le contenu du cercueil Étables-sur-Mer

Étables-sur-Mer - Modifié le 28/01/2016 à 11:46 | Publié le 27/01/2016 à 18:30

Mercredi, le corps d’une femme a été exhumé au cimetière d’Étables-sur-Mer (Côtes-d’Armor). Les gendarmes enquêtent sur les pratiques d’une entreprise de pompes funèbres.

« Avant la fermeture du cercueil, les porteurs ont retiré le capiton choisi par la famille de la défunte. Et ils m’ont demandé de le remettre dans son emballage d’origine… » Surprise par cette pratique, dont elle a été témoin en janvier 2011, la conseillère funéraire demande des explications à son patron. « Il m’a dit que c’était la famille qui avait demandé à le récupérer pour une autre qui avait choisi le même. » Quelques jours plus tard, elle revit la même scène. « Révoltée », elle quitte l’entreprise de pompes funèbres.

Investigations

Elle ne parlera à personne de cette affaire durant plusieurs années. L’an dernier, elle finit par la révéler à un marbrier du secteur. Elle lui remet une longue lettre manuscrite décrivant les pratiques de son ex-employeur. « Choqué », le professionnel alerte en juin dernier les gendarmes d’Étables-sur-Mer dans les Côtes-d’Armor. Ils enquêtent depuis l’été dernier.

Leurs investigations ont débouché sur l’exhumation du corps de cette femme, ce mercredi matin, dans le cimetière d’Étables-sur-Mer. Les forces de l’ordre interviennent avec l’autorisation du parquet de Saint-Brieuc pour procéder à cette mission délicate et l’accord de la famille.

Au lever du jour, un gendarme, un policier municipal de la commune et un marbrier funéraire entrent dans le cimetière Saint-Roch, l’unique cimetière de la commune. Ce dernier est chargé de sortir, puis d’ouvrir le cercueil. Ils ont pu constater qu’il n’y avait pas l’habillage intérieur, comme l’avait dénoncé la conseillère funéraire, présente dans le cimetière. Le garnissage intérieur avait pourtant été facturé quelques centaines d’euros à la famille.

Suspicion de vols et d’abus de confiance

L’entreprise de pompes funèbres est soupçonnée de retirer les capitonnages avant de refermer le cercueil pour ensuite les revendre à d’autres familles de défunts, d’avoir retiré les crucifix dans les crématoriums de Bégard et Saint-Brieuc… Des housses mortuaires auraient aussi été réutilisées.

À la suite de l’exhumation de mercredi, confirmant les suspicions des enquêteurs à l’égard du chef d’entreprise, l’enquête va se poursuivre. Ils vont chercher à établir l’importance des vols et des abus de confiance. Le parquet de saint-Brieuc n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire sensible.

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