Trévé (22) : en mémoire aux tirailleurs sénégalais
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Trévé (22) : en mémoire aux tirailleurs sénégalais
Plus de 70 ans après le débarquement de Normandie et la fin de la seconde guerre mondiale, certains épisodes , peu glorieux, restent très mal connus. Comme celui de ces tirailleurs sénégalais emprisonnés à Trévé (22) une fois la paix retrouvée. Ils étaient venus pour défendre la France...
Par Eric Nedjar
Publié le 28/09/2015 | 14:07, mis à jour le 28/09/2015 | 14:07
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée française compte dans ses rangs des combattants venus des colonies pour défendre la France. Ils sont Algériens, Indochinois, Antillais, Africains, en 1941, 69 000 d’entre eux seront faits prisonniers par l’ennemi. Des Allemands qui ne veulent pas de ces soldats chez eux et qui vont donc les interner dans des prisons en territoire français. En Bretagne, de tels camps, appelés Frontalag, existaient à Rennes ou à Guingamp.
En 1944, avec la libération, les prisonniers sont libérés. Parmi eux, 300 tirailleurs sénégalais refusent d’embarquer sur le bateau à Morlaix qui devaient les ramener chez eux. Pas tant qu’ils n’auront pas été payés de leur solde de militaire. Ils seront à nouveau emprisonnés dans une petite commune du centre Bretagne, à Trévé (22).
C'est leur histoire que raconte ce magazine.
Les prisonniers sénégalais de Trévé (22)
Intervenants : Moussou Traoré (Elève de 2nde au Lycée de Thiaroye Sénégal) - Lucien Perret (Trévéen âgé de 15 ans en 1944) - Pacifique Boscher (Trévéen âgé de 9 ans en 1944) - Noël Lagadec (Collecteur des témoignages) - Armelle Mabon Historienne à Lorient) Un magazine de Maylen Villaverde et Christophe Rousseau
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Par Eric Nedjar
Publié le 28/09/2015 | 14:07, mis à jour le 28/09/2015 | 14:07
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée française compte dans ses rangs des combattants venus des colonies pour défendre la France. Ils sont Algériens, Indochinois, Antillais, Africains, en 1941, 69 000 d’entre eux seront faits prisonniers par l’ennemi. Des Allemands qui ne veulent pas de ces soldats chez eux et qui vont donc les interner dans des prisons en territoire français. En Bretagne, de tels camps, appelés Frontalag, existaient à Rennes ou à Guingamp.
En 1944, avec la libération, les prisonniers sont libérés. Parmi eux, 300 tirailleurs sénégalais refusent d’embarquer sur le bateau à Morlaix qui devaient les ramener chez eux. Pas tant qu’ils n’auront pas été payés de leur solde de militaire. Ils seront à nouveau emprisonnés dans une petite commune du centre Bretagne, à Trévé (22).
C'est leur histoire que raconte ce magazine.
Les prisonniers sénégalais de Trévé (22)
Intervenants : Moussou Traoré (Elève de 2nde au Lycée de Thiaroye Sénégal) - Lucien Perret (Trévéen âgé de 15 ans en 1944) - Pacifique Boscher (Trévéen âgé de 9 ans en 1944) - Noël Lagadec (Collecteur des témoignages) - Armelle Mabon Historienne à Lorient) Un magazine de Maylen Villaverde et Christophe Rousseau
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Re: Trévé (22) : en mémoire aux tirailleurs sénégalais
NE DISPOSANT PAS DU LIVRE ...j'ai été fouillé sur internet
http://senegal.bistrotsdelhistoire.com/?p=139
Nous n’avions jamais vu de Noirs Des tirailleurs sénégalais en Bretagne
Nous n’avions jamais vu de Noirs
http://senegal.bistrotsdelhistoire.com/
300 tirailleurs africains en Centre-Bretagne
Trévé, 1944-1945
Fin 1940 environ 80 000 prisonniers « indigènes », venant des colonies et territoires extérieurs à la métropole, vivent dans les camps de la France occupée. Fin 1944, 300 tirailleurs sénégalais sont placés dans un camp à Trévé, une petite commune des Côtes d’Armor, gardés par des FFI... Des témoins de l’époque livrent leurs souvenirs.
Cet ouvrage rend hommage à ces hommes injustement traités et oubliés et à ces habitants qui les ont accueillis avec humanité. Il évoque une Histoire qui se veut universelle.
A la fin du livre, est présenté l’hommage de la commune de Trévé aux tirailleurs. Cette initiative est si rare en France, qu’il nous paraissait important de la souligner.
Extrait de la préface de Noël Lagadec :
Lors de la dernière guerre mondiale, comme en 1914 la France a fait appel aux populations coloniales. En 1940, les prisonniers métropolitains sont massivement envoyés en Allemagne au service de l’économie du pays. Pour ce qui concerne les prisonniers coloniaux, aussi appelés « indigènes », les Allemands imposent leur transfert vers la France occupée. Ils craignent outre les contacts raciaux, la propagation de maladies comme la tuberculose et des maladies tropicales transmissibles.
Les prisonniers sont des militaires et ont donc droit à leur solde. De plus les Allemands les utilisent dans les usines ou entreprises travaillant pour l’économie de guerre. Solde et salaires plus ou moins réguliers, cumulés de septembre 1939 à fin 1944 font que de nombreux indigènes pouvaient à la fin de la guerre espérer se retrouver à la tête de sommes importantes.
Les autorités décident que ces pécules seront reversés à chacun au moment de la libération.
Vers 1942, les Allemands remplacent les sentinelles par des militaires français issus de l’Armée d’Armistice dissoute mais aussi des fonctionnaires de l’administration civile... De prisonniers de guerre des Allemands, les « indigènes » se retrouvent prisonniers des Français aux côtés de qui ils ont combattu. Cette situation durera jusqu’au débarquement des alliés en juin 1944 sans régler le retour au pays.
En 2010, Armelle Mabon, historienne universitaire, sort le livre "Prisonniers de guerre indigènes. Visages oubliés de la France occupée ». On y apprend que le 3 novembre 1944, 2000 tirailleurs sénégalais sont à Morlaix attendant d’embarquer sur un navire anglais pour être rapatriés. 300 refusent d’embarquer tant qu’ils n’auront pas perçu, comme promis, la totalité de l’argent qui leur est dû. Jusqu’au 11 novembre, ils vivent dans un grand hangar sur de la paille et quelques uns sont hébergés par des particuliers. Le 11 novembre, après quelques troubles, une centaine de gendarmes et des F.F.I. interviennent. Ils rassemblent les tirailleurs, faisant 6 blessés, et les dirigent vers Trévé où le camp abandonné depuis août est disponible
Fin 2010, à la demande de la section Loudéac centre-Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme soutenue par la municipalité de Trévé, des recherches de témoignages ont été entreprises. Des articles dans la presse locale et régionale ont semble-t-il provoqué des discussions dans les familles, les réseaux d’amitiés et ravivé les mémoires. Une trentaine de Trévéens de l’époque ont raconté ce qu’ils avaient vu et vécu. Chacun a perçu cet "épisode" à sa manière.
L’HOMMAGE RENDU PAR LA COMMUNE DE TRÉVÉ
Une stèle a été érigée à Trévé à la mémoire des tirailleurs sénégalais le vendredi 11 novembre 2011. La Ligue des Droits de l’Homme Centre Bretagne parle de cette action...
http://senegal.bistrotsdelhistoire.com/?p=139
Nous n’avions jamais vu de Noirs Des tirailleurs sénégalais en Bretagne
Nous n’avions jamais vu de Noirs
http://senegal.bistrotsdelhistoire.com/
300 tirailleurs africains en Centre-Bretagne
Trévé, 1944-1945
Fin 1940 environ 80 000 prisonniers « indigènes », venant des colonies et territoires extérieurs à la métropole, vivent dans les camps de la France occupée. Fin 1944, 300 tirailleurs sénégalais sont placés dans un camp à Trévé, une petite commune des Côtes d’Armor, gardés par des FFI... Des témoins de l’époque livrent leurs souvenirs.
Cet ouvrage rend hommage à ces hommes injustement traités et oubliés et à ces habitants qui les ont accueillis avec humanité. Il évoque une Histoire qui se veut universelle.
A la fin du livre, est présenté l’hommage de la commune de Trévé aux tirailleurs. Cette initiative est si rare en France, qu’il nous paraissait important de la souligner.
Extrait de la préface de Noël Lagadec :
Lors de la dernière guerre mondiale, comme en 1914 la France a fait appel aux populations coloniales. En 1940, les prisonniers métropolitains sont massivement envoyés en Allemagne au service de l’économie du pays. Pour ce qui concerne les prisonniers coloniaux, aussi appelés « indigènes », les Allemands imposent leur transfert vers la France occupée. Ils craignent outre les contacts raciaux, la propagation de maladies comme la tuberculose et des maladies tropicales transmissibles.
Les prisonniers sont des militaires et ont donc droit à leur solde. De plus les Allemands les utilisent dans les usines ou entreprises travaillant pour l’économie de guerre. Solde et salaires plus ou moins réguliers, cumulés de septembre 1939 à fin 1944 font que de nombreux indigènes pouvaient à la fin de la guerre espérer se retrouver à la tête de sommes importantes.
Les autorités décident que ces pécules seront reversés à chacun au moment de la libération.
Vers 1942, les Allemands remplacent les sentinelles par des militaires français issus de l’Armée d’Armistice dissoute mais aussi des fonctionnaires de l’administration civile... De prisonniers de guerre des Allemands, les « indigènes » se retrouvent prisonniers des Français aux côtés de qui ils ont combattu. Cette situation durera jusqu’au débarquement des alliés en juin 1944 sans régler le retour au pays.
En 2010, Armelle Mabon, historienne universitaire, sort le livre "Prisonniers de guerre indigènes. Visages oubliés de la France occupée ». On y apprend que le 3 novembre 1944, 2000 tirailleurs sénégalais sont à Morlaix attendant d’embarquer sur un navire anglais pour être rapatriés. 300 refusent d’embarquer tant qu’ils n’auront pas perçu, comme promis, la totalité de l’argent qui leur est dû. Jusqu’au 11 novembre, ils vivent dans un grand hangar sur de la paille et quelques uns sont hébergés par des particuliers. Le 11 novembre, après quelques troubles, une centaine de gendarmes et des F.F.I. interviennent. Ils rassemblent les tirailleurs, faisant 6 blessés, et les dirigent vers Trévé où le camp abandonné depuis août est disponible
Fin 2010, à la demande de la section Loudéac centre-Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme soutenue par la municipalité de Trévé, des recherches de témoignages ont été entreprises. Des articles dans la presse locale et régionale ont semble-t-il provoqué des discussions dans les familles, les réseaux d’amitiés et ravivé les mémoires. Une trentaine de Trévéens de l’époque ont raconté ce qu’ils avaient vu et vécu. Chacun a perçu cet "épisode" à sa manière.
L’HOMMAGE RENDU PAR LA COMMUNE DE TRÉVÉ
Une stèle a été érigée à Trévé à la mémoire des tirailleurs sénégalais le vendredi 11 novembre 2011. La Ligue des Droits de l’Homme Centre Bretagne parle de cette action...
Re: Trévé (22) : en mémoire aux tirailleurs sénégalais
Après la débâcle de juin 1940, les combattants de l’armée française sont faits prisonniers. Tandis que les métropolitains partent pour l’Allemagne, les prisonniers coloniaux et nord-africains prennent le chemin des frontstalags répartis dans la France occupée. En avril 1941, près de 70 000 hommes sont internés dans vingt-deux frontstalags. Ces prisonniers nouent des contacts singuliers tant avec l’occupant qu’avec la population locale qui les réconforte, voire les aide à gagner les maquis ou la zone Sud. Lorsqu’en janvier 1943 le gouvernement de Vichy accepte de remplacer les sentinelles allemandes par des cadres français, ils se sentent trahis. À la Libération, leur retour en terre natale, parfois très tardif, s’accompagne de nombreux incidents dont celui, particulièrement grave et meurtrier, survenu à Thiaroye, près de Dakar, en décembre 1944 ? l’armée française fait trente-cinq morts et autant de blessés parmi les « tirailleurs sénégalais », sous prétexte qu’ils se sont mutinés pour obtenir leurs droits d’anciens prisonniers de guerre.
Il fallait révéler cette histoire occultée. Armelle Mabon a découvert le destin de ces hommes grâce aux archives d’une ancienne assistante sociale du service social colonial de Bordeaux. Une dizaine d’années durant, elle a étudié les archives publiques et privées, recueilli de nombreux témoignages inédits, faisant le choix d’évoquer la captivité de tous les ressortissants de l’empire. Cet ouvrage donne la mesure de l’injustice, du déni d’égalité et du mépris dont s’est rendu coupable l’État, durant l’Occupation, mais aussi par la suite… Un sujet d’une douloureuse actualité.
Armelle Mabon est enseignante-chercheur à l’université de Bretagne Sud, membre du Centre de recherches historiques de l’Ouest (Cerhio, UMR CNRS 6258). Elle a notamment publié Les Assistantes sociales au temps de Vichy (L’Harmattan, 1995) et L’Action sociale coloniale (L’Harmattan, 2000). Elle est l’auteur du documentaire Oubliés et trahis. Les prisonniers de guerre coloniaux et nord-africains (Grenade productions, 2003).
EXTRAITS PRESSE
Depuis peu, une petite poignée d'historiens américains s'intéressent à l'histoire des prisonniers coloniaux. En France, la captivité des combattants d'outre-mer n'a suscité aucune recherche d'envergure. Des spécialistes de la Seconde Guerre mondiale ou de l'histoire coloniale n'en ont qu'une connaissance partielle, voire altérée. Il fallait donc une historienne au parcours atypique pour faire sortir de l'ombre cette histoire volontairement occultée par le monde politique. Armelle Mabon a découvert l'histoire de ces hommes en consultant les cartons d'archives privées d'une ancienne assistante sociale du service sociale de Bordeaux. Elle a donc travaillé sur un terrain jusque-là resté en friches, faisant le choix de traiter la captivité de tous les ressortissants de l'empire coloniale.
01/12/2009 - Daniel Laurent - Histomag'44
S’appuyant sur les archives d’une assistante sociale du service social colonial, l’historienne Armelle Mabon nous plonge dans une réalité méconnue : le sort réservé aux 70 000 prisonniers de guerre « indigènes » (chiffre de 1941) pendant l’occupation. Abordant toutes les dimensions de leur vie de captifs, ce livre montre que les discriminations vis-à-vis des colonisés résistent aux circonstances exceptionnelles. Les nazis refusent que les « indigènes » soient détenus sur le sol allemand – pour ne pas revivre le traumatisme de l’occupation en 1919 de la rive gauche du Rhin par les troupes noires – et les Français organisent leur regroupement selon le principe de séparation des races. L’auteur raconte comment les conditions injustes (solde de captivité amputée, détention prolongée) par lesquelles sont libérés ces prisonniers vont créer un traumatisme durable en Afrique. Fourmillant d’histoires singulières, parfois émouvantes ou cocasses, notamment ces rencontres entre Français et « indigènes », ce livre valorise « la force des anonymes qui font l’histoire ».
01/03/2010 - Noël Bouttier - Sciences Humaines
Avec Armelle Mabon, le récit romancé laisse place au document fouillé sur une facette occultée de la France occupée, celle des fronstalags et des arbeitkommandos qui, à Vesoul, Epinal ou Nancy, notamment, ont reçu près de 70.000 combattants des colonies: des Africains du Nord, des Annamites, des Malgaches, des sénégalais enfermés après la débâcle de 1940. Ces "indigènes", répartis dans des casernes ou des baraquements, ont vécu dans des conditions sanitaires médiocres, ont été exploités comme main d'oeuvre mais ils ont pu aussi, parfois, nouer des contacts avec la population locale qui en a aidé certains à gagner le maquis ou la zone Sud.
04/04/2010 - Michel Vagner - L'Est Républicain
Un cortège nuptial dans un village d'Ile et Vilaine, le 5 septembre 1947. Les mariés sourient. Elle est blanche, il est noir. La photo est floue mais éclaire un pan d'histoire occulté, superbement reconstitué dans le livre d'Armelle Mabon: le sort des prisonniers coloniaux pendant la seconde guerre mondiale. Ce jour-là, Yaya Coulibaly épouse Jeanine, sa marraine de guerre française. Le natif du Soudan français (aujourd'hui Mali) s'est évadé du "frontstalag" de Rennes et a rejoint la Résistance. Coulibaly, comme le Sénégalais Doudou Diallo ou le Marocain Djillali Ben Mohamed, sont les "visages oubliés de la France occupée" auxquels l'historienne redonne vie. Un patient dépouillement d'archives, complété par des entretiens avec les survivants, a permis de reconstituer l'itinéraire de ces Africains, qui en dit long sur les ambiguïtés du lien colonial et sur le rôle de la guerre comme catalyseur des aspirations à l'indépendance.
24/04/2010 - Philippe Bernard - Le Monde des livres
Si le film Indigènes a attiré l’attention du public sur la guerre que menèrent les combattants coloniaux sous le drapeau tricolore entre 1939 et 1945, le sort que réservèrent le Reich et le régime vichyste aux quelque 70 000 prisonniers coloniaux capturés après la défaite de 1940 reste méconnu. Leur destinée fut souvent tragique et à coup sûr insolite. Loin d’être transférés outre-Rhin, les captifs furent maintenus en France, l’Allemagne nazie craignant les maladies exotiques dont ces sous-hommes auraient été porteurs tout en souhaitant éviter, par leur présence, le souvenir de la «honte noire» - l’occupation de la Ruhr par des hommes de couleur (1923). Rassemblés dans des casernes ou des baraquements de fortune, leur détention fut particulièrement sévère. Malades (la tuberculose notamment), mal ravitaillés, soumis au travail forcé, ils pâtirent surtout d’une grande détresse morale que l’éloignement du pays natal ne pouvait qu’amplifier. Des marraines de guerre et des assistantes sociales, pourtant, adoucirent leur sort - au point que des couples se formèrent. Le régime de Vichy essaya d’obtenir quelques libérations pour raisons sanitaires, dont Senghor bénéficia, tout en menant une politique ambivalente. [...] Une histoire que l’on comprend mieux, désormais, grâce au livre chaleureux d’Armelle Mabon qui, tout en n’évitant pas toujours les écueils de la correction politique, montre une France décidément irréductible à des schémas manichéens. Les soldats coloniaux furent incontestablement en butte au racisme d’une administration civile et militaire engoncée dans ses préjugés. Ils bénéficièrent tout autant du soutien d’une population curieuse mais amicale.
29/04/2010 - Olivier Wieviorka - Libération
C'est un pan de l'Histoire de l'Occupation méconnu que nous fait découvrir Armelle Mabon, historienne, enseignante à l'université de Bretagne Sud et membre du Centre de recherches historiques de l'Ouest. Qui sait que les prisonniers de guerre français issus des colonies, les « indigènes », ne furent pas envoyés en Allemagne, mais gardés en captivité en France. Près de 70 000 hommes internés en 1941, dans 22 « frontstalags », dont un au Boël, à Rennes. Ces camps sont gérés par les Allemands puis, à partir de 1943, par le gouvernement de Vichy. Des contacts se nouent avec la population, qui réconforte ces soldats qui fournissent une main-d'oeuvre bon marché. À la Libération, leur retour au pays natal est parfois émaillé d'incidents dont un, à Dakar, en décembre 1944, fait 35 morts et autant de blessés parmi eux. Ayant eu accès à des archives de première main, à des témoignages obtenus pour certains par l'intermédiaire d'Ouest-France, Armelle Mabon jette la lumière sur l'injustice, l'inégalité et le mépris dont furent victimes ces « indigènes » et dont se rendit coupable l'État, sous l'Occupation, mais aussi après...
20/05/2010 - Ouest France
Après la défaite de juin 1940, pourquoi 70 000 soldats coloniaux et nord-africains ont-ils été internés dans des frontstalags répartis en France occupée alors que les métropolitains partaient en captivité en Allemagne ? A partir d'archives publiques et privées et de nombreux témoignages inédits, l'histoire de ces hommes, longtemps occultée, est enfin révélée.
01/07/2010 - Les Chemins de la Mémoire
Il aura fallu, en France, attendre le long travail d'Armelle Mabon, salué par ses pairs, pour révéler la captivité des prisonniers coloniaux.
01/08/2010 - Raphaël Baldos - Bretons
La liste est sidérante: Rennes, Saumur, Vesoul, Verdun, Airvault, Châlons (Marne), Epinal, Saint-Quentin, Onesse-et-Laharie, Saint-Médard, Bayonne-Anglet... C'est le début d'une liste méconnue de 22 Frontstalags, camps militaires situés en zone occupée où furent détenus de 1940 à 1944, près de 70 000 prisonniers de guerre français dits "indigènes". Autrement dit, noirs, malgaches, antillais, asiatiques, maghrébins... D'abord encadrés par des Allemands, puis par les Français à partir de janvier 1943, ces prisonniers n'ont laissé aucune trace: comme le souligne Armelle Mabon, seule historienne à leur avoir consacrer un ouvrage.
04/11/2010 - François-Guilaume Lorrain - Le Point
L’émoi provoqué par le film de Rachid Bouchareb, Indigènes, montre à quel point l’utilisation des troupes coloniales lors du second conflit mondial reste une réalité historique à révéler. Rappeler que, durant l’essentiel de ce conflit, ces troupes formaient la grande majorité des FFL (forces françaises libres) prend une dimension presque subversive, la volonté de réécrire l’histoire ayant été contemporaine de son déroulement (les troupes de la 2e DB pénétrant dans Paris insurgé avaient été « épurées » des combattants « de couleur », c’est-à-dire quantitativement des plus anciens). Ce négationnisme devient absolu lorsque l’on remonte à la débâcle de juin 1940, dont le récit officiel gomme la présence des « tirailleurs sénégalais » (en fait venus de tous les pays du pré colonial subsaharien) comme des autres combattants coloniaux recrutés au Maghreb ou en Indochine. Le sort qui fut le leur est rayé de la mémoire « métropolitaine » : les quelque soixante-dix mille « indigènes » internés dans vingt-deux frontstalags éparpillés en avril 1941 à travers la zone occupée n’avaient quasiment jamais été évoqués avant la publication de cet ouvrage faisant suite au documentaire réalisé par Armelle Mabon, sous le titre Oubliés et trahis…
11/02/2011 - Jean Chatain - L'Humanité
Il fallait révéler cette histoire occultée. Armelle Mabon a découvert le destin de ces hommes grâce aux archives d’une ancienne assistante sociale du service social colonial de Bordeaux. Une dizaine d’années durant, elle a étudié les archives publiques et privées, recueilli de nombreux témoignages inédits, faisant le choix d’évoquer la captivité de tous les ressortissants de l’empire. Cet ouvrage donne la mesure de l’injustice, du déni d’égalité et du mépris dont s’est rendu coupable l’État, durant l’Occupation, mais aussi par la suite… Un sujet d’une douloureuse actualité.
Armelle Mabon est enseignante-chercheur à l’université de Bretagne Sud, membre du Centre de recherches historiques de l’Ouest (Cerhio, UMR CNRS 6258). Elle a notamment publié Les Assistantes sociales au temps de Vichy (L’Harmattan, 1995) et L’Action sociale coloniale (L’Harmattan, 2000). Elle est l’auteur du documentaire Oubliés et trahis. Les prisonniers de guerre coloniaux et nord-africains (Grenade productions, 2003).
EXTRAITS PRESSE
Depuis peu, une petite poignée d'historiens américains s'intéressent à l'histoire des prisonniers coloniaux. En France, la captivité des combattants d'outre-mer n'a suscité aucune recherche d'envergure. Des spécialistes de la Seconde Guerre mondiale ou de l'histoire coloniale n'en ont qu'une connaissance partielle, voire altérée. Il fallait donc une historienne au parcours atypique pour faire sortir de l'ombre cette histoire volontairement occultée par le monde politique. Armelle Mabon a découvert l'histoire de ces hommes en consultant les cartons d'archives privées d'une ancienne assistante sociale du service sociale de Bordeaux. Elle a donc travaillé sur un terrain jusque-là resté en friches, faisant le choix de traiter la captivité de tous les ressortissants de l'empire coloniale.
01/12/2009 - Daniel Laurent - Histomag'44
S’appuyant sur les archives d’une assistante sociale du service social colonial, l’historienne Armelle Mabon nous plonge dans une réalité méconnue : le sort réservé aux 70 000 prisonniers de guerre « indigènes » (chiffre de 1941) pendant l’occupation. Abordant toutes les dimensions de leur vie de captifs, ce livre montre que les discriminations vis-à-vis des colonisés résistent aux circonstances exceptionnelles. Les nazis refusent que les « indigènes » soient détenus sur le sol allemand – pour ne pas revivre le traumatisme de l’occupation en 1919 de la rive gauche du Rhin par les troupes noires – et les Français organisent leur regroupement selon le principe de séparation des races. L’auteur raconte comment les conditions injustes (solde de captivité amputée, détention prolongée) par lesquelles sont libérés ces prisonniers vont créer un traumatisme durable en Afrique. Fourmillant d’histoires singulières, parfois émouvantes ou cocasses, notamment ces rencontres entre Français et « indigènes », ce livre valorise « la force des anonymes qui font l’histoire ».
01/03/2010 - Noël Bouttier - Sciences Humaines
Avec Armelle Mabon, le récit romancé laisse place au document fouillé sur une facette occultée de la France occupée, celle des fronstalags et des arbeitkommandos qui, à Vesoul, Epinal ou Nancy, notamment, ont reçu près de 70.000 combattants des colonies: des Africains du Nord, des Annamites, des Malgaches, des sénégalais enfermés après la débâcle de 1940. Ces "indigènes", répartis dans des casernes ou des baraquements, ont vécu dans des conditions sanitaires médiocres, ont été exploités comme main d'oeuvre mais ils ont pu aussi, parfois, nouer des contacts avec la population locale qui en a aidé certains à gagner le maquis ou la zone Sud.
04/04/2010 - Michel Vagner - L'Est Républicain
Un cortège nuptial dans un village d'Ile et Vilaine, le 5 septembre 1947. Les mariés sourient. Elle est blanche, il est noir. La photo est floue mais éclaire un pan d'histoire occulté, superbement reconstitué dans le livre d'Armelle Mabon: le sort des prisonniers coloniaux pendant la seconde guerre mondiale. Ce jour-là, Yaya Coulibaly épouse Jeanine, sa marraine de guerre française. Le natif du Soudan français (aujourd'hui Mali) s'est évadé du "frontstalag" de Rennes et a rejoint la Résistance. Coulibaly, comme le Sénégalais Doudou Diallo ou le Marocain Djillali Ben Mohamed, sont les "visages oubliés de la France occupée" auxquels l'historienne redonne vie. Un patient dépouillement d'archives, complété par des entretiens avec les survivants, a permis de reconstituer l'itinéraire de ces Africains, qui en dit long sur les ambiguïtés du lien colonial et sur le rôle de la guerre comme catalyseur des aspirations à l'indépendance.
24/04/2010 - Philippe Bernard - Le Monde des livres
Si le film Indigènes a attiré l’attention du public sur la guerre que menèrent les combattants coloniaux sous le drapeau tricolore entre 1939 et 1945, le sort que réservèrent le Reich et le régime vichyste aux quelque 70 000 prisonniers coloniaux capturés après la défaite de 1940 reste méconnu. Leur destinée fut souvent tragique et à coup sûr insolite. Loin d’être transférés outre-Rhin, les captifs furent maintenus en France, l’Allemagne nazie craignant les maladies exotiques dont ces sous-hommes auraient été porteurs tout en souhaitant éviter, par leur présence, le souvenir de la «honte noire» - l’occupation de la Ruhr par des hommes de couleur (1923). Rassemblés dans des casernes ou des baraquements de fortune, leur détention fut particulièrement sévère. Malades (la tuberculose notamment), mal ravitaillés, soumis au travail forcé, ils pâtirent surtout d’une grande détresse morale que l’éloignement du pays natal ne pouvait qu’amplifier. Des marraines de guerre et des assistantes sociales, pourtant, adoucirent leur sort - au point que des couples se formèrent. Le régime de Vichy essaya d’obtenir quelques libérations pour raisons sanitaires, dont Senghor bénéficia, tout en menant une politique ambivalente. [...] Une histoire que l’on comprend mieux, désormais, grâce au livre chaleureux d’Armelle Mabon qui, tout en n’évitant pas toujours les écueils de la correction politique, montre une France décidément irréductible à des schémas manichéens. Les soldats coloniaux furent incontestablement en butte au racisme d’une administration civile et militaire engoncée dans ses préjugés. Ils bénéficièrent tout autant du soutien d’une population curieuse mais amicale.
29/04/2010 - Olivier Wieviorka - Libération
C'est un pan de l'Histoire de l'Occupation méconnu que nous fait découvrir Armelle Mabon, historienne, enseignante à l'université de Bretagne Sud et membre du Centre de recherches historiques de l'Ouest. Qui sait que les prisonniers de guerre français issus des colonies, les « indigènes », ne furent pas envoyés en Allemagne, mais gardés en captivité en France. Près de 70 000 hommes internés en 1941, dans 22 « frontstalags », dont un au Boël, à Rennes. Ces camps sont gérés par les Allemands puis, à partir de 1943, par le gouvernement de Vichy. Des contacts se nouent avec la population, qui réconforte ces soldats qui fournissent une main-d'oeuvre bon marché. À la Libération, leur retour au pays natal est parfois émaillé d'incidents dont un, à Dakar, en décembre 1944, fait 35 morts et autant de blessés parmi eux. Ayant eu accès à des archives de première main, à des témoignages obtenus pour certains par l'intermédiaire d'Ouest-France, Armelle Mabon jette la lumière sur l'injustice, l'inégalité et le mépris dont furent victimes ces « indigènes » et dont se rendit coupable l'État, sous l'Occupation, mais aussi après...
20/05/2010 - Ouest France
Après la défaite de juin 1940, pourquoi 70 000 soldats coloniaux et nord-africains ont-ils été internés dans des frontstalags répartis en France occupée alors que les métropolitains partaient en captivité en Allemagne ? A partir d'archives publiques et privées et de nombreux témoignages inédits, l'histoire de ces hommes, longtemps occultée, est enfin révélée.
01/07/2010 - Les Chemins de la Mémoire
Il aura fallu, en France, attendre le long travail d'Armelle Mabon, salué par ses pairs, pour révéler la captivité des prisonniers coloniaux.
01/08/2010 - Raphaël Baldos - Bretons
La liste est sidérante: Rennes, Saumur, Vesoul, Verdun, Airvault, Châlons (Marne), Epinal, Saint-Quentin, Onesse-et-Laharie, Saint-Médard, Bayonne-Anglet... C'est le début d'une liste méconnue de 22 Frontstalags, camps militaires situés en zone occupée où furent détenus de 1940 à 1944, près de 70 000 prisonniers de guerre français dits "indigènes". Autrement dit, noirs, malgaches, antillais, asiatiques, maghrébins... D'abord encadrés par des Allemands, puis par les Français à partir de janvier 1943, ces prisonniers n'ont laissé aucune trace: comme le souligne Armelle Mabon, seule historienne à leur avoir consacrer un ouvrage.
04/11/2010 - François-Guilaume Lorrain - Le Point
L’émoi provoqué par le film de Rachid Bouchareb, Indigènes, montre à quel point l’utilisation des troupes coloniales lors du second conflit mondial reste une réalité historique à révéler. Rappeler que, durant l’essentiel de ce conflit, ces troupes formaient la grande majorité des FFL (forces françaises libres) prend une dimension presque subversive, la volonté de réécrire l’histoire ayant été contemporaine de son déroulement (les troupes de la 2e DB pénétrant dans Paris insurgé avaient été « épurées » des combattants « de couleur », c’est-à-dire quantitativement des plus anciens). Ce négationnisme devient absolu lorsque l’on remonte à la débâcle de juin 1940, dont le récit officiel gomme la présence des « tirailleurs sénégalais » (en fait venus de tous les pays du pré colonial subsaharien) comme des autres combattants coloniaux recrutés au Maghreb ou en Indochine. Le sort qui fut le leur est rayé de la mémoire « métropolitaine » : les quelque soixante-dix mille « indigènes » internés dans vingt-deux frontstalags éparpillés en avril 1941 à travers la zone occupée n’avaient quasiment jamais été évoqués avant la publication de cet ouvrage faisant suite au documentaire réalisé par Armelle Mabon, sous le titre Oubliés et trahis…
11/02/2011 - Jean Chatain - L'Humanité
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