Léon Hamonet
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Léon Hamonet
(1877-1953) Artiste peintre breton
Léon Hamonet
(1877-1953)
Artiste peintre breton
Par
Claude Hamonet
Mon véritable atelier est dehors, sur le rivage ou sur les landes. Devant la nature, je me sens tout petit et j’essaie de mon mieux de la recopier
fidèlement, de l’imiter. Car, jamais on n’arrive complètement à l’exprimer. »
(Léon Hamonet, Erquy, 1949) « La nature est le seul livre qui nous enseigne l'Art » (Benvenuto Cellini, cité dans un ouvrage retrouvé dans la bibliothèque personnelle de LéonbHamonet)
Prologue : « Les mouettes »
Léon Hamonet serait peut être bien étonné de savoir qu’il fait l’objet d’un ouvrage, 50 ans après sa mort. Sa discrétion, sa modestie étaient légendaires ainsi que sa gentillesse et son caractère égal, toujours emprunt decourtoisie. Il disait de lui-même, dans une de ses lettres à sa jeune femme Anna, le 7 août 1912, à propos d’unesollicitation d’ordre familial: « tu sais que je suis toujours l’homme disposé à être aimable pour les autres ». Cette phrase le caractérise parfaitement. Un homme secret, silencieux partant, à pieds ou en vélo, à la découverte de lanature et de la beauté, accompagné ou non de son chevalet pliant, toujours coiffé, en tout cas, d’un panama ou de l’un de ces chapeaux cloches, en toile, qu’affectionnent les pêcheurs et les chasseurs. Mince, frêle jusqu’à la maigreur, mais toujours droit et distingué, il a traversé la vie un mégot qui s’éteignait sans cesse aux lèvres et un crayon ou un pinceau à la main.
Léon Hamonet, a joué pour moi, l’enfant de la ville, le rôle d’un initiateur aux choses de la vie rurale et maritime lors de mes séjours d’enfant dans sa maison à la Ville Bourse, près d’Erquy ; il a aussi été mon initiateur à la mort. En effet, il est mort sous mes yeux dans la maison de mes parents à Rennes.
Ceux-ci l’avaient recueilli ainsi que ma grand-mère après avoir été les chercher à Erquy. Tous deux étaient bien malades et épuisés. La Ville Bourse ne devait guère être chauffée cet hiver là. J’avais alors 12 ans. Ses derniersmots ont été « les mouettes, les mouettes…» puis… plus rien. Il était parti accompagnant un vol de mouettes. Alors,je me suis souvenu des premières leçons de dessin dans son atelier : « Regarde ! Les mouettes c’est facile : tu fais un « V » avec des bras plus ou moins longs ». Il me montrait et, en m’appliquant de mon mieux, je faisais, en même temps que lui, les « v » du vol de mouettes tout en guettant un regard approbateur plutôt qu’une parole dont il était avare. Depuis, chaque fois que je vois (ou entend) une mouette ou un goéland dans quelque partie du Monde que ce soit, je pense à ce grand père attentif aux gestes mesurés et précis que m’apprenait, aussi, à préparer des lignes et des hameçons fabriqués avec des épingles à tête, pour pêcher les anguilles dans la petite rivière qui passait au bas du jardin de notre maison familiale en « boëttant » (appâtant) au vers de terre trouvé sous les pierres plates quientouraient le lavoir proche. Il m'a montré comment, durant l'occupation, il fabriquait du tabac armoricain en utilisant les fleurs desséchées et brunies des châtaigniers de l'allée de la Ville-Bourse. Pour honorer et conserver la mémoire de celui qui était aussi mon parrain, j’ai choisi d’appeler ma maison à l’Ile de Bréhat « Ker Léon ». Il était venu, à plusieurs reprises, peindre sur Bréhat et figure officiellement dans la liste des peintres de L'île de Bréhat quia su tellement les attirer et les accueillir.
J’ai, depuis longtemps le projet d’écrire sur lui et sa peinture, d’essayer de reconstituer les morceaux de sa vie, peut-être d’y découvrir un secret intime, une quête personnelle. Je ne pouvais le faire du vivant de mon père car je considérais que c’était à lui, en premier, de faire cette démarche. Peut-être l’a-t-il trouvée trop difficile, se sentant trop affectivement impliqué. Par contre, il m’a encouragé à l’entreprendre et m’a grandement aidé par ses témoignages écrits et oraux et son appréciation personnelle sur le contexte et l’environnement dans lequel Léon Hamonet a grandi. Je dois dire, également, qu’avec l’esprit rigoureux et méthodique d’un archiviste, il m’avait préparé et fourni tous les documents dont j’avais besoin. Il est donc présent tout au long de cette rédaction. Ce livre est donc aussi son oeuvre posthume. Je dois aussi beaucoup à ma tante Yvette Lhéritier, née Lhévéder, comme ma grand-mère, peintre de talent elle aussi. Elle a été élevée en partie à la Ville-Bourse, auprès de mon grand-père, son oncle, après la mort prématurée de son père. A ma demande, à la fin extrême de sa vie, elle a fait l’effort surhumainde se souvenir et de me transmettre un document écrit remarquable. Elle est, elle aussi, un peu l’auteur de ce livre que je lui avais promis d’accomplir.
Claude Hamonet, Ker Léon, Ile de Bréhat, juillet 2004.
LA SUITE DE CE RECIT ICI ( 65 Pages)
Vous pouvez télécharger ici l’ouvrage de Claude Hamonet :
Léon Hamonet (1877-1953), artiste peintre breton
(Clic droit ci-dessus, puis sélectionnez "Enregistrer la cible sous...")
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Léon Hamonet
(1877-1953)
Artiste peintre breton
Par
Claude Hamonet
Mon véritable atelier est dehors, sur le rivage ou sur les landes. Devant la nature, je me sens tout petit et j’essaie de mon mieux de la recopier
fidèlement, de l’imiter. Car, jamais on n’arrive complètement à l’exprimer. »
(Léon Hamonet, Erquy, 1949) « La nature est le seul livre qui nous enseigne l'Art » (Benvenuto Cellini, cité dans un ouvrage retrouvé dans la bibliothèque personnelle de LéonbHamonet)
Prologue : « Les mouettes »
Léon Hamonet serait peut être bien étonné de savoir qu’il fait l’objet d’un ouvrage, 50 ans après sa mort. Sa discrétion, sa modestie étaient légendaires ainsi que sa gentillesse et son caractère égal, toujours emprunt decourtoisie. Il disait de lui-même, dans une de ses lettres à sa jeune femme Anna, le 7 août 1912, à propos d’unesollicitation d’ordre familial: « tu sais que je suis toujours l’homme disposé à être aimable pour les autres ». Cette phrase le caractérise parfaitement. Un homme secret, silencieux partant, à pieds ou en vélo, à la découverte de lanature et de la beauté, accompagné ou non de son chevalet pliant, toujours coiffé, en tout cas, d’un panama ou de l’un de ces chapeaux cloches, en toile, qu’affectionnent les pêcheurs et les chasseurs. Mince, frêle jusqu’à la maigreur, mais toujours droit et distingué, il a traversé la vie un mégot qui s’éteignait sans cesse aux lèvres et un crayon ou un pinceau à la main.
Léon Hamonet, a joué pour moi, l’enfant de la ville, le rôle d’un initiateur aux choses de la vie rurale et maritime lors de mes séjours d’enfant dans sa maison à la Ville Bourse, près d’Erquy ; il a aussi été mon initiateur à la mort. En effet, il est mort sous mes yeux dans la maison de mes parents à Rennes.
Ceux-ci l’avaient recueilli ainsi que ma grand-mère après avoir été les chercher à Erquy. Tous deux étaient bien malades et épuisés. La Ville Bourse ne devait guère être chauffée cet hiver là. J’avais alors 12 ans. Ses derniersmots ont été « les mouettes, les mouettes…» puis… plus rien. Il était parti accompagnant un vol de mouettes. Alors,je me suis souvenu des premières leçons de dessin dans son atelier : « Regarde ! Les mouettes c’est facile : tu fais un « V » avec des bras plus ou moins longs ». Il me montrait et, en m’appliquant de mon mieux, je faisais, en même temps que lui, les « v » du vol de mouettes tout en guettant un regard approbateur plutôt qu’une parole dont il était avare. Depuis, chaque fois que je vois (ou entend) une mouette ou un goéland dans quelque partie du Monde que ce soit, je pense à ce grand père attentif aux gestes mesurés et précis que m’apprenait, aussi, à préparer des lignes et des hameçons fabriqués avec des épingles à tête, pour pêcher les anguilles dans la petite rivière qui passait au bas du jardin de notre maison familiale en « boëttant » (appâtant) au vers de terre trouvé sous les pierres plates quientouraient le lavoir proche. Il m'a montré comment, durant l'occupation, il fabriquait du tabac armoricain en utilisant les fleurs desséchées et brunies des châtaigniers de l'allée de la Ville-Bourse. Pour honorer et conserver la mémoire de celui qui était aussi mon parrain, j’ai choisi d’appeler ma maison à l’Ile de Bréhat « Ker Léon ». Il était venu, à plusieurs reprises, peindre sur Bréhat et figure officiellement dans la liste des peintres de L'île de Bréhat quia su tellement les attirer et les accueillir.
J’ai, depuis longtemps le projet d’écrire sur lui et sa peinture, d’essayer de reconstituer les morceaux de sa vie, peut-être d’y découvrir un secret intime, une quête personnelle. Je ne pouvais le faire du vivant de mon père car je considérais que c’était à lui, en premier, de faire cette démarche. Peut-être l’a-t-il trouvée trop difficile, se sentant trop affectivement impliqué. Par contre, il m’a encouragé à l’entreprendre et m’a grandement aidé par ses témoignages écrits et oraux et son appréciation personnelle sur le contexte et l’environnement dans lequel Léon Hamonet a grandi. Je dois dire, également, qu’avec l’esprit rigoureux et méthodique d’un archiviste, il m’avait préparé et fourni tous les documents dont j’avais besoin. Il est donc présent tout au long de cette rédaction. Ce livre est donc aussi son oeuvre posthume. Je dois aussi beaucoup à ma tante Yvette Lhéritier, née Lhévéder, comme ma grand-mère, peintre de talent elle aussi. Elle a été élevée en partie à la Ville-Bourse, auprès de mon grand-père, son oncle, après la mort prématurée de son père. A ma demande, à la fin extrême de sa vie, elle a fait l’effort surhumainde se souvenir et de me transmettre un document écrit remarquable. Elle est, elle aussi, un peu l’auteur de ce livre que je lui avais promis d’accomplir.
Claude Hamonet, Ker Léon, Ile de Bréhat, juillet 2004.
LA SUITE DE CE RECIT ICI ( 65 Pages)
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