LA SANDALETTE DE PLOUHA
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Ce héros que fut mon père " Texte de Jean Louis Martinez

Aller en bas

Ce héros que fut mon père " Texte de Jean Louis Martinez Empty Ce héros que fut mon père " Texte de Jean Louis Martinez

Message par Admin Mar 28 Avr - 11:36

Ce héros que fut mon père " Texte de Jean Louis Martinez As28

Texte virtuel car je n’ai pas eu de père, mais j’aurai pu avoir un père comme ça, mainte fois imaginé quand mes casses s’ouvraient
Je dédie ce poème a tous les enfants qui ont perdu un père ou une mère soldat, qu’ils aient été militaires, soldats de la Loi ou soldats du feu.

Ce héros que fut mon père
Fier de ce que fut mon père, un soldat comme il y en a tant
Il est mort en héros quelque part à Verdun ou au Liban
Que sais-je des lieux il y en a eu si souvent
Il est tombé dans une embuscade ou sur un champ de bataille
Péri dans les flammes ou tombé sous les balles d’un truand en cavale
Mon père s’en est allé le drapeau français gravé dans le cœur
Le drapeau français couvrant son cercueil par honneur
Je revois cet homme saluant fier et droit cet emblème de la patrie
J’entends encore sa voix entonner avec passion cet hymne du pays
Les veilles de départ étaient pesantes, tristes et angoissantes, dénuées de toute joie
Nous étions tous autour de papa car on savait qu’il partait pour de long mois
Je regardais maman et très vite je comprenais par ses larmes versées
Que peut être un jour il n’en reviendrait
Les retours était féeriques, la joie remplissant la maison de moments fantastiques
Effaçant ainsi cette longue absence, tout devenait alors magique
Et oui mon père était cela, un militaire, peut être un soldat de la Loi ou un soldat du feu
Ces hommes qui font leur métier avec passion, où la guerre et le combat n’ont rien d’un jeu
Un métier fait de peur, de joie de tristesse et d’abnégation
Il s’énervait parfois quand on touchait à son combat, quand on critiquait ses compagnons
Quand on critiquait sa foi, quand on oubliait ses frères morts au combat
Il s’énervait parfois quand on touchait à son drapeau, quand on bafouait les lois
Il s’énervait parfois quand on touchait les hommes de foi, les hommes de loi
Il s’énerverait si aujourd’hui il était là, à voir ces politiques qui dénigrent tous ces gars
Toutes ses médailles il les avait méritées, papa comme j’étais fier, debout auprès de toi
Ces belles médailles que J’entendais cliqueter cela me rassurait car je savais qu’il était là
Je me souviens du jour ou ma mère pleurait, me prenant dans ses bras
Et me montrant du doigt les étoiles dans le ciel, je savais que je ne verrai plus papa
En grandissant j’ai compris la grandeur de mon père pour son pays
Ce héros que fut mon père, parti un matin ou un soir, pour notre patrie
Là-haut ils se sont retrouvés tous ces frères, car ils ont le même sang qui coule dans leurs veines
Ce même sang qui en tombant a arrosé notre terre
Ils doivent se raconter des batailles de naguère
Ils doivent festoyer comme ils le faisaient avant de partir à la guerre
Mais surtout ils doivent nous observer, afin d’être sereins
Afin de se rassurer qu’ils ne sont pas morts pour rien
Rendons leur cette joie, qu’ils soient fiers de leurs descendances
Qu’ils soient fiers de ce que vous ferez et allez faire de leur France
France qu’ils ont aimée, France qu’ils ont sauvée au détriment de leur vie
Et pour tous ces enfants de France je prends le verbe à leur place hurlant vers l’au-delà
En criant haut et fort « Tu fus ce héros qu’on appelle Papa »
Martinez
Admin
Admin
Admin

Messages : 16138
Date d'inscription : 07/04/2015
Age : 69
Localisation : cotes d'armor

https://lasandalettedeplouha.lebonforum.com

Revenir en haut Aller en bas

Ce héros que fut mon père " Texte de Jean Louis Martinez Empty Re: Ce héros que fut mon père " Texte de Jean Louis Martinez

Message par Admin Mar 28 Avr - 21:51

Ce héros que fut mon père " Texte de Jean Louis Martinez Sans4231

Il pleut du sang sur mes médailles

Je repense souvent à tous les fracas qui ont tué nos soldats et mes pensées se bloquent souvent sur cet espace-temps où le passé les prive du futur. C’est à cet instant-là qu’une pluie de sang tombe sur mes médailles, c’est à cet instant là où Louis dans cette tranchée de Fleury allume sa bouffarde, un moment de plaisir, il n’aura point le temps d’apprécier cet instant, une grosse pluie d’obus vient le lui en priver.
Arnold observe la porte de la barge de débarquement s’ouvrir, devant une plage de sable qu’il va pouvoir toucher, il n’y aura que son sang qui touchera le sable. Et cette pluie de sang inonde mes médailles, ouvrant mes yeux humides, vers ces flashs, percez-moid’atropine pour que mon cœur ne flanche pas face à toutes ces pensées.
Jean regarde admirablement les rizières où les femmes s’activent à y faire leur récolte, il ne verra jamais les yeux de ces jeunes filles, car ses yeux se sont fermés au moment du sourire.
Richard marche lentement dans les ruelles chaudes de la casbah d’Alger, la senteur des épices lui donne chaud au cœur, avec force il hume pour garder ce plaisir, mais son souffle s’éteint, il ne sentira plus.
Il est là ce moment où entre deux secondes, l’une nous rend heureuses, et l’autre nous prend la vie. Tout ce paradoxe fait couler cette intarissable pluie de sang sur mes médailles qui brillent entre ces deux néants.
L’odeur du café frais inonde les couloirs du Drakkar, Pascal ouvre les yeux, alléché par l’odeur, c’est l’odeur de la mort qui va l’enterrer avec son unité.
Je pourrais citer tous les prénoms de mes frères tombés, qui ont tous touché et vécu cet espace-temps, entre ces deux secondes.
Je pourrais citer tous ces prénoms que l’on fête dans les calendriers du monde, mais ces anniversaires, je ne peux les fêter car la deuxième seconde les a fait basculer.
Je pourrais citer tous ces prénoms sanglants qui coulent sur mes médailles, mais il y en a tellement que j’en aurais la peur de tous les affronter.
Maintes familles ont dans l’esprit ces fameuses secondes qu’ont vécues leurs enfants, conjoints, amis (ies), tous ces points d’interrogation qui dans ma tête se terrent et font tomber des myriades de gouttes de sang sur mes médailles esseulées.
Martinez
Admin
Admin
Admin

Messages : 16138
Date d'inscription : 07/04/2015
Age : 69
Localisation : cotes d'armor

https://lasandalettedeplouha.lebonforum.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum