Tradition. Le chocard en étendard...
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Tradition. Le chocard en étendard...
Publié le 02 décembre 2017 ROSELYNE VEISSID
Mes parents ont beaucoup contribué au développement du chocard », confie Michel Domalain. Il a pris le relais avec son épouse Hélène, mais le couple n'a pas de successeurs.
Le chocard d'Yffiniac symbolisera-t-il un jour la Bretagne comme, à l'autre bout de la péninsule, le kouign-amann de Douarnenez ? Localement, cette gourmandise est un rite d'autant plus précieux qu'il reste saisonnier. Le chocard, douceur saisonnière à base de pommes en fins morceaux dans une enveloppe de pâte dorée, a depuis longtemps quitté son berceau d'Yffiniac.
On le trouve désormais dans des boulangeries de Saint-Brieuc et des communes périphériques. Michel Domalain et son épouse Hélène représentent la quatrième génération de boulangers de ce nom dans le bourg lové au fond de son anse. « Il y a plus de cent ans, mon aïeul entretenait un simple four où les gens faisaient cuire leur pain et leurs pâtés. À la période des pommes, certains enrobaient un fruit d'un reste de pâte à pain. C'est ainsi qu'est né le chocard », croit-il savoir. Et comme le dernier lundi de novembre se tenait une importante foire paysanne, affaires, fête et gourmandise locale marchèrent bientôt du même pas allègre !
À l'origine, une pâtisserie de ménage
« Avant guerre, la fête des chocards, c'était quelque chose ! », raconte Hélène Domalain. « Elle s'étalait sur les deux dernières semaines de novembre et la première de décembre. Les gens venaient des communes voisines en chantant, à pied ou en char à bancs, grillaient des châtaignes et dansaient dans les cafés. Combien de couples nous confient encore aujourd'hui qu'ils se sont formés « aux chocards ! ». Entre-temps, la boulangerie Domalain, installée route de Rennes depuis 1928 (aujourd'hui rue Mgr-Le-Mée), avait un peu perfectionné la friandise.
« Mon oncle Claude, après une formation de pâtissier chez Bagourd à Saint-Brieuc, a eu l'idée de remplacer la pâte à pain par du feuilletage. Bientôt, c'est devenu le mode de fabrication standard », explique Michel. Oui, mais chaque point de vente a sa recette. Michel Domalain, surpris en pleine opération d'épluchage des pommes (pas de compote industrielle, hein !), ne révèle pas pour autant ses secrets. « Il y a un mélange de plusieurs variétés de fruits, et la préparation est cuisinée avant le passage au four », se borne-t-il à confier.
Fin de parcours pour la boulangerie Domalain
Mais voilà que la saison des chocards touche à sa fin. La fête, après une apothéose dans les années 70, a failli disparaître une décennie plus tard. Elle survit aujourd'hui dans les manifestations communales. Les gourmands viennent alors de tous les environs pour faire provision de chocards. « C'est un rite qui précède celui de Noël », analyse Hélène. Combien de ces boules d'or confectionnées chaque saison ? « Plusieurs dizaines de milliers », estime Michel. Le magasin ne désemplit pas, des gourmands font provision de chocards en vue de les congeler. Car cette saison est la dernière du couple : la boulangerie Domalain baissera définitivement le rideau en mars, faute de successeurs. Michel y aura passé plus de cinquante ans, depuis l'apprentissage. Les enfants ont choisi d'autres voies. Mais la perspective d'un juste repos atténue un peu la tristesse du couple : le rêve d'une croisière en Méditerranée sera bientôt exaucé.
http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/saint-brieuc/tradition-le-chocard-en-etendard-02-12-2017-11763795.php
Mes parents ont beaucoup contribué au développement du chocard », confie Michel Domalain. Il a pris le relais avec son épouse Hélène, mais le couple n'a pas de successeurs.
Le chocard d'Yffiniac symbolisera-t-il un jour la Bretagne comme, à l'autre bout de la péninsule, le kouign-amann de Douarnenez ? Localement, cette gourmandise est un rite d'autant plus précieux qu'il reste saisonnier. Le chocard, douceur saisonnière à base de pommes en fins morceaux dans une enveloppe de pâte dorée, a depuis longtemps quitté son berceau d'Yffiniac.
On le trouve désormais dans des boulangeries de Saint-Brieuc et des communes périphériques. Michel Domalain et son épouse Hélène représentent la quatrième génération de boulangers de ce nom dans le bourg lové au fond de son anse. « Il y a plus de cent ans, mon aïeul entretenait un simple four où les gens faisaient cuire leur pain et leurs pâtés. À la période des pommes, certains enrobaient un fruit d'un reste de pâte à pain. C'est ainsi qu'est né le chocard », croit-il savoir. Et comme le dernier lundi de novembre se tenait une importante foire paysanne, affaires, fête et gourmandise locale marchèrent bientôt du même pas allègre !
À l'origine, une pâtisserie de ménage
« Avant guerre, la fête des chocards, c'était quelque chose ! », raconte Hélène Domalain. « Elle s'étalait sur les deux dernières semaines de novembre et la première de décembre. Les gens venaient des communes voisines en chantant, à pied ou en char à bancs, grillaient des châtaignes et dansaient dans les cafés. Combien de couples nous confient encore aujourd'hui qu'ils se sont formés « aux chocards ! ». Entre-temps, la boulangerie Domalain, installée route de Rennes depuis 1928 (aujourd'hui rue Mgr-Le-Mée), avait un peu perfectionné la friandise.
« Mon oncle Claude, après une formation de pâtissier chez Bagourd à Saint-Brieuc, a eu l'idée de remplacer la pâte à pain par du feuilletage. Bientôt, c'est devenu le mode de fabrication standard », explique Michel. Oui, mais chaque point de vente a sa recette. Michel Domalain, surpris en pleine opération d'épluchage des pommes (pas de compote industrielle, hein !), ne révèle pas pour autant ses secrets. « Il y a un mélange de plusieurs variétés de fruits, et la préparation est cuisinée avant le passage au four », se borne-t-il à confier.
Fin de parcours pour la boulangerie Domalain
Mais voilà que la saison des chocards touche à sa fin. La fête, après une apothéose dans les années 70, a failli disparaître une décennie plus tard. Elle survit aujourd'hui dans les manifestations communales. Les gourmands viennent alors de tous les environs pour faire provision de chocards. « C'est un rite qui précède celui de Noël », analyse Hélène. Combien de ces boules d'or confectionnées chaque saison ? « Plusieurs dizaines de milliers », estime Michel. Le magasin ne désemplit pas, des gourmands font provision de chocards en vue de les congeler. Car cette saison est la dernière du couple : la boulangerie Domalain baissera définitivement le rideau en mars, faute de successeurs. Michel y aura passé plus de cinquante ans, depuis l'apprentissage. Les enfants ont choisi d'autres voies. Mais la perspective d'un juste repos atténue un peu la tristesse du couple : le rêve d'une croisière en Méditerranée sera bientôt exaucé.
http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/saint-brieuc/tradition-le-chocard-en-etendard-02-12-2017-11763795.php
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