Saint-Brieuc. Ils offrent à Lola, 5 ans, une prothèse de main imprimée en 3D

Marie Lenglet  

Le laboratoire de fabrication numérique de Saint-Brieuc s’est lancé depuis peu dans la réalisation sur-mesure de ces appareils destinés aux enfants dont le bras s’interrompt au coude ou au poignet. Le premier prototype a obtenu l’assentiment de l’association Enabling the Future qui assure le lien entre les fabricants de prothèses et les familles qui en ont besoin


Thierry Trupot, responsable du laboratoire de fabrication numérique de Saint-Brieuc, l’affirme, fabriquer une prothèse pour enfants « n’est pas plus compliqué que de produire des pièces pour des bateaux ».

Une main destinée à Lola, une Morbihannaise âgée de 5 ans

Pourtant, ce projet initié il y a quatre mois lui a causé bien du tourment. « C’était une volonté de la collectivité de s’intéresser à ce genre de choses, pose-t-il. J’ai ressenti une certaine pression : j’avais peur de décevoir Lola. »

Lola est une petite-fille de 5 ans, originaire du Morbihan. La fillette souffre d’agénésie : elle a vu le jour sans main droite. C’est à elle qu’a été destiné le premier prototype émanant du fab lab briochin.

24 heures d’impression et une journée d’assemblage

Un prototype si abouti que l’association Enabling the future, qui met en relation des familles demandeuses de prothèses et des fabricants aptes à les aider dans ce projet, a reconnu la compétence de Saint-Brieuc Factory en la matière.


« L’association met à notre disposition des fichiers correspondant à la morphologie des enfants de 5 à 12 ans, décrit Thierry Trupot. À partir de photos, nous effectuons des mesures pour adapter les dimensions des modèles de prothèses aux avant-bras de chacun. »La commande est transmise à l’imprimante 3D qui réalise une à une les multiples pièces composant la main articulée. Vingt heures d’impression sont nécessaires, puis une journée entière d’assemblage au moyen de minuscules élastiques.

Une prothèse réadaptée tous les six mois

« En raison de la croissance des enfants, il faut réadapter leur prothèse environ tous les six mois, fait observer le responsable du fab lab. Comme les coûts de fabrication sont beaucoup moins élevés que pour une prothèse classique, on peut plus facilement la remplacer. »


Offerte au receveur, la prothèse made in Saint-Brieuc Factory ne nécessite que quelque 50 € de matière première. Et ce n’est pas là son seul intérêt si l’on en croit Thierry Trupot : « Ça ressemble à un jouet : la prothèse a un côté superhéros. On est en train d’en refaire une pour Lola, toute en rose ! »


http://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/saint-brieuc-ils-offrent-lola-5-ans-une-prothese-de-main-imprimee-en-3d-5043233

UN PETIT RAPPEL