Aide à domicile. Grève pour défendre les acquis guingamp octobre 2017

Publié le 21 octobre 2017

Ici, une partie du personnel en grève du Comité de services aux personnes et d'Adsevel. Les deux structures guingampaises emploient 80 salariés au total.


Hier, les salariés du Comité de services aux personnes et d'Adsevel* étaient en grève. Au 1e r janvier, les deux structures guingampaises vont fusionner avec celles de Bégard et Bourbriac. Les personnels craignent notamment que cette restructuration affecte leurs acquis et leur rémunération.

« Nous voulons une harmonisation par le haut. Les économies ne doivent pas se faire sur le dos du personnel ! » Hier, dès 8 h 30, les salariés du Comité de services aux personnes et ceux d'Adsevel ont fait passer le message sur le marché, en faisant signer une pétition aux passants. Inquiet pour l'avenir, le personnel craint de subir une « casse de ses acquis ». Et ce, avec la fusion, demandée par le Département et annoncée au 1e r janvier, des services guingampais avec le Comité cantonal d'entraide de Bégard et le Service d'aide et de maintien à domicile (Samad) de Bourbriac.



180 salariés concernés

« Le Conseil départemental et l'Agence régionale de santé veulent faire des économies, explique Nadège Le Gall, déléguée du personnel, qui redoute clairement que les droits et les rémunérations soient impactés. « Cela va concerner plus de 180 salariés. On trouve déjà que l'on gagne peu, on ne voit pas sur quoi on peut encore rogner. Pour 120 heures par mois, une aide à domicile gagne en moyenne 1.000 € et celles qui sont à temps plein avec vingt ans d'ancienneté touchent 1.400 € ». Pour la représentante du personnel, « l'intérêt de la fusion aurait été que chaque structure puisse bénéficier de tous les avantages. Aujourd'hui, nous sommes en train de dépenser de l'énergie à défendre de faibles avantages alors que nous devrions plutôt être à négocier pour en avoir plus ! »


Peur de perdre un poste d'infirmière

Les salariés craignent aussi de voir la suppression d'un poste d'infirmière.



« Cela aura forcément une incidence sur l'organisation du travail et sur la prise en charge des soins des usagers », met en garde Nadège Le Gall, pour qui « les économies budgétaires ne sont pas à faire sur le dos des plus démunis et des plus fragiles ». Car, selon la déléguée, « cette politique aura aussi des conséquences sur le montant de la prise en charge des personnes aidées à domicile, qui verront leur contribution financière personnelle augmenter ». Les salariés ont également profité de leur mouvement de grève pour rappeler qu'ils travaillaient sept jours sur sept et « par tous les temps avec un risque réel routier ». Ils estiment que cela mériterait une reconnaissance financière. Tout comme, ils réclament une meilleure indemnité kilométrique face au prix du gazole qui augmente. Et dénoncent également « la pénibilité du travail qui n'est pas reconnue pour les départs en retraite ».



Prêts à revenir manifester

Sur le marché, la manifestation a été très bien accueillie. « Il y a même des familles, qui bénéficient du service d'aide à domicile, qui sont venues exprès nous soutenir et signer la pétition. Celle-ci a d'ailleurs recueilli plus de 500 signatures. Les gens ont conscience de notre utilité. Ils savent aussi que tout le monde vieillit et n'importe qui peut avoir besoin un jour du service d'accompagnement à domicile ». Les salariés attendent maintenant des réponses à leurs revendications et notamment « le maintien de nos acquis par écrit avant le 1e r janvier 2018 ». « En fonction de ce qu'on nous dira, nous sommes prêts à revenir manifester », assure d'ores et déjà Nadège Le Gall. *Adsevel est un service qui intervient chez les personnes en situation de handicap de moins de 60 ans.


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