La nuit du 4 août 1789 et la Bretagne
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La nuit du 4 août 1789 et la Bretagne
En une nuit, le 4 août 1789, l'abolition des privilèges et droits seigneuriaux était consacrée, ouvrant aussi la voie à l'égalité des citoyens devant la Loi, sans distinction.
La séance historique, devenue légendaire, avait pourtant commencé par l’examen d’un décret visant à restaurer l’ordre et la loi en France.
La Grande Peur poussait en effet les campagnards frappés par la disette à piller les châteaux, à brûler les documents où étaient consignés les droits féodaux et, plus généralement, à toucher aux intérêts de la noblesse et à ceux de la bourgeoisie.
Tout ceci incitait les députés à défendre la propriété soit par la force soit par des concessions. Dans un premier temps il s'agissait de rappeler au peuple le respect dû à une légalité devenue toute théorique
Protéger le droit sacré de la propriété
" L'Assemblée nationale, considérant que, tandis qu'elle est uniquement occupée d'affermir le bonheur du peuple sur les bases d'une constitution libre, les troubles et les violences qui affligent les différentes provinces, répandent l'alarme dans les esprits, et portent l'atteinte la plus funeste au droit sacré de la propriété et de la sûreté des personnes ;
•Que ces désordres ne peuvent que ralentir les travaux de l'Assemblée et servir les projets criminels des ennemis du bien public;
•Déclare que les lois anciennes subsistent et doivent être exécutées , jusqu'à ce que l'autorité de la nation les ait abrogées ou modifiees ;
•Que les impôts, tels qu'ils étaient, doivent continuer d'être perçus aux termes de l'arrêté de l'Assemblée nationale du 17 juin dernier, jusqu'à ce qu'elle ait établi des contributions et des formes moins onéreuses au peuple ;
•Que toutes les redevances et prestations accoutumées doivent être payées comme par le passé , jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné par l'Assemblée;
•Qu'enfin les lois établies pour la sûreté des personnes et pour celle des propriétés, doivent être universellement respectées.
La présente déclaration sera envoyée dans toutes les provinces , et les curés sont invités à la faire connaître à leurs paroissiens , et à leur en recommander l'observation. "
Les concessions :Faire céder des intérêts particuliers à l'intérêt général
Puis, au cours des débats, deux représentants de la haute aristocratie - le vicomte de Noailles, seigneur ruiné, et le richissime duc de l'Aiguillon - proposèrent, pour ramener le calme dans les provinces, d'en finir avec les droits seigneuriaux et d’instaurer un impôt proportionnel aux revenus. La veille, l'un et l'autre avaient déjà fait savoir qu'ils renonçaient à leurs droits féodaux.
Le vicomte de Noailles prit la parole, secondé par le duc de d'Aiguillon - ainsi que le rapporte le Moniteur, rédigé au mois de novembre 1789 :
" Comment l'établir, ce gouvernement ? Par la tranquillité publique. Comment l'espérer, cette tranquillité ? En calmant le peuple, en lui montrant qu'on ne lui résiste que dans ce qu'il est intéressant pour lui de conserver. Pour parvenir à cette tranquillité si nécessaire, je propose : 1.Qu'il soit dit, avant la proclamation projetée par le comité, que les représentants de la nation ont décidé que l'impôt sera payé par tous les individus du royaume, dans la proportion de leurs revenus ;
2.Que toutes les charges publiques seront à l'avenir supportées également par tous ;
3.Que tous les droits féodaux seront rachetables par les communautés, en argent, ou échangés sur le prix d'une juste estimation , c'est-à-dire d'après le revenu d'une année commune, prise sur dix années de revenu ;
4.Que les corvées seigneuriales, les mains-mortes et autres servitudes personnelles seront détruites sans rachat.
A l'instant un autre député noble, M. le duc d'Aiguillon, propose d'exprimer avec plus de détail le vœu formé par le préopinant ; il le conçoit ainsi :
" Messieurs, il n'est personne qui ne gémisse des scènes d'horreur dont la France offre le spectacle. Cette effervescence des peuples, qui a affermi la liberté lorsque des ministres coupables voulaient nous la ravir, est un obstacle à cette même liberté dans le moment présent, où les vues du gouvernement semblent s'accorder avec nos désirs pour le bonheur public.
Ce ne sont point seulement des brigands qui, à main armée, veulent s'enrichir dans le sein des calamités : dans plusieurs provinces, le peuple tout entier forme une espèce de ligue pour détruire les châteaux, pour ravager les terres, et surtout pour s'emparer des chartriers, où les titres des propriétés féodales sont en dépôt.
Il cherche à secouer enfin un joug qui, depuis tant de siècles, pèse sur sa tête; et il faut l'avouer, messieurs, cette insurrection, quoique coupable (car toute agression violente l'est), peut trouver son excuse dans les vexations dont il est la victime. Les propriétaires des fiefs, des terres seigneuriales, ne sont, il faut l'avouer, que bien rarement coupables des excès dont se plaignent leurs vassaux ; mais leurs gens d'affaires sont souvent sans pitié et et le malheureux cultivateur, soumis au reste barbare des lois féodales qui subsiste encore en France, gémit de la contrainte dont il est la victime.
Ces droits, on ne peut se le dissimuler, sont une propriété , et toute propriété est sacrée ; mais ils sont onéreux aux peuples, et tout le monde convient de la gène continuelle qu'ils leur imposent.
La Bretagne
« Tout semblait fini. Une scène non moins grande commençait. Après les privilèges des classes, vinrent ceux des provinces. Celles qu’on appelait Pays d’État, qui avaient des privilèges à elles, des avantages divers pour les libertés, pour l’impôt, rougirent de leur égoïsme, elles voulurent être France, quoi qu’il pût en coûter à leur intérêt personnel, à leurs vieux et bons souvenirs. Le Dauphiné, dès 1788 (cf Vizille après la journée des Tuiles), l’avait offert magnanimement pour lui-même et conseillé aux autres provinces. Il renouvela cette offre.
Les plus obstinés, les Bretons, quoique liés par leurs mandats, liés par les anciens traités de leur province avec la France, n’en manifestèrent pas moins le désir de se réunir. La Provence en dit autant, puis la Bourgogne et la Bresse, la Normandie, le Poitou, l’Auvergne, l’Artois. La Lorraine, en termes touchants, dit qu’elle ne regretterait pas la domination de ses souverains adorés qui furent pères du peuple, si elle avait le bonheur de se réunir à ses frères, d’entrer avec eux dans cette maison maternelle de la France, dans cette immense et glorieuse famille ! Puis ce fut le tour des villes.»
Michelet
Histoire de Révolution française,
Chapitre XV, La Nuit du 4 août
La séance historique, devenue légendaire, avait pourtant commencé par l’examen d’un décret visant à restaurer l’ordre et la loi en France.
La Grande Peur poussait en effet les campagnards frappés par la disette à piller les châteaux, à brûler les documents où étaient consignés les droits féodaux et, plus généralement, à toucher aux intérêts de la noblesse et à ceux de la bourgeoisie.
Tout ceci incitait les députés à défendre la propriété soit par la force soit par des concessions. Dans un premier temps il s'agissait de rappeler au peuple le respect dû à une légalité devenue toute théorique
Protéger le droit sacré de la propriété
" L'Assemblée nationale, considérant que, tandis qu'elle est uniquement occupée d'affermir le bonheur du peuple sur les bases d'une constitution libre, les troubles et les violences qui affligent les différentes provinces, répandent l'alarme dans les esprits, et portent l'atteinte la plus funeste au droit sacré de la propriété et de la sûreté des personnes ;
•Que ces désordres ne peuvent que ralentir les travaux de l'Assemblée et servir les projets criminels des ennemis du bien public;
•Déclare que les lois anciennes subsistent et doivent être exécutées , jusqu'à ce que l'autorité de la nation les ait abrogées ou modifiees ;
•Que les impôts, tels qu'ils étaient, doivent continuer d'être perçus aux termes de l'arrêté de l'Assemblée nationale du 17 juin dernier, jusqu'à ce qu'elle ait établi des contributions et des formes moins onéreuses au peuple ;
•Que toutes les redevances et prestations accoutumées doivent être payées comme par le passé , jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné par l'Assemblée;
•Qu'enfin les lois établies pour la sûreté des personnes et pour celle des propriétés, doivent être universellement respectées.
La présente déclaration sera envoyée dans toutes les provinces , et les curés sont invités à la faire connaître à leurs paroissiens , et à leur en recommander l'observation. "
Les concessions :Faire céder des intérêts particuliers à l'intérêt général
Puis, au cours des débats, deux représentants de la haute aristocratie - le vicomte de Noailles, seigneur ruiné, et le richissime duc de l'Aiguillon - proposèrent, pour ramener le calme dans les provinces, d'en finir avec les droits seigneuriaux et d’instaurer un impôt proportionnel aux revenus. La veille, l'un et l'autre avaient déjà fait savoir qu'ils renonçaient à leurs droits féodaux.
Le vicomte de Noailles prit la parole, secondé par le duc de d'Aiguillon - ainsi que le rapporte le Moniteur, rédigé au mois de novembre 1789 :
" Comment l'établir, ce gouvernement ? Par la tranquillité publique. Comment l'espérer, cette tranquillité ? En calmant le peuple, en lui montrant qu'on ne lui résiste que dans ce qu'il est intéressant pour lui de conserver. Pour parvenir à cette tranquillité si nécessaire, je propose : 1.Qu'il soit dit, avant la proclamation projetée par le comité, que les représentants de la nation ont décidé que l'impôt sera payé par tous les individus du royaume, dans la proportion de leurs revenus ;
2.Que toutes les charges publiques seront à l'avenir supportées également par tous ;
3.Que tous les droits féodaux seront rachetables par les communautés, en argent, ou échangés sur le prix d'une juste estimation , c'est-à-dire d'après le revenu d'une année commune, prise sur dix années de revenu ;
4.Que les corvées seigneuriales, les mains-mortes et autres servitudes personnelles seront détruites sans rachat.
A l'instant un autre député noble, M. le duc d'Aiguillon, propose d'exprimer avec plus de détail le vœu formé par le préopinant ; il le conçoit ainsi :
" Messieurs, il n'est personne qui ne gémisse des scènes d'horreur dont la France offre le spectacle. Cette effervescence des peuples, qui a affermi la liberté lorsque des ministres coupables voulaient nous la ravir, est un obstacle à cette même liberté dans le moment présent, où les vues du gouvernement semblent s'accorder avec nos désirs pour le bonheur public.
Ce ne sont point seulement des brigands qui, à main armée, veulent s'enrichir dans le sein des calamités : dans plusieurs provinces, le peuple tout entier forme une espèce de ligue pour détruire les châteaux, pour ravager les terres, et surtout pour s'emparer des chartriers, où les titres des propriétés féodales sont en dépôt.
Il cherche à secouer enfin un joug qui, depuis tant de siècles, pèse sur sa tête; et il faut l'avouer, messieurs, cette insurrection, quoique coupable (car toute agression violente l'est), peut trouver son excuse dans les vexations dont il est la victime. Les propriétaires des fiefs, des terres seigneuriales, ne sont, il faut l'avouer, que bien rarement coupables des excès dont se plaignent leurs vassaux ; mais leurs gens d'affaires sont souvent sans pitié et et le malheureux cultivateur, soumis au reste barbare des lois féodales qui subsiste encore en France, gémit de la contrainte dont il est la victime.
Ces droits, on ne peut se le dissimuler, sont une propriété , et toute propriété est sacrée ; mais ils sont onéreux aux peuples, et tout le monde convient de la gène continuelle qu'ils leur imposent.
La Bretagne
« Tout semblait fini. Une scène non moins grande commençait. Après les privilèges des classes, vinrent ceux des provinces. Celles qu’on appelait Pays d’État, qui avaient des privilèges à elles, des avantages divers pour les libertés, pour l’impôt, rougirent de leur égoïsme, elles voulurent être France, quoi qu’il pût en coûter à leur intérêt personnel, à leurs vieux et bons souvenirs. Le Dauphiné, dès 1788 (cf Vizille après la journée des Tuiles), l’avait offert magnanimement pour lui-même et conseillé aux autres provinces. Il renouvela cette offre.
Les plus obstinés, les Bretons, quoique liés par leurs mandats, liés par les anciens traités de leur province avec la France, n’en manifestèrent pas moins le désir de se réunir. La Provence en dit autant, puis la Bourgogne et la Bresse, la Normandie, le Poitou, l’Auvergne, l’Artois. La Lorraine, en termes touchants, dit qu’elle ne regretterait pas la domination de ses souverains adorés qui furent pères du peuple, si elle avait le bonheur de se réunir à ses frères, d’entrer avec eux dans cette maison maternelle de la France, dans cette immense et glorieuse famille ! Puis ce fut le tour des villes.»
Michelet
Histoire de Révolution française,
Chapitre XV, La Nuit du 4 août
Re: La nuit du 4 août 1789 et la Bretagne
M. Le Guen de Kerengal, député de la Basse Bretagne :
" Messieurs, une grande question nous a agités aujourd'hui; la déclaration des droits de l'homme et du citoyen a été jugée nécessaire. L'abus que le peuple fait de ces mêmes droits vous presse de les expliquer, et de poser d'une main habile les bornes qu'il ne doit pas franchir; il se tiendra sûrement en arrière.
Vous eussiez prévenu l'incendie des châteaux, si vous aviez été plus prompts à déclarer que les armes terribles qu'ils contenaient, et qui tourmentent le peuple depuis des siècles, allaient être anéanties par le rachat forcé que vous en alliez ordonner.
Le peuple, impatient d'obtenir justice et las de l'oppression, s'empresse à détruire ces titres, monuments de la barbarie de nos pères.
Soyons justes, messieurs : qu'on nous apporte ici les titres qui outragent, non-seulement la pudeur, mais l'humanité même. Qu'on nous apporte ces titres qui humilient l'espèce humaine, en exigeant que les hommes soient attelés à une charrette comme les animaux du labourage. Qu'on nous apporte ces titres qui obligent les hommes à passer les nuits à battre les étangs pour empêcher les grenouilles de troubler le sommeil de leurs voluptueux seigneurs.
Qui de nous, messieurs, dans ce siècle de lumières, ne ferait pas un bûcher expiatoire de ces infâmes parchemins, et ne porterait pas le flambeau pour en faire un sacrifice sur l'autel du bien public?
Vous ne ramènerez, messieurs, le calme dans la France agitée, que quand vous aurez promis au peuple que vous allez convertir en prestations en argent, rachetables à volonté, tous les droits féodaux quelconques ; que les lois que vous allez promulguer anéantiront jusqu'aux moindres traces dont il se plaint justement. Dites-lui que vous reconnaissez l'injustice de ces droits acquis dans des temps d'ignorance et de ténèbres.
Pour le bien de la paix, hâtez-vous de donner ces promesses à la France; un cri général se fait entendre; vous n'avez pas un moment à perdre ; un jour de délai occasionne de nouveaux embrasements; la chute des empires est annoncée avec moins de fracas. Ne voulez-vous donner des lois qu'à la France dévastée ? "
Gazette nationale ou Le Moniteur universel. N° 34. Du 5 Août 1789
http://www.eclectique.net/histoires_histoire/evenements5.html
" Messieurs, une grande question nous a agités aujourd'hui; la déclaration des droits de l'homme et du citoyen a été jugée nécessaire. L'abus que le peuple fait de ces mêmes droits vous presse de les expliquer, et de poser d'une main habile les bornes qu'il ne doit pas franchir; il se tiendra sûrement en arrière.
Vous eussiez prévenu l'incendie des châteaux, si vous aviez été plus prompts à déclarer que les armes terribles qu'ils contenaient, et qui tourmentent le peuple depuis des siècles, allaient être anéanties par le rachat forcé que vous en alliez ordonner.
Le peuple, impatient d'obtenir justice et las de l'oppression, s'empresse à détruire ces titres, monuments de la barbarie de nos pères.
Soyons justes, messieurs : qu'on nous apporte ici les titres qui outragent, non-seulement la pudeur, mais l'humanité même. Qu'on nous apporte ces titres qui humilient l'espèce humaine, en exigeant que les hommes soient attelés à une charrette comme les animaux du labourage. Qu'on nous apporte ces titres qui obligent les hommes à passer les nuits à battre les étangs pour empêcher les grenouilles de troubler le sommeil de leurs voluptueux seigneurs.
Qui de nous, messieurs, dans ce siècle de lumières, ne ferait pas un bûcher expiatoire de ces infâmes parchemins, et ne porterait pas le flambeau pour en faire un sacrifice sur l'autel du bien public?
Vous ne ramènerez, messieurs, le calme dans la France agitée, que quand vous aurez promis au peuple que vous allez convertir en prestations en argent, rachetables à volonté, tous les droits féodaux quelconques ; que les lois que vous allez promulguer anéantiront jusqu'aux moindres traces dont il se plaint justement. Dites-lui que vous reconnaissez l'injustice de ces droits acquis dans des temps d'ignorance et de ténèbres.
Pour le bien de la paix, hâtez-vous de donner ces promesses à la France; un cri général se fait entendre; vous n'avez pas un moment à perdre ; un jour de délai occasionne de nouveaux embrasements; la chute des empires est annoncée avec moins de fracas. Ne voulez-vous donner des lois qu'à la France dévastée ? "
Gazette nationale ou Le Moniteur universel. N° 34. Du 5 Août 1789
http://www.eclectique.net/histoires_histoire/evenements5.html
Dernière édition par Admin le Jeu 4 Aoû - 17:39, édité 1 fois
Re: La nuit du 4 août 1789 et la Bretagne
POUR SIMPLIFIER J'ai trouvé sur un forum des brides de réponses ...je reporte celles ci
lors de la nuit du 4 août 1789, où les privilèges des nobles ont été abolis, des députés bretons du Tiers auraient proposé l'abolition des Droits de la Bretagne, qui donnaient à cette province une place particulière par rapport au royaume de France. Je voudrais savoir si cela est exact, et si cet abandon des Droits de la Bretagne a été ratifié par un document...
Personnellement, j'ai du mal à comprendre ce geste, car ces Droits, même s'ils étaient régulièrement contrés par l'administration royale, étaient non moins régulièrement défendus par les Etats de Bretagne, et avaient fini par faire que la Province payait fort peu d'impôts à la couronne, moins que les autres provinces du royaume. Donc, la Bretagne avait tout à y perdre...
réponse
tu as bien compris (malheureusement)
C'est alors Le Chapelier (député de Rennes) qui préside la scéance, les députés du Tiers acceptent génés mais avec des réserves de renoncer aux libertés bretonnes.
Ce sera Delaville Le Roux (député de Lorient) qui enfoncera le clou en demandant sans réserve de " déposer nos privilèges entre les mains de la Nation."
L'opinion publique en sera dupée allant jusqu'à croire que c'est toute la France qui bénéficiera des privilèges et avantages dont bénéficiait la Bretagne mais ne croira pas tout de suite à leur suppression c'est pourquoi Saint-Brieuc ne réagira que le 7 septembre, Paimpol et Lamballe le 30 octobre et Pontivy le 14 janvier 1790 !!!
Le Parlement et les Etats de Bretagne seront abolis les 3 et 5 novembre 1789.
L'nom obligatoire :
Et ce Le Chapelier, est-ce celui qui fit fit voter la suppression des corporations, laissant les ouvriers sans moyens de fonder associations ou syndicats, autrement dit sans possibilité de défense face au patronat ?
reponse
C'est bien celui là qui "da SA loi du 14 juin 1791" interdit les corporations, le compagnonnage, les coalitions ouvrières et le droit de grève.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Le_Chapelier
l'nom obligatoire
Comme quoi on peut être breton et pas génial du tout. Il va sans dire que c'est l'exception qui confirme la règle, et je pense qu'il aurait mieux fait de se tenir tranquille.
OUPS !
Mirabeau avait alors déclaré: "C'est une grande révolution qui va changer la face du globe et le sort de l'espèce humaine ".
Plus de 200 ans après, dites moi qu'il avait tord !
Imaginez que chaque région d'un pays qui forme aujourd'hui l'Europe ait ses propres privilèges ?
Monaco, Andore et San-Marin posent assez de problèmes ...
Je n'ai pas a juger l'histoire, je constate simplement !
réponse
Heu ... je crois qu'il faut bien savoir ce qu'étaient les corporations sous l'Ancien Régime. En fait , c'était des associations de patrons et pas des associations d'ouvriers. Et une de leurs fonctions principales était de maintenir un certain nombre de privilèges (justement) des membres desdites corporations. Entre autre, elles œuvraient à maintenir une sorte de numerus clausus, interdisant ou limitant l'établissement de nouveaux artisans qui ne seraient pas issus de leur propre milieu (familial, le plus souvent). Ce qui fait que les ouvriers ("leurs" ouvriers) se trouvaient pratiquement dans l'impossibilité de se mettre à leur compte et donc, de leur faire concurrence.
Quant aux "coalitions ouvrières" et au droit de grève, ils étaient, de toute façon, interdits sous l'ancien régime.
On peut juger et critiquer, avec notre mentalité et notre sensibilité d'aujourd'hui, les réformes, les évolutions, les révolutions introduites pendant LA révolution française. Si imparfaites ou maladroites qu'elles aient été, elles ont aboli un système monarchique et féodal qui nous aurait été insupportable, parce que basé sur l'inégalité et l'arbitraire. Beaucoup de ces réformes partaient, comme on dit, d'une bonne intention. Mais on dit aussi que l'enfer est pavé de bonnes intentions.
J'ajoute (mais ce n'est qu'un interprétation personnelle) que l'abolition des privilèges visait par dessus tout l'abolition des privilèges du premier des 3 ordres ... le clergé et du deuxième des 3 ordres ... la noblesse. Ce qui était, me semble-t-il, un minimum, le moindre des scandales pour l'époque étant que ces deux ordres s'exonéraient des impôts que supportait, presque entièrement, le Tiers Etat. L'Ancien Régime pratiquait déjà le bouclier fiscal, ou plutôt, l'actuel gouvernement de la France n'a fait qu'en reprendre l'idée à l'ancienne monarchie absolutiste. Les 2 premiers ordres ne versaient au Trésor royal que des "dons volontaires": par exemple décimes pour l'Eglise et vénalité des charges pour la noblesse.
Il était difficile aux législateurs de demander l'abolition des privilèges des 2 premiers ordres sans demander aussi celui du troisième ... le Tiers, d'autant que ses privilèges à lui étaien bien minces au regard de ceux des 2 premiers et qu'ils ne bénéficiaient qu'à une toute petite partie de la population. Au total, le Tiers (des gens comme vous et moi... enfin, comme moi du moins) avait plus à gagner à l'abolition générale de TOUS les privilèges qu'à perdre par l'abolition des siens propres.
Oui, Budoc, si Mirabeau a déclaré que "C'est une grande révolution qui va changer la face du globe et le sort de l'espèce humaine ", pour moi, il avait raison.
lors de la nuit du 4 août 1789, où les privilèges des nobles ont été abolis, des députés bretons du Tiers auraient proposé l'abolition des Droits de la Bretagne, qui donnaient à cette province une place particulière par rapport au royaume de France. Je voudrais savoir si cela est exact, et si cet abandon des Droits de la Bretagne a été ratifié par un document...
Personnellement, j'ai du mal à comprendre ce geste, car ces Droits, même s'ils étaient régulièrement contrés par l'administration royale, étaient non moins régulièrement défendus par les Etats de Bretagne, et avaient fini par faire que la Province payait fort peu d'impôts à la couronne, moins que les autres provinces du royaume. Donc, la Bretagne avait tout à y perdre...
réponse
tu as bien compris (malheureusement)
C'est alors Le Chapelier (député de Rennes) qui préside la scéance, les députés du Tiers acceptent génés mais avec des réserves de renoncer aux libertés bretonnes.
Ce sera Delaville Le Roux (député de Lorient) qui enfoncera le clou en demandant sans réserve de " déposer nos privilèges entre les mains de la Nation."
L'opinion publique en sera dupée allant jusqu'à croire que c'est toute la France qui bénéficiera des privilèges et avantages dont bénéficiait la Bretagne mais ne croira pas tout de suite à leur suppression c'est pourquoi Saint-Brieuc ne réagira que le 7 septembre, Paimpol et Lamballe le 30 octobre et Pontivy le 14 janvier 1790 !!!
Le Parlement et les Etats de Bretagne seront abolis les 3 et 5 novembre 1789.
L'nom obligatoire :
Et ce Le Chapelier, est-ce celui qui fit fit voter la suppression des corporations, laissant les ouvriers sans moyens de fonder associations ou syndicats, autrement dit sans possibilité de défense face au patronat ?
reponse
C'est bien celui là qui "da SA loi du 14 juin 1791" interdit les corporations, le compagnonnage, les coalitions ouvrières et le droit de grève.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Le_Chapelier
l'nom obligatoire
Comme quoi on peut être breton et pas génial du tout. Il va sans dire que c'est l'exception qui confirme la règle, et je pense qu'il aurait mieux fait de se tenir tranquille.
OUPS !
Mirabeau avait alors déclaré: "C'est une grande révolution qui va changer la face du globe et le sort de l'espèce humaine ".
Plus de 200 ans après, dites moi qu'il avait tord !
Imaginez que chaque région d'un pays qui forme aujourd'hui l'Europe ait ses propres privilèges ?
Monaco, Andore et San-Marin posent assez de problèmes ...
Je n'ai pas a juger l'histoire, je constate simplement !
réponse
Heu ... je crois qu'il faut bien savoir ce qu'étaient les corporations sous l'Ancien Régime. En fait , c'était des associations de patrons et pas des associations d'ouvriers. Et une de leurs fonctions principales était de maintenir un certain nombre de privilèges (justement) des membres desdites corporations. Entre autre, elles œuvraient à maintenir une sorte de numerus clausus, interdisant ou limitant l'établissement de nouveaux artisans qui ne seraient pas issus de leur propre milieu (familial, le plus souvent). Ce qui fait que les ouvriers ("leurs" ouvriers) se trouvaient pratiquement dans l'impossibilité de se mettre à leur compte et donc, de leur faire concurrence.
Quant aux "coalitions ouvrières" et au droit de grève, ils étaient, de toute façon, interdits sous l'ancien régime.
On peut juger et critiquer, avec notre mentalité et notre sensibilité d'aujourd'hui, les réformes, les évolutions, les révolutions introduites pendant LA révolution française. Si imparfaites ou maladroites qu'elles aient été, elles ont aboli un système monarchique et féodal qui nous aurait été insupportable, parce que basé sur l'inégalité et l'arbitraire. Beaucoup de ces réformes partaient, comme on dit, d'une bonne intention. Mais on dit aussi que l'enfer est pavé de bonnes intentions.
J'ajoute (mais ce n'est qu'un interprétation personnelle) que l'abolition des privilèges visait par dessus tout l'abolition des privilèges du premier des 3 ordres ... le clergé et du deuxième des 3 ordres ... la noblesse. Ce qui était, me semble-t-il, un minimum, le moindre des scandales pour l'époque étant que ces deux ordres s'exonéraient des impôts que supportait, presque entièrement, le Tiers Etat. L'Ancien Régime pratiquait déjà le bouclier fiscal, ou plutôt, l'actuel gouvernement de la France n'a fait qu'en reprendre l'idée à l'ancienne monarchie absolutiste. Les 2 premiers ordres ne versaient au Trésor royal que des "dons volontaires": par exemple décimes pour l'Eglise et vénalité des charges pour la noblesse.
Il était difficile aux législateurs de demander l'abolition des privilèges des 2 premiers ordres sans demander aussi celui du troisième ... le Tiers, d'autant que ses privilèges à lui étaien bien minces au regard de ceux des 2 premiers et qu'ils ne bénéficiaient qu'à une toute petite partie de la population. Au total, le Tiers (des gens comme vous et moi... enfin, comme moi du moins) avait plus à gagner à l'abolition générale de TOUS les privilèges qu'à perdre par l'abolition des siens propres.
Oui, Budoc, si Mirabeau a déclaré que "C'est une grande révolution qui va changer la face du globe et le sort de l'espèce humaine ", pour moi, il avait raison.
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