L'oeil de Paco se balade 19 février 2015 à 06h28 / Éric Rannou
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L'oeil de Paco se balade 19 février 2015 à 06h28 / Éric Rannou
19 février 2015 à 06h28 / Éric Rannou le télégramme
Quand il était plus jeune, Jean-François Le Bescond n'avait pas vraiment « d'objectifs professionnels ». Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le quadragénaire aimerait bien vivre de ses photos. Après avoir remporté le prix du photoreportage en octobre dernier, à Saint-Brieuc, il arpente le GR 34 pour tirer le portrait des randonneurs. Face à la mer, Paco de la lune, alias Jean-François Bescond, ferme un oeil. De l'autre, il vise le GR 34, qui disparaît derrière un rocher. Chapka et chaussures de randonnée, Paco espère croiser celui ou celle qui acceptera de poser pour lui. « Je leur dis : " Est-ce que vous avez 5 minutes ? ". Je leur présente mon projet. C'est à ce moment qu'ils peuvent refuser. Ils acceptent à 80 ou 90 %. Ils sont un peu étonnés au début quand je les aborde. Ils sont dans un environnement où ils se sentent en confiance. Ils racontent plein de choses », témoigne le photographe. Ce samedi matin, à Loguivy-de-la-mer (22), ça ne se bouscule pas devant son objectif. Après avoir quasiment crapahuté 10 km dans un vent glacial, il rentre chez lui avec trois portraits en pied. « C'est plus intéressant pour montrer la réalité de la personne. On voit comment elle est habillée. Ça reflète une saison, une époque... C'est couplé avec des paysages in situ. Si possible, dans le même endroit ». Depuis septembre dernier, il a déjà pratiqué quatre sessions de photos en plein air, à Plougrescant (22), qui est un peu son fief ; Penvénan (22) ; la Côte de Granit rose, en décembre ; et la portion de Ploubazlanec (22) à Loguivy-de-la-mer, fin janvier. Il n'accumule pas les clichés pour la beauté du geste. En octobre dernier, il a inconnué dans l'oeil du jury du festival Photoreporter, à Saint-Brieuc. Avec ses clichés iodés de la plage des rosaires, à Plérin (22), il a remporté le concours Bretagne Magazine. À cette occasion, la revue lui a aussi donné le feu vert pour un autre projet : les randonneurs du GR 34, qui sera publié dans les pages du magazine. « C'est une reconnaissance de gagner un concours comme celui-là », témoigne le quadra, qui est originaire de Tréguier (22). Ne pas faire de la carte postale S'il n'arrive pas encore à vivre de ses photos, Jean-François sait qu'il a trouvé sa voie. Ses premiers clichés datent de son enfance : « Je ne suis pas issu de la photo, ni du monde artistique. Mon père était correspondant de presse. Il avait toujours un appareil photo. J'ai fait de la photo quand j'étais petit. C'était à l'époque des pellicules. C'était fastidieux. Ça coûtait cher. On n'avait pas de labo. Je prenais les scènes de vie quotidienne ». La photo va ensuite l'accompagner tout au long de sa vie. Avec un BTS Gestion et maîtrise de l'eau en poche, il pose son boîtier à Plougrescant, comme garde du littoral, de 2000 à 2005. « J'y ai fait beaucoup de photos de plantes. Je l'intégrais dans mon travail ». En 2008, après un passage dans le Morbihan, Jean-François et sa compagne décident de quitter la France. « On a voyagé cinq ans... Après le Vietnam, on a fait la Serbie, la Bulgarie... J'avais toujours un appareil avec moi. Je faisais des instantanés de vie. Je faisais plutôt des photos pour montrer les choses telles qu'elles sont. Ce n'était pas de la carte postale ». De son périple au Vietnam, il en tire une première exposition et un livre. De 2009 à 2012, il flashe sur les Balkans à plein-temps. La naissance de leur fille Alana, en 2012, ramène le couple en France. Papa au foyer Ils posent leurs valises à Saint-Brieuc : « J'ai été papa au foyer jusqu'au moment où Alana est allée à la crèche. J'ai développé mon côté photographe en parallèle. J'avais besoin un peu de respirer... Papa au foyer, c'est un travail ». Dans la baie de Saint-Brieuc, la photographie ne dépasse toujours pas le cadre du loisir. « J'avais fait une formation de webmaster. Je me voyais plus partir là-dessus. Je n'imaginais pas encore me lancer dans la photographie professionnelle ». Aujourd'hui, ses envies ont changé. Le déclic ? « Le temps que j'y passe, que j'y consacre... La qualité commence à arriver. J'ai aussi des retours positifs avec les réseaux sociaux où je montre mon travail ». L'été dernier, à Tréguier, il accroche son travail dans un hall d'exposition d'une brasserie. L'expérience se révèle positive. Il présente au public plusieurs séries : les ciels tourmentés (« C'est un peu mon truc »), les gens du bord de mer, la musique... Le prix remporté à Saint-Brieuc révèle au grand jour son ADN de photographe. Jean-François ne se fait pas de film pour autant. Le pari est loin d'être gagné : « Ce sont des projets personnels. Je n'arrive pas à en vivre aujourd'hui. Je commence à avoir une reconnaissance du public. Il y a des moments difficiles et pas vraiment de retour financier. Je doute parfois mais je me suis lancé dans ce projet avec le soutien de ma compagne. Actuellement, je ne me vois pas faire autre chose ».
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Quand il était plus jeune, Jean-François Le Bescond n'avait pas vraiment « d'objectifs professionnels ». Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le quadragénaire aimerait bien vivre de ses photos. Après avoir remporté le prix du photoreportage en octobre dernier, à Saint-Brieuc, il arpente le GR 34 pour tirer le portrait des randonneurs. Face à la mer, Paco de la lune, alias Jean-François Bescond, ferme un oeil. De l'autre, il vise le GR 34, qui disparaît derrière un rocher. Chapka et chaussures de randonnée, Paco espère croiser celui ou celle qui acceptera de poser pour lui. « Je leur dis : " Est-ce que vous avez 5 minutes ? ". Je leur présente mon projet. C'est à ce moment qu'ils peuvent refuser. Ils acceptent à 80 ou 90 %. Ils sont un peu étonnés au début quand je les aborde. Ils sont dans un environnement où ils se sentent en confiance. Ils racontent plein de choses », témoigne le photographe. Ce samedi matin, à Loguivy-de-la-mer (22), ça ne se bouscule pas devant son objectif. Après avoir quasiment crapahuté 10 km dans un vent glacial, il rentre chez lui avec trois portraits en pied. « C'est plus intéressant pour montrer la réalité de la personne. On voit comment elle est habillée. Ça reflète une saison, une époque... C'est couplé avec des paysages in situ. Si possible, dans le même endroit ». Depuis septembre dernier, il a déjà pratiqué quatre sessions de photos en plein air, à Plougrescant (22), qui est un peu son fief ; Penvénan (22) ; la Côte de Granit rose, en décembre ; et la portion de Ploubazlanec (22) à Loguivy-de-la-mer, fin janvier. Il n'accumule pas les clichés pour la beauté du geste. En octobre dernier, il a inconnué dans l'oeil du jury du festival Photoreporter, à Saint-Brieuc. Avec ses clichés iodés de la plage des rosaires, à Plérin (22), il a remporté le concours Bretagne Magazine. À cette occasion, la revue lui a aussi donné le feu vert pour un autre projet : les randonneurs du GR 34, qui sera publié dans les pages du magazine. « C'est une reconnaissance de gagner un concours comme celui-là », témoigne le quadra, qui est originaire de Tréguier (22). Ne pas faire de la carte postale S'il n'arrive pas encore à vivre de ses photos, Jean-François sait qu'il a trouvé sa voie. Ses premiers clichés datent de son enfance : « Je ne suis pas issu de la photo, ni du monde artistique. Mon père était correspondant de presse. Il avait toujours un appareil photo. J'ai fait de la photo quand j'étais petit. C'était à l'époque des pellicules. C'était fastidieux. Ça coûtait cher. On n'avait pas de labo. Je prenais les scènes de vie quotidienne ». La photo va ensuite l'accompagner tout au long de sa vie. Avec un BTS Gestion et maîtrise de l'eau en poche, il pose son boîtier à Plougrescant, comme garde du littoral, de 2000 à 2005. « J'y ai fait beaucoup de photos de plantes. Je l'intégrais dans mon travail ». En 2008, après un passage dans le Morbihan, Jean-François et sa compagne décident de quitter la France. « On a voyagé cinq ans... Après le Vietnam, on a fait la Serbie, la Bulgarie... J'avais toujours un appareil avec moi. Je faisais des instantanés de vie. Je faisais plutôt des photos pour montrer les choses telles qu'elles sont. Ce n'était pas de la carte postale ». De son périple au Vietnam, il en tire une première exposition et un livre. De 2009 à 2012, il flashe sur les Balkans à plein-temps. La naissance de leur fille Alana, en 2012, ramène le couple en France. Papa au foyer Ils posent leurs valises à Saint-Brieuc : « J'ai été papa au foyer jusqu'au moment où Alana est allée à la crèche. J'ai développé mon côté photographe en parallèle. J'avais besoin un peu de respirer... Papa au foyer, c'est un travail ». Dans la baie de Saint-Brieuc, la photographie ne dépasse toujours pas le cadre du loisir. « J'avais fait une formation de webmaster. Je me voyais plus partir là-dessus. Je n'imaginais pas encore me lancer dans la photographie professionnelle ». Aujourd'hui, ses envies ont changé. Le déclic ? « Le temps que j'y passe, que j'y consacre... La qualité commence à arriver. J'ai aussi des retours positifs avec les réseaux sociaux où je montre mon travail ». L'été dernier, à Tréguier, il accroche son travail dans un hall d'exposition d'une brasserie. L'expérience se révèle positive. Il présente au public plusieurs séries : les ciels tourmentés (« C'est un peu mon truc »), les gens du bord de mer, la musique... Le prix remporté à Saint-Brieuc révèle au grand jour son ADN de photographe. Jean-François ne se fait pas de film pour autant. Le pari est loin d'être gagné : « Ce sont des projets personnels. Je n'arrive pas à en vivre aujourd'hui. Je commence à avoir une reconnaissance du public. Il y a des moments difficiles et pas vraiment de retour financier. Je doute parfois mais je me suis lancé dans ce projet avec le soutien de ma compagne. Actuellement, je ne me vois pas faire autre chose ».
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