75 ans après, ils cherchent toujours la dépouille de leur oncle torturé par les nazis
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75 ans après, ils cherchent toujours la dépouille de leur oncle torturé par les nazis
Par Julie SCHITTLY
Saint-Barthélémy (Morbihan), tous les 8 mai, la mémoire du résistant René Le Pessec, alias commandant Gaston, est honorée. Mais ses neveux ignorent où leur oncle, torturé à mort par les nazis en 1944, a été enterré. Ils le cherchent toujours.
De René Pierre Marie Le Pessec, son oncle, frère aîné de son père, Maryse Lavenant n’a qu’un portrait. Née bien après la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette habitante de Saint-Barthélemy est pourtant au premier rang, tous les ans à la cérémonie en mémoire du commandant Gaston. Né en 1920 à Pontivy, ce résistant qu’elle n’a jamais connu est mort après avoir été fait prisonnier et torturé par les nazis.
Il était l’un des dirigeants du Front national de la résistance dans le Morbihan. Chaque 8 mai, sa commune de 1 200 habitants l’honore. Son corps n’ayant jamais été retrouvé, c’est sur une stèle spécialement érigée en son honneur, à Lann Mezo, qu’habitants, élus et anciens combattants se recueillent.
« Quelqu’un d’instruit »
75 ans après sa mort, ses neveux ignorent tout des derniers instants du commandant Gaston, laboureur de profession comme ses deux frères. « Est-il bien mort le 22 ou le 23 avril 1944, à Locminé ? » s’interroge Maryse Lavenant.
De René, ses neveux n’ont qu’un portrait, cintré d’un bandeau tricolore, et une valise de lettres.
« Je l’ai récupérée à la mort de mon oncle Joseph, son cadet de deux ans. Lui avait été fait prisonnier à Groix. Dans ses lettres, on voit que c’était quelqu’un d’instruit. Il s’inquiète pour son aîné et pour mon père, qui était le dernier de la fratrie, et qui a lui aussi résisté, mais sans jamais se faire attraper. »
Des fouilles infructueuses
René Le Pessec n’a pas eu cette chance. Le 10 mars 1944, à Guénin, celui qui transportait notamment des journaux clandestins et recrutait de nouveaux résistants est arrêté.
« Après la guerre, notre père, notre oncle Joseph et notre grand-père ont essayé de savoir comment il était mort et où il était enterré, mais sans succès. »
Tout juste la famille a-t-elle su que, « recherché depuis longtemps, il a été reconnu à cause de son vélo. Il a été emprisonné à Vannes, puis à Locminé. Il a essayé de s’évader en sautant d’une fenêtre, mais il n’a pas réussi… »
En octobre 2015, lorsque des fouilles avaient été entreprises au collège Charles-Langlais à Pontivy, ancien siège de la Gestapo, Maryse et son frère Gilles avaient espéré que peut-être, le corps de son oncle serait enfin retrouvé. Aucun ossement n’a été mis au jour. Soixante-quinze ans après la disparition du commandant Gaston, ses neveux pourront-ils un jour connaître la vérité sur le drame qui a bouleversé leur famille ?
Contact : redaction.pontivy@ouest-france.fr
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