Les abeilles ont un certain talent pour le calcul mental
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Les abeilles ont un certain talent pour le calcul mental
par Léa Viriet OUEST FRANCE
Faire des additions et des soustractions basiques, c’est à la portée des abeilles, selon une étude scientifique franco-australienne publiée cette semaine.
Les abeilles n’en finissent plus de nous épater. Dotées d’un cerveau d’un millimètre cube et d’environ 960 000 neurones (100 000 fois moins que le cerveau humain), elles avaient déjà prouvé qu’elles étaient capables de compter jusqu’à 5 et qu’elles comprenaient le concept du 0.
Cette fois, elles montrent qu’elles savaient faire des additions et des soustractions de base, selon une étude franco-australienne, menée par Scarlett Howard, de l’Université RMIT de Melbourne, en Australie, et publiée mercredi 6 février dans la revue scientifique Science Advances (http://advances.sciencemag.org/content/5/2/eaav0961).
« Cette étude a été réalisée dans le cadre de la thèse de Scarlett Howard, dont je suis la co-encadrante, nous explique Aurore Avarguès-Weber, chercheuse CNRS au centre de recherche sur la cognition animale à Toulouse. Nous voulions savoir si les abeilles (Apis mellifera), étaient capables de faire des additions et des soustractions. Nous avons décidé d’utiliser des couleurs, car l’abeille y est très attentive. »
Le principe de l’étude ? L’abeille arrive à l’entrée d’un petit labyrinthe en forme de Y. Devant elle, il y a une image avec un certain nombre de formes. Elle va alors effectuer une opération arithmétique simple : rajouter ou retrancher 1 au chiffre initial. Ainsi, s’il y a trois cercles bleus sur l’image, l’abeille doit effectuer une addition (+1). En revanche, si les trois cercles sont jaunes, il faudra effectuer une soustraction (-1).
De l’eau sucrée en cas de bonne réponse
À l’entrée du labyrinthe, elle aperçoit simultanément deux images, chacune dans un couloir : elle doit se diriger vers la bonne réponse (s’il y a trois cercles bleus, elle devrait aller vers l’image représentant quatre ronds). Derrière la bonne réponse se trouve un peu d’eau sucrée, tandis que le mauvais choix est signifié par une solution amère de quinine, abhorrée par les abeilles.
« Ça leur permet d’avoir une motivation pour travailler et d’avoir un retour sur leur choix. Et au fur et à mesure, elles finissent par comprendre quelle est la règle du jeu », détaille la chercheuse.
Les chercheurs ont mené les tests sur une vingtaine d’abeilles. (Photo : Joël Le Gall / Ouest-France)
L’étude a été menée sur une vingtaine d’abeilles, à raison d’une journée d’expérience par insecte. « C’est un échantillon représentatif de la population, assure Aurore Avarguès-Weber, car nous ne choisissons pas les abeilles, nous les prenons au hasard. »
Si au départ, le taux de réussite s’élevait à 50 %, au fil du temps les abeilles se sont améliorées : « À la fin, nous avions 80 % de bons choix. Sur 20 abeilles, il y en a toujours deux ou trois qui ne réussissent pas. Soit parce qu’elles n’ont pas les capacités intellectuelles pour y arriver, soit parce qu’elles ont utilisé une autre stratégie : celle d’aller très vite, sans prendre le temps de réfléchir, en espérant tomber sur l’eau sucrée. Heureusement, il n’y en a pas beaucoup qui agissent comme cela, mais ça arrive. »
« Nous avons du mal à trouver une limite à leurs capacités »
Les abeilles ne sont pas les seules à avoir des aptitudes en maths. Ainsi, les perroquets, les pigeons ou encore les primates savent compter, et les chimpanzés sont eux aussi capables d’effectuer des calculs de base.
« Depuis quelques années, nous étudions aussi les espèces proches des abeilles, comme les guêpes, les fourmis, et elles ont l’air assez douées aussi, mais nous n’arrivons pas aux mêmes capacités que les abeilles, ajoute la spécialiste. Mais on ne sait pas si c’est parce qu’elles ne sont pas capables de le faire ou parce qu’on leur a mal posé la question. »
Aurore Avarguès-Weber, qui travaille sur les abeilles depuis 2007, s’étonne toujours de l’intelligence de ces insectes : « Nous sommes surpris qu’elles soient capables de faire autant de choses avec un si petit cerveau. Nous avançons pas à pas mais nous avons du mal à trouver une limite à leurs capacités », admet-elle.
La chercheuse aimerait maintenant voir si elles peuvent effectuer des additions et soustractions plus compliquées. « En parallèle, avec d’autres chercheurs, je développe un système de réalité virtuelle pour abeilles, pour comprendre comment fonctionne leur cerveau. C’est le gros challenge des prochaines années. »
Faire des additions et des soustractions basiques, c’est à la portée des abeilles, selon une étude scientifique franco-australienne publiée cette semaine.
Les abeilles n’en finissent plus de nous épater. Dotées d’un cerveau d’un millimètre cube et d’environ 960 000 neurones (100 000 fois moins que le cerveau humain), elles avaient déjà prouvé qu’elles étaient capables de compter jusqu’à 5 et qu’elles comprenaient le concept du 0.
Cette fois, elles montrent qu’elles savaient faire des additions et des soustractions de base, selon une étude franco-australienne, menée par Scarlett Howard, de l’Université RMIT de Melbourne, en Australie, et publiée mercredi 6 février dans la revue scientifique Science Advances (http://advances.sciencemag.org/content/5/2/eaav0961).
« Cette étude a été réalisée dans le cadre de la thèse de Scarlett Howard, dont je suis la co-encadrante, nous explique Aurore Avarguès-Weber, chercheuse CNRS au centre de recherche sur la cognition animale à Toulouse. Nous voulions savoir si les abeilles (Apis mellifera), étaient capables de faire des additions et des soustractions. Nous avons décidé d’utiliser des couleurs, car l’abeille y est très attentive. »
Le principe de l’étude ? L’abeille arrive à l’entrée d’un petit labyrinthe en forme de Y. Devant elle, il y a une image avec un certain nombre de formes. Elle va alors effectuer une opération arithmétique simple : rajouter ou retrancher 1 au chiffre initial. Ainsi, s’il y a trois cercles bleus sur l’image, l’abeille doit effectuer une addition (+1). En revanche, si les trois cercles sont jaunes, il faudra effectuer une soustraction (-1).
De l’eau sucrée en cas de bonne réponse
À l’entrée du labyrinthe, elle aperçoit simultanément deux images, chacune dans un couloir : elle doit se diriger vers la bonne réponse (s’il y a trois cercles bleus, elle devrait aller vers l’image représentant quatre ronds). Derrière la bonne réponse se trouve un peu d’eau sucrée, tandis que le mauvais choix est signifié par une solution amère de quinine, abhorrée par les abeilles.
« Ça leur permet d’avoir une motivation pour travailler et d’avoir un retour sur leur choix. Et au fur et à mesure, elles finissent par comprendre quelle est la règle du jeu », détaille la chercheuse.
Les chercheurs ont mené les tests sur une vingtaine d’abeilles. (Photo : Joël Le Gall / Ouest-France)
L’étude a été menée sur une vingtaine d’abeilles, à raison d’une journée d’expérience par insecte. « C’est un échantillon représentatif de la population, assure Aurore Avarguès-Weber, car nous ne choisissons pas les abeilles, nous les prenons au hasard. »
Si au départ, le taux de réussite s’élevait à 50 %, au fil du temps les abeilles se sont améliorées : « À la fin, nous avions 80 % de bons choix. Sur 20 abeilles, il y en a toujours deux ou trois qui ne réussissent pas. Soit parce qu’elles n’ont pas les capacités intellectuelles pour y arriver, soit parce qu’elles ont utilisé une autre stratégie : celle d’aller très vite, sans prendre le temps de réfléchir, en espérant tomber sur l’eau sucrée. Heureusement, il n’y en a pas beaucoup qui agissent comme cela, mais ça arrive. »
« Nous avons du mal à trouver une limite à leurs capacités »
Les abeilles ne sont pas les seules à avoir des aptitudes en maths. Ainsi, les perroquets, les pigeons ou encore les primates savent compter, et les chimpanzés sont eux aussi capables d’effectuer des calculs de base.
« Depuis quelques années, nous étudions aussi les espèces proches des abeilles, comme les guêpes, les fourmis, et elles ont l’air assez douées aussi, mais nous n’arrivons pas aux mêmes capacités que les abeilles, ajoute la spécialiste. Mais on ne sait pas si c’est parce qu’elles ne sont pas capables de le faire ou parce qu’on leur a mal posé la question. »
Aurore Avarguès-Weber, qui travaille sur les abeilles depuis 2007, s’étonne toujours de l’intelligence de ces insectes : « Nous sommes surpris qu’elles soient capables de faire autant de choses avec un si petit cerveau. Nous avançons pas à pas mais nous avons du mal à trouver une limite à leurs capacités », admet-elle.
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