Conduite sans permis. Les chiffres bretons
Page 1 sur 1
Conduite sans permis. Les chiffres bretons
Conduite sans permis. Les chiffres bretons
5 mars 2016 / Hervé Queillé
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), en France, environ 500.000 conducteurs circuleraient sans permis. Une pratique en hausse constante qui peut coûter très très cher en cas d'accident.
En 2013, 113.000 automobilistes ont été verbalisés pour défaut de permis de conduire, soit une augmentation de 5,3 % par rapport à l'année précédente ; une tendance qui ne cesse de progresser (*).
Les conducteurs sans permis sont presque deux fois plus impliqués dans les accidents mortels que les détenteurs de permis.
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), en France, environ 500.000 conducteurs circuleraient sans permis. Une pratique en hausse constante qui peut coûter très très cher en cas d'accident.
En 2013, 113.000 automobilistes ont été verbalisés pour défaut de permis de conduire, soit une augmentation de 5,3 % par rapport à l'année précédente ; une tendance qui ne cesse de progresser (*).
Perte de points et manque d'argent
Les Bretons ne sont pas en reste. L'an passé, plus de 3.500 ont été pris, par les forces de police ou de gendarmerie, à rouler sans l'indispensable papier rose . Mais il s'agit de l'arbre qui cache la forêt. En réalité, selon les estimations de l'ONISR, près de 500.000 usagers de la route conduiraient en toute illégalité. Les raisons sont multiples. La perte de points est à l'origine de 30 % des cas. Mais la grande majorité des contrevenants n'a jamais passé l'examen du permis de conduire. C'est le cas de ruraux qui roulent peu et sur des routes secondaires et, surtout, de jeunes, pour des raisons économiques.
Plus impliqués dans les accidents
Quoi qu'il en soit, au-delà du défaut de permis, l'absence de formation à la conduite se paie sur la route : les conducteurs sans permis sont presque deux fois plus impliqués dans les accidents mortels que les détenteurs de permis (un sur dix contre un sur 19). Le fait que, selon l'ONISR, ces chauffeurs soient souvent « multi infractionnistes » n'y est sans doute pas étranger : 30 % des personnes impliquées dans un accident sont sous l'empire de l'alcool, voire 44 % pour les personnes ayant fait l'objet d'un retrait ; à comparer avec les détenteurs de permis (6 %).
Un jeu dangereux
En tout état de cause, conduire sans en avoir le droit expose à de sérieux ennuis. Au-delà des amendes, voire des peines de prison et d'immobilisation du véhicule, le responsable d'un accident corporel peut se retrouver face à de gros problèmes d'indemnisation des victimes. « Cela peut très vite monter à plusieurs dizaines de milliers d'euros et atteindre des sommes considérables car le droit français est très réparateur », précise Guillaume Clerc, directeur de la communication du Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). De fait, conduire sans permis équivaut à rouler sans assurance. Et si les assureurs sont tenus d'indemniser les victimes d'un accident causé par un de leurs clients conduisant sans permis, elles ne manquent pas, ensuite, de récupérer l'argent auprès du responsable. Idem pour le Fonds de garantie qui intervient lorsque le conducteur sans permis n'est pas assuré ou a perdu le bénéfice de son assurance, du fait du non-paiement de ses primes ou de fausse déclaration. Bref, conduire sans permis est un jeu dangereux : si on est responsable d'un accident mortel ou qui entraîne des blessures à une victime, on peut se retrouver endetté à vie. Mieux vaut utiliser le covoiturage, le vélo, le scooter, les transports en commun ou autres modes de transport alternatifs qui se développent à la vitesse grand V.
(*) 55.000 verbalisations en 2006, 70.000 en 2006, 107.000 en 2012...
Les assurés vont être fichés
Combien de personnes circuleraient sans assurance ?
Depuis 2008, le nombre de dossiers d'accidents dans lesquels sont impliqués des non-assurés a augmenté de 30 %. Et ce alors que, dans le même temps, le nombre d'accidents corporels a baissé (de 22 % selon l'ONISR). En réalité, on estime que 750.000 véhicules circuleraient sans assurance. Cela concerne majoritairement de jeunes conducteurs : 64 % ont moins de 35 ans, conséquence des difficultés économiques du moment et de la méconnaissance du mécanisme de l'assurance chez les plus jeunes.
Les primes d'assurance ne sont-elles pas trop chères pour les jeunes ?
Les primes d'assurance sont plus chères pour les jeunes conducteurs car ils représentent, pour les assureurs, un risque plus important. Mais la France est l'un des pays d'Europe où l'assurance auto est parmi les moins chères car il y a une forte concurrence entre assureurs, qu'il faut faire jouer. En outre, la seule garantie obligatoire, c'est l'assurance « responsabilité civile » (« au tiers »). L'assurance « tous risques » et toutes les garanties complémentaires sont optionnelles. Le coût de l'assurance doit être intégré dans le coût du véhicule dés l'achat. Si je n'ai pas les moyens de m'assurer a minima, je ne dois pas acheter un véhicule et rouler avec.
Les personnes non-assurées conduisent-elles plus prudemment ?
Contrairement aux idées reçues, les conducteurs non-assurés sont surreprésentés dans les accidents. Chaque année, en moyenne, ils sont impliqués dans 6 % des accidents mortels (200 victimes) alors qu'ils représentent 2 % des conducteurs. Il faut aussi préciser que, parmi ces usagers de la route, on compte une partie non négligeable (30 %) de réfractaires à toute loi et à tout message de prévention et qui cumulent, bien souvent, les infractions : vitesse, emprise de l'alcool, usage de stupéfiants, défaut de permis...
Quel pourrait être l'effet du futur répertoire des assurés ?
La création du fichier central des véhicules assurés est l'une des mesures du Plan d'actions pour la sécurité routière du 26 janvier 2015. Le but est de pouvoir croiser les informations fournies par ce répertoire avec le fichier des immatriculations. Ce qui permettra notamment aux forces de l'ordre de repérer les véhicules non assurés lors de contrôles. Notre objectif, en tant que fonds de garantie, est de pouvoir ensuite sensibiliser les personnes concernées sur l'importance et la nécessité de s'assurer.
« Au début, je stressais... »
Deux ans ou presque qu'il a roulé sans permis... Ce jeune de 26 ans fait partie de ces conducteurs qui perdent progressivement leurs points et qui, un jour, se retrouvent sans le précieux sésame : « Alors, pour aller au boulot, à quelques kilomètres de chez moi, j'ai continué à prendre ma voiture. Au début, pendant deux à trois semaines, je stressais en permanence. Après on n'y pense même plus ». Tout a commencé par quelques infractions : excès de vitesse, non usage de clignotants (« Trois points, c'est énorme »). Puis un contrôle d'alcoolémie positif lui vaut une suspension de permis de six mois et l'obligation de repasser l'examen du code de la route. « Je m'y étais inscrit mais, par paresse, je n'y suis pas allé. En fait, on prend l'habitude de conduire sans permis. J'évitais les gros ronds-points, où il y a souvent des contrôles, et les grands axes. Mais ça ne pouvait pas durer. J'ai fini par me faire attraper dans le centre-ville en plein après-midi. J'ai dit toute de suite aux policiers que je n'avais plus de permis... ». En attendant de passer devant le tribunal, dans quelques semaines, le jeune homme a, cette fois, décidé de louer un vélo électrique : « J'aurais dû le faire depuis longtemps », confie-t-il. Et s'il espère un jugement clément, c'est bien avec l'intention de repasser son code le plus rapidement possible.
http://www.letelegramme.fr/france/conduite-sans-permis-attention-danger-05-03-2016-10980511.php#closePopUp
5 mars 2016 / Hervé Queillé
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), en France, environ 500.000 conducteurs circuleraient sans permis. Une pratique en hausse constante qui peut coûter très très cher en cas d'accident.
En 2013, 113.000 automobilistes ont été verbalisés pour défaut de permis de conduire, soit une augmentation de 5,3 % par rapport à l'année précédente ; une tendance qui ne cesse de progresser (*).
Les conducteurs sans permis sont presque deux fois plus impliqués dans les accidents mortels que les détenteurs de permis.
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), en France, environ 500.000 conducteurs circuleraient sans permis. Une pratique en hausse constante qui peut coûter très très cher en cas d'accident.
En 2013, 113.000 automobilistes ont été verbalisés pour défaut de permis de conduire, soit une augmentation de 5,3 % par rapport à l'année précédente ; une tendance qui ne cesse de progresser (*).
Perte de points et manque d'argent
Les Bretons ne sont pas en reste. L'an passé, plus de 3.500 ont été pris, par les forces de police ou de gendarmerie, à rouler sans l'indispensable papier rose . Mais il s'agit de l'arbre qui cache la forêt. En réalité, selon les estimations de l'ONISR, près de 500.000 usagers de la route conduiraient en toute illégalité. Les raisons sont multiples. La perte de points est à l'origine de 30 % des cas. Mais la grande majorité des contrevenants n'a jamais passé l'examen du permis de conduire. C'est le cas de ruraux qui roulent peu et sur des routes secondaires et, surtout, de jeunes, pour des raisons économiques.
Plus impliqués dans les accidents
Quoi qu'il en soit, au-delà du défaut de permis, l'absence de formation à la conduite se paie sur la route : les conducteurs sans permis sont presque deux fois plus impliqués dans les accidents mortels que les détenteurs de permis (un sur dix contre un sur 19). Le fait que, selon l'ONISR, ces chauffeurs soient souvent « multi infractionnistes » n'y est sans doute pas étranger : 30 % des personnes impliquées dans un accident sont sous l'empire de l'alcool, voire 44 % pour les personnes ayant fait l'objet d'un retrait ; à comparer avec les détenteurs de permis (6 %).
Un jeu dangereux
En tout état de cause, conduire sans en avoir le droit expose à de sérieux ennuis. Au-delà des amendes, voire des peines de prison et d'immobilisation du véhicule, le responsable d'un accident corporel peut se retrouver face à de gros problèmes d'indemnisation des victimes. « Cela peut très vite monter à plusieurs dizaines de milliers d'euros et atteindre des sommes considérables car le droit français est très réparateur », précise Guillaume Clerc, directeur de la communication du Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). De fait, conduire sans permis équivaut à rouler sans assurance. Et si les assureurs sont tenus d'indemniser les victimes d'un accident causé par un de leurs clients conduisant sans permis, elles ne manquent pas, ensuite, de récupérer l'argent auprès du responsable. Idem pour le Fonds de garantie qui intervient lorsque le conducteur sans permis n'est pas assuré ou a perdu le bénéfice de son assurance, du fait du non-paiement de ses primes ou de fausse déclaration. Bref, conduire sans permis est un jeu dangereux : si on est responsable d'un accident mortel ou qui entraîne des blessures à une victime, on peut se retrouver endetté à vie. Mieux vaut utiliser le covoiturage, le vélo, le scooter, les transports en commun ou autres modes de transport alternatifs qui se développent à la vitesse grand V.
(*) 55.000 verbalisations en 2006, 70.000 en 2006, 107.000 en 2012...
Les assurés vont être fichés
Combien de personnes circuleraient sans assurance ?
Depuis 2008, le nombre de dossiers d'accidents dans lesquels sont impliqués des non-assurés a augmenté de 30 %. Et ce alors que, dans le même temps, le nombre d'accidents corporels a baissé (de 22 % selon l'ONISR). En réalité, on estime que 750.000 véhicules circuleraient sans assurance. Cela concerne majoritairement de jeunes conducteurs : 64 % ont moins de 35 ans, conséquence des difficultés économiques du moment et de la méconnaissance du mécanisme de l'assurance chez les plus jeunes.
Les primes d'assurance ne sont-elles pas trop chères pour les jeunes ?
Les primes d'assurance sont plus chères pour les jeunes conducteurs car ils représentent, pour les assureurs, un risque plus important. Mais la France est l'un des pays d'Europe où l'assurance auto est parmi les moins chères car il y a une forte concurrence entre assureurs, qu'il faut faire jouer. En outre, la seule garantie obligatoire, c'est l'assurance « responsabilité civile » (« au tiers »). L'assurance « tous risques » et toutes les garanties complémentaires sont optionnelles. Le coût de l'assurance doit être intégré dans le coût du véhicule dés l'achat. Si je n'ai pas les moyens de m'assurer a minima, je ne dois pas acheter un véhicule et rouler avec.
Les personnes non-assurées conduisent-elles plus prudemment ?
Contrairement aux idées reçues, les conducteurs non-assurés sont surreprésentés dans les accidents. Chaque année, en moyenne, ils sont impliqués dans 6 % des accidents mortels (200 victimes) alors qu'ils représentent 2 % des conducteurs. Il faut aussi préciser que, parmi ces usagers de la route, on compte une partie non négligeable (30 %) de réfractaires à toute loi et à tout message de prévention et qui cumulent, bien souvent, les infractions : vitesse, emprise de l'alcool, usage de stupéfiants, défaut de permis...
Quel pourrait être l'effet du futur répertoire des assurés ?
La création du fichier central des véhicules assurés est l'une des mesures du Plan d'actions pour la sécurité routière du 26 janvier 2015. Le but est de pouvoir croiser les informations fournies par ce répertoire avec le fichier des immatriculations. Ce qui permettra notamment aux forces de l'ordre de repérer les véhicules non assurés lors de contrôles. Notre objectif, en tant que fonds de garantie, est de pouvoir ensuite sensibiliser les personnes concernées sur l'importance et la nécessité de s'assurer.
« Au début, je stressais... »
Deux ans ou presque qu'il a roulé sans permis... Ce jeune de 26 ans fait partie de ces conducteurs qui perdent progressivement leurs points et qui, un jour, se retrouvent sans le précieux sésame : « Alors, pour aller au boulot, à quelques kilomètres de chez moi, j'ai continué à prendre ma voiture. Au début, pendant deux à trois semaines, je stressais en permanence. Après on n'y pense même plus ». Tout a commencé par quelques infractions : excès de vitesse, non usage de clignotants (« Trois points, c'est énorme »). Puis un contrôle d'alcoolémie positif lui vaut une suspension de permis de six mois et l'obligation de repasser l'examen du code de la route. « Je m'y étais inscrit mais, par paresse, je n'y suis pas allé. En fait, on prend l'habitude de conduire sans permis. J'évitais les gros ronds-points, où il y a souvent des contrôles, et les grands axes. Mais ça ne pouvait pas durer. J'ai fini par me faire attraper dans le centre-ville en plein après-midi. J'ai dit toute de suite aux policiers que je n'avais plus de permis... ». En attendant de passer devant le tribunal, dans quelques semaines, le jeune homme a, cette fois, décidé de louer un vélo électrique : « J'aurais dû le faire depuis longtemps », confie-t-il. Et s'il espère un jugement clément, c'est bien avec l'intention de repasser son code le plus rapidement possible.
http://www.letelegramme.fr/france/conduite-sans-permis-attention-danger-05-03-2016-10980511.php#closePopUp
Sujets similaires
» Passer le permis après 13 heures de conduite
» La conduite sans assurance poursuit son inquiétante progression
» Un motard de 73 ans roulait sans permis depuis 40 ans
» Conduire sans permis pourrait bientôt ne plus être un délit
» Surprise ! Conduire sans permis ne coûtera plus qu'une simple amende
» La conduite sans assurance poursuit son inquiétante progression
» Un motard de 73 ans roulait sans permis depuis 40 ans
» Conduire sans permis pourrait bientôt ne plus être un délit
» Surprise ! Conduire sans permis ne coûtera plus qu'une simple amende
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum