La découverte d’un squelette relance le mythe des Amazones, ont-elles vraiment existé ?

Un squelette retrouvé en Arménie, datant d’il y a près de 3 000 ans, laisse penser qu’un peuple de femmes guerrières y a vécu. Elles pourraient avoir inspiré la légende des Amazones, ces combattantes de la mythologie grecque qui fascinent toujours.

De l’Iliade d’Homère à Wonder Woman, ces femmes braves et combatives ont inspiré de nombreuses fictions. Mais les Amazones, peuple de guerrières de la mythologie grecque, ont-elles vraiment existé ?

La découverte faite par des archéologues en Arménie pourrait bien le laisser penser. En 2017, ils ont exhumé un squelette au sein de la nécropole de Bover I, située dans la région de Lorri, dans le nord du pays.

Deux ans plus tard, la tombe numéro 17 vient de livrer ses secrets. Dans une étude publiée fin novembre dans le Journal international d’ostéoarchéologie, ce groupe de chercheurs, dirigé par Anahit Khudaverdyan de l’Académie nationale des Sciences de la République d’Arménie, a dressé le profil de l’être humain à qui appartenaient les ossements trouvés dans la sépulture.

Il s’agit d’une femme d’une vingtaine d’années qui aurait vécu entre le VIII et le VIe siècle avant Jésus-Christ, si l’on se fie aux objets (récipients en céramique, bijoux) enterrés avec elle.

Le squelette a été exhumé en 2017. (Photo : Journal international d’ostéoarchéologie)

Un autre squelette de guerrière avait déjà été découvert

Ce squelette présente aussi des caractéristiques bien particulières : dans le haut du corps, les attaches musculaires sont très développées, ce qui laisse supposer que cette femme tirait à l’arc. Idem pour les muscles fessiers, suggérant qu’elle montait à cheval.

Les scientifiques ont également repéré de nombreuses fractures sur les os, une pointe de flèche métallique dans un fémur, ainsi que des blessures infligées par des armes, probablement des haches et des épées.

Mis bout à bout, ces éléments ne laissent pas de place au doute, estiment les chercheurs : « La violence était omniprésente dans la vie de cette jeune Arménienne », qui était certainement une guerrière « morte au combat », supposent-ils dans leur compte rendu.

Le mythe des Amazones se serait-il construit autour de ce peuple antique et de ses femmes guerrières ? Possible, d’autant qu’une dépouille féminine similaire avait déjà été découverte sur l’actuel territoire de l’Arménie.

Selon la légende, ces combattantes peuplaient une région proche de la mer Noire, ce qui est le cas de ce pays du Caucase. « Ces découvertes suggèrent qu’il a existé de vraies femmes guerrières dont la vie correspondait à celle des Amazones telle qu’elle est décrite dans les mythes grecs », soulignent les chercheurs.

Quel peuple a inspiré le mythe des Amazones ?

De nombreux fantasmes et hypothèses fleurissent encore aujourd’hui sur le peuple des Amazones. Dans la mythologie grecque, leur reine Hippolyte était la fille du dieu de la guerre, Arès.

Les Amazones demeurent de nos jours l’incarnation d’une forme de puissance féminine : « Ce qui surprend vraiment à leur sujet, c’est que ces femmes non-grecques ont même surpassé les héros dans leur façon de mourir. Elles constituent le revers imaginaire des femmes grecques dont on sait qu’elles vivaient confinées, reléguées à la vie domestique », disait en 2017 l’historienne Adrienne Mayor, autrice de l’ouvrage intitulé Les Amazones : Quand les femmes étaient les égales des hommes, au journal suisse Le Matin.

À plusieurs reprises, l’archéologie a identifié des peuples du Caucase ayant pu inspirer ce mythe fascinant. En 2012, des fouilles menées à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan avaient déjà mis au jour de nombreuses tombes de guerrières ayant été enterrées entre 600 et 200 ans avant Jésus-Christ.

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