Vie pratique Retraites : les plus jeunes paieront

Publié le 09/12/2016 à 16:51 •article le progres


Vie pratique Retraites : les plus jeunes paieront
Les dernières réformes des retraites vont commencer à peser sur les générations nées en 1960, et surtout les plus jeunes, constate une étude du gouvernement.




Comme certains rasoirs, les réformes des retraites peuvent révéler un effet double lame : ceux qui ne perdent pas un poil au premier passage, en perdent au second…

Et c’est le cas avec les réformes des retraites adoptées lors des cinq dernières années.

Elles n’affectent guère la génération 1950, un peu plus la génération 1960, et toujours davantage les suivantes, quand leurs effets se cumulent, selon la note de la Drees (direction des études du ministère du Travail).

Rappelons les grandes lignes de ces réformes : recul de deux ans des bornes d’âge en 2010 (gouvernement Fillon), allongement de la durée requise pour un taux plein en 2014 (gouvernement Ayrault), désindexation des retraites complémentaires en 2011, 2013 et 2015 (partenaires sociaux).

Première lame, donc, la réforme de 2010. Elle ne concerne qu’à la marge la génération 1950, qui liquide ses droits en ce moment. Ces sexagénaires ou presque sont juste un peu affectés par la progression plus lente des pensions de base et complémentaires, et le report de six mois de la revalorisation annuelle.

La génération 1960 ressent en revanche pleinement l’effet de la première lame. Elle commence aussi à payer les hausses de cotisations. Les quadragénaires de la génération suivante subissent les effets de la deuxième lame, la réforme de 2014, qui affecte encore davantage les trentenaires…

Deux ans de plus

Pour le dire autrement, cette génération 1980 partira en moyenne deux ans plus tard à la retraite. Et le total des pensions qu’elle percevra au long de ses années de retraite sera inférieur de 4,5 % à ce qu’elle aurait eu sans les réformes des dernières années. En comparaison, la perte de la génération 1950 sera limitée à 1,5 %.

Le niveau de perte varie également selon les revenus. Sur le total des pensions perçues, en cumulant donc les effets sur la durée de retraite et le montant des pensions, la perte est de plus de 10 % pour les assurés en dehors du marché de l’emploi dès 50 ans, et de 3,4 % pour les assurés aux revenus les plus élevés.

Reste l’objectif de limitation des dépenses : plus de 20 milliards d’euros épargnés sur les pensions versées chaque année jusqu’en 2040, soit environ 1 % de la richesse nationale (PIB).


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