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Aide à domicile : les «heures de ménages» pourraient se transformer en «panier de services»

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Aide à domicile : les «heures de ménages» pourraient se transformer en «panier de services» Empty Aide à domicile : les «heures de ménages» pourraient se transformer en «panier de services»

Message par Admin Mar 28 Juin - 17:11

REGION NORD Par la rédaction pour La Voix du Nord, Publié le 27/06/2016

PAR SÉBASTIEN LEROY

La CARSAT, qui finance l’aide à domicile chez les personnes âgées autonomes, expérimente un nouveau système : le panier de services. Objectif affiché : rationaliser le travail des aides à domicile. Et aussi faire quelques économies en ne finançant que ce qui est vraiment utile à la personne aidée. Explications.

Aide à domicile : les «heures de ménages» pourraient se transformer en «panier de services» Sans_199

C’est jeudi et comme chaque semaine depuis trois ans, Mélanie s’active au premier étage, chez Nelly, 79 ans, dans la banlieue de Lille. Changer les draps, laver les sols, repasser, épousseter… « Ah, non les poussières c’est moi », coupe Nelly. Depuis plusieurs années, en tout cas, Nelly est aidée financièrement par la CARSAT pour son aide à domicile. Mais depuis peu, Nelly vit une petite révolution. Elle ne bénéficie plus d’un volume d’heures de ménage, mais d’un panier de services. Concrètement, rien ne change pour Nelly, mais tout change.

Catalogue de prestations

Il y a quelques semaines, un travailleur social est venu évaluer ses besoins, par rapport à son degré de fragilité. En découle une somme, pour Nelly 2 075 € pour toute l’année. Une somme qui correspond à des prestations précises, minutées de 15 minutes à 1 h 30, standardisées dans un catalogue élaboré avec les associations d’aide à domicile et qui vont du repassage à la balade pédestre en passant par le petit bricolage ou la toilette. L’idée : en finir avec l’« heure de ménage » fourre-tout… et coûteuse.

« Ce dispositif permet de rationaliser les fonds alloués à l’aide à domicile sur ce qui est vraiment utile à la personne aidée », explique Francis De Block, directeur général de la CARSAT Nord-Picardie. Autrement dit, le financeur veut savoir ce qu’il paye précisément. En 2015, cela représentait 26,7 millions d’euros pour 32 377 bénéficiaires. « C ’est aussi un cadre en termes de sécurité au travail pour l’aidant. Enfin, cela permet de préserver l’autonomie de l’aidé. Lors de l’évaluation, on prend son avis sur ce qu’elle peut et veut encore faire», indique-t-on à la CARSAT.

Vers une généralisation en 2017

La Caisse nationale d’assurance vieillesse envisage d’étendre le dispositif à tous ses allocataires en 2017. Signe qu’on ne badine plus avec l’argent public dans ce domaine, une association nous a indiqué qu’elle allait munir ses salariées de smartphones avec la liste des tâches à effectuer et pour signaler électroniquement leurs départs et arrivées. Une pointeuse des temps modernes. Sur l’aide à domicile, plus une minute et un euro à perdre…

«Nous perdons un euro par heure travaillée»
Lorsque nous l’avions rencontré en 2014, le collectif « Les Inséparables », qui regroupe trois fédérations d’aide à domicile du Nord, tirait déjà la sonnette d’alarme. En cause, les tarifs fixés par les financeurs, Département et CARSAT, qui ne couvraient pas leurs coûts réels, mettant en péril l’existence même de structures d’aides à domicile.

Deux ans plus tard ? « Ce qui était prévisible est en train de se produire. Beaucoup d’associations sont mortes ou ont dû fusionner avec d’autres pour éviter de laisser des aides à domicile sur le carreau », explique Jean Pierre Thooft, président de l’UNA Nord, un des trois piliers des « Inséparables ». Certes, le conseil général avait fait un geste lors de la première alerte. Mais le compte n’y est toujours pas. « Chaque année, les associations présentent un budget et chaque année il finit par être déficitaire. Il y a deux ans, on estimait qu’il nous manquait 75 centimes d’euros par heure travaillée. Aujourd’hui, nous sommes plus autour d’un euro. »

Une situation loin d’être anecdotique : « Les Inséparables » regroupent 8 000 salariées, plutôt en CDI à temps plein, travaillant auprès de 45 000 personnes fragiles dans le Nord. D’ores et déjà, explique Anne-Marie Ecrepont, de l’ADESSA, « réinvestir, on ne peut plus le faire. On gratte, on se débrouille. Les créations d’emplois stagnent alors qu’il y a encore trois ans, on créait un emploi net tous les 10 jours à temps plein. Si des emplois disparaissent, que vont devenir les personnes âgées ? »

Concurrence déloyale

Et ce n’est pas la nouvelle loi d’adaptation de la société au vieillissement, votée fin 2015, qui est de nature à rassurer « Les Inséparables ». Selon eux, en effet, avec cette loi, les structures associatives vont subir encore davantage la concurrence des acteurs privés. « Ils n’ont pas les mêmes contraintes fiscales que nous, pas la même politique d’emploi non plus, avec davantage de temps partiels. Cette loi fait rentrer des concurrents déloyaux», insiste Jean-Pierre Thooft.

« On ne se résigne pas au déficit », conclut Jean-Pierre Thooft, qui voit dans les paniers de services un bon moyen pour que tout le monde y trouve son compte. « À condition que les financeurs jouent le jeu à fond en rémunérant à leur juste valeur les services proposés. Sur ce point, on attend encore de voir.




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