Une lavandière 2.0
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Une lavandière 2.0
Publication : 24 mai 2016
Au départ, ce n'était pas vraiment un projet ; juste de « la curiosité intellectuelle ». Aujourd'hui, c'est devenu une start-up qui démarre sur les chapeaux de roues.
Françoise Bazin a créé Tykaz, le premier pressing connecté de France à Rennes voilà moins de deux ans et annonce déjà des extensions dans d'autres grandes villes, sans doute Nantes avant la fin de l'année.
« Je suis une décodeuse de tendances » dit cette femme de réseaux qui avoue avoir quelques autres idées en réserve.
Le Forum Jeunes Femmes et Numérique Bretagne, organisé il y a quelques jours, lui a donné l'occasion de défendre l'idée que l'économie numérique a besoin des femmes. Elle ne veut pas être un modèle mais montrer que si elle « a réussi, tout le monde peut le faire » !
Si des jeunes femmes tentées par l'aventure du numérique doivent retenir quelque chose de son expérience, Françoise Bazin souhaiterait que se soit : « elle l'a fait ; tout le monde en est capable ! » Elle n'aime pas trop le mot « modèle », elle voudrait juste « faire envie. » Mais ne cache pas non plus les difficultés liées à la création d'une entreprise. « C'est dur, certains jours – dit-elle – il faut savoir s'entourer, savoir s'appuyer sur ses forces intérieures et surtout y croire ! »
Elle, elle y croit de plus en plus. Créée en septembre 2014, suite à l'obtention du premier prix du concours d'un réseau social d'entrepreneuriat féminin, sa start-up se développe un peu chaque jour. « J'ai toujours eu l'ambition d'avoir un gros projet – explique Françoise – même si ça doit me mettre la trouille au ventre tous les jours ! »
Un concept unique en France
Au départ, Françoise ne cherche pas vraiment l'idée qui lui permettrait de créer sa propre entreprise. Directrice financière d'un grand groupe, elle a « au fond de la tête l'envie d'entreprendre ». Mais ce n'est sans doute pas le moment. Parce qu'elle se sent isolée à Rennes, loin de son siège social à Paris, elle rejoint le réseau Entreprendre qui accompagne les créateurs et créatrices d'entreprises. Et la « petite graine » commence à germer. « Je ne suis pas une codeuse – dit-elle faisant allusion au monde du numérique – mais une décodeuse de tendances. Ce concept, je l'ai imaginé toute seule ! »
bazin2 Lorsqu'elle quitte son emploi salarié un an et demi plus tard, l'idée continue à la « titiller ». Elle prend conscience qu'il lui faut choisir entre « chercher un job ou se mettre à plein temps à porter le projet » et se donne six mois pour avancer. C'est alors que survient le concours qui accélère un peu les choses. Françoise se rend compte que « son » concept existe aux Etats-Unis depuis dix ans. Un voyage plus tard outre-Atlantique, la boutique Tykaz ouvre ses portes à Rennes, rue Saint-Hélier.
Au premier soleil de printemps, dans la cour derrière sa boutique, Françoise croque dans une pomme en racontant son parcours : les études à Rennes, puis le départ avec son mari vers la région parisienne et la naissance des trois enfants, enfin, à quarante ans, le retour en terre Bretonne où elle reprend une formation pour « capitaliser » ses expériences et « s'ouvrir aux autres domaines de l'entreprise ».
Une marque qui se veut éthique
Le chant des oiseaux, la rumeur atténuée de la ville et la présence d'un chat finissant sa toilette, c'est un peu une parenthèse dans une journée bien remplie. « J'ai un parcours un peu particulier – dit Françoise – dès mon premier job, je dépendais d'une boite qui était aux Etats-Unis et le patron a été viré du jour au lendemain. On n'avait plus de boss, alors avec un collègue, on a pris les choses en main. On avait moins de trente ans ; c'était déjà l'esprit start-up ! »
La jeune femme poursuit sa carrière à l'international et travaille ensuite pour une société danoise. Elle évolue ainsi toujours dans un style de management très différent des sociétés françaises de l'époque. « Quand je suis revenue à Rennes voilà dix ans – poursuit-elle – ça a été un choc pour moi de passer des entretiens dans certaines sociétés ; sur les parkings, les voitures étaient rangées avec le nom des personnes. Je n'avais jamais connu ça dans ma vie professionnelle ; le premier qui arrivait, qu'il soit cadre ou non, prenait la place qui était la plus près ! »
Aujourd'hui, elle partage un bureau exiguë dans le fond de sa boutique avec Christophe, le tout nouveau responsable du développement commercial de Tykaz qu'elle vient d'engager, tandis que Jean, étudiant en BTS par alternance, se charge de la collecte et du retour des sacs de vêtements à nettoyer au volant d'une camionnette électrique. « On roule à l'électrique, on a nos vélos, on privilégie l'aquanettoyage » énumère la cheffe d'entreprise qui souligne le « côté éthique que veut porter la marque ».
Aller au pressing : une corvée
En partenariat avec une société de pressings renommée, La Lavandière des Lices, elle s'attache particulièrement à la qualité du travail fourni. Ce qui est révolutionnaire chez Tykaz, ce n'est pas le nettoyage en soi, qui est plutôt traditionnel, c'est la façon de le prendre en charge. « C'est une corvée pour tout le monde – explique Françoise Bazin – on laisse tous traîner une veste à nettoyer dans la voiture pendant des jours parce que ce n'est jamais le bon moment de s'en occuper ! »
Avec les services qu'elle propose, le client - ou la cliente - opère tranquillement à la maison, prépare « sa corbeille de linge » et fait son règlement en ligne. Les vêtements sont ensuite déposés soit en boutique - accessible 24 heures sur 24 et 365 jours par an grâce à un code secret délivré à la commande - soit dans un point de collecte sur le lieu de travail, et sont récupérés propres, de la même façon, trois jours plus tard.
« L'ADN de la marque, c'est la proximité » défend Françoise Bazin. Aujourd'hui, outre la boutique, dix points de collecte sont en place. A la fin de l'année, il devrait y en avoir vingt-cinq à Rennes, Pacé, Betton, Vezin, Cesson ou Chantepie. Ces kiosques-relais sont répartis dans un certain nombre d'entreprises ou d'espaces de co-working mais aussi dans des magasins ouverts le samedi et parfois le dimanche comme des fleuristes ou des cavistes notamment. Des endroits où Tykaz peut croiser sa clientèle constituée selon Françoise Bazin de « cadres actifs urbains pressés qui ont envie de se simplifier la vie ».
De l'importance des réseaux professionnels
C'est dans son dernier emploi où on lui avait confié un projet de Women Initiative que Françoise Bazin s'est « vraiment rendu compte à quel point il est nécessaire d'être dans des réseaux. » Et non seulement des réseaux féminins où on trouve plus de « compréhension » mais aussi dans des réseaux mixtes professionnels qui permettent une véritable reconnaissance. « C'est valorisant - dit-elle – ça permet de prendre confiance et le jour où on a besoin d'aide, ça tombe de partout ! »
Son expérience passée, elle voudrait justement en faire profiter d'autres femmes. « Le numérique de demain est un boulevard d'opportunités que les filles n'imaginent même pas – s'enthousiasme-t-elle – parce que si elles ne s'y mettent pas, demain, les objets connectés seront faits pour les mecs ! » Pour elle ce n'est ni une question d'âge, ni une question de formation initiale. « Dans le numérique- dit-elle encore – tout le monde part de rien. C'est une opportunité pour prendre son pied professionnellement, développer de nouvelles compétences ; ça redistribue complètement les cartes des possibilités ! Et ceux qui ne prennent pas le train maintenant, demain seront largués ! »
Geneviève ROY
http://breizhfemmes.fr/index.php/une-lavandiere-2-0
Au départ, ce n'était pas vraiment un projet ; juste de « la curiosité intellectuelle ». Aujourd'hui, c'est devenu une start-up qui démarre sur les chapeaux de roues.
Françoise Bazin a créé Tykaz, le premier pressing connecté de France à Rennes voilà moins de deux ans et annonce déjà des extensions dans d'autres grandes villes, sans doute Nantes avant la fin de l'année.
« Je suis une décodeuse de tendances » dit cette femme de réseaux qui avoue avoir quelques autres idées en réserve.
Le Forum Jeunes Femmes et Numérique Bretagne, organisé il y a quelques jours, lui a donné l'occasion de défendre l'idée que l'économie numérique a besoin des femmes. Elle ne veut pas être un modèle mais montrer que si elle « a réussi, tout le monde peut le faire » !
Si des jeunes femmes tentées par l'aventure du numérique doivent retenir quelque chose de son expérience, Françoise Bazin souhaiterait que se soit : « elle l'a fait ; tout le monde en est capable ! » Elle n'aime pas trop le mot « modèle », elle voudrait juste « faire envie. » Mais ne cache pas non plus les difficultés liées à la création d'une entreprise. « C'est dur, certains jours – dit-elle – il faut savoir s'entourer, savoir s'appuyer sur ses forces intérieures et surtout y croire ! »
Elle, elle y croit de plus en plus. Créée en septembre 2014, suite à l'obtention du premier prix du concours d'un réseau social d'entrepreneuriat féminin, sa start-up se développe un peu chaque jour. « J'ai toujours eu l'ambition d'avoir un gros projet – explique Françoise – même si ça doit me mettre la trouille au ventre tous les jours ! »
Un concept unique en France
Au départ, Françoise ne cherche pas vraiment l'idée qui lui permettrait de créer sa propre entreprise. Directrice financière d'un grand groupe, elle a « au fond de la tête l'envie d'entreprendre ». Mais ce n'est sans doute pas le moment. Parce qu'elle se sent isolée à Rennes, loin de son siège social à Paris, elle rejoint le réseau Entreprendre qui accompagne les créateurs et créatrices d'entreprises. Et la « petite graine » commence à germer. « Je ne suis pas une codeuse – dit-elle faisant allusion au monde du numérique – mais une décodeuse de tendances. Ce concept, je l'ai imaginé toute seule ! »
bazin2 Lorsqu'elle quitte son emploi salarié un an et demi plus tard, l'idée continue à la « titiller ». Elle prend conscience qu'il lui faut choisir entre « chercher un job ou se mettre à plein temps à porter le projet » et se donne six mois pour avancer. C'est alors que survient le concours qui accélère un peu les choses. Françoise se rend compte que « son » concept existe aux Etats-Unis depuis dix ans. Un voyage plus tard outre-Atlantique, la boutique Tykaz ouvre ses portes à Rennes, rue Saint-Hélier.
Au premier soleil de printemps, dans la cour derrière sa boutique, Françoise croque dans une pomme en racontant son parcours : les études à Rennes, puis le départ avec son mari vers la région parisienne et la naissance des trois enfants, enfin, à quarante ans, le retour en terre Bretonne où elle reprend une formation pour « capitaliser » ses expériences et « s'ouvrir aux autres domaines de l'entreprise ».
Une marque qui se veut éthique
Le chant des oiseaux, la rumeur atténuée de la ville et la présence d'un chat finissant sa toilette, c'est un peu une parenthèse dans une journée bien remplie. « J'ai un parcours un peu particulier – dit Françoise – dès mon premier job, je dépendais d'une boite qui était aux Etats-Unis et le patron a été viré du jour au lendemain. On n'avait plus de boss, alors avec un collègue, on a pris les choses en main. On avait moins de trente ans ; c'était déjà l'esprit start-up ! »
La jeune femme poursuit sa carrière à l'international et travaille ensuite pour une société danoise. Elle évolue ainsi toujours dans un style de management très différent des sociétés françaises de l'époque. « Quand je suis revenue à Rennes voilà dix ans – poursuit-elle – ça a été un choc pour moi de passer des entretiens dans certaines sociétés ; sur les parkings, les voitures étaient rangées avec le nom des personnes. Je n'avais jamais connu ça dans ma vie professionnelle ; le premier qui arrivait, qu'il soit cadre ou non, prenait la place qui était la plus près ! »
Aujourd'hui, elle partage un bureau exiguë dans le fond de sa boutique avec Christophe, le tout nouveau responsable du développement commercial de Tykaz qu'elle vient d'engager, tandis que Jean, étudiant en BTS par alternance, se charge de la collecte et du retour des sacs de vêtements à nettoyer au volant d'une camionnette électrique. « On roule à l'électrique, on a nos vélos, on privilégie l'aquanettoyage » énumère la cheffe d'entreprise qui souligne le « côté éthique que veut porter la marque ».
Aller au pressing : une corvée
En partenariat avec une société de pressings renommée, La Lavandière des Lices, elle s'attache particulièrement à la qualité du travail fourni. Ce qui est révolutionnaire chez Tykaz, ce n'est pas le nettoyage en soi, qui est plutôt traditionnel, c'est la façon de le prendre en charge. « C'est une corvée pour tout le monde – explique Françoise Bazin – on laisse tous traîner une veste à nettoyer dans la voiture pendant des jours parce que ce n'est jamais le bon moment de s'en occuper ! »
Avec les services qu'elle propose, le client - ou la cliente - opère tranquillement à la maison, prépare « sa corbeille de linge » et fait son règlement en ligne. Les vêtements sont ensuite déposés soit en boutique - accessible 24 heures sur 24 et 365 jours par an grâce à un code secret délivré à la commande - soit dans un point de collecte sur le lieu de travail, et sont récupérés propres, de la même façon, trois jours plus tard.
« L'ADN de la marque, c'est la proximité » défend Françoise Bazin. Aujourd'hui, outre la boutique, dix points de collecte sont en place. A la fin de l'année, il devrait y en avoir vingt-cinq à Rennes, Pacé, Betton, Vezin, Cesson ou Chantepie. Ces kiosques-relais sont répartis dans un certain nombre d'entreprises ou d'espaces de co-working mais aussi dans des magasins ouverts le samedi et parfois le dimanche comme des fleuristes ou des cavistes notamment. Des endroits où Tykaz peut croiser sa clientèle constituée selon Françoise Bazin de « cadres actifs urbains pressés qui ont envie de se simplifier la vie ».
De l'importance des réseaux professionnels
C'est dans son dernier emploi où on lui avait confié un projet de Women Initiative que Françoise Bazin s'est « vraiment rendu compte à quel point il est nécessaire d'être dans des réseaux. » Et non seulement des réseaux féminins où on trouve plus de « compréhension » mais aussi dans des réseaux mixtes professionnels qui permettent une véritable reconnaissance. « C'est valorisant - dit-elle – ça permet de prendre confiance et le jour où on a besoin d'aide, ça tombe de partout ! »
Son expérience passée, elle voudrait justement en faire profiter d'autres femmes. « Le numérique de demain est un boulevard d'opportunités que les filles n'imaginent même pas – s'enthousiasme-t-elle – parce que si elles ne s'y mettent pas, demain, les objets connectés seront faits pour les mecs ! » Pour elle ce n'est ni une question d'âge, ni une question de formation initiale. « Dans le numérique- dit-elle encore – tout le monde part de rien. C'est une opportunité pour prendre son pied professionnellement, développer de nouvelles compétences ; ça redistribue complètement les cartes des possibilités ! Et ceux qui ne prennent pas le train maintenant, demain seront largués ! »
Geneviève ROY
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