Parc naturel. Un troisième en projet

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La Région et certains élus locaux poussent pour la création du parc naturel régional autour de la vallée de la Rance et de la Côte d'Émeraude. Des émissaires de cinq parcs français étaient à Dinan, vendredi, pour tenter de convaincre les sceptiques. Le parc pourrait voir le jour en 2016. Une semaine après l'inauguration officielle du 50e parc naturel régional de France, celui du Golfe du Morbihan, par la ministre Ségolène Royal, des émissaires de cinq parcs naturels régionaux (Alpilles, Perche, Armorique, Camargue et Golfe du Morbihan) étaient invités à Dinan, vendredi soir. Le temps d'une soirée-débat au cinéma de la ville, ils ont répondu aux questions d'une centaine d'élus et de représentants de la société civile réunis par l'association Coeur Emeraude et son président, l'ancien ministre socialiste Charles Josselin. L'association, qui porte le projet de 3e parc naturel régional de Bretagne, nommé pour l'instant Rance-Côte d'Émeraude, a encore besoin de convaincre. « C'est dur, c'est long » « C'est dur, c'est long de faire un parc », a d'emblée prévenu Luc Foucault, le maire de Sené (56) : « Le parc du Golfe est né dans la souffrance mais dans le consensus : des élus de tous bords ont mis de côté leurs différences », a-t-il souligné. Il n'en restait pas moins une minorité de « parcosceptiques », de gauche comme de droite... « Mais dans les sept communes sur 37 qui ont refusé d'entrer dans le parc il y a un an, deux maires ont été battus aux dernières élections, et les nouveaux élus veulent rejoindre le parc », a noté Luc Foucault. Craintes du monde agricole Un élu d'un canton rural au sud de Dinan, ainsi qu'une représentante de la chambre d'agriculture, ont mis le doigt sur l'un des principaux points de crispation : les éventuelles contraintes supplémentaires pour les agriculteurs. « On a quand même peur que cela bloque les installations, surtout en élevage conventionnel, très présent ici ». Là-dessus, l'émissaire du parc naturel d'Armorique est catégorique : « Les contraintes en plus, c'est totalement faux, cela n'a rien à voir avec les parcs nationaux. Dans un parc naturel régional, on jongle avec les réglementations applicables partout en France, dans le but d'améliorer la biodiversité, les paysages mais aussi de bénéficier d'une meilleure valorisation économique des produits ». « Les agriculteurs ont vu arriver le parc naturel régional du Golfe avec bienveillance, car ils le considèrent comme un rempart contre la pression foncière, notamment sur le littoral », a ajouté le maire de Sené. « Ce parc est une évidence » Le plaidoyer le plus convaincant sera finalement celui de Thierry Burlot, le vice-président de la Région, qui pousse pour la création de ce 3e parc. « Ce parc est une évidence, ici plus qu'ailleurs, car ici, les deux côtés de la Rance ne se regardent pas beaucoup : le parc est un vrai projet de réconciliation pour la Rance. Vous avez la chance d'avoir un espace exceptionnel, mais il est fragile. La Région, l'État, le Département et l'Europe, avec leurs fonds, vous donnent la possibilité d'écrire la charte que vous souhaitez, pour l'agriculture, pour la qualité de l'eau, pour éviter le gaspillage foncier... On vous propose des moyens, à vous de vous en servir ! ». Charles Josselin n'avait plus qu'à conclure : « Merci à Thierry Burlot de souligner l'identité de ce territoire qu'une frontière départementale a coupé en deux. Le parc, ce ne sont pas des contraintes mais des chances en plus ». Et de faire le voeu d'arriver au décret de création en 2016.

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