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Histoire. Il y a 67 ans, les derniers guillotinés en Bretagne

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Message par Admin Jeu 29 Nov - 21:35

  Histoire. Il y a 67 ans, les derniers guillotinés en Bretagne Sans1546

Histoire. Il y a 67 ans, les derniers guillotinés en Bretagne


Chaque mercredi, nous vous proposons un « Retour vers le futur ». Une plongée dans l'histoire récente de la Bretagne en fouillant dans les archives. Et en 1951, trente ans avant l’abolition de la peine de mort, la guillotine fonctionne pour la dernière fois en Bretagne : le 29 juin à Saint-Brieuc et le 28 novembre à Nantes.

1951 est l'année où les dernières têtes tombent en Bretagne : le 29 juin avec l'exécution de Gustave Maillot à Saint-Brieuc et le 28 novembre avec celle de Joseph Jadeau à Nantes. Ce dernier est condamné à mort pour de nombreux braquages dont l'un a coûté la vie à une commerçante.


Cambrioleur en série


Le dénommé Jadeau, originaire de Cholet (Maine-et-Loire), réalise son premier forfait en 1943, après sa démobilisation : le casse d'un bureau de tabac. La police lui attribuera 70 cambriolages commis entre Nantes, Angers et Le Mans, jusqu'au 22 mai 1948, date de son arrestation dans la cité des Ducs. "Vous êtes, Jadeau, un criminel comme je n'en ai jamais vu au cours de ma longue carrière. S’il vous restait un semblant de conscience, vous prononceriez vous-même le châtiment que je réclame pour vous : la mort ». Au troisième et dernier jour du procès de Joseph Jadeau, à Nantes, le 10 mars 1951, les réquisitions du Ministère public sont intraitables. Le procureur Poiraud dresse le portrait d’un meurtrier impitoyable envers ses victimes.


Après cinq heures de délibérations, le verdict est accablant. Le cambrioleur en série est déclaré coupable de tous les chefs d’accusation retenus contre lui. Il est condamné à mort. L’homme ne perd pourtant pas l’espoir d’être sauvé et se pourvoit en cassation. Neuf mois passent. Mais finalement, la peine est confirmée. Il est exécuté le 28 novembre 1951 au matin, dans l’enceinte de la prison La Fayette à Nantes. Une exécution furtive, à l’aube. La dernière de la Bretagne historique.


La fusil faute de guillotine


Dans le Finistère, la dernière exécution a lieu le 17 novembre 1945 : Joseph Eliès, docker brestois, est fusillé pour l'assassinat à coup de hache d'une jeune épicière de Saint-Marc. Fusillé en effet car, chose exceptionnelle en France, la guillotine n'a pas pu être transportée jusqu'à Quimper ! Dans le Morbihan, elle remonte au 16 mai 1942 avec Gildas Le Roux. Et en Ille-et-Vilaine, elle a lieu le 4 février 1939 ; l'exécution de Maurice Pilorge est aussi la dernière exécution publique en France. Quant à la dernière condamnation à mort, non exécutée, elle a été prononcée par la cour d'assises de Nantes, le 6 octobre 1971, à l'encontre de Jean-Pierre Boursereau, meurtrier d'un policier. En France, la guillotine oeuvre pour la dernière fois à Marseille pour Hamida Djandoubi, en 1977. L'abolition de la peine de mort sera prononcée le 18 septembre 1981.

Il y avait une criminalité féminine plus importante au XIXe siècle dans notre région


Annick Le Douget, ancienne greffière au tribunal de Quimper et spécialiste de l’histoire de la justice, de la criminalité et de la violence dans la région, a recensé 150 exécutions capitales en Bretagne, à partir de la création de la cour d'assises en 1811 et jusqu'en 1951. Au XXe siècle, il y a eu une vingtaine d'exécutions en Bretagne : trois dans le Finistère, deux dans le Morbihan, sept dans les Côtes-d'Armor, six en Loire-Atlantique et deux en Ille-et-Vilaine. Parmi ces exécutions, onze ont été publiques (celles prononcées avant 1939) et neuf non publiques.


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Parmi les condamnés à mort, la Bretagne compte plus de femmes qu'ailleurs... Entre 1833 et 1880, en France, le pourcentage de femmes est de 12 % sur l'ensemble des criminels condamnés. En Bretagne, il est de 22 % ! « Parce qu'il y avait une criminalité féminine plus importante au XIXe siècle dans notre région », explique Annick Le Douget. La dernière exécution d'une femme en Bretagne est celle d'une empoisonneuse, Jeanne Liger, le 21 mars 1862 à Fougères. Au XXe siècle, la peine capitale fut prononcée à l'encontre de plusieurs Bretonnes. Mais aucune tête ne tomba.
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