Patrick Dewaere
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Patrick Dewaere
Patrick BourdeauxN 1, dit Patrick Dewaere, est un acteur français né le 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et mort le 16 juillet 1982 à Paris 14e1.
Considéré comme un des acteurs les plus brillants de sa génération2, Patrick Dewaere a incarné la « fureur de vivre » à la française et demeure un modèle pour les générations de jeunes comédiens qui lui ont succédé3. Son jeu se caractérise par un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes et dans les attitudes proches de l’Actors Studio, inventives et généreuses alors que dans les années 1970, les critiques préféraient les « rondeurs » et le jeu de son alter-ego professionnel, concurrent et ami Gérard Depardieu4.
Il se suicide à l'âge de trente-cinq ans, après avoir joué dans trente-sept longs-métrages durant une carrière longue de trente et un ans, après avoir composé et interprété plusieurs chansons pour Françoise Hardy et pour lui-même et après avoir écrit la musique du film F… comme Fairbanks.
Il est le père de la scénariste Angèle Herry5 et de la comédienne Lola Dewaere.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Dewaere
lettre de Gérard DEPARDIEU
Cher Patrick,
En ce moment, on n'arrête pas de nous bassiner avec l'anniversaire de mai 68. Vingt ans après. Après quoi ! Une émeute de jeunes vieux cons, voilà ce qu'on pensait tous les deux, des batailles de boules de neige…
Cette drôle de révolution aura au moins permis de changer les uniformes des flics, et à Bertrand Blier de tourner Les Valseuses ! Ce fut un véritable pavé lancé à la vitrine du cinéma français. Avec Miou-Miou, nous avions fait sauter les derniers tabous. Les Valseuses ! C'était notre bohème à nous, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Qu'est-ce qu'on a pu faire chier Bertrand sur ce coup. On ne dormait pas, on débarquait au petit matin sur le plateau avec des têtes de noceurs, de débauchés. On était heureux comme des cons, comme des enfants faisant l'école buissonnière. C'était la grande voyoucratie, un mélange d'inconscience et d'insouciance. On piquait la D.S. et en avant la corrida nocturne. C'étaient de drôles de nuits. On avait l'impression de travailler, d'étudier nos rôles, de répéter pour le lendemain. Ben voyons ! (…)
Comme Romy Schneider tu confondais ta vie et le métier d'acteur. Tu supportais mal les duretés de ce milieu. Tu étais sensible, sans défense, presque infirme devant le monde. Je te voyais venir avec toutes ces mythologies bidons autour du cinéma, de James Dean ; cela te plaisait, ce romantisme noir et buté. Tu la trouvais belle la mort, bien garce, offerte. Il fallait que tu exploses, que tu te désintègres. Tu « speedais » la vie. Tu allais à une autre vitesse, avec une autre tension. Ce n'est pas tellement que tu n'avais plus envie de vivre, mais tu souffrais trop, de vivre. Chaque jour, tu ressassais les mêmes merdes, les mêmes horreurs dans ton crâne. A la fin, forcément, tu deviens fou. Dans Série Noire, tu te précipitais contre le pare-brise de ta voiture. J'ai toujours mal en repensant à cette scène. J'ai l'impression d'un film testamentaire. Tu te débats, tu te cognes contre tous les murs. Il y avait l'agressivité désespérée, l'hystérie rebelle de Série Noire. Il y avait aussi la résignation accablée du Mauvais Fils. Ces deux films, c'est toi. (…)
Je te le dis maintenant sans gêne et sans en faire un drame, j'ai toujours senti la mort en toi. Pis, je pensais que tu nous quitterais encore plus vite. C'était une certitude terrible que je gardais pour moi. Je ne pouvais rien faire. J'étais le spectateur forcé de ce compte à rebours. Ton suicide fut une longue et douloureuse maladie. Quand j'ai su que c'était fini, je me suis dit : bah oui, quoi. Rien à dire. Je n'allais tout de même pas surjouer comme les mauvais acteurs. Et puis je te l'avoue, moi, bien en face, je m'en fous. Je ne veux pas rentrer là-dedans. Je suis une bête, ça m'est égal, la mort connais pas. Je suis la vie, la vie jusque dans sa monstruosité. Il ne faut jamais faire dans la culpabilité, se dire qu'on aurait dû, qu'on aurait pu. Que dalle. Il y avait un défaut de fabrication, un vice, quelque chose de fêlé en toi, Patrick. (…)
Malgré tout, malgré moi, je crois que cette lettre, c'était pour te parler de la disparition de mon chat. Il faut subitement que je te parle de lui. Quand il est mort, je me suis mis à chialer comme une pleureuse de tragédie. Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer. (…) J'avais toujours pensé à un chat en pensant à lui. Un chat est un chat. Quand j'ai pensé « Il est malade », j'ai pensé à un être. Ca m'a fait un mal terrible. (…) Je l'ai enterré dans mon jardin. Le matin, je le retrouvais avec sa tête sur ma poitrine. Dès que je sentais sa présence, j'étais en paix. J'avais ce chat à qui parler. C'est complètement con. On ne peut pas expliquer la complicité. (…)
Des moments de paix, d'abandon, nous en avons eus aussi ensemble, Patrick. Un vrai repos des guerriers. Avec toi, j'aurais aimé avoir une aventure. Te braque pas. Pas l'espèce de sodomie à la godille des Valseuses. Là, ils font ça par ennui, parce qu'ils en ont marre de déambuler. Les mecs se serrent à force de traîner ensemble. Ils s'enfilent parce qu'ils commencent à douter d'eux-mêmes. C'est le problème de la délinquance mal exprimée. On retrouve toute cette misère, toute cette frustration dans le courrier des lecteurs de Libération, dans les récits de taulards.
L'homosexualité, c'est sans doute beaucoup plus subtil que ce qu'on en dit. D'ailleurs, je ne sais pas ce que c'est, à quoi ça ressemble. Je sais seulement qu'il existe des moments. Ils peuvent se produire avec une femme, un homme, une bouteille de vin. Ce sont des états de grâce partagés.
Ils me font penser à une prise réussie au cinéma. Il y a toujours une part d'irrationnel dans une prise réussie. On travaille des heures, on passe son temps à refaire, à reprendre, à modifier, puis soudain c'est la bonne. On ne comprend pas pourquoi, mais c'est l'éclaircie, c'est la bonne. Je ne peux pas m'empêcher de penser, Patrick, que si tu n'étais pas parti, c'est peut-être toi que j'aurais embrassé dans Tenue de soirée.
Gérard Depardieu, Lettres volées, Ed. J.-C. Lattès, Le Livre de Poche, 1988. Image : Les Valseuses, Bertrand Blier, 1974.
http://www.deslettres.fr/wp-content/uploads/2013/10/Depardieu.gif
Considéré comme un des acteurs les plus brillants de sa génération2, Patrick Dewaere a incarné la « fureur de vivre » à la française et demeure un modèle pour les générations de jeunes comédiens qui lui ont succédé3. Son jeu se caractérise par un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes et dans les attitudes proches de l’Actors Studio, inventives et généreuses alors que dans les années 1970, les critiques préféraient les « rondeurs » et le jeu de son alter-ego professionnel, concurrent et ami Gérard Depardieu4.
Il se suicide à l'âge de trente-cinq ans, après avoir joué dans trente-sept longs-métrages durant une carrière longue de trente et un ans, après avoir composé et interprété plusieurs chansons pour Françoise Hardy et pour lui-même et après avoir écrit la musique du film F… comme Fairbanks.
Il est le père de la scénariste Angèle Herry5 et de la comédienne Lola Dewaere.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Dewaere
lettre de Gérard DEPARDIEU
Cher Patrick,
En ce moment, on n'arrête pas de nous bassiner avec l'anniversaire de mai 68. Vingt ans après. Après quoi ! Une émeute de jeunes vieux cons, voilà ce qu'on pensait tous les deux, des batailles de boules de neige…
Cette drôle de révolution aura au moins permis de changer les uniformes des flics, et à Bertrand Blier de tourner Les Valseuses ! Ce fut un véritable pavé lancé à la vitrine du cinéma français. Avec Miou-Miou, nous avions fait sauter les derniers tabous. Les Valseuses ! C'était notre bohème à nous, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Qu'est-ce qu'on a pu faire chier Bertrand sur ce coup. On ne dormait pas, on débarquait au petit matin sur le plateau avec des têtes de noceurs, de débauchés. On était heureux comme des cons, comme des enfants faisant l'école buissonnière. C'était la grande voyoucratie, un mélange d'inconscience et d'insouciance. On piquait la D.S. et en avant la corrida nocturne. C'étaient de drôles de nuits. On avait l'impression de travailler, d'étudier nos rôles, de répéter pour le lendemain. Ben voyons ! (…)
Comme Romy Schneider tu confondais ta vie et le métier d'acteur. Tu supportais mal les duretés de ce milieu. Tu étais sensible, sans défense, presque infirme devant le monde. Je te voyais venir avec toutes ces mythologies bidons autour du cinéma, de James Dean ; cela te plaisait, ce romantisme noir et buté. Tu la trouvais belle la mort, bien garce, offerte. Il fallait que tu exploses, que tu te désintègres. Tu « speedais » la vie. Tu allais à une autre vitesse, avec une autre tension. Ce n'est pas tellement que tu n'avais plus envie de vivre, mais tu souffrais trop, de vivre. Chaque jour, tu ressassais les mêmes merdes, les mêmes horreurs dans ton crâne. A la fin, forcément, tu deviens fou. Dans Série Noire, tu te précipitais contre le pare-brise de ta voiture. J'ai toujours mal en repensant à cette scène. J'ai l'impression d'un film testamentaire. Tu te débats, tu te cognes contre tous les murs. Il y avait l'agressivité désespérée, l'hystérie rebelle de Série Noire. Il y avait aussi la résignation accablée du Mauvais Fils. Ces deux films, c'est toi. (…)
Je te le dis maintenant sans gêne et sans en faire un drame, j'ai toujours senti la mort en toi. Pis, je pensais que tu nous quitterais encore plus vite. C'était une certitude terrible que je gardais pour moi. Je ne pouvais rien faire. J'étais le spectateur forcé de ce compte à rebours. Ton suicide fut une longue et douloureuse maladie. Quand j'ai su que c'était fini, je me suis dit : bah oui, quoi. Rien à dire. Je n'allais tout de même pas surjouer comme les mauvais acteurs. Et puis je te l'avoue, moi, bien en face, je m'en fous. Je ne veux pas rentrer là-dedans. Je suis une bête, ça m'est égal, la mort connais pas. Je suis la vie, la vie jusque dans sa monstruosité. Il ne faut jamais faire dans la culpabilité, se dire qu'on aurait dû, qu'on aurait pu. Que dalle. Il y avait un défaut de fabrication, un vice, quelque chose de fêlé en toi, Patrick. (…)
Malgré tout, malgré moi, je crois que cette lettre, c'était pour te parler de la disparition de mon chat. Il faut subitement que je te parle de lui. Quand il est mort, je me suis mis à chialer comme une pleureuse de tragédie. Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer. (…) J'avais toujours pensé à un chat en pensant à lui. Un chat est un chat. Quand j'ai pensé « Il est malade », j'ai pensé à un être. Ca m'a fait un mal terrible. (…) Je l'ai enterré dans mon jardin. Le matin, je le retrouvais avec sa tête sur ma poitrine. Dès que je sentais sa présence, j'étais en paix. J'avais ce chat à qui parler. C'est complètement con. On ne peut pas expliquer la complicité. (…)
Des moments de paix, d'abandon, nous en avons eus aussi ensemble, Patrick. Un vrai repos des guerriers. Avec toi, j'aurais aimé avoir une aventure. Te braque pas. Pas l'espèce de sodomie à la godille des Valseuses. Là, ils font ça par ennui, parce qu'ils en ont marre de déambuler. Les mecs se serrent à force de traîner ensemble. Ils s'enfilent parce qu'ils commencent à douter d'eux-mêmes. C'est le problème de la délinquance mal exprimée. On retrouve toute cette misère, toute cette frustration dans le courrier des lecteurs de Libération, dans les récits de taulards.
L'homosexualité, c'est sans doute beaucoup plus subtil que ce qu'on en dit. D'ailleurs, je ne sais pas ce que c'est, à quoi ça ressemble. Je sais seulement qu'il existe des moments. Ils peuvent se produire avec une femme, un homme, une bouteille de vin. Ce sont des états de grâce partagés.
Ils me font penser à une prise réussie au cinéma. Il y a toujours une part d'irrationnel dans une prise réussie. On travaille des heures, on passe son temps à refaire, à reprendre, à modifier, puis soudain c'est la bonne. On ne comprend pas pourquoi, mais c'est l'éclaircie, c'est la bonne. Je ne peux pas m'empêcher de penser, Patrick, que si tu n'étais pas parti, c'est peut-être toi que j'aurais embrassé dans Tenue de soirée.
Gérard Depardieu, Lettres volées, Ed. J.-C. Lattès, Le Livre de Poche, 1988. Image : Les Valseuses, Bertrand Blier, 1974.
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Re: Patrick Dewaere
Acteur français né Patrick Jean-Marie Henri Bourdeau le dimanche 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc, en Bretagne. C'est le troisième enfant d'une famille qui en comptera six.
Patrick Dewaere a une enfance plutôt difficile. Il n'aime pas l'école, même s'il tentera de passer son bac trois fois de suite. Il est souvent raillé comme la petite star du cinéma car, comme ses frères, Patrick tient, dès son plus jeune âge, quelques rôles sous le nom de Patrick Maurin (nom de sa mère ) pendant les années 50.
Il débute au cinéma dès 1951 dans "MONSIEUR FABRE". Il n'a alors que quatre ans. Il joue ensuite divers petits rôles d'enfants, d'écoliers... dans plusieurs films, comme par exemple, "LA MADELON", "EN EFFEUILLANT LA MARGUERITE", ou "JE REVIENDRAI À KANDARA" ...
En 1960, il tourne dans des films télévisés comme, par exemple, "La déesse d'or" ou bien encore en 1967 "Les hauts de Hurlevent" de Jean-Paul Carrière. C'est d'ailleurs cette même année qu'il obtient enfin un des premiers rôles dans le feuilleton télévisé "Jean de la tour miracle" Fiche de la serie jean de la tour miracle (qui rencontre un certain succès). Toujours en 1967, il devient pensionnaire, puis " sociétaire " en 1968, du Café de la Gare avec Coluche, Romain Bouteille, Sotha et Miou-Miou... où il joue pendant plus de dix ans (lorsqu'il ne tourne pas pour le cinéma) dans différentes pièces de théâtre. Mais, à cause des différents reports d'autorisations d'ouverture, il va falloir quand même près deux ans pour que le Café de la Gare soit achevé et qu'il ouvre officiellement ses portes le 12 Juin 1969.
C'est pendant cette période qu'il veut faire table rase de son passé de "comédien embourgeoisé" et qu'il apprend qu'il n'a pas le même père que ses autres frères et sœur. Il décide alors de prendre un autre nom de scène et choisi le nom Dewaere , patronyme de son arrière-grand-mère maternelle, pour se différencier de la troupe Maurin, dont il ne se sent en fait qu'un numéro. C'est aussi pendant cette folle période qu'il décide de se marier dans le plus grand secret avec Sotha, en ayant Rufus et une amie comédienne comme témoins.
Parallèlement, pour que la jeune troupe de comédiens puisse réaliser les travaux du futur "Café de la Gare", chacun d'eux fait des "post-synchro" (doublages sons). Patrick fait la voix de Dustin Hoffman dans "Le lauréat" par exemple et tourne dans quelques publicités pour contribuer à l'avancée du café théâtre.
Dès le Café de la Gare achevé, il tourne avec ses acolytes dans un court-métrage "La vie sentimentale de Georges le Tueur" et commence à se faire remarquer dans les sketches qu'il écrit parfois et dans lesquels il joue. Il est engagé pour le cinéma par Jean-Paul Rappeneau, venu un soir sur les conseils de Coluche chercher dans ce nouveau vivier un des futurs acteurs qui devait jouer deux petites scènes dans son prochain film "LES MARIÉS DE L'AN II" (1970). Un peu plus tard, il trouve un petit rôle avec une seule réplique en 1971 dans "LA MAISON SOUS LES ARBRES" (1971). C'est ensuite en 1972 que toute la troupe du Café de la Gare est engagée dans "THEMROC" par Claude Faraldo, mais ce film qui est pourtant quasiment inconnu en France est encore aujourd'hui, l'un des films-cultes, des cinéphiles anglo-saxons.
A la fin 1972, Bertrand Blier cherche de nouveaux acteurs, pour l'adaptation au cinéma de son roman "LES VALSEUSES" (1974). Il choisit d'abord Gérard Depardieu et Miou-Miou ,puis, sur les conseils des deux autres, Patrick pour tenir les rôles principaux. Ce film le propulse au rang de "nouvelles stars" à part entière.
Néanmoins, après cet énorme succès, Patrick Dewaere reste curieux d'expériences stimulantes. C'est pourquoi il accepte de tourner dans des films à moindre budget, mais emplis de poésie comme "AU LONG DE LA RIVIÈRE FANGO" (1975) de Sotha ou "LILY AIME-MOI" (1975) et "F COMME FAIRBANKS" (1976) de Maurice Dugowson dont il fait la musique. Il accepte également de donner une chance au jeune réalisateur Claude Miller en interprétant "LA MEILLEURE FAÇON DE MARCHER" (1976) ou "LA MARCHE TRIOMPHALE" (1977) de Marco Bellocchio où il prouve encore son horreur du conformisme. Car Patrick Dewaere excelle dans les rôles de perdants et de marginaux qu'il sait rendre attachants par sa sensibilité. Il interprète des rôles dans lesquels il peut se glisser instinctivement. Parfois, il refuse ouvertement certains scénarios qu'on lui propose, ce qui ne plaît pas beaucoup aux majors du cinéma. Les personnages qu'il interprète sont souvent meurtris mentalement, même si le public le préfère dans des rôles de héros positif. En 1977, il achève de convaincre le public de son talent, avec "LE JUGE FAYARD DIT LE SHÉRIF " (1977) d'Yves Boisset. Mais après son petit succès pour la bande-son du film "F comme Fairbanks", il doute pendant un moment, sur le fait d'arrêter le cinéma pour se consacrer entièrement à la musique. Il veut monter un groupe, il fait donc un disque (un 45 tours) qui sort en 1978, mais son insuccès auprès du public le décourage rapidement et remet en cause sa carrière musicale . Il revient donc à son premier amour: le cinéma. Il tourne alors dans "COUP DE TÊTE" (1979), "SÉRIE NOIRE" (1979) qui obtiennent un véritable succès auprès du public.
Mais en 1980, juste avant la sortie du film "UN MAUVAIS FILS" de Claude Sautet, Patrick confie sans crainte, ou de façon inconsciente, à un journaliste du "Journal du dimanche" la date qu'il veut garder secrète de son futur mariage avec Elsa, la mère de sa seconde fille Lola. Mais le journaliste décide de ne pas garder pour lui le scoop et la nouvelle fait la une du journal. Patrick est très énervé et malheureusement soutenu par deux de ses amis, ils se rendent tous les trois chez le journaliste où il s'ensuit une rixe. Le journaliste décide de porter plainte pour coups et blessures .
Les journalistes très solidaires dans ce genre d'affaire soutiennent avec tous les excès et sans aucune mesure leur confrère et critiquent très fortement le film pourtant de grande qualité de Claude Sautet qui vient juste de sortir et les films qui vont suivre l'année suivante en 1981 comme par exemple "PSY", "BEAU-PÈRE", ou encore "PLEIN SUD". Ils évitent de parler de Patrick Dewaere dans leurs articles ou ne le cite qu'avec ses initiales. Cette mésaventure avec les journaux va durer quelque temps et cela l'affecte profondément. Toutefois le journaliste, très bien conseillé, acceptera une très grosse somme d'argent de la part de Patrick Dewaere pour lui éviter le procès et en finir avec cette histoire. Donc, des le début d'année 1982, l'incident est oublié. Puis, sortent en salle des films comme"MILLE MILLIARDS DE DOLLARS" d'Henri Verneuil (1982) qui rencontre un très gros succès et un film pourtant tourné en 1979 "PACO L'INFAILLIBLE " de Didier Haudepin. Ces nouveaux films où il tient les rôles principaux, lui permettent de donner là encore la pleine mesure de son talent.
Le 16 juillet 1982, alors qu'il répète le rôle de Marcel Cerdan Voir la bande essai pour le film de Claude Lelouch "Édith et Marcel", Patrick Dewaere rentre seul à son domicile parisien, impasse du moulin vert voir la rue en quicktime VR, en début d'après-midi et choisit, en se mettant en scène face au miroir de sa chambre, de se suicider en se tirant une balle de 22 long rifle dans la bouche. C'est son domestique (qui parle seulement anglais) qui le découvre étendu vers 16 heures, et qui, affolé, se précipite chez la blanchisseuse de la rue du moulin vert pour lui demander d'appeller Police Secours, mais il est évidemment trop tard lorsqu'elle arrive. Le vendredi 23 juillet, ses obsèques sont célébrées place Victor et Hélène Basch (Paris 14 ème) dans l'église Saint Pierre du Petit-Montrouge. Le cercueil de Patrick Dewaere est porté par ses frères devant la foule. L'inhumation a lieu un peu plus tard à Saint Lambert du Lattay (Maine et Loire). Il avait seulement 35 ans et les raisons réelles de son acte demeurent inconnues.
Patrick Dewaere est décédé un mois avant la sortie en salle de son dernier film "PARADIS POUR TOUS" (août 1982) de Alain Jessua. C'est un film où il joue le rôle d'un agent d'assurance qui vient de louper son suicide mais qui reprend enfin goût à la vie après une opération expérimentale (le flashage) sur son cerveau. Après "Edith et Marcel", il devait aussi tourner dans le prochain film de Bertrand Blier "La femme de mon pote" ou bien encore "Le prix du danger" d'Yves Boisset. Mais ces projets ne verront pas le jour, tout du moins pas avec lui.
En 1992, dix ans après la mort de Patrick Dewaere, Marc Esposito, qui a souvent interviewé Patrick lorsqu'il travaillait pour le mensuel "Première" et avec qui il était devenu un "bon copain" décide de lui rendre hommage en présentant le film "PATRICK DEWAERE" en ouverture et hors compétition du Festival de Cannes 1992, dont le jury est présidé cette année là par Gérard Depardieu. En effet, Patrick l'un des meilleurs acteurs de sa génération, n'a jamais été récompensé, malgré cinq nominations aux Césars et sa présence en compétition à Cannes, pour "SÉRIE NOIRE" et "BEAU-PÈRE".
Patrick Dewaere a une enfance plutôt difficile. Il n'aime pas l'école, même s'il tentera de passer son bac trois fois de suite. Il est souvent raillé comme la petite star du cinéma car, comme ses frères, Patrick tient, dès son plus jeune âge, quelques rôles sous le nom de Patrick Maurin (nom de sa mère ) pendant les années 50.
Il débute au cinéma dès 1951 dans "MONSIEUR FABRE". Il n'a alors que quatre ans. Il joue ensuite divers petits rôles d'enfants, d'écoliers... dans plusieurs films, comme par exemple, "LA MADELON", "EN EFFEUILLANT LA MARGUERITE", ou "JE REVIENDRAI À KANDARA" ...
En 1960, il tourne dans des films télévisés comme, par exemple, "La déesse d'or" ou bien encore en 1967 "Les hauts de Hurlevent" de Jean-Paul Carrière. C'est d'ailleurs cette même année qu'il obtient enfin un des premiers rôles dans le feuilleton télévisé "Jean de la tour miracle" Fiche de la serie jean de la tour miracle (qui rencontre un certain succès). Toujours en 1967, il devient pensionnaire, puis " sociétaire " en 1968, du Café de la Gare avec Coluche, Romain Bouteille, Sotha et Miou-Miou... où il joue pendant plus de dix ans (lorsqu'il ne tourne pas pour le cinéma) dans différentes pièces de théâtre. Mais, à cause des différents reports d'autorisations d'ouverture, il va falloir quand même près deux ans pour que le Café de la Gare soit achevé et qu'il ouvre officiellement ses portes le 12 Juin 1969.
C'est pendant cette période qu'il veut faire table rase de son passé de "comédien embourgeoisé" et qu'il apprend qu'il n'a pas le même père que ses autres frères et sœur. Il décide alors de prendre un autre nom de scène et choisi le nom Dewaere , patronyme de son arrière-grand-mère maternelle, pour se différencier de la troupe Maurin, dont il ne se sent en fait qu'un numéro. C'est aussi pendant cette folle période qu'il décide de se marier dans le plus grand secret avec Sotha, en ayant Rufus et une amie comédienne comme témoins.
Parallèlement, pour que la jeune troupe de comédiens puisse réaliser les travaux du futur "Café de la Gare", chacun d'eux fait des "post-synchro" (doublages sons). Patrick fait la voix de Dustin Hoffman dans "Le lauréat" par exemple et tourne dans quelques publicités pour contribuer à l'avancée du café théâtre.
Dès le Café de la Gare achevé, il tourne avec ses acolytes dans un court-métrage "La vie sentimentale de Georges le Tueur" et commence à se faire remarquer dans les sketches qu'il écrit parfois et dans lesquels il joue. Il est engagé pour le cinéma par Jean-Paul Rappeneau, venu un soir sur les conseils de Coluche chercher dans ce nouveau vivier un des futurs acteurs qui devait jouer deux petites scènes dans son prochain film "LES MARIÉS DE L'AN II" (1970). Un peu plus tard, il trouve un petit rôle avec une seule réplique en 1971 dans "LA MAISON SOUS LES ARBRES" (1971). C'est ensuite en 1972 que toute la troupe du Café de la Gare est engagée dans "THEMROC" par Claude Faraldo, mais ce film qui est pourtant quasiment inconnu en France est encore aujourd'hui, l'un des films-cultes, des cinéphiles anglo-saxons.
A la fin 1972, Bertrand Blier cherche de nouveaux acteurs, pour l'adaptation au cinéma de son roman "LES VALSEUSES" (1974). Il choisit d'abord Gérard Depardieu et Miou-Miou ,puis, sur les conseils des deux autres, Patrick pour tenir les rôles principaux. Ce film le propulse au rang de "nouvelles stars" à part entière.
Néanmoins, après cet énorme succès, Patrick Dewaere reste curieux d'expériences stimulantes. C'est pourquoi il accepte de tourner dans des films à moindre budget, mais emplis de poésie comme "AU LONG DE LA RIVIÈRE FANGO" (1975) de Sotha ou "LILY AIME-MOI" (1975) et "F COMME FAIRBANKS" (1976) de Maurice Dugowson dont il fait la musique. Il accepte également de donner une chance au jeune réalisateur Claude Miller en interprétant "LA MEILLEURE FAÇON DE MARCHER" (1976) ou "LA MARCHE TRIOMPHALE" (1977) de Marco Bellocchio où il prouve encore son horreur du conformisme. Car Patrick Dewaere excelle dans les rôles de perdants et de marginaux qu'il sait rendre attachants par sa sensibilité. Il interprète des rôles dans lesquels il peut se glisser instinctivement. Parfois, il refuse ouvertement certains scénarios qu'on lui propose, ce qui ne plaît pas beaucoup aux majors du cinéma. Les personnages qu'il interprète sont souvent meurtris mentalement, même si le public le préfère dans des rôles de héros positif. En 1977, il achève de convaincre le public de son talent, avec "LE JUGE FAYARD DIT LE SHÉRIF " (1977) d'Yves Boisset. Mais après son petit succès pour la bande-son du film "F comme Fairbanks", il doute pendant un moment, sur le fait d'arrêter le cinéma pour se consacrer entièrement à la musique. Il veut monter un groupe, il fait donc un disque (un 45 tours) qui sort en 1978, mais son insuccès auprès du public le décourage rapidement et remet en cause sa carrière musicale . Il revient donc à son premier amour: le cinéma. Il tourne alors dans "COUP DE TÊTE" (1979), "SÉRIE NOIRE" (1979) qui obtiennent un véritable succès auprès du public.
Mais en 1980, juste avant la sortie du film "UN MAUVAIS FILS" de Claude Sautet, Patrick confie sans crainte, ou de façon inconsciente, à un journaliste du "Journal du dimanche" la date qu'il veut garder secrète de son futur mariage avec Elsa, la mère de sa seconde fille Lola. Mais le journaliste décide de ne pas garder pour lui le scoop et la nouvelle fait la une du journal. Patrick est très énervé et malheureusement soutenu par deux de ses amis, ils se rendent tous les trois chez le journaliste où il s'ensuit une rixe. Le journaliste décide de porter plainte pour coups et blessures .
Les journalistes très solidaires dans ce genre d'affaire soutiennent avec tous les excès et sans aucune mesure leur confrère et critiquent très fortement le film pourtant de grande qualité de Claude Sautet qui vient juste de sortir et les films qui vont suivre l'année suivante en 1981 comme par exemple "PSY", "BEAU-PÈRE", ou encore "PLEIN SUD". Ils évitent de parler de Patrick Dewaere dans leurs articles ou ne le cite qu'avec ses initiales. Cette mésaventure avec les journaux va durer quelque temps et cela l'affecte profondément. Toutefois le journaliste, très bien conseillé, acceptera une très grosse somme d'argent de la part de Patrick Dewaere pour lui éviter le procès et en finir avec cette histoire. Donc, des le début d'année 1982, l'incident est oublié. Puis, sortent en salle des films comme"MILLE MILLIARDS DE DOLLARS" d'Henri Verneuil (1982) qui rencontre un très gros succès et un film pourtant tourné en 1979 "PACO L'INFAILLIBLE " de Didier Haudepin. Ces nouveaux films où il tient les rôles principaux, lui permettent de donner là encore la pleine mesure de son talent.
Le 16 juillet 1982, alors qu'il répète le rôle de Marcel Cerdan Voir la bande essai pour le film de Claude Lelouch "Édith et Marcel", Patrick Dewaere rentre seul à son domicile parisien, impasse du moulin vert voir la rue en quicktime VR, en début d'après-midi et choisit, en se mettant en scène face au miroir de sa chambre, de se suicider en se tirant une balle de 22 long rifle dans la bouche. C'est son domestique (qui parle seulement anglais) qui le découvre étendu vers 16 heures, et qui, affolé, se précipite chez la blanchisseuse de la rue du moulin vert pour lui demander d'appeller Police Secours, mais il est évidemment trop tard lorsqu'elle arrive. Le vendredi 23 juillet, ses obsèques sont célébrées place Victor et Hélène Basch (Paris 14 ème) dans l'église Saint Pierre du Petit-Montrouge. Le cercueil de Patrick Dewaere est porté par ses frères devant la foule. L'inhumation a lieu un peu plus tard à Saint Lambert du Lattay (Maine et Loire). Il avait seulement 35 ans et les raisons réelles de son acte demeurent inconnues.
Patrick Dewaere est décédé un mois avant la sortie en salle de son dernier film "PARADIS POUR TOUS" (août 1982) de Alain Jessua. C'est un film où il joue le rôle d'un agent d'assurance qui vient de louper son suicide mais qui reprend enfin goût à la vie après une opération expérimentale (le flashage) sur son cerveau. Après "Edith et Marcel", il devait aussi tourner dans le prochain film de Bertrand Blier "La femme de mon pote" ou bien encore "Le prix du danger" d'Yves Boisset. Mais ces projets ne verront pas le jour, tout du moins pas avec lui.
En 1992, dix ans après la mort de Patrick Dewaere, Marc Esposito, qui a souvent interviewé Patrick lorsqu'il travaillait pour le mensuel "Première" et avec qui il était devenu un "bon copain" décide de lui rendre hommage en présentant le film "PATRICK DEWAERE" en ouverture et hors compétition du Festival de Cannes 1992, dont le jury est présidé cette année là par Gérard Depardieu. En effet, Patrick l'un des meilleurs acteurs de sa génération, n'a jamais été récompensé, malgré cinq nominations aux Césars et sa présence en compétition à Cannes, pour "SÉRIE NOIRE" et "BEAU-PÈRE".
Re: Patrick Dewaere
Lola Dewaere : "Je considère le suicide de mon père comme un abandon"
Vous ne connaissez peut-être pas Lola Dewaere, mais son patronyme vous dit sûrement quelque chose. Fille de l'acteur Patrick Dewaere, elle a vécu une enfance plus que difficile, mais prend aujourd'hui sa revanche sur la vie.
Révélée l'année dernière par la comédie "Mince alors !", Lola Dewaere devrait faire beaucoup parler d'elle dans les mois à venir. Il faut dire que la jeune femme vient d'obtenir sa première nomination aux Césars, dans la catégorie Meilleur Espoir Féminin. Grande, brune, des formes voluptueuses et surtout fille de l'acteur Patrick Dewaere, Lola revient aujourd'hui dans "Paris Match" sur sa vie de galère, digne d'un film dramatique hollywoodien. A 2 ans, son père se suicide. C'est le début d'une enfance difficile, entre déménagement chez ses grands-parents et retour compliqué chez sa mère.
"Ma mère était à la fois trop fragile et trop dévastée pour s'occuper de moi. Quant à ma grand-mère paternelle, elle détestait ma mère qu'elle tenait pour responsable de la mort de son fils. Du coup, j'ai abouti chez mes grands-parents maternels qui habitaient en Maine-et-Loire", confie Lola Dewaere.
Et si elle trouve un refuge paisible chez ses grands-parents, elle décide pourtant de revenir auprès de sa mère au début de son adolescence. Pourtant, la cohabitation s'avère vite difficile. Lola avoue sans détour : "Je crois franchement qu'elle n'était pas faite pour être mère. Ma souffrance auprès d'elle a été pire, pour moi, que la mort de mon père. Cette femme pouvait détruire ma vie, m'entraîner avec elle. C'est la raison pour laquelle j'ai coupé les ponts depuis 2005".
Outre cette vie de famille ultra chaotique, Lola Dewaere a dû faire face à des problèmes beaucoup plus sérieux. Elle qui rêvait de devenir actrice depuis le lycée, a du tout remettre en cause après un accident de voiture. La jeune femme avait alors 18 ans et revenait de boîte de nuit : "J'ai fait un arrêt cardiaque et ma bouche a été complètement arrachée. Pour retrouver un visage, j'ai subi une greffe, implant sur implant par les plus grands chirurgiens plastiques. J'ai mis sept ans à m'en remettre".
Heureusement, au coeur de cette série noire, un rayon de soleil s'est glissé, Angèle. Première fille de Patrick Dewaere et de l'actrice Miou Miou, la demi-soeur de Lola a tout fait pour se rapprocher d'elle. "Je l'adore, elle ne m'a jamais rejetée, au contraire, elle a toujours souhaité m'intégrer à sa famille (...). Miou aussi a été formidable. Elle a eu très peur quand j'ai voulu faire ce métier et m'a encouragée à sa façon, en me disant : 'Je n'ai pas le pouvoir de te pistonner, mais celui de te soutenir moralement'".
Aujourd'hui, Lola Dewaere tente de laisser ses démons derrière elle, même si ce n'est pas tous les jours facile, "Je mange énormément. Même pas par gourmandise, mais par souffrance. J'éprouve toujours le besoin de me remplir lorsque je n'ai rien à faire et que mes crises d'angoisse m'assaillent comme quand j'étais plus jeune". Et quand on lui demande si elle se sent prête à avoir des enfants, celle qui interprétera bientôt la Callas au théâtre conclut tristement : "Je ne veux pas avoir d'enfants, donner la vie me fait peur. Il y a eu trop de souffrance autour de ma propre enfance. Aujourd'hui encore, je considère le suicide de mon père comme un abandon. Son amour pour moi n'a pas su le retenir. Je n'ai pas été capable de le faire rester".
Anaïs Orieul http://www.closermag.fr/people/news-people/lola-dewaere-je-considere-le-suicide-de-mon-pere-comme-un-abandon-125786
Vous ne connaissez peut-être pas Lola Dewaere, mais son patronyme vous dit sûrement quelque chose. Fille de l'acteur Patrick Dewaere, elle a vécu une enfance plus que difficile, mais prend aujourd'hui sa revanche sur la vie.
Révélée l'année dernière par la comédie "Mince alors !", Lola Dewaere devrait faire beaucoup parler d'elle dans les mois à venir. Il faut dire que la jeune femme vient d'obtenir sa première nomination aux Césars, dans la catégorie Meilleur Espoir Féminin. Grande, brune, des formes voluptueuses et surtout fille de l'acteur Patrick Dewaere, Lola revient aujourd'hui dans "Paris Match" sur sa vie de galère, digne d'un film dramatique hollywoodien. A 2 ans, son père se suicide. C'est le début d'une enfance difficile, entre déménagement chez ses grands-parents et retour compliqué chez sa mère.
"Ma mère était à la fois trop fragile et trop dévastée pour s'occuper de moi. Quant à ma grand-mère paternelle, elle détestait ma mère qu'elle tenait pour responsable de la mort de son fils. Du coup, j'ai abouti chez mes grands-parents maternels qui habitaient en Maine-et-Loire", confie Lola Dewaere.
Et si elle trouve un refuge paisible chez ses grands-parents, elle décide pourtant de revenir auprès de sa mère au début de son adolescence. Pourtant, la cohabitation s'avère vite difficile. Lola avoue sans détour : "Je crois franchement qu'elle n'était pas faite pour être mère. Ma souffrance auprès d'elle a été pire, pour moi, que la mort de mon père. Cette femme pouvait détruire ma vie, m'entraîner avec elle. C'est la raison pour laquelle j'ai coupé les ponts depuis 2005".
Outre cette vie de famille ultra chaotique, Lola Dewaere a dû faire face à des problèmes beaucoup plus sérieux. Elle qui rêvait de devenir actrice depuis le lycée, a du tout remettre en cause après un accident de voiture. La jeune femme avait alors 18 ans et revenait de boîte de nuit : "J'ai fait un arrêt cardiaque et ma bouche a été complètement arrachée. Pour retrouver un visage, j'ai subi une greffe, implant sur implant par les plus grands chirurgiens plastiques. J'ai mis sept ans à m'en remettre".
Heureusement, au coeur de cette série noire, un rayon de soleil s'est glissé, Angèle. Première fille de Patrick Dewaere et de l'actrice Miou Miou, la demi-soeur de Lola a tout fait pour se rapprocher d'elle. "Je l'adore, elle ne m'a jamais rejetée, au contraire, elle a toujours souhaité m'intégrer à sa famille (...). Miou aussi a été formidable. Elle a eu très peur quand j'ai voulu faire ce métier et m'a encouragée à sa façon, en me disant : 'Je n'ai pas le pouvoir de te pistonner, mais celui de te soutenir moralement'".
Aujourd'hui, Lola Dewaere tente de laisser ses démons derrière elle, même si ce n'est pas tous les jours facile, "Je mange énormément. Même pas par gourmandise, mais par souffrance. J'éprouve toujours le besoin de me remplir lorsque je n'ai rien à faire et que mes crises d'angoisse m'assaillent comme quand j'étais plus jeune". Et quand on lui demande si elle se sent prête à avoir des enfants, celle qui interprétera bientôt la Callas au théâtre conclut tristement : "Je ne veux pas avoir d'enfants, donner la vie me fait peur. Il y a eu trop de souffrance autour de ma propre enfance. Aujourd'hui encore, je considère le suicide de mon père comme un abandon. Son amour pour moi n'a pas su le retenir. Je n'ai pas été capable de le faire rester".
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