les artisans du bâtiment restent prudents
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les artisans du bâtiment restent prudents
Malgré une éclaircie, les artisans du bâtiment restent prudents
Par Mathias Thépot | 27/04/2016, 18:13
•article la tribune
artisans du bâtiment craignent des mesures de la loi Sapin 2. (Crédits : JEAN-PAUL PELISSIER) Les chiffres de l'activité des petites entreprises du bâtiment sont encourageants. Mais les professionnels ne veulent pas s'emballer. Et il s'inquiètent des évolutions législatives, concernant notamment le statut de la micro-entreprise
L'activité des artisans et des petites entreprises du bâtiment est en croissance. Un petit évènement. Après quinze trimestres consécutifs de baisse, le volume d'activité des artisans du bâtiment a en effet progressé de 1 % lors du premier trimestre 2016 par rapport au même trimestre de l'année précédente. Cette hausse résulte principalement de l'activité liée à la construction neuve qui, après des années de crise, se redresse avec une croissance de 1,5 % lors des trois premiers mois de 2016. Les travaux d'entretien-rénovation, qui comprennent les travaux d'amélioration de performance énergétique, sont pour leur part en hausse de 0,5 %. Par ailleurs, les travaux d'amélioration de performance énergétique qui bénéficient d'une TVA à 5,5 % et du crédit d'impôt transition énergétique (CITE), sont pour le cinquième trimestre consécutif en hausse, d'1 % par rapport au trimestre précédent.
La construction neuve, moteur de croissance
C'est donc principalement la construction neuve qui a tiré l'activité de l'artisanat du bâtiment vers le haut. Et ce n'est pas surprenant quand on sait que les mises en chantier, ainsi que les permis de construire accordés pour la construction de logements connaissent au niveau national des taux croissance à deux chiffres sur 12 mois. Même si, certes, les métiers de l'artisanat du bâtiment n'ont pas pleinement profité de cette hausse. En effet, ce sont les opérations de logements collectifs qui ont soutenu la croissance de la construction neuve, alors que les petites entreprises du bâtiment exercent surtout dans le secteur du logement individuel.
Les carnets de commande se remplissent
Autre bonne nouvelle, les carnets de commande des artisans du bâtiment se remplissent. Ils représentent 76 jours de travail au premier trimestre 2016, soit 10 jours de plus qu'un an auparavant. Cette hausse transparaît dans le moral des artisans du bâtiment puisque « pour la première fois depuis 4 ans, les soldes d'opinions sont positifs pour les entreprises de moins de 10 salariés et de 10 à 20 salariés, en entretien amélioration, comme en construction neuve », se réjouit Patrick Liébus, le président de la Capeb, la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment. Pour autant, il estime que les bons chiffres du premier trimestre sont signe « d'une éclaircie, mais pas d'une embellie »
.
Contexte favorable
Et si le président de la Capeb avoue que la période actuelle est historiquement favorable grâce à la conjonction de différents facteurs, comme le dispositif d'aide fiscale à l'investissement locatif Pinel, l'élargissement du dispositif du prêt à taux zéro dans le neuf et dans l'ancien, ainsi que le niveau nominal historiquement bas des taux d'intérêt de crédits immobiliers, il n'en reste cependant pas moins que l'avenir est incertain. L' « inquiétude » reste en effet très présente chez les particuliers qui font vivre quotidiennement les artisans du bâtiment. Ils n'ont pas encore pleinement confiance dans la reprise économique du pays.
Le danger de la loi Sapin 2
Par ailleurs, le président de la Capeb s'inquiète des conséquences de la loi Sapin 2, qui sera examinée par le Parlement dans les prochaines semaines. En effet, celle-ci prévoit de rehausser le plafond de chiffre d'affaires bénéficiant au statut de « micro-entrepreneur », auparavant appelé « auto-entrepreneur ». Cette mesure voulue par le ministre de l'économie Emmanuel Macron, scandalise le monde des petites entreprises du bâtiment, car les personnes qui travaillent sous ce statut de micro-entrepreneur ne sont pas soumises aux même charges, ni au même cadre réglementaire que les salariés des petites entreprises du bâtiment. Si cette mesure de la loi Sapin 2 était adoptée telle quelle, « il faudrait alors, de fait, oublier les prévisions réjouissantes de création d'emplois dans notre secteur », s'inquiète Patrick Liébus. La Capeb apparente ce statut à de la concurrence déloyale.
Limiter les freins à l'entrepreneuriat
Par ailleurs, toujours sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, la loi Sapin 2 tente aussi de limiter les freins à entrepreneuriat individuel, par une moindre demande de qualifications. Ce qui révolte d'autant plus la Capeb : « Comment peut-on d'une part nous demander de monter en compétence, et d'autre part nous dire qu'il n'y a pas besoin d'être qualifié pour créer son entreprise dans le bâtiment ? », s'indigne Patrick Liébus.
Ce type de mesures pourrait notamment discréditer l'activité de rénovation énergétique, qui représente environ 15 % de l'activité totale des artisans du bâtiment, et qui a soutenu tant bien que mal leur niveau de chiffre d'affaires ces derniers mois. Ce sous-secteur de l'artisanat est jusqu'ici encadré par l'Etat à des fins de développement durable. La mention RGE (Reconnu garant de l'environnement) permet par exemple d'attester des compétences des professionnels du bâtiment pour que leurs clients bénéficient notamment d'un éco-prêt à taux zéro. Or « s'il n'y a plus de qualification demandée pour nos métiers, il faudra oublier la mention RGE», s'inquiète aussi Patrick Liébus. La Capeb a donc du pain sur la planche ces prochains mois pour assurer la pérennité de la reprise de son secteur.
Par Mathias Thépot | 27/04/2016, 18:13
•article la tribune
artisans du bâtiment craignent des mesures de la loi Sapin 2. (Crédits : JEAN-PAUL PELISSIER) Les chiffres de l'activité des petites entreprises du bâtiment sont encourageants. Mais les professionnels ne veulent pas s'emballer. Et il s'inquiètent des évolutions législatives, concernant notamment le statut de la micro-entreprise
L'activité des artisans et des petites entreprises du bâtiment est en croissance. Un petit évènement. Après quinze trimestres consécutifs de baisse, le volume d'activité des artisans du bâtiment a en effet progressé de 1 % lors du premier trimestre 2016 par rapport au même trimestre de l'année précédente. Cette hausse résulte principalement de l'activité liée à la construction neuve qui, après des années de crise, se redresse avec une croissance de 1,5 % lors des trois premiers mois de 2016. Les travaux d'entretien-rénovation, qui comprennent les travaux d'amélioration de performance énergétique, sont pour leur part en hausse de 0,5 %. Par ailleurs, les travaux d'amélioration de performance énergétique qui bénéficient d'une TVA à 5,5 % et du crédit d'impôt transition énergétique (CITE), sont pour le cinquième trimestre consécutif en hausse, d'1 % par rapport au trimestre précédent.
La construction neuve, moteur de croissance
C'est donc principalement la construction neuve qui a tiré l'activité de l'artisanat du bâtiment vers le haut. Et ce n'est pas surprenant quand on sait que les mises en chantier, ainsi que les permis de construire accordés pour la construction de logements connaissent au niveau national des taux croissance à deux chiffres sur 12 mois. Même si, certes, les métiers de l'artisanat du bâtiment n'ont pas pleinement profité de cette hausse. En effet, ce sont les opérations de logements collectifs qui ont soutenu la croissance de la construction neuve, alors que les petites entreprises du bâtiment exercent surtout dans le secteur du logement individuel.
Les carnets de commande se remplissent
Autre bonne nouvelle, les carnets de commande des artisans du bâtiment se remplissent. Ils représentent 76 jours de travail au premier trimestre 2016, soit 10 jours de plus qu'un an auparavant. Cette hausse transparaît dans le moral des artisans du bâtiment puisque « pour la première fois depuis 4 ans, les soldes d'opinions sont positifs pour les entreprises de moins de 10 salariés et de 10 à 20 salariés, en entretien amélioration, comme en construction neuve », se réjouit Patrick Liébus, le président de la Capeb, la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment. Pour autant, il estime que les bons chiffres du premier trimestre sont signe « d'une éclaircie, mais pas d'une embellie »
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Contexte favorable
Et si le président de la Capeb avoue que la période actuelle est historiquement favorable grâce à la conjonction de différents facteurs, comme le dispositif d'aide fiscale à l'investissement locatif Pinel, l'élargissement du dispositif du prêt à taux zéro dans le neuf et dans l'ancien, ainsi que le niveau nominal historiquement bas des taux d'intérêt de crédits immobiliers, il n'en reste cependant pas moins que l'avenir est incertain. L' « inquiétude » reste en effet très présente chez les particuliers qui font vivre quotidiennement les artisans du bâtiment. Ils n'ont pas encore pleinement confiance dans la reprise économique du pays.
Le danger de la loi Sapin 2
Par ailleurs, le président de la Capeb s'inquiète des conséquences de la loi Sapin 2, qui sera examinée par le Parlement dans les prochaines semaines. En effet, celle-ci prévoit de rehausser le plafond de chiffre d'affaires bénéficiant au statut de « micro-entrepreneur », auparavant appelé « auto-entrepreneur ». Cette mesure voulue par le ministre de l'économie Emmanuel Macron, scandalise le monde des petites entreprises du bâtiment, car les personnes qui travaillent sous ce statut de micro-entrepreneur ne sont pas soumises aux même charges, ni au même cadre réglementaire que les salariés des petites entreprises du bâtiment. Si cette mesure de la loi Sapin 2 était adoptée telle quelle, « il faudrait alors, de fait, oublier les prévisions réjouissantes de création d'emplois dans notre secteur », s'inquiète Patrick Liébus. La Capeb apparente ce statut à de la concurrence déloyale.
Limiter les freins à l'entrepreneuriat
Par ailleurs, toujours sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, la loi Sapin 2 tente aussi de limiter les freins à entrepreneuriat individuel, par une moindre demande de qualifications. Ce qui révolte d'autant plus la Capeb : « Comment peut-on d'une part nous demander de monter en compétence, et d'autre part nous dire qu'il n'y a pas besoin d'être qualifié pour créer son entreprise dans le bâtiment ? », s'indigne Patrick Liébus.
Ce type de mesures pourrait notamment discréditer l'activité de rénovation énergétique, qui représente environ 15 % de l'activité totale des artisans du bâtiment, et qui a soutenu tant bien que mal leur niveau de chiffre d'affaires ces derniers mois. Ce sous-secteur de l'artisanat est jusqu'ici encadré par l'Etat à des fins de développement durable. La mention RGE (Reconnu garant de l'environnement) permet par exemple d'attester des compétences des professionnels du bâtiment pour que leurs clients bénéficient notamment d'un éco-prêt à taux zéro. Or « s'il n'y a plus de qualification demandée pour nos métiers, il faudra oublier la mention RGE», s'inquiète aussi Patrick Liébus. La Capeb a donc du pain sur la planche ces prochains mois pour assurer la pérennité de la reprise de son secteur.
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