BD. Les héros ne meurent jamais
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BD. Les héros ne meurent jamais
Ce ne sont que des héros de papier mais ils donnent le sentiment d'être immortels. Ils s'appellent Astérix, Corto Maltese, Lucky Luke, Blake et Mortimer ou encore Iznogoud et poursuivent leurs aventures sur les chemins de la bande dessinée européenne, alors que la plupart de leurs créateurs ont disparu. Une seule exception : Tintin, qui n'a jamais plus parcouru le monde depuis la disparition d'Hergé, en 1983.
BD. Les héros ne meurent jamais
13 octobre 2015 à 10h14
Ce ne sont que des héros de papier mais ils donnent le sentiment d'être immortels. Ils s'appellent Astérix, Corto Maltese, Lucky Luke, Blake et Mortimer ou encore Iznogoud et poursuivent leurs aventures sur les chemins de la bande dessinée européenne, alors que la plupart de leurs créateurs ont disparu. Une seule exception : Tintin, qui n'a jamais plus parcouru le monde depuis la disparition d'Hergé, en 1983.
Les grands auteurs et dessinateurs du « neuvième art » auraient-ils tous trempé leurs plumes dans une marmite de potion magique avant de laisser libre cours à leur imagination ? Toujours est-il que leurs créations semblent invulnérables, voire immortelles. À commencer par l'inaltérable Astérix dont le nouvel opus, « Le papyrus de César » (Albert-René), attendu en sortie mondiale le 22 octobre, s'annonce comme un événement éditorial majeur (lire ci-dessous). « René Goscinny et moi avions le sentiment d'avoir tout dit dans Astérix. La preuve que non », confiait récemment le dessinateur « historique » du petit guerrier, Albert Uderzo, 88 ans, qui a posé ses crayons en 2010, après une série d'albums de moins en moins convaincants au fil des années.
L'incroyable postérité de René Goscinny
René Goscinny, le génie de la BD européenne humoristique, est mort en 1977 mais la plupart de ses personnages continuent d'exister. Ainsi, le cow-boy qui tire plus vite que son ombre, Lucky Luke, créé par le Belge Morris (mort en 2001) et longtemps scénarisé (de 1957 à 1977) par Goscinny, continue son chemin solitaire. Ses nouvelles aventures ont été mises en scène par Laurent Gerra, Tonino Benacquista et Daniel Pennac. Le prochain album sortira chez Dargaud, en novembre 2016, avec Jul (dessinateur de « Silex and the city »), au scénario, et Achdé, au dessin. Autre exemple de personnage mis en scène par Goscinny, le grand vizir Iznogoud revient pour de nouvelles perfidies chez Imav, une maison d'édition fondée par Anne Goscinny, la fille de René. « De père en fils » est le nom du nouvel album d'Iznogoud qui aurait pu s'appeler « une affaire de famille » puisque c'est Nicolas Tabary, le fils du créateur du vizir comploteur, Jean Tabary, décédé en 2011, qui tient les pinceaux.
Corto Maltese : le retour gagnant
Pour revoir Corto Maltese, le marin ténébreux imaginé par le maître italien de la BD, Hugo Pratt, décédé en 1995, il aura fallu attendre vingt ans. « Sous le soleil de minuit » (Casterman), le nouvel album du pirate anarcho-romantique, est sorti, le 30 septembre, sous la plume et le crayon des Espagnols Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero. La renaissance de « Corto » constitue une bonne affaire pour l'éditeur. Quatre jours seulement après sa sortie, 25.000 exemplaires se sont vendus sur un tirage de 300.000 pour l'édition courante (en couleurs) et de 20.000 pour l'édition de luxe en noir et blanc, déjà réimprimée à 15.000 en raison du succès rencontré. Ce phénomène concerne aussi Blake et Mortimer, les deux héros du Belge Edgar P. Jacobs, décédé en 1987. Depuis 1996, de nouveaux albums des deux compères les plus « british » de la BD sortent régulièrement et se vendent chacun autour de 400.000 exemplaires, soit deux à trois fois plus que ce que vendait Jacobs de son vivant. Autres exemples, au sein d'une liste non exhaustive : chez Dargaud, Laurent Verro poursuit la reprise de Boule et Bill, imaginés par le Belge Jean Roba, décédé en 2006, et Serge Carrère a repris Achille Talon, l'antihéros créé par Greg, disparu en 1999. De même, chez Casterman, l'intrépide Gaulois Alix a survécu à Jacques Martin, mort en janvier 2010.
Valeurs refuges
À chaque fois, le lecteur tend à répondre présent, même si le talent des continuateurs n'est pas toujours à la hauteur de celui des créateurs. Les grands héros de la BD sont aussi des valeurs refuges pour le grand public qui peine parfois à s'y retrouver dans l'offre globale de nouveautés qui lui sont proposées chaque année sur le marché.
Astérix. Carton assuré, par Toutatis !
Astérix est de retour et, comme d'habitude, l'irréductible petit Gaulois et sa bande devraient tout faire exploser sur leur passage : les Romains, bien sûr, mais aussi les ventes de l'édition française. Le 36 e opus de ses aventures, « Le papyrus de César », signé, comme le précédent, par Didier Conrad au dessin et Jean-Yves Ferri au scénario, sort le 22 octobre dans le monde entier, y compris au Brésil, en Inde, aux États-Unis et en Australie. Le tirage initial est de deux millions d'exemplaires, rien qu'en français, et de quatre millions, en comptant les éditions en langues étrangères. Personne ne doute que le nouvel opus fera un tabac. En France, bien sûr, mais aussi dans de nombreux pays, dont l'Allemagne où le fier Gaulois cartonne depuis toujours. Publié il y a juste deux ans, le précédent album, « Astérix chez les Pictes », le premier sans Albert Uderzo, s'est vendu à plus de 5,4 millions d'exemplaires dans le monde en 24 langues et dialectes. Depuis la création d'Astérix, en 1959, par le duo Goscinny-Uderzo, quelque 365 millions d'albums se seraient écoulés. Après la balade (mouvementée) dans l'Écosse des Pictes, le nouvel album se déroule en Gaule. « La guerre des Gaules », le célèbre et imposant ouvrage de César, a servi de point de départ à cette nouvelle histoire qui va voir Astérix et sa bande se coltiner les circuits de l'information.
De célèbres inspirations...
Côté « gentils », il y a un journaliste gaulois, un « colporteur sans frontière », Doublepolemix, qui veut faire éclater la vérité et surtout la faire connaître. « Julian Assange a servi de modèle », explique Jean-Yves Ferri qui confie que ce personnage avait failli s'appeler « Wikilix », en référence au site Wikileaks, célèbre pour avoir publié des documents classés secrets. Une nouvelle arme menace le village gaulois encerclé par les armées romaines : l'arme de la communication.César va-t-il enfin réussir, par ce biais, à conquérir toute la Gaule ? L'empereur est aidé par un conseiller fourbe et méchant, appelé Bonus Promoplus. C'est le publicitaire Jacques Séguela qui a servi physiquement de modèle à ce personnage mais il serait aussi inspiré de certains « conseillers de l'ombre » comme Henri Guaino ou Patrick Buisson...
Les plus vendues en France en 2014
Selon les chiffres de l'institut GFK, présentés par le magazine Livre Hebdo, les albums de BD les plus écoulés dans l'Hexagone au cours de l'année 2014 ont été le dernier « Blake et Mortimer » (par Sente et Juillard), avec 232.000 exemplaires,
le 19e tome du « Chat », de Philippe Geluck (199.800), le huitième album de « Joe Bar Team », de Fane (193.700),
le 19e opus de « Largo Winch » (162.800),
le précédent Astérix (« Astérix chez les Pictes »), paru en octobre 2013, avec encore 144.800 exemplaires sur la seule année 2014,
le dernier « Lucky Luke », par Achdé et Gerra (128.500), et
le premier tome de « L'Arabe du futur » de Ryad Sattouf(109.100 exemplaires).
la premiere page du nouvel axterix ...
http://www.letelegramme.fr/france/bd-les-heros-ne-sont-pas-fatigues-13-10-2015-10809605.php?xtor=EPR-3-%5bquotidienne%5d-20151013-%5barticle%5d&utm_source=newsletter-quotidienne&utm_medium=e-mail&utm_campaign=newsletter-quotidienne
BD. Les héros ne meurent jamais
13 octobre 2015 à 10h14
Ce ne sont que des héros de papier mais ils donnent le sentiment d'être immortels. Ils s'appellent Astérix, Corto Maltese, Lucky Luke, Blake et Mortimer ou encore Iznogoud et poursuivent leurs aventures sur les chemins de la bande dessinée européenne, alors que la plupart de leurs créateurs ont disparu. Une seule exception : Tintin, qui n'a jamais plus parcouru le monde depuis la disparition d'Hergé, en 1983.
Les grands auteurs et dessinateurs du « neuvième art » auraient-ils tous trempé leurs plumes dans une marmite de potion magique avant de laisser libre cours à leur imagination ? Toujours est-il que leurs créations semblent invulnérables, voire immortelles. À commencer par l'inaltérable Astérix dont le nouvel opus, « Le papyrus de César » (Albert-René), attendu en sortie mondiale le 22 octobre, s'annonce comme un événement éditorial majeur (lire ci-dessous). « René Goscinny et moi avions le sentiment d'avoir tout dit dans Astérix. La preuve que non », confiait récemment le dessinateur « historique » du petit guerrier, Albert Uderzo, 88 ans, qui a posé ses crayons en 2010, après une série d'albums de moins en moins convaincants au fil des années.
L'incroyable postérité de René Goscinny
René Goscinny, le génie de la BD européenne humoristique, est mort en 1977 mais la plupart de ses personnages continuent d'exister. Ainsi, le cow-boy qui tire plus vite que son ombre, Lucky Luke, créé par le Belge Morris (mort en 2001) et longtemps scénarisé (de 1957 à 1977) par Goscinny, continue son chemin solitaire. Ses nouvelles aventures ont été mises en scène par Laurent Gerra, Tonino Benacquista et Daniel Pennac. Le prochain album sortira chez Dargaud, en novembre 2016, avec Jul (dessinateur de « Silex and the city »), au scénario, et Achdé, au dessin. Autre exemple de personnage mis en scène par Goscinny, le grand vizir Iznogoud revient pour de nouvelles perfidies chez Imav, une maison d'édition fondée par Anne Goscinny, la fille de René. « De père en fils » est le nom du nouvel album d'Iznogoud qui aurait pu s'appeler « une affaire de famille » puisque c'est Nicolas Tabary, le fils du créateur du vizir comploteur, Jean Tabary, décédé en 2011, qui tient les pinceaux.
Corto Maltese : le retour gagnant
Pour revoir Corto Maltese, le marin ténébreux imaginé par le maître italien de la BD, Hugo Pratt, décédé en 1995, il aura fallu attendre vingt ans. « Sous le soleil de minuit » (Casterman), le nouvel album du pirate anarcho-romantique, est sorti, le 30 septembre, sous la plume et le crayon des Espagnols Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero. La renaissance de « Corto » constitue une bonne affaire pour l'éditeur. Quatre jours seulement après sa sortie, 25.000 exemplaires se sont vendus sur un tirage de 300.000 pour l'édition courante (en couleurs) et de 20.000 pour l'édition de luxe en noir et blanc, déjà réimprimée à 15.000 en raison du succès rencontré. Ce phénomène concerne aussi Blake et Mortimer, les deux héros du Belge Edgar P. Jacobs, décédé en 1987. Depuis 1996, de nouveaux albums des deux compères les plus « british » de la BD sortent régulièrement et se vendent chacun autour de 400.000 exemplaires, soit deux à trois fois plus que ce que vendait Jacobs de son vivant. Autres exemples, au sein d'une liste non exhaustive : chez Dargaud, Laurent Verro poursuit la reprise de Boule et Bill, imaginés par le Belge Jean Roba, décédé en 2006, et Serge Carrère a repris Achille Talon, l'antihéros créé par Greg, disparu en 1999. De même, chez Casterman, l'intrépide Gaulois Alix a survécu à Jacques Martin, mort en janvier 2010.
Valeurs refuges
À chaque fois, le lecteur tend à répondre présent, même si le talent des continuateurs n'est pas toujours à la hauteur de celui des créateurs. Les grands héros de la BD sont aussi des valeurs refuges pour le grand public qui peine parfois à s'y retrouver dans l'offre globale de nouveautés qui lui sont proposées chaque année sur le marché.
Astérix. Carton assuré, par Toutatis !
Astérix est de retour et, comme d'habitude, l'irréductible petit Gaulois et sa bande devraient tout faire exploser sur leur passage : les Romains, bien sûr, mais aussi les ventes de l'édition française. Le 36 e opus de ses aventures, « Le papyrus de César », signé, comme le précédent, par Didier Conrad au dessin et Jean-Yves Ferri au scénario, sort le 22 octobre dans le monde entier, y compris au Brésil, en Inde, aux États-Unis et en Australie. Le tirage initial est de deux millions d'exemplaires, rien qu'en français, et de quatre millions, en comptant les éditions en langues étrangères. Personne ne doute que le nouvel opus fera un tabac. En France, bien sûr, mais aussi dans de nombreux pays, dont l'Allemagne où le fier Gaulois cartonne depuis toujours. Publié il y a juste deux ans, le précédent album, « Astérix chez les Pictes », le premier sans Albert Uderzo, s'est vendu à plus de 5,4 millions d'exemplaires dans le monde en 24 langues et dialectes. Depuis la création d'Astérix, en 1959, par le duo Goscinny-Uderzo, quelque 365 millions d'albums se seraient écoulés. Après la balade (mouvementée) dans l'Écosse des Pictes, le nouvel album se déroule en Gaule. « La guerre des Gaules », le célèbre et imposant ouvrage de César, a servi de point de départ à cette nouvelle histoire qui va voir Astérix et sa bande se coltiner les circuits de l'information.
De célèbres inspirations...
Côté « gentils », il y a un journaliste gaulois, un « colporteur sans frontière », Doublepolemix, qui veut faire éclater la vérité et surtout la faire connaître. « Julian Assange a servi de modèle », explique Jean-Yves Ferri qui confie que ce personnage avait failli s'appeler « Wikilix », en référence au site Wikileaks, célèbre pour avoir publié des documents classés secrets. Une nouvelle arme menace le village gaulois encerclé par les armées romaines : l'arme de la communication.César va-t-il enfin réussir, par ce biais, à conquérir toute la Gaule ? L'empereur est aidé par un conseiller fourbe et méchant, appelé Bonus Promoplus. C'est le publicitaire Jacques Séguela qui a servi physiquement de modèle à ce personnage mais il serait aussi inspiré de certains « conseillers de l'ombre » comme Henri Guaino ou Patrick Buisson...
Les plus vendues en France en 2014
Selon les chiffres de l'institut GFK, présentés par le magazine Livre Hebdo, les albums de BD les plus écoulés dans l'Hexagone au cours de l'année 2014 ont été le dernier « Blake et Mortimer » (par Sente et Juillard), avec 232.000 exemplaires,
le 19e tome du « Chat », de Philippe Geluck (199.800), le huitième album de « Joe Bar Team », de Fane (193.700),
le 19e opus de « Largo Winch » (162.800),
le précédent Astérix (« Astérix chez les Pictes »), paru en octobre 2013, avec encore 144.800 exemplaires sur la seule année 2014,
le dernier « Lucky Luke », par Achdé et Gerra (128.500), et
le premier tome de « L'Arabe du futur » de Ryad Sattouf(109.100 exemplaires).
la premiere page du nouvel axterix ...
http://www.letelegramme.fr/france/bd-les-heros-ne-sont-pas-fatigues-13-10-2015-10809605.php?xtor=EPR-3-%5bquotidienne%5d-20151013-%5barticle%5d&utm_source=newsletter-quotidienne&utm_medium=e-mail&utm_campaign=newsletter-quotidienne
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