Oleo Sponge, l’éponge qui va nettoyer nos océans en absorbant les hydrocarbures
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Oleo Sponge, l’éponge qui va nettoyer nos océans en absorbant les hydrocarbures
Par Sofia Colla I Publié le 15 Mars 2017
Des chercheurs américains ont développé une sorte d’éponge capable d’absorber le pétrole des océans et de le stocker, pour ensuite le recycler
Et si l’on pouvait nettoyer les océans comme on fait notre vaisselle : avec une simple éponge ? C’est ce qu’on inventé des chercheurs américains du Laboratoire national d’Argonne et du bureau des sciences du ministère de l’Énergie des États-Unis. L’Oleo Sponge est capable d’absorber 90 fois son poids en pétrole et en diesel, à la surface mais surtout – grande avancée – en profondeur. Reste alors à l'essorer puis à la réutiliser. Le pétrole, lui, peut être recyclé.
C’est le 20 avril 2010 que les scientifiques se sont posé la question de comment nettoyer nos océans. Ce jour-là, Deepwater Horizon, plateforme pétrolière située dans le golfe du Mexique, explose. Plus grave que l’incendie : la marée noire sans précédant qui déverse plus de 780 millions de litres de pétrole dans l’océan Atlantique. http://www.leparisien.fr/maree-noire-etats-unis/maree-noire-780-millions-de-litres-se-sont-echappes-du-puits-03-08-2010-1020643.php
Ce que les chercheurs découvrent, c’est que même si le pétrole semble être nettoyé en surface, des millions de litres se déplacent en profondeur.
Or, les seuls moyens existants pour purifier l’eau (combustion, écrémage, dispersion) ne sont pas adaptés aux fonds marins. D'autant que ces techniques, coûteuses et lentes, ne sont pas efficaces à 100 % et sont souvent à usage unique, sans toujours permettre la réutilisation du pétrole.
Nettoyer en profondeur
Il est alors apparu nécessaire d’inventer de nouveaux matériaux et de nouvelles manières pour absorber ces hydrocarbures.
Résultat de ces longues années de recherches : un bloc de mousse capable d’absorber facilement le pétrole, à la surface de l’eau comme en dessous, et pouvant être essoré puis réutilisé
L'Oleo Sponge offre un ensemble de possibilités qui, à notre connaissance, sont sans précédent", a déclaré le co-inventeur Seth Darling.
Le Laboratoire national d’Argonne disposait déjà d’une bibliothèque de molécules permettant de capturer du pétrole. Le problème était de trouver une structure physique pour contenir cette molécule.
Après quelques tâtonnements, c’est finalement la mousse de polyuréthane (que l’on retrouve dans les coussins ou l’isolation des maisons) qui semble être la plus adaptée. Cette matière, comparée à "un muffin anglais" par les scientifiques, fournit une surface suffisante pour saisir l’huile.
Deux chimistes, Seth Darling et Jeff Elam, parviennent ainsi à injecter des atomes d’oxyde métallique à l’intérieur des nanostructures de l’éponge, afin de créer une fine couche de produit, qui agit comme une colle-aimant, attirant et retenant le pétrole
Un test relevé haut la main
L’éponge grandeur nature ressemble plutôt à une serpillère. Elle a été testée à Ohmsett, un grand réservoir d’eau de mer, dans le New Jersey. À chaque fois, Oleo Sponge a récupéré la totalité du pétrole et du diesel déversée dans le bassin
"Le matériau est extrêmement robuste. Nous avons exécuté des centaines de tests, en l’essorant à chaque fois, et elle ne s’est pas encore détériorée" assure Seth Darling.
En plus d’être utilisé lors de marées noires, l’Oleo Sponge pourrait être employée pour nettoyer les ports où les huiles polluantes s’accumulent. En modifiant le type de molécule injectée dans l’éponge, ses créateurs pourraient même lui permettre d'aspirer d'autres substances,
La technique offre une flexibilité énorme et peut être adaptée à d'autres types de nettoyage. Vous pourriez mettre une molécule différente pour aspirer la substance spécifique dont vous avez besoin", explique Jeff Elam.
Alors que de récentes découvertes ont révélé que même les fosses océaniques les plus profondes du monde sont touchées par la pollution humaine, pouvons-nous espérer que nos océans redeviennent propres un jour ?
Re: Oleo Sponge, l’éponge qui va nettoyer nos océans en absorbant les hydrocarbures
La pollution humaine atteint des profondeurs inédites, à 10 kilomètres sous les mers
Par Sofia Colla I Publié le 3 Mars 2017
Plus aucun endroit du monde n’est épargné de l’impact de l’homme, pas même les fosses océaniques les plus profondes du monde. C'est ce que viennent de découvrir des scientifiques britanniques grâce à un petit crustacé.
La pollution marine n’est plus un secret pour personne. L’UNESCO recense la mort de plus de 100 000 mammifères marins chaque année. Tout aussi alarmant, on dénombre 500 "zones mortes" dans les océans, dont la surface totale est égale à la taille du Royaume-Uni.
Mais qui aurait pu imaginer que des espaces marins situés à 10 000 mètres de profondeur et quasi-inaccessibles puissent eux aussi être souillés par les activités humaines ?
Une étude menée par des chercheurs britanniques vient pourtant de le révéler. Elle a été réalisée dans le Pacifique, dans les deux fosses les plus profondes au monde : celle des Mariannes (entre les Philippines et le Japon), et celle des Kermadec (au nord de la Nouvelle-Zélande).
Publiée le 13 février dans la revue Nature Ecology & Evolution, l'étude dévoile l'existence de hautes doses de PCB (polychlorobiphényle) et de PBDE (polybromodiphényléthers) dans ces fosses. Avec des niveaux de concentration 50 fois plus élevés que dans le fleuve Liao, en Chine, ou la baie de Suruga, au Japon, qui comptent pourtant parmi les lieux les plus pollués de la planète.
Le PCB et le PBDE entrent dans la catégorie des "polluants organiques persistants" (POP), ils sont notamment issus d'appareils électriques et de l'industrie pétrolière. Entre les années 1930 et 1970, la production mondiale de ces POP, aujourd'hui interdits, s'est chiffrée à 1,3 million de tonnes, dont actuellement "35 % se retrouvent sur les côtes et en haute mer".
Une expédition scientifique des plus complexes
L'étude a été menée grâce à des robots télécommandés depuis la surface, qui ont pu prélever de l'eau dans ces zones dites "hadales" (à partir de moins 6 000 mètres). Une opération répétée à plusieurs niveaux de profondeur, qui a permis d'examiner de petits crustacés de la famille des amphipodes, se nourrissant de détritus.
Ce sont ces derniers qui ont permis aux scientifiques de mesurer les niveaux de pollution : "Les polluants pénétrant en haute mer sont déposés dans les sédiments et peuvent facilement s'accumuler dans la chaîne alimentaire".
"La constatation la plus importante était que les PCB et les PBDE étaient présents dans tous les échantillons de toutes les espèces à toutes les profondeurs dans les deux fosses."
Une expédition scientifique des plus complexes, sachant que le point le plus profond de la fosse des Mariannes, appelé Challenger Deep, atteint moins 10 994 mètres ! À une telle profondeur, la pression est plus de 1 000 fois supérieure à celle de l’atmosphère. Seulement trois hommes, en 2012, ont atteint le point le plus profond du monde : les deux scientifiques James Gardner et Andrew Armstrong, et le cinéaste James Cameron.
Par Sofia Colla I Publié le 3 Mars 2017
Plus aucun endroit du monde n’est épargné de l’impact de l’homme, pas même les fosses océaniques les plus profondes du monde. C'est ce que viennent de découvrir des scientifiques britanniques grâce à un petit crustacé.
La pollution marine n’est plus un secret pour personne. L’UNESCO recense la mort de plus de 100 000 mammifères marins chaque année. Tout aussi alarmant, on dénombre 500 "zones mortes" dans les océans, dont la surface totale est égale à la taille du Royaume-Uni.
Mais qui aurait pu imaginer que des espaces marins situés à 10 000 mètres de profondeur et quasi-inaccessibles puissent eux aussi être souillés par les activités humaines ?
Une étude menée par des chercheurs britanniques vient pourtant de le révéler. Elle a été réalisée dans le Pacifique, dans les deux fosses les plus profondes au monde : celle des Mariannes (entre les Philippines et le Japon), et celle des Kermadec (au nord de la Nouvelle-Zélande).
Publiée le 13 février dans la revue Nature Ecology & Evolution, l'étude dévoile l'existence de hautes doses de PCB (polychlorobiphényle) et de PBDE (polybromodiphényléthers) dans ces fosses. Avec des niveaux de concentration 50 fois plus élevés que dans le fleuve Liao, en Chine, ou la baie de Suruga, au Japon, qui comptent pourtant parmi les lieux les plus pollués de la planète.
Le PCB et le PBDE entrent dans la catégorie des "polluants organiques persistants" (POP), ils sont notamment issus d'appareils électriques et de l'industrie pétrolière. Entre les années 1930 et 1970, la production mondiale de ces POP, aujourd'hui interdits, s'est chiffrée à 1,3 million de tonnes, dont actuellement "35 % se retrouvent sur les côtes et en haute mer".
"Ces polluants ne se dégradent pas naturellement et persistent donc dans l'environnement pendant des décennies. En outre, ils peuvent se propager sur de grandes distances."
Une expédition scientifique des plus complexes
L'étude a été menée grâce à des robots télécommandés depuis la surface, qui ont pu prélever de l'eau dans ces zones dites "hadales" (à partir de moins 6 000 mètres). Une opération répétée à plusieurs niveaux de profondeur, qui a permis d'examiner de petits crustacés de la famille des amphipodes, se nourrissant de détritus.
Ce sont ces derniers qui ont permis aux scientifiques de mesurer les niveaux de pollution : "Les polluants pénétrant en haute mer sont déposés dans les sédiments et peuvent facilement s'accumuler dans la chaîne alimentaire".
"La constatation la plus importante était que les PCB et les PBDE étaient présents dans tous les échantillons de toutes les espèces à toutes les profondeurs dans les deux fosses."
Une expédition scientifique des plus complexes, sachant que le point le plus profond de la fosse des Mariannes, appelé Challenger Deep, atteint moins 10 994 mètres ! À une telle profondeur, la pression est plus de 1 000 fois supérieure à celle de l’atmosphère. Seulement trois hommes, en 2012, ont atteint le point le plus profond du monde : les deux scientifiques James Gardner et Andrew Armstrong, et le cinéaste James Cameron.
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