Côtes-d’Armor. Ergothérapeute et architecte proposent des solutions pour vieillir chez soi

Entre des Ehpad surchargés et une population vieillissante, il faut trouver une alternative. À travers l’exposition Facilha, le CAUE présente des solutions de maintien à domicile.


Virginie Bullio-Merlin, architecte, et Anne-Pascale Rouyer, ergothérapeute, propose ensemble des solutions adaptées pour que les personnes âgées puissent rester vivre chez elles. | OUEST-FRANCE

L’exposition Facilha, c’est quoi ?

Dans des préfabriqués montés par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) des Côtes-d’Armor, l’exposition en itinérance « Facilha : bien vieillir chez soi » présente des portraits de personnes âgées ayant trouvé des solutions pour adapter leur logement ou leur fonctionnement, en fonction des difficultés rencontrées avec l’âge : habitat collectif avec parties communes, dispositif « Un toit, deux générations » (hébergement d’un jeune en échange de services), travaux d’aménagements.

En parallèle, une série d’animations et d’ateliers est organisée, autour de la problématique du logement liée au vieillissement.

Pourquoi « bien vieillir chez soi » ?

Lancée le 14 octobre dernier par le CAUE et soutenue par la Région, cette exposition répond à une campagne de sensibilisation au vieillissement et à l’isolement dans les Côtes-d’Armor. « C’est un département vieillissant et les Ehpad manquent de places », explique Anne-Pascale Rouyer, ergothérapeute exerçant à Pléneuf-Val-André et impliquée dans le projet.

Sur les panneaux qui accompagnent l’exposition, des infographies annoncent la couleur : « En 2040, un Français sur quatre aura plus de 65 ans. […] Le département des Côtes-d’Armor est le moins peuplé de Bretagne et celui où la population vieillit le plus rapidement. »

Dans ce contexte, il convient de réfléchir à des alternatives aux maisons de retraite. « Le maintien à domicile est certainement la solution la plus simple, et la plus appréciée par les concernés, assure Anne-Pascale Rouyer. Non seulement les gens peuvent être attachés à leur logement, mais l’indépendance y est aussi plus forte. »

Que proposent l’architecte et l’ergothérapeute ?

Parmi les ateliers proposés, une ergothérapeute et une architecte se sont associées pour des séances de conseil individuel et personnalisé. « On propose des solutions ou des organismes vers qui se tourner pour répondre aux problèmes d’accessibilité : revoir les ouvertures, la circulation dans les différentes pièces, indique l’ergothérapeute engagée par le CAUE. L’objectif, c’est de maximiser l’autonomie dans la vie quotidienne des personnes âgées. »

« L’idée, c’est de mêler nos approches pour quelque chose d’un peu innovant », déclare l’architecte Virginie Bullio-Merlin. « On est complémentaires, ajoute Anne-Pascale Rouyer. En tant qu’ergothérapeute, je connais les évolutions des problèmes de santé qu’on peut rencontrer avec l’âge. Donc je peux facilement cerner les difficultés que rencontreront les personnes dans un logement. »

À travers ces constats, l’architecte peut alors retravailler les espaces de vie dans l’habitat. « Parfois, un aménagement du mobilier ne suffit pas, explique Anne-Pascale Rouyer. Il faut redessiner les pièces entières. Et moi, je ne sais pas lire des plans ! »

L’exposition, en itinérance, a quitté la place du parc des Promenades de Saint-Brieuc la semaine dernière. Elle s’installera dans d’autres villes du département prochainement, mais les futurs lieux et dates ne sont pas encore fixés.

Ces préfabriqués feront prochainement le tour des Côtes-d’Armor, pour présenter l’exposition Facilha. | OUEST-FRANCE