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Victor Hugo. La Bretagne de Juliette

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Victor Hugo. La Bretagne de Juliette Empty Victor Hugo. La Bretagne de Juliette

Message par Admin Sam 29 Déc - 22:16

Victor Hugo. La Bretagne de Juliette Sans1195

Photogravure de Victor Hugo, par le Comte Stanis?aw Julian Ostroróg dit Walery vers 1875.



Même s’il n’est pas breton, le célèbre écrivain a une relation particulière avec la région, notamment grâce à Juliette Drouet, l’une des femmes qui a partagé sa vie. C’est elle qui lui fera visiter la Bretagne, dont les paysages inspireront en partie Victor Hugo pour son dernier roman « Quatrevingt-Treize ».

Né le 26 février 1802 à Besançon, Victor Hugo voit le jour dans le Doubs un peu par hasard. Son père Joseph, général dans l’armée napoléonienne, était alors en garnison dans cette ville. Nancéen d’origine, ce soldat, engagé volontaire dans les troupes révolutionnaires dès 1789, a participé aux guerres de Vendée. Cantonné avec son unité à Châteaubriant, entre Rennes et Nantes, c’est là qu’il rencontre Sophie Trébuchet, une jeune Bretonne issue de la bourgeoisie nantaise, qui deviendra sa femme et la mère de ses trois fils.

Si Victor Hugo n’a pas l’occasion de découvrir la Bretagne durant son enfance, il est pourtant à moitié breton ! Le jeune Hugo passe ses premières années entre Paris, la Corse, Naples et l’Espagne, au gré des affectations militaires de son père. Dès l’adolescence, il écrit ses premiers poèmes consacrés à sa mère. « Je veux être Chateaubriand ou rien », écrit-il à l’âge de 14 ans dans un de ses cahiers, admirant la plume de l’écrivain breton. Quelques années plus tard, Victor Hugo est remarqué grâce à son premier recueil de poèmes, publié en 1921.

La rencontre avec Juliette Drouet

L’année suivante, Victor Hugo épouse Adèle Foucher, son amie d’enfance, et connaît ses premiers succès littéraires avec « Le Dernier Jour d’un condamné » et « Notre-Dame-de-Paris », avant de se consacrer bientôt au théâtre. « Cromwell », « Hernani » ou « Lucrèce Borgia » sont saluées par la critique et le public. C’est à l’occasion de la mise en scène de cette dernière pièce qu’il fait la connaissance de Juliette Drouet, une comédienne originaire de Fougères.

La rencontre a lieu en 1833 et c’est le coup de foudre. Quelques mois après, une violente dispute entre les deux amants pousse Juliette à quitter Hugo et à fuir Paris pour Saint-Renan dans le Finistère, où elle se réfugie chez sa sœur. Désespéré par cette rupture, l’écrivain part la retrouver. L’occasion pour lui de découvrir cette Bretagne qu’il ne connaît pas, à travers les fenêtres de la diligence. Rennes, Lamballe, Montauban-de-Bretagne, Saint-Brieuc… Victor Hugo traverse la région pour rejoindre sa dulcinée, et arrive finalement à Brest le 8 août 1834, après quatre jours de voyage. Après s’être réconcilié, le couple visite le bagne et la rade de Brest. Ils rentrent ensuite ensemble vers Paris et en profitent pour voir la côte sud de la Bretagne : Quiberon, Carnac, Locqmariaquer, Auray, Vannes et Nantes sont sur leur itinéraire.

La découverte de la région

Malgré ses retrouvailles avec sa maîtresse, Victor Hugo n’oublie pas d’écrire à sa femme pour lui raconter son périple (sans pour autant lui mentionner la présence de Juliette !). À travers cette correspondance, il décrit notamment le site de Carnac et ses menhirs qui « font un effet immense. Ils sont innombrables et rangés en longues avenues… ». Dans une autre lettre, Hugo rapporte sa découverte de la ville natale de sa mère : « J’ai vu à Nantes beaucoup de belles maisons, la cathédrale […]. Le château de Nantes a dû être magnifique. Ce qui en reste est une grande beauté, bien féodale et bien sévère… ».

Après ce premier séjour improvisé, Victor Hugo a l’occasion de revenir en Bretagne deux ans plus tard, toujours accompagné de Juliette Drouet. On peut suivre une nouvelle fois cette épopée touristique à travers les lettres que l’écrivain envoie à sa famille. Il raconte par exemple ses bains de mer à Saint-Malo. Mais c’est surtout Fougères, la ville natale de Juliette, qui le marque particulièrement : « [Elle] devrait être pieusement visitée par les peintres, [avec] son vieux château flanqué de vieilles tours les plus superbes du monde, avec des moulins à eau, des ruisseaux vifs, des rochers, des jardins pleins de roses, des rues à pignons qui montent à pic, des églises hautes et basses […]. J’ai vu tout cela au soleil, je l’ai revu au crépuscule, je l’ai revu au clair de lune, et je ne m’en lasse pas. C’est admirable… ».

Est-ce la beauté de la ville ou la présence de son amante à ses côtés ? Quoi qu’il en soit, Hugo est subjugué par sa visite. Il explore les paysages et l’architecture, mais aussi l’histoire. Après Fougères, Hugo et sa maîtresse favorite se rendent dans le village d’Antrain en Ille-et-Vilaine, « le fameux champ de bataille de l’armée vendéenne ».

Autant d’éléments qu’il consigne dans ses carnets de voyages, par des textes et des dessins qui lui serviront à nourrir sa dernière œuvre, près de trente ans plus tard : « Quatrevingt-Treize ». Ce roman, publié en 1874, se déroule en 1793 et a pour fond la Révolution et les guerres de Vendée. L’auteur s’appuie sur des faits historiques et des personnages de la chouannerie. Une partie de l’intrigue se passe dans la forêt de Paimpont et dans la région de Fougères. Hugo nomme son héros Gauvain, le véritable nom de famille de Juliette Drouet…

Pour en savoir plus


« Deux voyages amoureux en Bretagne : Victor Hugo » de Jean-Pierre Montier, éditions Ouest-France, 2009.« Victor Hugo, Œuvres Complètes : Voyages », éditions Robert Laffont, 2002.« Quatrevingt-Treize » de Victor Hugo, éditions Poche, 2001.

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Un regard acerbe sur les Bretons


Si Victor Hugo se prend d’admiration pour la Bretagne, il a cependant la dent dure quant à la population locale. Ainsi, dans la correspondance qu’il échange avec Adèle, sa femme, on peut lire lors de son premier voyage en 1834 : « Figure toi que les prodigieuses pierres de Carnac […] ont presque toutes été jetées bas par les imbéciles paysans, qui en font des murs et des cabanes. […] Pays stupide ! peuple stupide ! » Hugo est très sensible, comme de nombreux intellectuels de son époque, à la protection du patrimoine. Cependant, ses critiques ne s’arrêtent pas là.

Loin de la vision… du futur député !


Le célèbre écrivain décrit dans l’une de ses lettres en 1836 ses bains de mer et la joie qu’ils lui procurent. Une joie d’autant plus forte qu’ils lui permettent de retrouver une certaine hygiène : « Depuis que je suis en Bretagne, je suis dans l’ordure. Pour se laver de la Bretagne, il faut bien l’Océan. Cette grande cuvette n’est qu’à la mesure de cette grande saleté. […] Dans ce pays-ci, les cochons mangent de l’herbe. Il n’y a bien qu’eux qui soient propres… » Dans une autre lettre, il décrit également avec un certain mépris l’intérieur des chaumières où paysans et bêtes dorment ensemble.

Il n’est pas plus tendre avec les habitants des villes : « Quand vous dites à ces stupides bourgeois, qui sont les punaises de ces magnifiques logis, que leur ville est belle, charmante, admirable, ils ouvrent d’énormes yeux bêtes et vous prennent pour un fou. Le fait est que les Bretons ne comprennent rien à la Bretagne… ».

Hugo est alors âgé de 34 ans, c’est un auteur à succès, habitué depuis son enfance à un certain train de vie et élevé par sa mère dans un esprit monarchique. On est loin du député qui ralliera la cause de la République en 1848. S’il est alors ironique sur les conditions déplorables dans lesquelles vit une partie de la population française, il prendra par la suite conscience de la pauvreté des classes populaires et de l’insalubrité de leurs logis, qu’il n’aura de cesse, alors, de dénoncer. Ce constat lui inspirera également l’un de ses plus grands romans, « Les Misérables », publié en 1862.


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