Ces Bretons veulent sauver leur menhir de 7 000 ans, frappé par la foudre

par Admin Mar 15 Oct - 19:40

Par Virgine JAMIN

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On pourrait croire les mégalithes insensibles aux affres du temps, mais ce n’est pas le cas. À Erdeven, dans le Morbihan, l’un des géants des alignements de Kerzerho menace de se fendre.

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Emmailloté jusqu’au sommet, le menhir est aussi entouré par une palissade de chantier. À Erdeven (Morbihan), l’un des géants de Kerzerho n’a pas la forme : il pourrait se fendre. Il s’agit d’un des mégalithes emblématiques de ce site morbihannais, dans le périmètre de la demande de classement auprès de l’Unesco.

Au chevet de ce menhir haut de plus de 3,50 mètres, le Service territorial de l’architecture et du patrimoine (Sdap). La mission de ce dernier est d’« assurer la conservation et la restauration des monuments. Églises, châteaux, croix, maisons, mais aussi les mégalithes », détaille Laure d’Hauteville, architecte des Bâtiments de France, adjointe de ce service.

Du haut de leurs « 7 000 ans pour les plus vieux », on les imagine volontiers insensibles aux affres du temps. « Mais non : comme les autres, ils subissent les intempéries. » Sous couvert végétal, la mousse peut aussi se propager. « Ils ont l’air costauds, mais il faut en prendre soin. La pierre est un élément qui vit avec son environnement. »

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Ce géant de Kerzerho, implanté sur une partie du site qui appartient au ministère de la Culture, est « fragilisé » depuis « une centaine d’années ». (Photo : Ouest-France)

Frappé par la foudre

Ce géant de Kerzerho, implanté sur une partie du site qui appartient au ministère de la Culture, est « fragilisé » depuis « une centaine d’années ». Déjà, la pierre dont il est constitué était veinée. Par ailleurs frappé par la foudre en 1947, il présentait « une fissure » centenaire « qui ne bougeait pas trop ». Elle s’est aggravée récemment et « fend le menhir en plusieurs blocs ».

Par sécurité sur ce site public, une ganivelle (clôture de lattes de bois) a été placée autour du mégalithe l’an dernier. « On l’a aussi sanglé pour éviter que la pierre s’écarte. Mais malgré les panneaux d’interdiction, les gens ont coupé les sangles », déplore Laure d’Hauteville. D’où la palissade. Sur laquelle des visiteurs taquins ont apposé un « par avion »

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Des visiteurs taquins ont apposé une étiquette « par avion ». (Photo : Ouest-France)

La palissade, mise en place face à « une situation d’urgence », est « temporaire ». Le temps de prendre une décision : doit-on laisser évoluer le monument ou traiter sa pathologie, le « recoller » ?

« Et si oui, comment, avec quels matériaux ? », poursuit Laure d’Hauteville. De fait, un tel « cas ne s’est pas présenté avant ». La réflexion est menée « avec des experts ».