La langue Bretonne
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La langue Bretonne
Aux origines. Depuis des siècles, la Bretagne est partagée en deux zones linguistiques ; à l’ouest, la basse Bretagne, de langue bretonne, et à l’est, la haute Bretagne ou Bretagne gallo, de langue romane. Avant que le français ne devienne, à l’époque moderne, leur outil de communication, ces deux entités demeurèrent inintelligibles l’un à l’autre. Si le gallo, variété dialectale de langue d’oïl, appartient comme tel, à la fa mille des langues romanes, le breton ou Brezhoneg, lui est une langue celtique, au même titre que le gaélique parlé en Irlande et en Ecosse, et que le brittonique, comprenant le gallois ou encore le cornique, parlée en Cornouille jusqu’au 18ème siècle. Le breton doit son origine à un apport britannique ; vers le 5ème siècle, les Bretons insulaires originaires du Devon, de Cornouailles et du pays de Galles, émigrèrent sur la péninsule et enrichirent le gaulois qui y était parlé.
Quand, à la fin du 6ème siècle, Grégoire de Tours désigne, sous le nom Britannia, le pays occupé par les Bretons, la Vilaine constitue la limite entre ceux-là et les Francs. Le breton ne progressa à l’est de cette ligne qu’à partir du milieu du 9ème siècle, lorsque les Bretons entreprirent la conquête des pays de Rennes et de Nantes et du pays de Rets. Vers 1050, il se trouvait dans sa phase d’expansion maximale, on le parlait jusque dans la baie du Mont Saint Michel et dans la région de Saint Nazaire. Prédominant sur les marches orientales du duché, le gallo coexistait avec le breton dans le centre de la Bretagne. Du 9ème au 11ème siècle, le breton apparaît comme une langue homogène ne présentant, jusqu’au 10ème siècle que quelques traces de dialectalisation. La période féodale est marquée par une progression spectaculaire et rapide du français déplaçant la frontière linguistique vers l’ouest. A la fin du 16ème siècle, le breton finit par disparaître à l’est de la province où figure pour la première fois la séparation entre basse et haute Bretagne. La frontière se stabilisa vers 1886, et dès lors resta pratiquement inchangée.
Du fait de son prestige dans les milieux lettrés et administratifs, le français s’impose à partir du 13ème siècle comme langue diplomatique à la place du latin dans tout le duché. Dès cette époque, les villes de basse Bretagne deviennent bilingues, et le breton fit de très nombreux emprunts lexicaux au français. Langue des campagnes et du petit peuple, le breton marginalisa ceux dont il était le seul parler, et fut ressenti comme un lourd handicap. Par ailleurs, il se fragmenta en quatre dialectes répartis end eux groupes : le KLT (cornouaillais, léonard, trégorrois) et le vannetais (avec le breton de Batz sur Mer, en Loire-Atlantique, qui a disparu dans les années 1960-1970). Malgré les efforts de certains lettrés, la dialectalisation ne put être entravée ; peu à peu chaque paroisse eut son breton, et le clergé fut le seul à l’écrie, le corrompant ainsi à sa manière. Citons parmi les tentatives pour fixer la langue l’œuvre de Jehan Lagadeuc, un Trégorrois né en 1464, qui compila le Catholicon, dictionnaire trilingue breton-français-latin (le premier dictionnaire français connu !). Destiné aux clercs bretons pauvres, il était en réalité voué à leur apprentissage du français et du latin. En 1659, Le Sacré Collège de Jésus, du père jésuite Julien Maunoir, s’adressant aux recteurs et aux missionnaires, tentait également de rationaliser et de codifier la langue commune.
Au début du 19ème siècle, une réaction s’opéra. Bannisant les emprunts faits au français, le grammairien et lexicologue Le Gonidec prôna une normalisation orthographique et grammaticale. Sa tentative, trop dogmatique et puriste, échoua. Elle fut néanmoins à l’origine d’un renouveau littéraire, dont le révélateur fut la publication, en 1839 par Hersart de la Villemarqué, du Barzaz-Breiz ou Chants populaires de la Bretagne. De veine religieuse et ecclésiastique à l’origine, la littérature se fit profane. La production écrite progressa, et cette tendance s’amplifia au 20ème siècle. Le breton retrouva enfin sa place dans les media et à l’école. L’enseignement laïc qui l’avait proscrit le remit au programme en 1977. Apparurent alors les premières écoles Diwan, où le breton est enseigné dès la maternelle, l’étude du français se commençant qu’au CE1. A la rentrée 1991, il existait 27 écoles Diwan ; mais l’avenir du breton en tant que langue vernaculaire paraît compromis. Malgré l’accroissement démographique, la pratique de la langue se perd. Les parlers gallos ont connu le même sort. Actuellement, 300 000 Bretons de basse Bretagne parlent breton et 600 000 le comprennent.
NOMS DE LIEUX : Les noms de lieux, très variés dans leur forme, reflètent la partition linguistique ; plus de la moitié des communes de la péninsule portent des noms d’origine bretonne, le reste se partageant entre noms gaulois, gallo-romains, bas latins et français. Parmi les noms bretons antérieurs au 10ème siècle, ploe (du latin plebem, communauté de fidèles, paroisse) existe aujourd’hui sous les formes plou, plo, plu, plueu, plé, pli et parfois poul. Il signale l’emplacement des paroisses primitives des 6ème et 7ème siècles. Dans les trois quarts de ses emplois, il est suivi d’un nom de saint du haut Moyen Age, tout comme lann, terme qui signifie ermitage, monastère. Dans les noms bretons du 11ème au 14ème siècle, il faut surtout retenir ker (ferme, village), caer en vieux breton. C’st le terme le plus représenté ; il est à l’origine de plus de dix huit mille noms de lieux habités.
NOMS DE PERSONNES : le Bihan (le petit) ; Le Coant (le joli) ; Le Coz (le vieux) ; Le treut (le maigre)à ; Le Guen (Le blanc) ; Pennec (qui a une grosse tête) ; Pensec (fessu) ; Le Fur (le sage) ; Queffelec (bécasse) ; Le Guével (le jumeau) ; Le Hénaff (l’aîné) ; Person (recteur)… ces sobriquets familiers et affectueux, si typiquement bretons, se multiplièrent dès le 10ème siècle et devinrent peu à peu héréditaires ; mais il fallut attendre cependant la Renaissance pur qu’ils se fixent, après que la tenue des registres d’état civil eut été rendue obligatoire, en 1539, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts.
Quand, à la fin du 6ème siècle, Grégoire de Tours désigne, sous le nom Britannia, le pays occupé par les Bretons, la Vilaine constitue la limite entre ceux-là et les Francs. Le breton ne progressa à l’est de cette ligne qu’à partir du milieu du 9ème siècle, lorsque les Bretons entreprirent la conquête des pays de Rennes et de Nantes et du pays de Rets. Vers 1050, il se trouvait dans sa phase d’expansion maximale, on le parlait jusque dans la baie du Mont Saint Michel et dans la région de Saint Nazaire. Prédominant sur les marches orientales du duché, le gallo coexistait avec le breton dans le centre de la Bretagne. Du 9ème au 11ème siècle, le breton apparaît comme une langue homogène ne présentant, jusqu’au 10ème siècle que quelques traces de dialectalisation. La période féodale est marquée par une progression spectaculaire et rapide du français déplaçant la frontière linguistique vers l’ouest. A la fin du 16ème siècle, le breton finit par disparaître à l’est de la province où figure pour la première fois la séparation entre basse et haute Bretagne. La frontière se stabilisa vers 1886, et dès lors resta pratiquement inchangée.
Du fait de son prestige dans les milieux lettrés et administratifs, le français s’impose à partir du 13ème siècle comme langue diplomatique à la place du latin dans tout le duché. Dès cette époque, les villes de basse Bretagne deviennent bilingues, et le breton fit de très nombreux emprunts lexicaux au français. Langue des campagnes et du petit peuple, le breton marginalisa ceux dont il était le seul parler, et fut ressenti comme un lourd handicap. Par ailleurs, il se fragmenta en quatre dialectes répartis end eux groupes : le KLT (cornouaillais, léonard, trégorrois) et le vannetais (avec le breton de Batz sur Mer, en Loire-Atlantique, qui a disparu dans les années 1960-1970). Malgré les efforts de certains lettrés, la dialectalisation ne put être entravée ; peu à peu chaque paroisse eut son breton, et le clergé fut le seul à l’écrie, le corrompant ainsi à sa manière. Citons parmi les tentatives pour fixer la langue l’œuvre de Jehan Lagadeuc, un Trégorrois né en 1464, qui compila le Catholicon, dictionnaire trilingue breton-français-latin (le premier dictionnaire français connu !). Destiné aux clercs bretons pauvres, il était en réalité voué à leur apprentissage du français et du latin. En 1659, Le Sacré Collège de Jésus, du père jésuite Julien Maunoir, s’adressant aux recteurs et aux missionnaires, tentait également de rationaliser et de codifier la langue commune.
Au début du 19ème siècle, une réaction s’opéra. Bannisant les emprunts faits au français, le grammairien et lexicologue Le Gonidec prôna une normalisation orthographique et grammaticale. Sa tentative, trop dogmatique et puriste, échoua. Elle fut néanmoins à l’origine d’un renouveau littéraire, dont le révélateur fut la publication, en 1839 par Hersart de la Villemarqué, du Barzaz-Breiz ou Chants populaires de la Bretagne. De veine religieuse et ecclésiastique à l’origine, la littérature se fit profane. La production écrite progressa, et cette tendance s’amplifia au 20ème siècle. Le breton retrouva enfin sa place dans les media et à l’école. L’enseignement laïc qui l’avait proscrit le remit au programme en 1977. Apparurent alors les premières écoles Diwan, où le breton est enseigné dès la maternelle, l’étude du français se commençant qu’au CE1. A la rentrée 1991, il existait 27 écoles Diwan ; mais l’avenir du breton en tant que langue vernaculaire paraît compromis. Malgré l’accroissement démographique, la pratique de la langue se perd. Les parlers gallos ont connu le même sort. Actuellement, 300 000 Bretons de basse Bretagne parlent breton et 600 000 le comprennent.
NOMS DE LIEUX : Les noms de lieux, très variés dans leur forme, reflètent la partition linguistique ; plus de la moitié des communes de la péninsule portent des noms d’origine bretonne, le reste se partageant entre noms gaulois, gallo-romains, bas latins et français. Parmi les noms bretons antérieurs au 10ème siècle, ploe (du latin plebem, communauté de fidèles, paroisse) existe aujourd’hui sous les formes plou, plo, plu, plueu, plé, pli et parfois poul. Il signale l’emplacement des paroisses primitives des 6ème et 7ème siècles. Dans les trois quarts de ses emplois, il est suivi d’un nom de saint du haut Moyen Age, tout comme lann, terme qui signifie ermitage, monastère. Dans les noms bretons du 11ème au 14ème siècle, il faut surtout retenir ker (ferme, village), caer en vieux breton. C’st le terme le plus représenté ; il est à l’origine de plus de dix huit mille noms de lieux habités.
NOMS DE PERSONNES : le Bihan (le petit) ; Le Coant (le joli) ; Le Coz (le vieux) ; Le treut (le maigre)à ; Le Guen (Le blanc) ; Pennec (qui a une grosse tête) ; Pensec (fessu) ; Le Fur (le sage) ; Queffelec (bécasse) ; Le Guével (le jumeau) ; Le Hénaff (l’aîné) ; Person (recteur)… ces sobriquets familiers et affectueux, si typiquement bretons, se multiplièrent dès le 10ème siècle et devinrent peu à peu héréditaires ; mais il fallut attendre cependant la Renaissance pur qu’ils se fixent, après que la tenue des registres d’état civil eut été rendue obligatoire, en 1539, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts.
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