C'est en mars 1830, dans la petite commune de Berthouville (Eure)

C'est en mars 1830, dans la petite commune de Berthouville (Eure) qu'une des plus grandes découvertes archéologiques antiques en France a été réalisée. Prosper Taurin, qui venait d'acheter un champ, s'aperçut en le labourant qu'il était jonché de débris de tuiles, de stuc, de tessons, etc. et heurta même une tuile avec sa charrue. Retirant l'obstacle malvenu, il découvre alors, stupéfait, près d'une centaine d'objets en argent protégés par cette tuile.

Il s'agit du "trésor de Berthouville", un trésor votif consacré à Mercure Canetonensis. 93 pièces de ce trésor ont été mises au jour. Toutes en argent ou en argent doré, elles représentent un poids total de plus de 25kg ! On y trouve, entre autres, deux statuettes du dieu, de nombreuses offrandes à Mercure et de nombreuses pièces de vaisselle de table. Cependant, si ce trésor célèbre est aujourd'hui exposé dans le monde entier, il a bien failli être perdu à jamais.

En effet, ignorant la portée de cette découverte, Prosper Taurin envisagea alors de tirer un bon prix de ces pièces auprès d'un fondeur. Une superstition très répandue dans la région voulant que quiconque porte la main sur un trésor enfoui meure dans l'année, il aurait donc extrait le trésor avec une pioche, se gardant bien de toucher les pièces, et aurait entassé le tout dans un sac.

Heureusement, avant d'apporter son lot chez un fondeur, P. Taurin en avisa un membre de sa famille qui, reconnaissant la valeur de cette découverte, réussit à empêcher la destruction du trésor, acquis quelques temps plus tard par le Cabinet des Médailles, qui expose encore de nos jours l'un des fleurons archéologiques français.
Pour le récit de cette découverte : Babelon Ernest, Le trésor d'argenterie de Berthouville, Paris, Librairie centrale des Beaux-Arts, 1916, p. 1-5.

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