Pour lutter contre l’AVC, une start-up caennaise développe un traitement prometteur
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Pour lutter contre l’AVC, une start-up caennaise développe un traitement prometteur
par Benoît LE BRETON
Une molécule, mise au point à Caen (Calvados), liquéfiera-t-elle, un jour, les caillots de sang qui se forment dans le cerveau ? La Région Normandie y croit au point de financer une partie du projet.
Chaque année, en France, 40 000 personnes sont victimes d’une hémorragie cérébrale, une forme d’AVC (accident vasculaire cérébral) pour lequel il n’existe aucun traitement. 1,5 million de personnes sont concernées au niveau mondial. « 50 % d’entre elles décèdent, dès le premier mois, précise Jérôme Parcq, cofondateur de la start-up Op2Lysis. 25 % restent lourdement handicapées. »
L’enjeu des travaux, menés depuis plusieurs années en laboratoire, sur la plateforme de recherche en neurosciences, Cycéron, à Caen, est donc considérable. La molécule, susceptible de liquéfier le caillot de sang mortel, formé dans le cerveau après l’hémorragie, existe.
L’ingénieur Jérôme Parcq, docteur en neurosciences, l’a mise au point avant de s’associer avec Christophe Gaudin, docteur en médecine, issu de l’industrie pharmaceutique. La mise sur le marché d’un traitement n’est pas pour tout de suite. Mais, le projet suit son cours avec une étape décisive, planifiée pour 2021 : celle des premiers essais cliniques sur l’homme.
Un caillot de sang reconstitué en laboratoire par Estelle Louet, ingénieure d’études. (Photo : Ouest-France)
L’argent, pour des projets coûteux, au long cours, est le nerf de la guerre. Une première levée de fonds de 640 000 € a été réalisée, l’an dernier, auprès de partenaires privés. En 2019, les institutionnels entrent dans la boucle avec 250 000 € versés par l’État et autant par la Région Normandie. Son président, Hervé Morin, a constaté le bien-fondé de son investissement au profit d’une start-up qui compte, aujourd’hui, six salariés, partagés entre ses bureaux parisiens et ses laboratoires caennais.
« Nous parvenons à liquéfier des caillots de sang de cinq millilitres, reconstitués en laboratoire, explique Jérôme Parcq, en limitant les injections de produit à une, voire deux. » L’objectif, à terme, est de traiter des caillots trois fois plus gros, de la taille d’une balle de golf. L’idée étant, ensuite, de libérer la boîte crânienne du sang ainsi liquéfié, en l’aspirant.
Avant de sauver des vies, le parcours de cette molécule connaîtra d’autres péripéties. Plusieurs années et des millions d’euros s’écouleront avant sa commercialisation. Une telle entreprise ne se conçoit qu’à l’échelle internationale. Op2Lysis travaille déjà avec un partenaire américain pour fabriquer sa molécule.
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