Examinant la place de la bière en Egypte
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Examinant la place de la bière en Egypte
De la Mésopotamie ancienne à l'Egypte
Examinant la place de la bière en Egypte, on aboutit à un constat à peu près analogue à celui effectué pour l’ancienne Mésopotamie. Même préoccupation constante concernant l'hygiène des eaux naturelles, même importance de cette boisson de céréales fermentées dans la vie quotidienne, même fabrication artisanale ou familiale, généralement rapide, probablement peu soignée… Même importance mythique aussi. Le mythe du Livre de la Vache céleste met en scène la bière. Rê, le dieu-Soleil, avait créé le Monde, et les hommes jouissaient de ses bienfaits. Tout immortel qu’il était, le père des dieux vieillissait, ses membres d’or étaient pris de rhumatismes, et sa tête de lapis-lazuli commençait à branler.
Les hommes l’apprirent et, mauvais comme le furent d’ailleurs les fils d’Adam, ils complotèrent contre le dieu chenu. Prenant conseil des autres dieux, ses enfants, Rê décida de punir cruellement les rebelles. La déesse Hathor — « l’œil de Rê » (oudjat, « ce qui est complet ») — fut envoyée sur Terre pour les châtier. Hélas ! A peine le massacre commencé, la déesse libéra ses instincts meurtriers et prit son aspect léonin de Sekhmet « la Puissante ». Vautrée dans les flots de sang qu’elle répandait, elle recommençait sa tuerie à chaque aurore. Déjà l’humanité n’était plus composée que de survivants, et les dieux consternés voyaient disparaître l’espèce humaine, perverse sans doute, mais dont les prières et les sacrifices quotidiens étaient si utiles au monde des Immortels. Alors, Rê, vieillard retors, fit brasser en toute hâte sept mille jarres de bière rouge, rouge parce qu’elle était additionnée « de grandes quantités de didi », substance qu’il avait fait venir d'Eléphantine.
La bière fut répandue avant les premières lueurs du jour, et la déesse tueuse, étonnée, se plongea dans ces flots rouges qui ne pouvaient être que du sang humain. La suite se devine : un bourreau ivre mort n’est plus guère efficace. L’engeance humaine se reforma, et la déesse, définitivement folle de cette boisson, y gagna l’épithète de « maîtresse de l’intoxication ». Son temple de Dendera fut « la maison de l’ivresse ». Il est juste d’ajouter que le goût de l’alcool s’affirma chez la déesse puisqu’elle patronna tout autant la vigne et le vin. Oublieux des massacres des premiers temps, les hommes firent d’Hathor, définitivement, la déesse de la bonne chère et de la joie.
Mais Hathor était trop grande pour une si banale et si pauvre industrie, et les Egyptiens spécialisèrent la déesse Menget (Menket, Menqèt) dans la protection du brassage et de ses ouvriers — elle est évoquée dans les textes rituels d'offrandes de bière et est représentée avec une cruche sur la tête. Tenemet est, quant à elle, la déesse de la bière et parfois du miel, qui offre au défunt les produits qu'elle patronne. Le dieu Bes, nain paillard et glouton, bon génie des foyers et des femmes en couches, devait éternellement épancher sa soif en buvant impartialement de la bière et du vin.
A. P.-R.
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