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Le compost humain, pratique funéraire bientôt légale aux États-Unis ?

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Le compost humain, pratique funéraire bientôt légale aux États-Unis ? Empty Le compost humain, pratique funéraire bientôt légale aux États-Unis ?

Message par Admin Lun 29 Avr - 22:00

Par Marie Merdrignac

Le compost humain, pratique funéraire bientôt légale aux États-Unis ? Sans1946

L’État de Washington, aux États-Unis, a voté une loi proposant de légaliser l’humusation. Il s’agit d’un procédé qui consiste à recouvrir le corps d’un défunt de matière organique pour accélérer sa décomposition naturelle. Une alternative pour réduire l’impact environnemental de l’inhumation ou de la crémation, et qui n’est autorisée nulle part ailleurs.


L’État de Washington sera-t-il le premier à autoriser la transformation du corps d’un défunt en compost ? Cette méthode, aussi appelée « humusation » ou « recomposition » pourrait entrer en vigueur au mois de mai 2020 si le gouverneur démocrate de l’État, Jay Inslee signe le texte.

La proposition de loi, soumise en janvier, vient d’être validée par l’organe législatif de l’État de Washington. Et le gouverneur devrait sauter le pas, en accord avec ses convictions. Il a annoncé qu’il se lançait dans la course à l’investiture démocrate en vue de l’élection présidentielle américaine avec pour objectif de « vaincre le changement climatique ». Il estime que « le compostage humain semble être un effort réfléchi pour réduire notre empreinte environnementale ».

Une sépulture écolo ?

Car l’humusation est une méthode plus « verte » que l’inhumation ou la crémation, les deux seules pratiques légales de sépulture. En tout cas, c’est ce qu’assurent les promoteurs de cette technique qui consiste à recouvrir le corps de matière organique – de la paille par exemple – pour accélérer sa décomposition naturelle.

D’après Katrina Spade, directrice de Recompose, une entreprise de compostage humain de l’État de Washington, il ne faut que 3 à 7 semaines pour qu’une dépouille humaine se transforme en compost grâce aux micro-organismes. « Ce processus ne requiert qu’un huitième de l’énergie utilisée pour une crémation et permet d’économiser une tonne de CO2 par personne », indique l’entreprise sur son site.

Lors d’une conférence TedX sur le sujet en 2016, Katrina Spade a détaillé ces économies : le processus permet de réduire le gaspillage (pas de cercueil, pas de tombe), d’éviter de polluer les cours d’eau et les nappes phréatiques avec les liquides qui servent à l’embaumement, d’éviter d’émettre du CO2 (crémation, fabrication du cercueil, de la tombe). Selon elle, aux États-Unis, la crémation, très énergivore, émettrait 272 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année.

Le compost humain, pratique funéraire bientôt légale aux États-Unis ? Sans1947
Il ne manque plus que la signature du gouverneur de l’État de Washington pour que « l’humusation », c’est-à-dire le compost humain comme pratique funéraire, devienne légal. (Photo d’illustration : Alexas_Fotos / Pixabay)

Si la loi est adoptée, les proches du défunt conserveraient une partie du terreau produit (un mètre cube), sur une propriété privée où ils pourraient planter des arbres par exemple. L’entreprise suggère aussi d’utiliser l’humus « pour restaurer les sols, notamment dans les zones fragilisées, comme par exemple une forêt soumise à une mauvaise exploitation pendant des décennies ».

La technique a été testée, à l’Université de Washington, l’année dernière. Six corps humains ont été transformés en compost, prouvant que le procédé est efficace et sans danger.

Des oppositions et des questions


Reste que pour le moment, la méthode n’est autorisée nulle part. Elle est cependant en discussion dans plusieurs pays. En Belgique, avec la fondation Métamorphose et en France aussi, où la question avait été abordée en mars 2016, lors d’une séance de questions au gouvernement, par la sénatrice LR du Rhône, Elisabeth Lamure. Le ministère de l’Intérieur avait répondu que le procédé est « actuellement interdit », pas compatible avec le droit interne et qu’il soulève des questions importantes.

Les défenseurs de la méthode ne baissent pas les bras. Interrogée par Ouest-France, [LIEN https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/monts-d-arree-pour-un-enterrement-ecolo-elle-prone-l-humusation-6047223] Joëlle Nicolas, qui milite pour la légalisation de l’humusation en France, regrettait que « nous [n’ayons] le choix qu’entre l’inhumation et la crémation, deux méthodes très polluantes ». Elle assure qu’elle est en train de faire les démarches nécessaires pour « pouvoir bénéficier, le jour venu, de cette méthode très douce, très respectueuse du vivant et qui répond à [ses] aspirations profondes ».

Le compost humain, pratique funéraire bientôt légale aux États-Unis ? Sans1948
Ce que pourrait être l’espace proposé aux proches des défunts par l’entreprise Recompose pour déposer l’humus issu de la dépouille. (Photo : MOLT Studios)

En Belgique, où une pétition en faveur de l’humusation a recueilli 15 000 signatures, la pratique funéraire interroge. « On touche là à un élément sacré qu’est la dépouille humaine », notait auprès du journal L’Avenir, en janvier 2018, Yves André, du Centre démocrate humaniste de Mons. Il émettait aussi quelques doutes quant à l’aspect environnemental de la sépulture : « On peut […] s’interroger sur le parcours alimentaire et médicamenteux de nos défunts puisque celui-ci influence les risques de pollution des sous-sols par les liquides organiques ou par les risques de pollution gazeuse. »

Aux États-Unis, les réactions sont aussi contrastées. « Le processus se heurte à une certaine opposition de la part de l’Église catholique », reconnaissait, en mars, dans The Guardian Jamie Pedersen, l’homme qui est à l’initiative de la proposition de loi soumise à l’Assemblée législative de l’État de Washington.

Mais les pratiques funéraires évoluent. La crémation par exemple, est de plus en plus plébiscitée en France, pour ses propres obsèques, notait l’Institut Ipsos en 2013.

Quant à ceux qui tiennent à faire de leur dernière action sur Terre, un acte écologique, il existe des cercueils biodégradables en carton, qui sont d’ailleurs beaucoup moins chers que les cercueils en bois.

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