En attendant, les barbares... (attention à la virgule)
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En attendant, les barbares... (attention à la virgule)
Dans notre imaginaire collectif, un barbare, c'est forcément un guerrier armé jusqu'aux dents, un homme aussi féroce que sauvage, animé d'une rage de destruction irrépressible. Et rien d'autre.
Evidemment, pour peu que l'on y réfléchisse un instant, on comprend sans peine qu'ils étaient bien plus que ce que suggère cette image d'Epinal.
Quand ils ne détruisaient pas Rome et la civilisation antique, ils devaient faire des tas de choses anodines et pourtant essentielles, du genre de celles qui remplissent nos jours heureux comme ceux qui le sont moins.
Par exemple ils leur fallait parfois repriser leurs bas de pantalon, pourquoi pas en tirant une langue appliquée.
Ou bien ils pouvaient raconter des histoires de dieux, de traitres et de héros à des enfants qui les écoutaient les yeux ronds comme des soucoupes.
Il leur arrivait sans doute de réparer le toit de chaume de leurs maisons.
De faire le ménage et de couper du bois pour l'hiver.
Ils pouvaient certainement dire du mal de leurs voisins quand ils n'étaient pas occupés à reluquer leurs voisines.
Qui le leur rendaient bien du reste.
Ils pouvaient sourire sans rien dire en écoutant la nuit.
Ou la pluie.
Parfois ils devaient se laisser aller à rêver d'un monde meilleur.
Ils pouvaient aussi être secoués d'un gros rire qui jaillissait de leur gorge renversée en longues cascades sonores.
Certains auraient aimé chanter mais ils étaient timides.
Alors ils n'osaient pas.
Ils pouvaient jardiner en maugréant.
Pêcher en baillant.
Il leur arrivait de s'ennuyer.
Et puis souvent, ils avaient faim, froid et peur.
Ils pouvaient être lâches ou courageux. Menteurs, généreux, égoïstes. Grands, minces, gros, petits, avoir les genoux cagneux ou bien de grands yeux verts lumineux.
Bref, ils étaient tout sauf une image d'Épinal, une représentation simplifiée, appauvrie, réduite, atrophiée, d'une réalité infiniment complexe que nous peinons à embrasser dans son entier et dans son infinie diversité.
Mais l'Histoire est-elle jamais autre chose qu'une impossible étreinte ?
Ci-dessous : soins dentaires chez les Scythes. Vase de Kul-oba (Crimée actuelle). Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg, Russie.
https://www.facebook.com/photo/?fbid=535822095210694&set=a.500895658703338
Evidemment, pour peu que l'on y réfléchisse un instant, on comprend sans peine qu'ils étaient bien plus que ce que suggère cette image d'Epinal.
Quand ils ne détruisaient pas Rome et la civilisation antique, ils devaient faire des tas de choses anodines et pourtant essentielles, du genre de celles qui remplissent nos jours heureux comme ceux qui le sont moins.
Par exemple ils leur fallait parfois repriser leurs bas de pantalon, pourquoi pas en tirant une langue appliquée.
Ou bien ils pouvaient raconter des histoires de dieux, de traitres et de héros à des enfants qui les écoutaient les yeux ronds comme des soucoupes.
Il leur arrivait sans doute de réparer le toit de chaume de leurs maisons.
De faire le ménage et de couper du bois pour l'hiver.
Ils pouvaient certainement dire du mal de leurs voisins quand ils n'étaient pas occupés à reluquer leurs voisines.
Qui le leur rendaient bien du reste.
Ils pouvaient sourire sans rien dire en écoutant la nuit.
Ou la pluie.
Parfois ils devaient se laisser aller à rêver d'un monde meilleur.
Ils pouvaient aussi être secoués d'un gros rire qui jaillissait de leur gorge renversée en longues cascades sonores.
Certains auraient aimé chanter mais ils étaient timides.
Alors ils n'osaient pas.
Ils pouvaient jardiner en maugréant.
Pêcher en baillant.
Il leur arrivait de s'ennuyer.
Et puis souvent, ils avaient faim, froid et peur.
Ils pouvaient être lâches ou courageux. Menteurs, généreux, égoïstes. Grands, minces, gros, petits, avoir les genoux cagneux ou bien de grands yeux verts lumineux.
Bref, ils étaient tout sauf une image d'Épinal, une représentation simplifiée, appauvrie, réduite, atrophiée, d'une réalité infiniment complexe que nous peinons à embrasser dans son entier et dans son infinie diversité.
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