Film. Sur les pas du réseau Shelburn
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Film. Sur les pas du réseau Shelburn
28 août 2015 / Hervé Queillé
Rolland Savidan (à droite), réalisateur costarmoricain qui sert de guide sur les pas du réseau Shelburn, en compagnie de l'équipe du tournage (de gauche à droite) : le cadreur, accompagné d'Alain Stanké, le réalisateur, et de Marie-Claude Dufour, son assistante
Le réalisateur canadien Alain Stanké est en Bretagne pour tourner un documentaire sur le réseau Shelburn. Réseau qui a permis, en 1944, à près de 140 aviateurs abattus sur le sol français, de s'évader en partant de l'anse Cochat, à Plouha.
Pourquoi cet intérêt des lointains Québécois pour cette page d'histoire ? Tout simplement parce que les agents de l'Intelligence Service, les services secrets britanniques, chargés, en 1943, de créer ce réseau, Lucien Dumais, alias « Léon » et Raymond Labrosse, alias « Claude » ou « Paul », étaient Canadiens.
Méconnu au Canada
« Les gens de chez nous ne connaissent pas cette étonnante histoire. On a donc souhaité réaliser un documentaire tant qu'il existe encore des survivants et que la mémoire est vive », confie Alain Stanké. L'équipe était déjà venue en repérage, il y a deux ans : « Nous avions notamment rencontré David Birkin, le père de Jane, capitaine des vedettes rapides qui venaient récupérer les aviateurs la nuit mais aussi Guy Hamilton, l'un des deux barreurs du canot qui faisait la liaison entre la vedette et la côte. Futur réalisateur de plusieurs James Bond, il nous a confié s'être inspiré de quelques épisodes pour ses films de l'agent secret ».
Du vrai James Bond
L'aventure du réseau Shelburn a effectivement de quoi nourrir un véritable film, riche en rebondissements. De Paris - où les aviateurs abattus et récupérés en Belgique et en France étaient tout d'abord regroupés - à Saint-Brieuc - où des passeurs les conduisaient par le train - puis à Plouha, les anecdotes sont innombrables, dignes de La Grande Évasion. Ainsi Lucien Dumais qui, aux commandes d'un corbillard, avec un aviateur à ses côtés, est salué par des soldats allemands au garde-à-vous. Ou encore, Robert Sweatt, l'un des deux derniers survivants, un solide Texan de 96 ans qui, alors qu'il vient à peine d'enfiler les vêtements du fils du paysan qui l'a aidé à se débarrasser de son parachute, est sommé par un soldat de l'aider à rechercher « l'aviateur abattu
À flanc de falaise
Mais, au-delà des anecdotes et des faits, déjà relatés et mis en perspective avec rigueur et passion par l'historien briochin Roger Huguen, décédé il y a trois ans (*), c'est le courage et la bravoure au quotidien des membres du réseau et des habitants de Plouha que le Canadien souhaite aussi mettre en avant. L'équipe de tournage a ainsi rencontré les rares survivants de l'épopée : Anne le goff, hébergeuse, et son amie Marguerite Pierre, convoyeuse et agent de liaison. Les Canadiens ont même testé le sentier qui descendait de la « Maison d'Alphonse » - chez Jean et Marie Gicquel -, jusqu'à la plage Bonaparte d'où huit bordées d'aviateurs partirent entre le 28 janvier et le 9 août 1944 pour l'Angleterre : « Nous, on l'a fait de jour. Ça fait déjà peur car c'est vraiment à pic. Ça donne une petite idée de ce que cela devait être, de nuit noire, quand, de plus, il ne fallait pas se faire repérer par les soldats qui étaient de garde sur la pointe, à quelques centaines de mètres », confie, très impressionnée, Marie-Claude Dufour, assistante d'Alain Stanké. La meilleure des méthodes, assurément, pour un documentaire au ton juste. * Son travail remarquable a été excellemment mis en valeur dans le documentaire Passeurs de l'Ombre, réalisé par le réalisateur briochin Rolland Savidan, en 2009.
http://www.letelegramme.fr/bretagne/film-sur-les-pas-du-reseau-shelburn-28-08-2015-10752703.php?xtor=EPR-3-%5bquotidienne%5d-20150828-%5barticle%5d&utm_source=newsletter-quotidienne&utm_medium=e-mail&utm_campaign=newsletter-quotidienne
Rolland Savidan (à droite), réalisateur costarmoricain qui sert de guide sur les pas du réseau Shelburn, en compagnie de l'équipe du tournage (de gauche à droite) : le cadreur, accompagné d'Alain Stanké, le réalisateur, et de Marie-Claude Dufour, son assistante
Le réalisateur canadien Alain Stanké est en Bretagne pour tourner un documentaire sur le réseau Shelburn. Réseau qui a permis, en 1944, à près de 140 aviateurs abattus sur le sol français, de s'évader en partant de l'anse Cochat, à Plouha.
Pourquoi cet intérêt des lointains Québécois pour cette page d'histoire ? Tout simplement parce que les agents de l'Intelligence Service, les services secrets britanniques, chargés, en 1943, de créer ce réseau, Lucien Dumais, alias « Léon » et Raymond Labrosse, alias « Claude » ou « Paul », étaient Canadiens.
Méconnu au Canada
« Les gens de chez nous ne connaissent pas cette étonnante histoire. On a donc souhaité réaliser un documentaire tant qu'il existe encore des survivants et que la mémoire est vive », confie Alain Stanké. L'équipe était déjà venue en repérage, il y a deux ans : « Nous avions notamment rencontré David Birkin, le père de Jane, capitaine des vedettes rapides qui venaient récupérer les aviateurs la nuit mais aussi Guy Hamilton, l'un des deux barreurs du canot qui faisait la liaison entre la vedette et la côte. Futur réalisateur de plusieurs James Bond, il nous a confié s'être inspiré de quelques épisodes pour ses films de l'agent secret ».
Du vrai James Bond
L'aventure du réseau Shelburn a effectivement de quoi nourrir un véritable film, riche en rebondissements. De Paris - où les aviateurs abattus et récupérés en Belgique et en France étaient tout d'abord regroupés - à Saint-Brieuc - où des passeurs les conduisaient par le train - puis à Plouha, les anecdotes sont innombrables, dignes de La Grande Évasion. Ainsi Lucien Dumais qui, aux commandes d'un corbillard, avec un aviateur à ses côtés, est salué par des soldats allemands au garde-à-vous. Ou encore, Robert Sweatt, l'un des deux derniers survivants, un solide Texan de 96 ans qui, alors qu'il vient à peine d'enfiler les vêtements du fils du paysan qui l'a aidé à se débarrasser de son parachute, est sommé par un soldat de l'aider à rechercher « l'aviateur abattu
À flanc de falaise
Mais, au-delà des anecdotes et des faits, déjà relatés et mis en perspective avec rigueur et passion par l'historien briochin Roger Huguen, décédé il y a trois ans (*), c'est le courage et la bravoure au quotidien des membres du réseau et des habitants de Plouha que le Canadien souhaite aussi mettre en avant. L'équipe de tournage a ainsi rencontré les rares survivants de l'épopée : Anne le goff, hébergeuse, et son amie Marguerite Pierre, convoyeuse et agent de liaison. Les Canadiens ont même testé le sentier qui descendait de la « Maison d'Alphonse » - chez Jean et Marie Gicquel -, jusqu'à la plage Bonaparte d'où huit bordées d'aviateurs partirent entre le 28 janvier et le 9 août 1944 pour l'Angleterre : « Nous, on l'a fait de jour. Ça fait déjà peur car c'est vraiment à pic. Ça donne une petite idée de ce que cela devait être, de nuit noire, quand, de plus, il ne fallait pas se faire repérer par les soldats qui étaient de garde sur la pointe, à quelques centaines de mètres », confie, très impressionnée, Marie-Claude Dufour, assistante d'Alain Stanké. La meilleure des méthodes, assurément, pour un documentaire au ton juste. * Son travail remarquable a été excellemment mis en valeur dans le documentaire Passeurs de l'Ombre, réalisé par le réalisateur briochin Rolland Savidan, en 2009.
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