Les épaves de la Natière continuent de parler
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Les épaves de la Natière continuent de parler
Saint-Malo - Modifié le 02/01/2016 à 04:00 | Publié le 31/12/2015 à 05:25
Gérard LEBAILLY.
Découvert en 1995, le site sous-marin de La Natière a été fouillé dix ans par les archéologues, livrant des trésors d'histoire qui continuent de révéler leurs secrets.
C'est devenu un rituel pour Élisabeth Veyrat, émigrée au Canada : une fois par an, elle retrouve durant quelques jours, à Saint-Malo, des membres de l'équipe qui travaille sur le plus riche site archéologique d'Europe, La Natière. Elle a fait le point avec les photographes Teddy Seguin et Frédéric Osada, la dessinatrice, Marie-Noëlle Baudrand, et le conservateur du musée, Jean-Philippe Roze.
La collection est stockée dans un lieu discret en ville, faute de disposer d'un site dédié ou d'une mise en valeur directe auprès du public malouin. Un comble quand on en connaît la valeur patrimoniale ! C'est tout simplement l'histoire maritime des corsaires qui dormait au fond du chenal, sur les roches de la Natière, devant les remparts : au fond, gisaient les épaves de frégates coulées en décembre 1704 et mai 1749.
Un incroyable puzzle
Entre 1999 et 2008, quelque 2 000 objets ont été remontés pour l'une, un millier pour l'autre. D'abord nommées Natière 1 et Natière 2, les embarcations furent identifiées en 2001 comme l'Aimable Grenot (Natière 2), armée par Couraye du Parc à Granville, et en 2006 comme La Dauphine, construite à l'arsenal royal du Havre. La première transportait des toiles bretonnes destinées à être vendues à Cadix.
Il a fallu mener une véritable enquête policière sur ces deux témoins de la guerre de course, pour assembler petit à petit les pièces de l'immense puzzle, leur donner une cohérence, combler les vides et les interrogations.
Car il ne suffit pas de plonger à 17 m de profondeur (avec ici le handicap du courant généré par les marées et le barrage). Les pièces totalement recouvertes de concrétions et déformées ne livrent par leur secret d'emblée. Il faut en outre les traiter pour qu'elles ne se détruisent pas au contact de l'air, qu'il s'agisse de verre, de métal, de bois ou de textile. Les dessiner au détail près, les photographier en 3 D, puis par thématiques de présentation. Un travail titanesque !
Pour les neuf canons de La Dauphine qui ont été remontés, il a fallu inventer un protocole innovant de conservation par hydrolyse et trouver le budget. Deux d'entre eux (800 et 1 100 kg) ont été restaurés. Leurs affûts de 250 kg, en bois d'orme de Lettonie et en hêtre, ont été reconstitués scrupuleusement à l'ancienne, à la hache et à la scie, par un Rennais, M. Braud.
Digérer ces découvertes
La moitié de ces canons étaient chargés de boulets et de mitraille que l'on a extraits pour comprendre. Il fallait les comparer, pour découvrir, par exemple, que leur métal venait d'une fonderie Saint-Gervais, près de Grenoble. Bref, accumuler des preuves. Interpréter, souvent, pour reconstituer les manières de l'époque. « Les gens bidouillaient un peu », explique un archéologue, car les outils d'alors ne permettaient pas d'ajustement au millimètre près.
« Il fallait digérer dans le temps toutes nos découvertes », précise Élisabeth Veyrat. Rien à voir avec les raccourcis et les clichés hollywoodiens. L'histoire est passionnante, mais elle demande beaucoup de patience et de modestie.
C'est ainsi que, petit à petit, des choses se sont précisées, qui donneront lieu à une publication d'ouvrage l'an prochain, date du soixantième anniversaire du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drasm). Une exposition d'un an est prévue à son siège, à Marseille, avec des milliers d'objets depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, dont environ 70 de La Natière.
Gérard LEBAILLY.
Découvert en 1995, le site sous-marin de La Natière a été fouillé dix ans par les archéologues, livrant des trésors d'histoire qui continuent de révéler leurs secrets.
C'est devenu un rituel pour Élisabeth Veyrat, émigrée au Canada : une fois par an, elle retrouve durant quelques jours, à Saint-Malo, des membres de l'équipe qui travaille sur le plus riche site archéologique d'Europe, La Natière. Elle a fait le point avec les photographes Teddy Seguin et Frédéric Osada, la dessinatrice, Marie-Noëlle Baudrand, et le conservateur du musée, Jean-Philippe Roze.
La collection est stockée dans un lieu discret en ville, faute de disposer d'un site dédié ou d'une mise en valeur directe auprès du public malouin. Un comble quand on en connaît la valeur patrimoniale ! C'est tout simplement l'histoire maritime des corsaires qui dormait au fond du chenal, sur les roches de la Natière, devant les remparts : au fond, gisaient les épaves de frégates coulées en décembre 1704 et mai 1749.
Un incroyable puzzle
Entre 1999 et 2008, quelque 2 000 objets ont été remontés pour l'une, un millier pour l'autre. D'abord nommées Natière 1 et Natière 2, les embarcations furent identifiées en 2001 comme l'Aimable Grenot (Natière 2), armée par Couraye du Parc à Granville, et en 2006 comme La Dauphine, construite à l'arsenal royal du Havre. La première transportait des toiles bretonnes destinées à être vendues à Cadix.
Il a fallu mener une véritable enquête policière sur ces deux témoins de la guerre de course, pour assembler petit à petit les pièces de l'immense puzzle, leur donner une cohérence, combler les vides et les interrogations.
Car il ne suffit pas de plonger à 17 m de profondeur (avec ici le handicap du courant généré par les marées et le barrage). Les pièces totalement recouvertes de concrétions et déformées ne livrent par leur secret d'emblée. Il faut en outre les traiter pour qu'elles ne se détruisent pas au contact de l'air, qu'il s'agisse de verre, de métal, de bois ou de textile. Les dessiner au détail près, les photographier en 3 D, puis par thématiques de présentation. Un travail titanesque !
Pour les neuf canons de La Dauphine qui ont été remontés, il a fallu inventer un protocole innovant de conservation par hydrolyse et trouver le budget. Deux d'entre eux (800 et 1 100 kg) ont été restaurés. Leurs affûts de 250 kg, en bois d'orme de Lettonie et en hêtre, ont été reconstitués scrupuleusement à l'ancienne, à la hache et à la scie, par un Rennais, M. Braud.
Digérer ces découvertes
La moitié de ces canons étaient chargés de boulets et de mitraille que l'on a extraits pour comprendre. Il fallait les comparer, pour découvrir, par exemple, que leur métal venait d'une fonderie Saint-Gervais, près de Grenoble. Bref, accumuler des preuves. Interpréter, souvent, pour reconstituer les manières de l'époque. « Les gens bidouillaient un peu », explique un archéologue, car les outils d'alors ne permettaient pas d'ajustement au millimètre près.
« Il fallait digérer dans le temps toutes nos découvertes », précise Élisabeth Veyrat. Rien à voir avec les raccourcis et les clichés hollywoodiens. L'histoire est passionnante, mais elle demande beaucoup de patience et de modestie.
C'est ainsi que, petit à petit, des choses se sont précisées, qui donneront lieu à une publication d'ouvrage l'an prochain, date du soixantième anniversaire du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drasm). Une exposition d'un an est prévue à son siège, à Marseille, avec des milliers d'objets depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, dont environ 70 de La Natière.
Re: Les épaves de la Natière continuent de parler
RECONSTITUTION DE LA DAUPHINE
[url=http://www.epaves.corsaires.culture.fr/#/fr/annexe/reconstitution/t=Reconstitution de la Dauphine]http://www.epaves.corsaires.culture.fr/#/fr/annexe/reconstitution/t=Reconstitution de la Dauphine[/url]
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A VISITER CE LIEN TRES RICHE ......
[url=http://www.epaves.corsaires.culture.fr/#/fr/uc/01/t=La baie de Saint-Malo]http://www.epaves.corsaires.culture.fr/#/fr/uc/01/t=La baie de Saint-Malo[/url]
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http://www.epaves.corsaires.culture.fr/?version=accessible
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