Vie municipale. Pas un long fleuve tranquille
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Vie municipale. Pas un long fleuve tranquille
Des maires qui abandonnent leur écharpe tricolore, des adjoints qui jettent l'éponge, des électeurs contraints de retourner aux urnes... De plus en plus souvent, la mayonnaise municipale tourne au vinaigre. Tour d'horizon régional d'une vie municipale qui n'est pas toujours un long fleuve tranquille.
Finistère
Bolazec. Le premier adjoint a quitté ses fonctions. Il met en cause les compétences du maire.
Cléder. Les quatre élus de l'opposition ont démissionné dès avril 2014. D'autres ont pris leur place avant de quitter, à leur tour, la municipalité. Ils ont été, depuis, remplacés.
Gouesnach. Il y a un mois, l'adjointe à la jeunesse, aux bâtiments municipaux et à la voirie a déserté définitivement le conseil. Elle se dit « navrée par le manque de communication ».
Lennon. À l'automne 2015, trois élus, dont une adjointe, ont démissionné afin de dénoncer des taux de radon, très supérieurs à la norme, dans des locaux où sont provisoirement scolarisés 71 enfants.
Pleyber-Christ. À la fin de l'année dernière, l'accueil de 19 réfugiés soudanais et afghans sur la commune a provoqué des remous au sein de la municipalité. Deux conseillères se sont retirées. Elles n'ont pas été remplacées.
Plobannalec-Lesconil. Crise sans précédent dans cette commune bigoudène où le conseil a explosé à l'automne 2015. Sur fond de transfert d'école publique du bourg de Lesconil à celui de Plobannalec, dix des 23 élus ont démissionné. Un nouveau scrutin a donc eu lieu et c'est l'ancien premier adjoint, Bruno Julien, qui a été élu maire, alors que le précédent ne se représentait pas.
Plouescat. Au mois de février, le premier adjoint a quitté son siège, et ce, « pour raisons professionnelles »...
Plougasnou. En mars dernier, le premier adjoint a présenté sa démission. Il serait, selon le maire, en désaccord avec les projets d'investissement envisagés sur la commune.
Plougoulm. Juin 2015 : le premier magistrat de la commune, Patrick Guen, annonce qu'il démissionne. Il déplore « le manque de confiance d'une partie de l'équipe ». Deux semaines plus tard, il revient sur sa décision. La confiance est semble-t-il revenue même si, dans la foulée, deux membres de l'opposition et un de la majorité ont démissionné, eux, pour de vrai.
Quimper. Il y a un peu moins d'un an, l'élue déléguée au vieillissement a remis sa démission. « J'étais venue pour agir, on ne m'en a pas donné les moyens, ni écouté », a-t-elle déploré.
Sainte-Sève. Âgé de 76 ans, Yvon Hervé avait prévu de prendre sa retraite. Et pourtant, celui qui, de 1971 à 2008, a été maire de cette commune et, de 2004 à 2014, président de la communauté d'agglomération du pays de Morlaix, a finalement décidé de reprendre les rênes municipales, en décembre dernier, à la suite du départ de l'ancien maire, Gilbert Michel. Celui-ci avait démissionné pour des motifs personnels.
Treffiagat. « Pour raisons professionnelles », le maire David Chevrier, qui dirige une entreprise de travaux publics, a démissionné en septembre 2015. Il demeure néanmoins conseiller au sein de l'hémicycle désormais dirigé par son ancienne adjointe, Danielle Bourhis.
Morbihan
Quiberon. « Chacun fait son affaire dans son coin », regrette une conseillère qui, au mois de septembre 2015, a donné sa démission après avoir été élue dans l'équipe du maire.
Sainte-Hélène. Au mois de septembre 2015, le projet d'école a provoqué des divisions et le départ de huit des 15 élus. Deux mois plus tard, les électeurs ont donc été contraints de retourner aux urnes pour élire le maire sortant, Pierric Le Fur, à la tête de la seule liste en lice.
Côtes-d'Armor
La Chèze. Des élections partielles, qui se tiendront les 19 et 26 juin prochains, font suite à la démission de quatre élus et du décès d'un cinquième conseiller, soit un tiers du conseil municipal. Au mois de mars, une adjointe avait démissionné « suite à plusieurs différends concernant la gestion des finances de la commune ».
Merléac. Au sujet du projet minier, le maire n'avait pas suivi l'avis majoritaire de son conseil qui avait voté « contre ». Trois élus, dont deux adjoints, ont aussitôt mis un terme à leur mission municipale.
Tréméreuc. Dans cette commune de 700 habitants, c'est le coût de la salle associative (420.000 €) qui a fait débat et qui a provoqué, ces dernières semaines, la démission de trois adjoints, dont la première.
Ille-et-Vilaine
Dinard. Deux adjoints condamnés par la justice, des animations qui disparaissent, des coupes sombres dans les subventions aux associations, une hausse de la taxe de séjour...
Dans le département, c'est à Dinard que la situation est la plus explosive. La gestion du maire, Martine Craveia-Schütz, est loin de faire l'unanimité. Conséquence : huit démissions sur 33 élus. Parmi les démissionnaires : quatre adjoints, ainsi que trois conseillers issus de la majorité et un autre de l'opposition.
EN COMPLEMENT
Loudéac, Guipavas et Rosporden : chaud devant !
Guipavas (29). Le torchon brûle à la mairie où les 18 élus de la majorité réclament, pour des raisons obscures, la démission du maire, Gurvan Moal. Au dernier conseil, ce sont onze adjoints ou conseillers qui ont rendu leurs délégations, tandis que l'adjointe aux affaires sociales a démissionné. Quant au maire, il ne compte pas quitter sa mairie mais plutôt recomposer une équipe pour aller jusqu'au bout de son mandat.
Rosporden (29). La tension est vive dans l'hémicycle municipal où le maire, Christine Le Tennier, est désavoué par les 22 élus de sa propre majorité. Une majorité qui reproche « les méthodes autoritaires du maire qui veut gérer sa commune comme son entreprise ». Le 22 avril, Christine Le Tennier a annoncé sa démission ainsi que celles de cinq élus des deux groupes d'opposition. Les textes imposant au conseil municipal d'être au complet pour élire un nouveau maire, c'est à ceux dont les noms suivaient ceux des derniers élus sur les listes de gauche qu'il appartenait de siéger. Ces colistiers ont tous renoncé à ce mandat, provoquant le retour aux urnes des électeurs de cette commune de 7.400 habitants. Des élections qui pourraient avoir lieu les 26 juin et 3 juillet.
Loudéac (22). Rien ne va plus à Loudéac où bon nombre estiment que le maire, Gérard Huet, effectue le mandat de trop. Des querelles de personnes sont également évoquées. Depuis septembre 2015, onze membres du conseil (29 élus) ont ainsi démissionné. Et le 19 avril, ce sont les six de l'opposition qui ont jeté l'éponge. De nouvelles élections sont prévues les 19 et 26 juin prochains. Alors que trois listes seraient en course, le maire sortant ne devrait pas se représenter.
Femmes maires : contre vents et marées
Saint-Laurent, Dinard, Rosporden... Des communes administrées par des femmes, dont le règne vire parfois à la galère municipale. Elles, aussi, sont victimes de harcèlement mais, celui-ci, uniquement verbal. Elles, aussi, doivent parfois affronter des frondeurs au sein de leur propre majorité. Dans les communes de moins de 1.000 habitants, où l'on peut rayer des noms et panacher des listes aux élections municipales, certains n'ont apparemment pas apprécié qu'une femme leur passe devant et vienne leur chiper l'écharpe tricolore. Après deux ans à la barre de leur vaisseau municipal, ces femmes maires tiennent toujours le choc. À coups d'invectives et de coups bas, on essaye de leur mener une vie de chien. Mais elles ne lâchent pas prise. Le maire de Saint-Laurent pense que si elle avait été un homme, elle n'aurait pas été autant la proie « d'attaques personnelles ». Elle, comme les autres dans son cas, réussit néanmoins à garder son cap contre vents et marées. Le « mal de maire », elle ne connaît pas.
Saint-Laurent : en deux ans un troisième retour aux urnes
Il y a deux ans, Annie Le Gall devient la première femme élue maire de Saint-Laurent (22), près de Bégard. Elle se demande d'ailleurs si cette présence féminine à la tête de cette commune costarmoricaine de 500 âmes n'est pas à l'origine du climat velléitaire qui règne au sein de son conseil municipal (15 élus).
« Si j'avais été un homme, y aurait-il autant d'acharnement à essayer de me déstabiliser par d'incessantes attaques personnelles ? », s'interroge ainsi Annie Le Gall, qui prépare de nouvelles élections municipales. Les troisièmes en deux ans !
Une opposition vexée ?
Retour en arrière. Lors de l'élection municipale de 2014, Yves Chesnot, qui fut maire de 2001 à 2014, est candidat à sa propre succession mais il n'obtient pas suffisamment de voix pour siéger à la mairie. Et c'est Annie Le Gall, alors deuxième de sa liste et première adjointe sortante, qui enfile l'écharpe tricolore. « Les travaux colossaux menés par la communauté de communes du pays de Bégard au site nature du Palacret et une histoire autour de la porte du clocher de l'église lui ont coûté son élection », témoigne un observateur politique local. « C'est beaucoup plus complexe que cela », veut tout juste bien préciser Yves Chesnot.
Au sein d'une majorité, composée de dix élus, Annie Le Gall préside le conseil. Les séances sont tendues. L'opposition serait « vexée de ne pas être entendue ». Conséquence : cinq élus démissionnent, ce qui provoque un premier retour aux urnes pour des élections partielles. Il manque en effet un tiers des élus. Pour désigner cinq nouveaux élus, trois listes sont en lice, le 24 janvier dernier, dont celle d'Yves Chesnot, qui jettera l'éponge entre les deux tours. Les cinq candidats d'Annie Le Gall seront tous élus, au soir du 31 janvier.
« Conflits de personnes »
Alors que tout semblait rentrer dans l'ordre, nouveau coup de tonnerre en février. Quatre élus de l'opposition présentent leur démission. « Vous n'avez toujours pas compris que votre rôle est de rassembler et non de diviser les conseillers afin que les conflits de personnes ne prennent pas la place de l'intérêt collectif », explique l'un des démissionnaires, dans un courrier adressé au maire.
Quelques jours plus tard, une élue de la majorité annonce, elle aussi, son départ. Résultat : les 354 électeurs inscrits sont invités à retourner aux urnes, les 19 et 26 juin, pour choisir (encore) cinq conseillers. Annie Le Gall présentera autant de noms. Nul ne sait encore si d'autres personnes seront candidats à cette élection. « Pour l'instant, on réfléchit », prévient Yves Chesnot. Les frondeurs saint-laurentais pourraient ne pas avoir dit leur dernier mot.
« Les hommes n'ont pas à avoir de tels comportements »
Armelle Bothorel, maire de La Méaugon (22) et présidente de l'AFM (association des maires de France) des Côtes-d'Armor.
Comment expliquez-vous qu'il y ait actuellement autant de crises municipales en Bretagne et de démissions au sein des conseils ?
C'est vrai que l'on vit actuellement quelques crises municipales douloureuses. Cela est peut-être dû à la complexité de la situation, car il faut savoir que le mandat actuel est celui de tous les défis, en raison, notamment, des restrictions drastiques des aides de l'État et de son désengagement, par exemple, sur les nouveaux rythmes scolaires. Il y a aussi la loi NOTRe. Prenez les Côtes-d'Armor : nous allons passer des 30 groupements intercommunaux à huit nouvelles communautés d'agglomération ou communautés de communes, ce qui va provoquer un surcroît de travail pour les élus. Je trouve néanmoins que nos maires, renouvelés à 45 % dans les Côtes-d'Armor, font preuve de dynamisme et de courage et qu'ils essaient toujours de trouver des solutions.
> Pourquoi, les femmes maires sont souvent prises pour cible par les élus de l'opposition municipale mais aussi par ceux de leur propre majorité ?
Les hommes n'ont pas à avoir de tels comportements. La fonction d'élu et de maire n'est pas réservée aux hommes. Cette période-là est révolue. Si une femme élue est victime de harcèlement et d'injures, c'est totalement inacceptable. Il faut alors qu'elle porte plainte.
Pour être un bon maire, quels sont, aujourd'hui, les qualités à avoir et les défauts à éviter ?
Il faut faire preuve de diplomatie, avoir la capacité de gérer les conflits et savoir se mobiliser pour trouver des solutions. Et quand on est femme, il ne faut surtout pas se dire qu'on n'est pas capable et qu'on est fragile. Une fois maire, il ne faut pas, non plus, rester isolé et se prendre pour un personnage, car on est dans une dimension de service et de passion.
Élections partielles
Pour les communes de moins de 1.000 habitants, il est procédé à des élections partielles lorsque le conseil a perdu au moins un tiers de ses membres en raison de vacances de sièges ou de la carence des électeurs lors de précédentes élections. Pour les communes de 1.000 habitants et plus, des élections partielles ont lieu lorsque le conseil municipal a perdu au moins un tiers de ses membres et que le système du suivant de liste ne peut plus être appliqué ou en l'absence de candidats lors de précédentes opérations électorales.
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