Algues vertes. De bons résultats à conforter

27 juin 2015 à 10h17 / Alain Le Bloas



Le volet préventif du plan de lutte contre les algues vertes sera-t-il prolongé d'un an ? C'est la préconisation du rapport d'inspection réalisé qui estime nécessaire de poursuivre les actions pour amplifier les bons résultats déjà obtenus. Trois inspecteurs généraux de l'administration ont été chargés par les ministres de l'Agriculture et de l'Écologie d'évaluer la mise en œuvre et les résultats du plan breton, lancé voici cinq ans. Après huit mois d'enquête de terrain auprès des acteurs régionaux et locaux des huit baies du plan de prévention, ce rapport a été rendu, hier après-midi, à Rennes, devant le comité régional de suivi. « Nous avons constaté l'engagement fort des collectivités territoriales, des agriculteurs et des administrations », note l'inspecteur Pierre Rathouis en soulignant la réalité des efforts menés par de nombreux éleveurs pour limiter réellement les flux de nitrates.

Des inspecteurs optimistes

Des efforts qui ont porté leurs fruits : « Nous sommes optimistes, les résultats sur la qualité des eaux sont plutôt bons ». Thierry Burlot, vice-président de la Région chargé de l'environnement et de l'aménagement du territoire, confirme cette évolution : « La teneur en nitrates des bassins concernés a baissé de 15 à 20 mg/l en moyenne », se félicite-t-il. « Il y a cinq ans, en lançant le plan, personne n'osait espérer que nous aurions obtenu de tels résultats. C'est la première fois que les taux de nitrates baissent, alors qu'ils augmentent partout en France et en Europe ». Côté algues vertes, on constate une nette tendance à la baisse de la prolifération. « En baie de Saint-Brieuc, nous sommes à moins de 5.000 tonnes annuelles depuis trois ans alors que nous avions connu auparavant des sommets à 30.000 tonnes ». Pour autant, « nous ne sommes pas à l'abri d'une recrudescence, que la météo pourrait favoriser ».


Suivi scientifique et coordination

De bons résultats dont il ne faut pourtant pas se satisfaire et qu'il convient d'améliorer et de consolider, estime l'inspecteur. Aussi recommande-t-il aux ministères qui l'ont missionné de maintenir le dispositif jusqu'au 31 décembre 2016 au lien de s'en tenir à l'échéance initialement prévue fin 2015. Le rapport préconise aussi de « développer un suivi scientifique plus rigoureux », de « renforcer la coordination entre les huit baies » et de revoir à la marge les dispositions des chartes des contrats de baie de manière à les mettre en conformité avec des réglementations qui ont évolué depuis 2010. « Quoi qu'il en soit, la Bretagne est confortée dans sa méthode, et a identifié ses marges de progrès », résume le préfet Strzoda.

Une valorisation qui fâche

Les associations environnementalistes membres du comité de pilotage ont, elles, quitté la salle en début de réunion pour marquer leur désaccord avec un projet d'arrêté préfectoral qui autoriserait le ramassage et la valorisation des algues vertes. Pour elles, l'exploitation industrielle des algues par Agrival (filiale de la Sica de Saint- Pol-de-Léon) serait « un signal désastreux », laissant croire qu'il est possible de s'accommoder de ce qu'elles considèrent comme un déchet qu'il convient d'éradiquer. « Ce projet d'arrêté prévoit une expérimentation d'un an, dans un cadre extrêmement rigoureux définissant les conditions du ramassage des algues », précise Cécile Guyader, secrétaire générale aux Affaires régionales.


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