Conseil. Un mariage de raison avec réserves ( paimpol)

11 décembre 2015 / Éric Rannou

Les élus paimpolais veulent élargir leur façade maritime avec Plouha (notre photo) et la presqu'île de Lézardrieux dans le projet du préfet.



:Hier soir, Jean-Yves de Chaisemartin, le maire de Paimpol, a défendu le « mariage de raison » entre Guingamp et Paimpol dans le projet de schéma départemental de coopération intercommunale. Une lune de miel les pieds dans l'eau ! Les élus paimpolais ont voté pour cette union en demandant un élargissement de la façade maritime du futur découpage.

Le projet de schéma départemental de coopération intercommunale passe plutôt mal dans le pays de Paimpol. Dans une majorité de communes, les élus n'en veulent pas : Lanloup, Yvias, Ploubazlanec, Lanleff, Kerfot... Ils ont jusqu'au 15 décembre pour se prononcer définitivement. Hier soir, c'était au tour des élus paimpolais de s'exprimer sur ce dossier sensible. Ce projet prévoit la fusion des communautés de communes de Belle-Isle-en-Terre, Bégard, Bourbriac, Guingamp, Paimpol-Goëlo et Pontrieux.


Oui avec conditions

Le 5 novembre, cette refonte intercommunale avait déjà été débattue en conseil municipal. Des « incohérences » au « manque d'ambition » en passant par « un littoral trop restreint », les élus paimpolais avaient clairement affiché ce qui les chiffonnait dans la copie proposée par le préfet. Allaient-ils refuser le schéma proposé comme leurs voisins ? Non. Hier soir, ils l'ont accepté en y mettant des conditions. L'équipe de Jean-Yves de Chaisemartin demande « un élargissement de la façade littorale de cette communauté d'agglomération ». Le schéma actuel comporte « des déséquilibres entre les futures intercommunalités notamment en réduisant la façade de cette future intercommunalité ». Pour gommer cette situation, les élus paimpolais veulent l'entrée de deux autres communautés de communes dans cette communauté d'agglomération : Lanvollon-Plouha et la Presqu'île de Lézardrieux. « Ce projet de regroupement d'intercommunalités permettra au territoire de Paimpol-Goëlo d'intégrer un ensemble important et cohérent, en raison de la complémentarité des différents territoires qui la composent ». Cette option permettrait aussi « de maintenir une attractivité suffisante et de développer des projets structurants afin de limiter la centralisation des activités autour de Lannion et Saint-Brieuc ».


"Une communauté d'intérêt »

Pour Jean-Yves de Chaisemartin, maire de Paimpol, le rapprochement entre Paimpol et Guingamp se traduira par une plus grande efficacité. Le schéma du préfet va permettre à « deux bassins de vie qui se complètent » d'avancer ensemble pour être plus fort demain, entre Lannion et Saint-Brieuc. « On a une communauté d'intérêt à construire », ajoute-t-il. L'échelle des 100.000 habitants de la future communauté d'agglomération constituera les fondations de ce futur. Dans les rangs de Jean-Yves de Chaisemartin, ceux qui avaient des doutes le 5 novembre semblent rassurés. Ce n'est pas forcément le cas de l'opposition. Considérant les dés jetés par Jean-Yves de Chaisemartin, Éric Bothorel ne se fait pas trop d'illusions : « Vous allez voter favorablement cette délibération ». Pour lui, c'est plutôt la marge de manoeuvre de Jean-Yves de Chaisemartin à faire entendre ses réserves qui l'interroge. « À la CDCI (Commission départementale de la coopération intercommunale), je défendrai becs et ongles, corps et âme et jusqu'au bout de mes convictions la délibération du conseil municipal », répond le maire de Paimpol. « Mais, je risque d'être un peu seul », ajoute-t-il dans la foulée en voyant se multiplier les non des communes. « S'il n'a pas un bloc en face de lui, la loi lui donne autorité du passer outre. C'est le projet du préfet. On ne décidera de rien au final », ajoute-t-il en espérant pourtant faire entendre sa voix. Ce plaidoyer pour « un mariage de raison » entre Paimpol et Guingamp n'a pas réussi à convaincre Pierre Morvan. « Ce débat ne nourrit que des regrets ». Entre des « délais trop courts » et l'absence de consultation des Paimpolais, Pierre Morvan aurait préféré « un non ou un non mais ». Au moment de passer au vote, cette délibération a été adoptée avec six voix contre et deux abstentions.

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