Des prothèses imprimées en 3D pour enfants amputés
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Des prothèses imprimées en 3D pour enfants amputés
IL y a trois ans, Jesse Ayebazibwe a été amputé de la jambe droite après avoir été renversé par un camion en rentrant de l'école. Depuis, la technologie 3D a permis au garçon de neuf ans d'avoir une vie presque normale. Après l'accident, le petit Ougandais avait reçu des béquilles mais clopinait depuis lors, lent et diminué. « J'aimais jouer comme un enfant normal avant l'accident...», se souvient-il. Un scanner infrarouge, un ordinateur portable et deux imprimantes 3D vont désormais tout changer dans la vie de Jesse et d'autres personnes amputées comme lui. « Le processus est plutôt court, c'est toute la beauté des imprimantes 3D », explique Moses Kaweesa, 34 ans, un technicien orthopédique des Services de rééducation complète d'Ouganda (Comprehensive Rehabilitation Services in Uganda, CoRSU), qui, avec l'université de Toronto, au Canada, et l'organisation caritative Christian Blind Mission, fabriquent les prothèses. « Jesse est venu hier. Aujourd'hui il va être équipé », ajoute M. Kaweesa.
Un scanner, un PC et 2 imprimantes
Autrefois, la fabrication d'une coque prothétique - souvent à partir d'un moulage en plâtre - à laquelle est fixée la jambe artificielle sur la hanche d'un amputé nécessitait près d'une semaine de travail, pour un résultat souvent inconfortable. Ce qui incitait beaucoup d'utilisateurs à ne plus l'utiliser. Les modèles en plastique imprimés en 3D peuvent, eux, être fabriqués en une journée et sont plus confortables et plus seyants. Le scanner, l'ordinateur portable et l'imprimante 3D coûtent 12 000 dollars (10 600 euros), auxquels il faut ajouter... trois dollars (2,65 euros) de matière première ! Jesse Ayebazibwe avait reçu sa première prothèse « à l'ancienne » l'an dernier. Il fait dorénavant partie d'un programme pilote qui lui a permis d'obtenir pour la première fois une coque prothétique imprimée en 3D.
Seulement 12 techniciens orthopédiques dans le pays
La technologie n'est malheureusement accessible qu'à quelques-uns et la prise en charge du handicap en général en Ouganda reste anecdotique. « Il n'y a aucun soutien du gouvernement envers les handicapés », dénonce M. Kaweesa. « Nous avons une administration et un ministre pour les personnes handicapées, mais ils ne font rien ». En Ouganda, il n'y a que 12 techniciens orthopédiques pour les plus de 250 000 enfants ougandais ayant perdu un membre, souvent à cause d'incendies ou de tares congénitales. La technologie 3D est transportable et permet aux techniciens de travailler sur plusieurs patients à la fois, augmentant encore la portée de leurs interventions. « On peut voyager avec son ordinateur portable et son scanner », explique M. Kaweesa. Selon lui, la technologie est d'une grande utilité, particulièrement dans le nord de l'Ouganda où beaucoup de gens ont perdu des membres durant les décennies de guerre qui ont opposé le gouvernement et la sanguinaire rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur, adepte des amputations punitives.
« Maintenant, je peux tout faire »
Jesse Ayebazibwe, après avoir reçu sa coque prothétique 3D, éclate de joie. « Je me sens bien, comme avec une jambe normale », dit-il. « Maintenant, je peux tout faire : courir, jouer au football...» Depuis que la jambe de Jesse avait été broyée et sa vie bouleversée, c'est la grand-mère du garçon, Florence Akoth, 53 ans, qui s'occupait de lui, le portant elle-même sur les deux kilomètres de route jusqu'à l'école. Elle aussi est aux anges aujourd'hui. « Maintenant on l'apprécie à l'école, Jesse joue, travaille, va chercher du bois à brûler et de l'eau...», énumère la grand-mère, qui se bat pour joindre les deux bouts avec cinq enfants à charge et un emploi mal payé de domestique. Devant la salle du CoRSU où les prothèses sont fixées sur les patients, trois jeunes enfants et leurs parents sont assis sur un banc. "C'est la première fois qu'elle marche sur deux jambes", affirme M. Kaweesa en désignant une fillette timide qui a perdu ses jambes dans un incendie. « Parce qu'ils ont vu les autres enfants marcher et jouer, ils réalisent qu'ils ont raté ça, explique-t-il. Dès qu'on les équipe, ils se mettent à avancer... et à courir !»
https://youtu.be/CUIDk3Utemk
Un scanner, un PC et 2 imprimantes
Autrefois, la fabrication d'une coque prothétique - souvent à partir d'un moulage en plâtre - à laquelle est fixée la jambe artificielle sur la hanche d'un amputé nécessitait près d'une semaine de travail, pour un résultat souvent inconfortable. Ce qui incitait beaucoup d'utilisateurs à ne plus l'utiliser. Les modèles en plastique imprimés en 3D peuvent, eux, être fabriqués en une journée et sont plus confortables et plus seyants. Le scanner, l'ordinateur portable et l'imprimante 3D coûtent 12 000 dollars (10 600 euros), auxquels il faut ajouter... trois dollars (2,65 euros) de matière première ! Jesse Ayebazibwe avait reçu sa première prothèse « à l'ancienne » l'an dernier. Il fait dorénavant partie d'un programme pilote qui lui a permis d'obtenir pour la première fois une coque prothétique imprimée en 3D.
Seulement 12 techniciens orthopédiques dans le pays
La technologie n'est malheureusement accessible qu'à quelques-uns et la prise en charge du handicap en général en Ouganda reste anecdotique. « Il n'y a aucun soutien du gouvernement envers les handicapés », dénonce M. Kaweesa. « Nous avons une administration et un ministre pour les personnes handicapées, mais ils ne font rien ». En Ouganda, il n'y a que 12 techniciens orthopédiques pour les plus de 250 000 enfants ougandais ayant perdu un membre, souvent à cause d'incendies ou de tares congénitales. La technologie 3D est transportable et permet aux techniciens de travailler sur plusieurs patients à la fois, augmentant encore la portée de leurs interventions. « On peut voyager avec son ordinateur portable et son scanner », explique M. Kaweesa. Selon lui, la technologie est d'une grande utilité, particulièrement dans le nord de l'Ouganda où beaucoup de gens ont perdu des membres durant les décennies de guerre qui ont opposé le gouvernement et la sanguinaire rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur, adepte des amputations punitives.
« Maintenant, je peux tout faire »
Jesse Ayebazibwe, après avoir reçu sa coque prothétique 3D, éclate de joie. « Je me sens bien, comme avec une jambe normale », dit-il. « Maintenant, je peux tout faire : courir, jouer au football...» Depuis que la jambe de Jesse avait été broyée et sa vie bouleversée, c'est la grand-mère du garçon, Florence Akoth, 53 ans, qui s'occupait de lui, le portant elle-même sur les deux kilomètres de route jusqu'à l'école. Elle aussi est aux anges aujourd'hui. « Maintenant on l'apprécie à l'école, Jesse joue, travaille, va chercher du bois à brûler et de l'eau...», énumère la grand-mère, qui se bat pour joindre les deux bouts avec cinq enfants à charge et un emploi mal payé de domestique. Devant la salle du CoRSU où les prothèses sont fixées sur les patients, trois jeunes enfants et leurs parents sont assis sur un banc. "C'est la première fois qu'elle marche sur deux jambes", affirme M. Kaweesa en désignant une fillette timide qui a perdu ses jambes dans un incendie. « Parce qu'ils ont vu les autres enfants marcher et jouer, ils réalisent qu'ils ont raté ça, explique-t-il. Dès qu'on les équipe, ils se mettent à avancer... et à courir !»
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