Cinq innovations surprenantes des experts de la gendarmerie
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Cinq innovations surprenantes des experts de la gendarmerie
Correspondance, Emmanuelle François ouest france
À Pontoise, en région parisienne, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) travaille sur de nouvelles manières d’appréhender des criminels ou de mieux comprendre un crime. On y fait de la science « forensique », c’est-à-dire qu’on utilise des méthodes d’analyse fondées sur la chimie, la physique, la biologie, l’informatique, l’imagerie, les statistiques, etc. pour le travail d’investigation.
1. Le nez électronique
Grâce aux chiens policiers, les gendarmes peuvent chercher des explosifs, retrouver une personne ensevelie sous une avalanche et suivre la piste de suspects… L’odeur est un indice intéressant pour retrouver et identifier un suspect : « On peut masquer ses traces ADN, mais pas son odeur », explique Guillaume Cognon, chef du département Environnement, Incendies et Explosifs à l’IRCGN. Le chien et son odorat extrêmement développé sont donc précieux pour les enquêteurs. Or « pour un magistrat, le flair du chien n’est pas une preuve suffisante ».
L’objectif de la gendarmerie est donc de développer un « nez électronique », au flair équivalent à celui du chien pour caractériser l’odeur humaine. Ce n’est pas chose évidente : « L’odeur humaine peut contenir jusqu’à 1 000 composés chimiques très variables », souligne le gendarme chimiste. Notre odeur se décompose en trois : l’odeur primaire, liée à la génétique qui reste stable au cours du temps, l’odeur secondaire qui varie en fonction de ce que l’on mange et de notre état de santé, et enfin l’odeur tertiaire, qui peut varier en fonction des produits cosmétiques que l’on utilise.
Les défis : capturer l’odeur sur la scène de crime puis isoler celle liée aux humains et avoir une base de données statistique suffisamment performante pour convaincre un juge. Pour le moment, les gendarmes arrivent à distinguer l’odeur d’un homme de celle d’une femme. Ils espèrent arriver aux premiers résultats concluants d’ici cinq à dix ans.
2. Les produits de marquage codés
C’est un peu le même principe que les billets de banque qui se retrouvent marqués lorsqu’un distributeur est braqué, mais en beaucoup plus discret. Les produits de marquage codés se développent très vite. À l’aide d’un produit chimique – graisse, gel, liquide, vernis – au codage unique, on peut marquer les objets de manière invisible.
La plupart des banques sont déjà équipées d’un dispositif de brumisateur : quand on tente de braquer les bureaux, le produit invisible se dépose sur les voleurs, qui le gardent sur leur peau et leurs vêtements. Les éléments suspects peuvent être envoyés en laboratoire pour déceler le produit, qui peut rester plusieurs semaines sur la peau et encore plus sur les vêtements, même une fois lavés. Avec le codage unique, les traces peuvent directement être identifiées et le propriétaire retrouvé.
Invisibles en plein jour, ces traces de mains apparaissent sous une lumière spéciale. (Photo : Emmanuelle François)
Avec les produits de marquage codé, il est désormais possible d’identifier ses bijoux et œuvres d’art avec un code unique. (Photo : Emmanuelle François)
Des œuvres d’art et des bijoux peuvent ainsi être marqués sans être abîmés : le produit peut disparaître sans laisser de traces au bout de quelques années. De grandes entreprises françaises pulvérisent actuellement leurs câbles avec des bombes de produits chimiques qui résistent au feu et à l’eau. Lorsqu’ils retrouvent les câbles volés, ils peuvent savoir si les câbles leur appartiennent et où ils se trouvaient avant leur vol.
3. La datation d’un décès grâce aux bactéries
Pour dater un corps mort de plus de trois jours, les insectes sont de précieux indices : plusieurs cohortes d’insectes se succèdent sur un corps en décomposition et y pondent des œufs. En fonction du type d’insectes présents, on peut arriver à dater la mort à quelques jours près. Cette méthode date de la fin du XIXe siècle et son principe est toujours le même aujourd’hui.
La « Cynomya mortuorum » est une des mouches importantes dans le travail d’entomologie forensique : sa présence aide à dater un cadavre. (Photo : domaine public)
La lactobacillius est une des bactéries de notre estomac qui va bientôt permettre de déterminer à quand remonte la mort. (Photo : Horst Neve, Max Rubner Institut)
Une petite révolution est en marche dans le monde de la datation de cadavres ; tellement petite qu’elle n’est pas visible à l’œil nu. Des chercheurs américains ont découvert que les espèces de bactéries qui se trouvent dans nos intestins pour digérer notre nourriture ne sont pas exactement les mêmes que celles qui se chargent de nous digérer après notre mort. Certains microbes intestinaux prolifèrent après la mort, tandis que d’autres disparaissent. Et ces communautés microbiennes changent au fur et à mesure de la décomposition du corps.
De même, les bactéries observées sous un cadavre et sur la peau pourraient être d’une aide précieuse. Elles ne sont pas les mêmes lors des différentes phases de décomposition du corps et pourraient donc aider à l’estimation médico-légale du temps écoulé depuis le décès. D’après les premières recherches, les microbes, notamment intestinaux, pourrait offrir un signal constant peu importe où et quand la mort frappe.
4. Le portait robot génétique
C’était la star du dernier Congrès européen des sciences forensiques : le portrait-robot génétique. Au fur et à mesure que les connaissances sur l’ADN progressent, on peut se servir de taches de sang ou de salive pour mettre en lumière des caractéristiques physiques d’un suspect. Des éléments bien plus fiables qu’un portrait-robot classique fait à partir des souvenirs parfois fragiles des victimes.
« La couleur des yeux est l’une des caractéristiques physiques les plus étudiées, explique le capitaine Amaury Puisseau, du service central d’analyses génétiques de la gendarmerie. On peut ainsi déterminer la couleur des yeux bleus ou marron avec une fiabilité supérieure à 95 % ; mais ce taux peut descendre si l’on cherche à caractériser des yeux verts, gris ou noisette. Afin de ne pas être trop restrictif, on définit donc la couleur des yeux en trois grands groupes : bleu, intermédiaire et marron. Une valeur de probabilité est déterminée pour chacune des catégories. »
Une trace ADN peut indiquer précisément si le suspect a une peau très claire ou très foncée. (Capture d’écran : PJGN)
L’ADN donne des indications de plus en plus précises sur les caractéristiques physiques des suspects. (Capture d’écran : PJGN)
La couleur (naturelle) des cheveux peut également être donnée précisément grâce à l’ADN, lorsque les cheveux sont noirs ou roux. Les dégradés sont prédits avec moins de certitude. Il en va de même pour la couleur de peau : « La couleur de la peau est prédite en cinq catégories : très claire, claire, intermédiaire, foncée ou très foncée, détaille Amaury Puisseau. Les prédictions sont très fiables pour des personnes ayant la peau très claire ou très foncée. » Et ce n’est pas tout : l’ADN porte des renseignements sur l’« origine biogéographique » ou « type », voire sur les taches de rousseurs et les calvities.
Depuis juin 2014, le portrait-robot génétique est utilisé exclusivement dans les affaires criminelles, lorsque le profil génétique de la trace retrouvée sur les lieux du crime est inconnu au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Pour faciliter l’enquête, lorsqu’un suspect est interpellé, son ADN est comparé avec celui de la trace.
Les informations récoltées sont de plus en plus précises et les scientifiques espèrent pouvoir bientôt dégager des informations sur la taille et l’âge, voire reconstruire les traits du visage du suspect. « À ce jour, l’analyse de l’ADN ne permet pas de réaliser un véritable « portrait-robot génétique » intégrant la forme du visage, la forme des yeux, du nez, du menton ou bien même la taille et la morphologie de l’individu, tempère Amaury Puisseau. De toute façon, il ne faut pas oublier que l’ADN n’explique pas tout, car notre environnement et notre style de vie sont des facteurs qui influent sur notre apparence. »
5. Le logiciel d’analyse décisionnelle
Sur la base des données criminelles des années précédentes, le logiciel maison d’analyse décisionnelle de la gendarmerie « prédit » où seront les points chauds de criminalité à l’heure près à l’échelle d’un quartier. « On constitue et analyse une base historique à partir des données des années précédentes, explique Daniel Camara, chef du département Sciences de la donnée. On génère un modèle mathématique qui est utilisé pour la prévision de criminalité. »
Pour construire leur algorithme, les gendarmes se basent sur les déclarations des années précédentes, les facteurs socio-économiques issus des données de l’Insee, la météo, le nombre de patrouilles… En regardant quels facteurs ont prédit le mieux ce qu’il s’est passé dans les années précédentes, on peut faire des prévisions sur l’année suivante.
Les zones rouges indiquent les endroits où un crime a le plus de probabilités de se dérouler. (Capture d’écran : PJGN)
Le logiciel d’analyses décisionnelles est en test depuis septembre 2017 dans 11 départements français. (Capture d’écran : PJGN)
« Ce n’est pas une boule de cristal, mais je peux dire quel modèle a, pour les années passées, le mieux exprimé le taux de criminalité », ajoute Daniel Camara. Quand des zones chaudes apparaissent, la gendarmerie peut décider d’envoyer plus de patrouilles dans un but dissuasif.
Ce modèle de corrélation est appliqué dans le temps, indique Jérôme Servettaz, chef du Service central de renseignement criminel. S’il y a une évolution des facteurs socio-économiques, on va dire qu’il y aura une probabilité plus importante dans telle ou telle rue. Et les données récentes ont plus de poids que les données anciennes. »
L’algorithme de la gendarmerie est donc particulièrement utile pour les prédictions de vols de voitures ou de cambriolages, qui sont généralement déclarés à la police ou la gendarmerie. Le logiciel d’analyse décisionnelle de la gendarmerie est testé actuellement dans 11 départements en France métropolitaine et il est probablement amené à s’étendre.
Et aussi…
Au-delà de toutes ces recherches spécifiques, la gendarmerie s’attend à l’amélioration de ses techniques de reconnaissance avec les progrès de l’intelligence artificielle. Les caméras de vidéosurveillance, qui représentent actuellement 90 % du matériel vidéo analysé par la gendarmerie lors d’un vol, ne sont souvent pas assez bonnes pour pouvoir identifier une personne, voire définir sa taille. Les progrès de la reconnaissance faciale et les équipements vidéos de plus en plus haut de gamme devront faciliter le travail des gendarmes.
À Pontoise, en région parisienne, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) travaille sur de nouvelles manières d’appréhender des criminels ou de mieux comprendre un crime. On y fait de la science « forensique », c’est-à-dire qu’on utilise des méthodes d’analyse fondées sur la chimie, la physique, la biologie, l’informatique, l’imagerie, les statistiques, etc. pour le travail d’investigation.
1. Le nez électronique
Grâce aux chiens policiers, les gendarmes peuvent chercher des explosifs, retrouver une personne ensevelie sous une avalanche et suivre la piste de suspects… L’odeur est un indice intéressant pour retrouver et identifier un suspect : « On peut masquer ses traces ADN, mais pas son odeur », explique Guillaume Cognon, chef du département Environnement, Incendies et Explosifs à l’IRCGN. Le chien et son odorat extrêmement développé sont donc précieux pour les enquêteurs. Or « pour un magistrat, le flair du chien n’est pas une preuve suffisante ».
L’objectif de la gendarmerie est donc de développer un « nez électronique », au flair équivalent à celui du chien pour caractériser l’odeur humaine. Ce n’est pas chose évidente : « L’odeur humaine peut contenir jusqu’à 1 000 composés chimiques très variables », souligne le gendarme chimiste. Notre odeur se décompose en trois : l’odeur primaire, liée à la génétique qui reste stable au cours du temps, l’odeur secondaire qui varie en fonction de ce que l’on mange et de notre état de santé, et enfin l’odeur tertiaire, qui peut varier en fonction des produits cosmétiques que l’on utilise.
Les défis : capturer l’odeur sur la scène de crime puis isoler celle liée aux humains et avoir une base de données statistique suffisamment performante pour convaincre un juge. Pour le moment, les gendarmes arrivent à distinguer l’odeur d’un homme de celle d’une femme. Ils espèrent arriver aux premiers résultats concluants d’ici cinq à dix ans.
2. Les produits de marquage codés
C’est un peu le même principe que les billets de banque qui se retrouvent marqués lorsqu’un distributeur est braqué, mais en beaucoup plus discret. Les produits de marquage codés se développent très vite. À l’aide d’un produit chimique – graisse, gel, liquide, vernis – au codage unique, on peut marquer les objets de manière invisible.
La plupart des banques sont déjà équipées d’un dispositif de brumisateur : quand on tente de braquer les bureaux, le produit invisible se dépose sur les voleurs, qui le gardent sur leur peau et leurs vêtements. Les éléments suspects peuvent être envoyés en laboratoire pour déceler le produit, qui peut rester plusieurs semaines sur la peau et encore plus sur les vêtements, même une fois lavés. Avec le codage unique, les traces peuvent directement être identifiées et le propriétaire retrouvé.
Invisibles en plein jour, ces traces de mains apparaissent sous une lumière spéciale. (Photo : Emmanuelle François)
Avec les produits de marquage codé, il est désormais possible d’identifier ses bijoux et œuvres d’art avec un code unique. (Photo : Emmanuelle François)
Des œuvres d’art et des bijoux peuvent ainsi être marqués sans être abîmés : le produit peut disparaître sans laisser de traces au bout de quelques années. De grandes entreprises françaises pulvérisent actuellement leurs câbles avec des bombes de produits chimiques qui résistent au feu et à l’eau. Lorsqu’ils retrouvent les câbles volés, ils peuvent savoir si les câbles leur appartiennent et où ils se trouvaient avant leur vol.
3. La datation d’un décès grâce aux bactéries
Pour dater un corps mort de plus de trois jours, les insectes sont de précieux indices : plusieurs cohortes d’insectes se succèdent sur un corps en décomposition et y pondent des œufs. En fonction du type d’insectes présents, on peut arriver à dater la mort à quelques jours près. Cette méthode date de la fin du XIXe siècle et son principe est toujours le même aujourd’hui.
La « Cynomya mortuorum » est une des mouches importantes dans le travail d’entomologie forensique : sa présence aide à dater un cadavre. (Photo : domaine public)
La lactobacillius est une des bactéries de notre estomac qui va bientôt permettre de déterminer à quand remonte la mort. (Photo : Horst Neve, Max Rubner Institut)
Une petite révolution est en marche dans le monde de la datation de cadavres ; tellement petite qu’elle n’est pas visible à l’œil nu. Des chercheurs américains ont découvert que les espèces de bactéries qui se trouvent dans nos intestins pour digérer notre nourriture ne sont pas exactement les mêmes que celles qui se chargent de nous digérer après notre mort. Certains microbes intestinaux prolifèrent après la mort, tandis que d’autres disparaissent. Et ces communautés microbiennes changent au fur et à mesure de la décomposition du corps.
De même, les bactéries observées sous un cadavre et sur la peau pourraient être d’une aide précieuse. Elles ne sont pas les mêmes lors des différentes phases de décomposition du corps et pourraient donc aider à l’estimation médico-légale du temps écoulé depuis le décès. D’après les premières recherches, les microbes, notamment intestinaux, pourrait offrir un signal constant peu importe où et quand la mort frappe.
4. Le portait robot génétique
C’était la star du dernier Congrès européen des sciences forensiques : le portrait-robot génétique. Au fur et à mesure que les connaissances sur l’ADN progressent, on peut se servir de taches de sang ou de salive pour mettre en lumière des caractéristiques physiques d’un suspect. Des éléments bien plus fiables qu’un portrait-robot classique fait à partir des souvenirs parfois fragiles des victimes.
« La couleur des yeux est l’une des caractéristiques physiques les plus étudiées, explique le capitaine Amaury Puisseau, du service central d’analyses génétiques de la gendarmerie. On peut ainsi déterminer la couleur des yeux bleus ou marron avec une fiabilité supérieure à 95 % ; mais ce taux peut descendre si l’on cherche à caractériser des yeux verts, gris ou noisette. Afin de ne pas être trop restrictif, on définit donc la couleur des yeux en trois grands groupes : bleu, intermédiaire et marron. Une valeur de probabilité est déterminée pour chacune des catégories. »
Une trace ADN peut indiquer précisément si le suspect a une peau très claire ou très foncée. (Capture d’écran : PJGN)
L’ADN donne des indications de plus en plus précises sur les caractéristiques physiques des suspects. (Capture d’écran : PJGN)
La couleur (naturelle) des cheveux peut également être donnée précisément grâce à l’ADN, lorsque les cheveux sont noirs ou roux. Les dégradés sont prédits avec moins de certitude. Il en va de même pour la couleur de peau : « La couleur de la peau est prédite en cinq catégories : très claire, claire, intermédiaire, foncée ou très foncée, détaille Amaury Puisseau. Les prédictions sont très fiables pour des personnes ayant la peau très claire ou très foncée. » Et ce n’est pas tout : l’ADN porte des renseignements sur l’« origine biogéographique » ou « type », voire sur les taches de rousseurs et les calvities.
Depuis juin 2014, le portrait-robot génétique est utilisé exclusivement dans les affaires criminelles, lorsque le profil génétique de la trace retrouvée sur les lieux du crime est inconnu au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Pour faciliter l’enquête, lorsqu’un suspect est interpellé, son ADN est comparé avec celui de la trace.
Les informations récoltées sont de plus en plus précises et les scientifiques espèrent pouvoir bientôt dégager des informations sur la taille et l’âge, voire reconstruire les traits du visage du suspect. « À ce jour, l’analyse de l’ADN ne permet pas de réaliser un véritable « portrait-robot génétique » intégrant la forme du visage, la forme des yeux, du nez, du menton ou bien même la taille et la morphologie de l’individu, tempère Amaury Puisseau. De toute façon, il ne faut pas oublier que l’ADN n’explique pas tout, car notre environnement et notre style de vie sont des facteurs qui influent sur notre apparence. »
5. Le logiciel d’analyse décisionnelle
Sur la base des données criminelles des années précédentes, le logiciel maison d’analyse décisionnelle de la gendarmerie « prédit » où seront les points chauds de criminalité à l’heure près à l’échelle d’un quartier. « On constitue et analyse une base historique à partir des données des années précédentes, explique Daniel Camara, chef du département Sciences de la donnée. On génère un modèle mathématique qui est utilisé pour la prévision de criminalité. »
Pour construire leur algorithme, les gendarmes se basent sur les déclarations des années précédentes, les facteurs socio-économiques issus des données de l’Insee, la météo, le nombre de patrouilles… En regardant quels facteurs ont prédit le mieux ce qu’il s’est passé dans les années précédentes, on peut faire des prévisions sur l’année suivante.
Les zones rouges indiquent les endroits où un crime a le plus de probabilités de se dérouler. (Capture d’écran : PJGN)
Le logiciel d’analyses décisionnelles est en test depuis septembre 2017 dans 11 départements français. (Capture d’écran : PJGN)
« Ce n’est pas une boule de cristal, mais je peux dire quel modèle a, pour les années passées, le mieux exprimé le taux de criminalité », ajoute Daniel Camara. Quand des zones chaudes apparaissent, la gendarmerie peut décider d’envoyer plus de patrouilles dans un but dissuasif.
Ce modèle de corrélation est appliqué dans le temps, indique Jérôme Servettaz, chef du Service central de renseignement criminel. S’il y a une évolution des facteurs socio-économiques, on va dire qu’il y aura une probabilité plus importante dans telle ou telle rue. Et les données récentes ont plus de poids que les données anciennes. »
L’algorithme de la gendarmerie est donc particulièrement utile pour les prédictions de vols de voitures ou de cambriolages, qui sont généralement déclarés à la police ou la gendarmerie. Le logiciel d’analyse décisionnelle de la gendarmerie est testé actuellement dans 11 départements en France métropolitaine et il est probablement amené à s’étendre.
Et aussi…
Au-delà de toutes ces recherches spécifiques, la gendarmerie s’attend à l’amélioration de ses techniques de reconnaissance avec les progrès de l’intelligence artificielle. Les caméras de vidéosurveillance, qui représentent actuellement 90 % du matériel vidéo analysé par la gendarmerie lors d’un vol, ne sont souvent pas assez bonnes pour pouvoir identifier une personne, voire définir sa taille. Les progrès de la reconnaissance faciale et les équipements vidéos de plus en plus haut de gamme devront faciliter le travail des gendarmes.
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