SAINT BRIEUC / Côtes-d’Armor. Il déterre un trésor du IIIe siècle : le septuagénaire hors la loi ?
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SAINT BRIEUC / Côtes-d’Armor. Il déterre un trésor du IIIe siècle : le septuagénaire hors la loi ?
Thibaud Grasland
En 2012, un septuagénaire de la région a déterré des pièces enfouies depuis 1 700 ans à Plouagat, près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Des archéologues s’indignent. Une plainte a été déposée par une association qui lutte contre le pillage archéologique.
La découverte de centaines pièces romaines dans un champ à Plouagat, par un adepte de la détection de métaux, a suscité de nombreuses réactions.
Nous relations cette histoire jeudi dernier. En avril 2012, le septuagénaire avait découvert ce trésor, daté du IIIe siècle après J-C, dans une exploitation agricole. Il était allé sonder le champ avec l’accord du propriétaire. Une partie des pièces sont vendues aux enchères à Saint-Brieuc, ce mardi
A-t-il eu l’autorisation de l’État ?
À la suite à notre article, l’association Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique (Happah) a déposé une plainte contre X (le septuagénaire ayant souhaité rester anonyme) auprès du procureur de la République de Saint-Brieuc, pour utilisation non autorisée d’un détecteur de métaux en vue de découvrir des objets archéologiques, fouilles archéologiques clandestines et destructions de vestiges archéologiques.
Son président, l’archéologue Jean-David Desforges, s’indigne contre ce genre de pratiques. Il émet deux hypothèses : « Soit ce monsieur a détecté les monnaies avec l’accord du propriétaire et une autorisation de prospection archéologique, et, dans ce cas, il agit pour le compte de l’État et ne peut mettre les pièces en vente ; soit il n’a pas d’autorisation de l’État et il y a transgression du Code du patrimoine. »
« De sérieux doutes »
Dans le rapport de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) que l’archéologue s’est procuré, il n’y aurait « aucune référence d’autorisation » émanant des services de l’État. « De sérieux doutes sur la légalité de la découverte se font jour. »
Pour l’archéologue, quelle que soit l’hypothèse, « il n’est pas possible à l’inventeur de toucher une part du dépôt de Plouagat, et encore moins de la vendre. Les futurs acquéreurs des monnaies se trouveraient alors en situation de receler des biens culturels. »
Le communiqué intégral de l’association :
http://www.ouest-france.fr/sites/default/files/com_presse_happah_-_depot_montaire_de_plouagat.pdf
Re: SAINT BRIEUC / Côtes-d’Armor. Il déterre un trésor du IIIe siècle : le septuagénaire hors la loi ?
ARTICLE DU JEUDI SOIR
Cet homme de 78 ans est adepte du détecteur de métaux. Il a mis au jour des pièces de monnaie romaines, qui ont traversé les siècles sous le champ d’un agriculteur de Plouagat, dans les Côtes-d’Armor.
Des centaines de pièces de monnaie romaines enfouies sous la terre, voilà l’incroyable découverte faite par un passionné d’archéologie le 2 avril 2012, au milieu d’un champ à Plouagat (Côtes-d’Armor). Ces pièces datent de la fin de la période romaine, au IIIe siècle après Jésus Christ. Le trésor romain est donc resté caché sous des terres agricoles pendant plus de 1 700 ans !
André (le prénom a été modifié), 78 ans, est à l’origine de cette découverte. Durant des années, cet habitant de la région briochine a parcouru des kilomètres avec son détecteur de métaux. « Cela faisait 30 ans que je faisais de la détection, je n’avais jamais vu ça. C’est un vrai coup de chance. »
Cette journée de 2012, il s’en souvient comme si c’était hier. « La veille, j’accompagnais des archéologues aux Châtelets (à Saint-Brieuc), on avait trouvé seize bracelets en bronze. » Le lendemain, il décide de se rendre à Plouagat, un peu sur un coup de tête. Il avait repéré un champ, à côté d’une ancienne voie gallo-romaine. « Je savais qu’il y avait de la tuile à cet endroit. » Les tuiles recouvraient les maisons de l’époque.
« Des pièces rares »
Comme les terres agricoles sont exploitées, elles n’avaient jamais fait l’objet de fouilles archéologiques. Le propriétaire du champ lui donne l’autorisation d’arpenter ses sols. André prévient le propriétaire de sa découverte, mais aussi la Drac et les archéologues de l’Inrap, qui débarquent le lendemain en compagnie du maire. Sur les morceaux de bronze mis au jour, on distingue encore des visages ou des silhouettes. Il a tout de suite réalisé l’importance de sa découverte. « Ce sont des pièces rares, et pourtant c’est comme si elles étaient frappées d’hier. »
Cette découverte est restée secrète pendant cinq ans. Pas question de dévoiler la nature ni le lieu de la trouvaille pour éviter que les curieux, plus ou moins bien intentionnés, affluent. André est resté propriétaire d’une partie de ce trésor romain, le propriétaire du champ en a conservé une autre partie, tout comme la direction des affaires culturelles. Durant trois ans, toutes les pièces ont fait un séjour en laboratoire pour être analysées.
Une partie de ces pièces (la dotation d’André) est apparue tout dernièrement sur le catalogue d’une vente aux enchères. Elle se déroulera mardi prochain, à l’hôtel des ventes de Saint-Brieuc. « Cette vente est exceptionnelle », indique maître Jean-Michel Juillan. Les pièces sont réparties en de nombreux lots en fonction des types de monnaie : celles des règnes de l’empereur Gallien (253-268) et de Claude II (268-270) ; ou encore celles de Victorin (269-271) et de Marius (268-269), usurpateurs qui régnaient sur la Gaule. Ces lots de pièces sont aujourd’hui estimés à des sommes allant de 80 € à 400 €.
Mardi 11 juillet, à 14 h, vente numismatique à l’hôtel des ventes de Saint-Brieuc, 10, rue de Gouet. Possibilité d’enchérir en direct sur internet (interencheres.com). Exposition samedi 8 juillet, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h, à l’hôtel des ventes.
Cet homme de 78 ans est adepte du détecteur de métaux. Il a mis au jour des pièces de monnaie romaines, qui ont traversé les siècles sous le champ d’un agriculteur de Plouagat, dans les Côtes-d’Armor.
Des centaines de pièces de monnaie romaines enfouies sous la terre, voilà l’incroyable découverte faite par un passionné d’archéologie le 2 avril 2012, au milieu d’un champ à Plouagat (Côtes-d’Armor). Ces pièces datent de la fin de la période romaine, au IIIe siècle après Jésus Christ. Le trésor romain est donc resté caché sous des terres agricoles pendant plus de 1 700 ans !
André (le prénom a été modifié), 78 ans, est à l’origine de cette découverte. Durant des années, cet habitant de la région briochine a parcouru des kilomètres avec son détecteur de métaux. « Cela faisait 30 ans que je faisais de la détection, je n’avais jamais vu ça. C’est un vrai coup de chance. »
Cette journée de 2012, il s’en souvient comme si c’était hier. « La veille, j’accompagnais des archéologues aux Châtelets (à Saint-Brieuc), on avait trouvé seize bracelets en bronze. » Le lendemain, il décide de se rendre à Plouagat, un peu sur un coup de tête. Il avait repéré un champ, à côté d’une ancienne voie gallo-romaine. « Je savais qu’il y avait de la tuile à cet endroit. » Les tuiles recouvraient les maisons de l’époque.
« Des pièces rares »
Comme les terres agricoles sont exploitées, elles n’avaient jamais fait l’objet de fouilles archéologiques. Le propriétaire du champ lui donne l’autorisation d’arpenter ses sols. André prévient le propriétaire de sa découverte, mais aussi la Drac et les archéologues de l’Inrap, qui débarquent le lendemain en compagnie du maire. Sur les morceaux de bronze mis au jour, on distingue encore des visages ou des silhouettes. Il a tout de suite réalisé l’importance de sa découverte. « Ce sont des pièces rares, et pourtant c’est comme si elles étaient frappées d’hier. »
Cette découverte est restée secrète pendant cinq ans. Pas question de dévoiler la nature ni le lieu de la trouvaille pour éviter que les curieux, plus ou moins bien intentionnés, affluent. André est resté propriétaire d’une partie de ce trésor romain, le propriétaire du champ en a conservé une autre partie, tout comme la direction des affaires culturelles. Durant trois ans, toutes les pièces ont fait un séjour en laboratoire pour être analysées.
Une partie de ces pièces (la dotation d’André) est apparue tout dernièrement sur le catalogue d’une vente aux enchères. Elle se déroulera mardi prochain, à l’hôtel des ventes de Saint-Brieuc. « Cette vente est exceptionnelle », indique maître Jean-Michel Juillan. Les pièces sont réparties en de nombreux lots en fonction des types de monnaie : celles des règnes de l’empereur Gallien (253-268) et de Claude II (268-270) ; ou encore celles de Victorin (269-271) et de Marius (268-269), usurpateurs qui régnaient sur la Gaule. Ces lots de pièces sont aujourd’hui estimés à des sommes allant de 80 € à 400 €.
Mardi 11 juillet, à 14 h, vente numismatique à l’hôtel des ventes de Saint-Brieuc, 10, rue de Gouet. Possibilité d’enchérir en direct sur internet (interencheres.com). Exposition samedi 8 juillet, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h, à l’hôtel des ventes.
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