Samain, le nouvel an celte, les 31 octobre et 1er novembre.
Page 1 sur 1
Samain, le nouvel an celte, les 31 octobre et 1er novembre.
Pour la 2ème édition de Samain, la Ville de Saint-Quay-Portrieux et le Comité de Quartier Saint-Michel ont vu les choses en grand. Cette année, la fête se déroulera sur 2 jours, au Parc de la Duchesse Anne, sous un grand chapiteau de cirque chauffé.
Dès le samedi après-midi :
Marché d’automne, goûter conté, parade déguisé, échassiers, cracheurs de feu, funambules, concert, spectacle pyrotechnique et animations en tout genre, Gratuit. Galettes, crêpes, saucisses, bar, sur le site.
Le dimanche midi, Potée : 15€ résa : 02 96 65 23 90 ou 06.17.13.03.53. Attention, pour la potée, il est nécessaire de s’inscrire, au plus tôt, les places sont limitées.
http://www.stquay.com/2015/10/23/fete-de-la-samain-31-octobre-et-1er-novembre/
Dernière édition par Admin le Dim 25 Oct - 18:01, édité 1 fois
Re: Samain, le nouvel an celte, les 31 octobre et 1er novembre.
Samain ou l' origine d'Halloween.
Elle marque le début et la fin de l' année celtique, et annonce le début du Temps Noir. En effet Samain n’appartient ni à l’année qui se termine ni à celle qui commence : c’est un jour en dehors du temps qui permet aux vivants de rencontrer les défunts. Et elle permet aussi aux défunts, non réincarnés, de passer dans le monde des vivants pour y retrouver les lieux et les personnes qui leur étaient chers. On situe ce jour au premier Novembre de notre calendrier. Mais comme toutes les principales fêtes celtiques, Samain compte trois jours de solennités : le premier est consacré à la mémoire des héros, le deuxième à celle de tous les défunts, et le troisième est livré aux réjouissances populaire et familiales marquées par des réunions, des banquets, des festins de toutes sortes qui pouvaient se prolonger pendant une semaine.
La veille de la nuit de Samain, avait lieu la cérémonie de la renaissance du feu. Les propriétaires des maisons éteignaient les feux de l’âtre avant de se rassembler à la nuit tombante sur la place où les druides procédaient à l’allumage d’un nouveau feu sacré en frottant quelques bois secs du chêne sacré. Ils allaient ensuite allumer de grands feux de joie sur les collines environnantes pour éloigner les esprits malfaisants. Puis chaque maître de maison repartait avec quelques braises tirées du nouveau feu sacré pour rallumer un nouveau feu dans l’âtre de sa maison qui devait durer jusqu’à la prochaine fête de Samain et protéger ainsi le foyer tout au long de l’année.
Dans la nuit du 31 octobre – les fêtes celtes commencent à la tombée de la nuit -, on croyait que le monde des morts, des fées et des sorcières entrait en contact avec celui des vivants. On croyait ainsi que les âmes des défunts revenaient errer autour des maisons des vivants c' est pourquoi on laissait la porte entre ouverte et une place à table et on plaçait des lanternes sur les chemins pour les guider.
La tradition de Samain n’a pas complètement disparu ni avec la romanisation de la Gaule, ni avec le développement du catholicisme. Et c’est sans doute par référence à cette fête celte que le pape Grégoire IV décida, en 840, de faire du 1 er novembre, le jour de tous les saints. La référence à Samain devenait encore plus claire lorsque, trois siècles plus tard, à la fête des saints et des martyrs, on adjoignit la fête de tous les morts.
Avec la fête américaine d’Halloween largement entretenue par les médias et la publicité, est apparu Jack O’ Lantern, un personnage tiré d’un conte irlandais. Ivrogne invétéré et avare, Jack réussit à tromper le diable à deux reprises.
Elle marque le début et la fin de l' année celtique, et annonce le début du Temps Noir. En effet Samain n’appartient ni à l’année qui se termine ni à celle qui commence : c’est un jour en dehors du temps qui permet aux vivants de rencontrer les défunts. Et elle permet aussi aux défunts, non réincarnés, de passer dans le monde des vivants pour y retrouver les lieux et les personnes qui leur étaient chers. On situe ce jour au premier Novembre de notre calendrier. Mais comme toutes les principales fêtes celtiques, Samain compte trois jours de solennités : le premier est consacré à la mémoire des héros, le deuxième à celle de tous les défunts, et le troisième est livré aux réjouissances populaire et familiales marquées par des réunions, des banquets, des festins de toutes sortes qui pouvaient se prolonger pendant une semaine.
La veille de la nuit de Samain, avait lieu la cérémonie de la renaissance du feu. Les propriétaires des maisons éteignaient les feux de l’âtre avant de se rassembler à la nuit tombante sur la place où les druides procédaient à l’allumage d’un nouveau feu sacré en frottant quelques bois secs du chêne sacré. Ils allaient ensuite allumer de grands feux de joie sur les collines environnantes pour éloigner les esprits malfaisants. Puis chaque maître de maison repartait avec quelques braises tirées du nouveau feu sacré pour rallumer un nouveau feu dans l’âtre de sa maison qui devait durer jusqu’à la prochaine fête de Samain et protéger ainsi le foyer tout au long de l’année.
Dans la nuit du 31 octobre – les fêtes celtes commencent à la tombée de la nuit -, on croyait que le monde des morts, des fées et des sorcières entrait en contact avec celui des vivants. On croyait ainsi que les âmes des défunts revenaient errer autour des maisons des vivants c' est pourquoi on laissait la porte entre ouverte et une place à table et on plaçait des lanternes sur les chemins pour les guider.
La tradition de Samain n’a pas complètement disparu ni avec la romanisation de la Gaule, ni avec le développement du catholicisme. Et c’est sans doute par référence à cette fête celte que le pape Grégoire IV décida, en 840, de faire du 1 er novembre, le jour de tous les saints. La référence à Samain devenait encore plus claire lorsque, trois siècles plus tard, à la fête des saints et des martyrs, on adjoignit la fête de tous les morts.
Avec la fête américaine d’Halloween largement entretenue par les médias et la publicité, est apparu Jack O’ Lantern, un personnage tiré d’un conte irlandais. Ivrogne invétéré et avare, Jack réussit à tromper le diable à deux reprises.
Dernière édition par Admin le Sam 24 Oct - 20:19, édité 1 fois
Re: Samain, le nouvel an celte, les 31 octobre et 1er novembre.
31/10/2014 – 08H00 Bretagne (Breizh-info.com) – En cette nuit du 31 octobre au 1er novembre commencera Samain. Samain est le Premier de l’An celte car chez les Celtes, comme chez de nombreux peuples « primitifs » le cycle ne commence pas à la naissance visible des choses mais à la naissance réelle, comme le coeur d’un enfant bat dès sa conception. Le jour commence à minuit, chaque part de lumière contient son potentiel de nuit et Samonios dans sa nuit la promesse du futur soleil et donc de la nouvelle année.
Au cours de cette première nuit de la nouvelle année on exécutait tout un cérémonial rigoureux afin de s’assurer d’une bonne année à venir. Le soir, les Gaulois avaient éteint le feu dans l’âtre de leurs foyers, ensuite, au cours de la nuit ils se rassemblaient en cercle et les druides étouffaient solennellement le feu sacré de l’autel, puis frottaient des branches sèches du chêne sacré jusqu’à enflammer un nouveau feu pour honorer le dieu du soleil, et effrayer les esprits diaboliques. Chaque chef de famille recevait de la braise rouge recueillie dans ce feu pour en allumer un nouveau dans son âtre, feu qui devait brûler jusqu’à l’automne suivant. Ce feu sacré devait protéger du danger le foyer tout au long de l’année. Ce moment est celui où les récoltes ayant été faites, la grande nuit de l’hiver va couver le projet d’un nouveau cycle. C’est le premier jour de l’hiver et le moment ou la Déesse va être fécondée. Le ventre de la Terre prépare dans l’obscurité de sa rondeur le futur jour.
Comme dans bien d’autres traditions, différents noms sont donnés à cette fête : Samonios, Samhuinn, Nuit des Ancêtres, Festival des Morts, Veille de Novembre, Calangaef, Samhain.
Samonios, était si présent dans les esprits que l’Eglise n’a pu le détourner, à tel point que la fête des Saints, reste toujours la fête des morts dans l’esprit des vivants de nos jours. L’Energie de cette fête, réalité du monde, est si forte qu’en notre époque désacralisée elle reprend vie sous la forme d’Halloween. C’est l’époque de la magie ultime ou dans le ventre secret de la Terre se produit l’alchimie de fécondation du futur soleil du Solstice d’hiver. Samonios est donc la promesse la plus forte, le potentiel. C’est le moment des grandes nuits ou toute l’Energie se concentre à la création utérine. Tout semble endormi sur la Terre mais en son coeur fécond se rêve le monde. Ainsi, espace temps capable de sortir d’un cycle pour entrer dans un autre, Samain est hors du temps, hors de l’Espace et entre les ancêtres et les vivants il n’existe plus de limite, juste le renouveau éternel qui va une fois de plus faire preuve de son terrible pouvoir : le pouvoir de retrouver la vie alors que tout semble mort.
Symboles :
Saison : Porte d’entrée dans l’Hiver.
Premier jour de l’année : le 1er Novembre
Divinités : Cerridwen, la Vieille Noire, (Dana, Succelos, Dagda) Dagda (Eochaid Ollathair) était le dieu irlandais de la fertilité, de la terre et l’abondance mais aussi des traités et le seigneur qui régnait sur la vie et la mort.
Côté traditions, des offrandes sont faites aux Ancêtres, fruits, fleurs, boissons, poèmes, chants etc. On dit adieu à la vieille année et salue joyeusement la nouvelle année, puis l’on partage le pain noir et le Chouchen,et l’on mange des fruits d’hiver, noix et noisettes, de la farine de blé noir etc. Le chouchen est une boisson alcoolisée obtenue à partir de la fermentation du miel dans de l’eau (ou parfois du vin). Boisson traditionnelle de Bretagne, le chouchen est une boisson liquoreuse alcoolisée (14° environ) comparable à l’hydromel.
C’est un moment de Grande Magie car il s’agit du pouvoir de la Déesse qui a travers la mort va redonner la vie. Ce moment de grande magie dépasse le temps et l’espace et nous permet de toucher réellement le secret de l’éternité. Le Druide ouvre la porte de l’ouest, bannissant les limites entre les mondes des vivants et des morts. Il s’agit de rencontrer les Ancêtres, de s’ouvrir à leur mémoire, à leur sagesse à leur amour et de leur dire combien nous les honorons, les respectons les aimons. Il leur faisait des offrandes qui étaient jetées dans le feu ou ils déposaient des fruits, des fleurs sur l’autel…
Enfin, la porte doit être soigneusement refermée, chacun doit rentrer chez soi, les morts chez les morts, les vivants chez les vivants.
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
Re: Samain, le nouvel an celte, les 31 octobre et 1er novembre.
pour en finir
Penchons-nous sur les origines profondes, effectivement européennes (dans sa version primitive du moins), de la fête d'Halloween, ou plutôt de Samain.
Une fête celte marquant le début de l'année druidique
Cette fête celte de Samain (étymologiquement, "la réunion"), le Samonios gaulois, est une assemblée de la fin de l'été qui, succédant à Lugsanad, l'assemblée de Lug - laquelle marquait le début de la saison d'automne -, marque le début de l'année druidique et de l'hiver.
"Moment particulier où le temps et l'espace, le monde visible des vivants et le monde invisible des disparus communiquaient ensemble", serais-je tenté d'ajouter malgré la redondance à cette explication donnée par Robert-Jacques Thibaud, historien et ésotériste, dans "La symbolique des druides" (Editions Dervy, 1996, p. 93).
Ne croyez pas l'encyclopédie en ligne "Encarta" qui, sous l'entrée 'Halloween', parlait d'un certain "Saman" (sic) comme "le seigneur des morts", qui "réveillait ce soir-là des hordes d'esprits maléfiques". Explication hautement fantaisiste pour "cette nuit de Samain qui n'était pas la fête d'une divinité particulière mais la fête du monde et des âmes peuplant le monde (visible ou non)", nous affirme au contraire R.J. Thibaud (id.).
Samain : un nom et la coutume des lanternes
Un mot du nom d'abord, Samain, que l'on retrouve encore localement dans les patronymes du Nord franco-belge d'où vient ma famille : on peut parfaitement l'entendre et le reconnaître aujourd'hui dans le néerlandais "samen", ou l'allemand "zusammen", qui signifient "ensemble". Mais on peut aussi le confondre avec le germanique 'Samen' (du latin semen), qui signifie "semence", jamais éloignée du festif dans la tradition druidique... Prenons-en de la graine.
Là-même où j'ai grandi, un village belge à dix kilomètres à peine de Maubeuge et de la fluctuante frontière française, l'une des plus vieilles routes joignant le bourg aux champs était et est toujours la rue Samain. Pas la rue Gaston, Ernest ou Albert Samain (Lillois et poète, il a sa rue à Paris), non, la rue Samain tout court.
Enfant, il y a près de 60 ans donc, j'y jouais avec d'autres enfants. Et à pareille époque de l'année, nous ramenions de cette campagne proche, par tradition et par jeu, des betteraves (archétype de la bette, la plante-racine fourragère...), petites ou grosses, our en faire, en les évidant, ce que me montrait déjà (nous sommes dans les années 50) et m'aidait à faire ma grand-mère : des lanternes, des têtes de monstres édentés, fichées sur un manche de brosse et éclairées intérieurement d'une bougie pour aller faire peur aux voisins et leur réclamer des bonbons ou des sous...
Cette grand-mère, récemment décédée, était en avril 2012 encore la Doyenne des Belges, allant sur ses 112 ans. Elle était née en 1900, à la fin du XIXème siècle donc (et non avec le XXème comme on le croit généralement), et tenait elle-même cette coutume mi-folklorique mi-superstitieuse de ses propres aïeux, m'avait-elle expliqué à l'époque. Tout en s'amusant comme nous de ces faciès grimaçants, où la suie noire se mélangeait à la chair de la bette orangée par la flamme - rien de spécifiquement mexicain dans ces couleurs naturelles-là...
Une fête qui n'a pas été importée des États-Unis
C'est dire si la tradition de Samain dans nos contrées, se raccrochant à la nordiste "procession des allumoirs" qu'évoque Madame Cretin, ne date pas d'hier ni même d'avant-hier. Et certainement pas de la réimportation commerciale de l'Halloween américaine à la faveur de la vague hollywoodienne (hallowoodienne ?) des années 70, 80 ou 90.
Dans ces mêmes régions plus rurales qu'urbaines, autour de Binche dont le personnage emblématique du Gille a au moins 500 ans certifiés, on a su garder (presque) intact le sens ancien, à la fois sacré et transgressif, de la fête.
On y sait peut-être un peu mieux qu'ailleurs combien nos folklores frelatés d'aujourd'hui s'ancrent en réalité dans une tradition paganique (= villageoise) pluri-séculaire et paneuropéenne des carnavals ancestraux d'hiver et autres fêtes païennes. Jusqu'aux sabots de bois battant lourdement le pavé dans leur danse de fertilité, jusqu'au rythme ternaire des tambours carnavalesques, qui n'a d'équivalent actuel que dans les tambours de guerre primitifs.
Il y a quarante ou cinquante ans encore, ce ne sont pas des enfants mais bien des adultes qui, précédant le déplacement des sociétés de carnaval à la tombée du jour, portaient cérémonieusement des "falots". Autrement dit des lanternes sur manches, comme dans les processions religieuses. Pour la sécurité, assurait-on sur un plan pratique. Mais pas seulement, sur le plan symbolique, quand il s'agit d'aller à la rencontre des esprits de la nuit, au seuil du monde des ténèbres, là où la vie croise la mort...
Halloween, la nuit des trépassés
Samain, la nuit des disparus, certes. La nuit de "All-the-went" donc (all the past, tous les trépassés, distinction que l'on faisait naguère d'avec tous les saints de la Toussaint - qui se dit "All Saints" et non pas "All Hallows", contrairement à l'étymologie couramment suggérée, d'ailleurs reprise par notre historienne (je cite, "All Hallow’s even", littéralement : "la veille de tous les saints"). En tout cas une nuit macabre et... animée.
"Pendant cette nuit unique en son genre dans l'année, les âmes pouvaient revenir sur Terre pour y recevoir une énergie nouvelle, physique et spirituelle, afin de continuer leur transformation souterraine" (id., p.148).
À côté de quoi la version infantilisante de l'Halloween américain de toc et de plastique, pénible exercice imposé par le marketing moderne aux classes de maternelle et aux mamies foldingues, est effectivement d'une consternante et attristante stupidité.
Penchons-nous sur les origines profondes, effectivement européennes (dans sa version primitive du moins), de la fête d'Halloween, ou plutôt de Samain.
Une fête celte marquant le début de l'année druidique
Cette fête celte de Samain (étymologiquement, "la réunion"), le Samonios gaulois, est une assemblée de la fin de l'été qui, succédant à Lugsanad, l'assemblée de Lug - laquelle marquait le début de la saison d'automne -, marque le début de l'année druidique et de l'hiver.
"Moment particulier où le temps et l'espace, le monde visible des vivants et le monde invisible des disparus communiquaient ensemble", serais-je tenté d'ajouter malgré la redondance à cette explication donnée par Robert-Jacques Thibaud, historien et ésotériste, dans "La symbolique des druides" (Editions Dervy, 1996, p. 93).
Ne croyez pas l'encyclopédie en ligne "Encarta" qui, sous l'entrée 'Halloween', parlait d'un certain "Saman" (sic) comme "le seigneur des morts", qui "réveillait ce soir-là des hordes d'esprits maléfiques". Explication hautement fantaisiste pour "cette nuit de Samain qui n'était pas la fête d'une divinité particulière mais la fête du monde et des âmes peuplant le monde (visible ou non)", nous affirme au contraire R.J. Thibaud (id.).
Samain : un nom et la coutume des lanternes
Un mot du nom d'abord, Samain, que l'on retrouve encore localement dans les patronymes du Nord franco-belge d'où vient ma famille : on peut parfaitement l'entendre et le reconnaître aujourd'hui dans le néerlandais "samen", ou l'allemand "zusammen", qui signifient "ensemble". Mais on peut aussi le confondre avec le germanique 'Samen' (du latin semen), qui signifie "semence", jamais éloignée du festif dans la tradition druidique... Prenons-en de la graine.
Là-même où j'ai grandi, un village belge à dix kilomètres à peine de Maubeuge et de la fluctuante frontière française, l'une des plus vieilles routes joignant le bourg aux champs était et est toujours la rue Samain. Pas la rue Gaston, Ernest ou Albert Samain (Lillois et poète, il a sa rue à Paris), non, la rue Samain tout court.
Enfant, il y a près de 60 ans donc, j'y jouais avec d'autres enfants. Et à pareille époque de l'année, nous ramenions de cette campagne proche, par tradition et par jeu, des betteraves (archétype de la bette, la plante-racine fourragère...), petites ou grosses, our en faire, en les évidant, ce que me montrait déjà (nous sommes dans les années 50) et m'aidait à faire ma grand-mère : des lanternes, des têtes de monstres édentés, fichées sur un manche de brosse et éclairées intérieurement d'une bougie pour aller faire peur aux voisins et leur réclamer des bonbons ou des sous...
Cette grand-mère, récemment décédée, était en avril 2012 encore la Doyenne des Belges, allant sur ses 112 ans. Elle était née en 1900, à la fin du XIXème siècle donc (et non avec le XXème comme on le croit généralement), et tenait elle-même cette coutume mi-folklorique mi-superstitieuse de ses propres aïeux, m'avait-elle expliqué à l'époque. Tout en s'amusant comme nous de ces faciès grimaçants, où la suie noire se mélangeait à la chair de la bette orangée par la flamme - rien de spécifiquement mexicain dans ces couleurs naturelles-là...
Une fête qui n'a pas été importée des États-Unis
C'est dire si la tradition de Samain dans nos contrées, se raccrochant à la nordiste "procession des allumoirs" qu'évoque Madame Cretin, ne date pas d'hier ni même d'avant-hier. Et certainement pas de la réimportation commerciale de l'Halloween américaine à la faveur de la vague hollywoodienne (hallowoodienne ?) des années 70, 80 ou 90.
Dans ces mêmes régions plus rurales qu'urbaines, autour de Binche dont le personnage emblématique du Gille a au moins 500 ans certifiés, on a su garder (presque) intact le sens ancien, à la fois sacré et transgressif, de la fête.
On y sait peut-être un peu mieux qu'ailleurs combien nos folklores frelatés d'aujourd'hui s'ancrent en réalité dans une tradition paganique (= villageoise) pluri-séculaire et paneuropéenne des carnavals ancestraux d'hiver et autres fêtes païennes. Jusqu'aux sabots de bois battant lourdement le pavé dans leur danse de fertilité, jusqu'au rythme ternaire des tambours carnavalesques, qui n'a d'équivalent actuel que dans les tambours de guerre primitifs.
Il y a quarante ou cinquante ans encore, ce ne sont pas des enfants mais bien des adultes qui, précédant le déplacement des sociétés de carnaval à la tombée du jour, portaient cérémonieusement des "falots". Autrement dit des lanternes sur manches, comme dans les processions religieuses. Pour la sécurité, assurait-on sur un plan pratique. Mais pas seulement, sur le plan symbolique, quand il s'agit d'aller à la rencontre des esprits de la nuit, au seuil du monde des ténèbres, là où la vie croise la mort...
Halloween, la nuit des trépassés
Samain, la nuit des disparus, certes. La nuit de "All-the-went" donc (all the past, tous les trépassés, distinction que l'on faisait naguère d'avec tous les saints de la Toussaint - qui se dit "All Saints" et non pas "All Hallows", contrairement à l'étymologie couramment suggérée, d'ailleurs reprise par notre historienne (je cite, "All Hallow’s even", littéralement : "la veille de tous les saints"). En tout cas une nuit macabre et... animée.
"Pendant cette nuit unique en son genre dans l'année, les âmes pouvaient revenir sur Terre pour y recevoir une énergie nouvelle, physique et spirituelle, afin de continuer leur transformation souterraine" (id., p.148).
À côté de quoi la version infantilisante de l'Halloween américain de toc et de plastique, pénible exercice imposé par le marketing moderne aux classes de maternelle et aux mamies foldingues, est effectivement d'une consternante et attristante stupidité.
Sujets similaires
» reunion ▶️ Samedi 4 novembre 2023 de 10 h 30 à 12 h, NOUVEL ELAN
» Sur les sentiers ignorés du monde celte
» Paule. De la ferme celte à la forteresse gauloise ( Paule, dans les Côtes-d’Armor. )
» Nouvel An (Cartes de vœux du)
» Un nouvel hélicoptère pour le Samu 22
» Sur les sentiers ignorés du monde celte
» Paule. De la ferme celte à la forteresse gauloise ( Paule, dans les Côtes-d’Armor. )
» Nouvel An (Cartes de vœux du)
» Un nouvel hélicoptère pour le Samu 22
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum