recherche d'emploi. Un atelier plein de bons conseils

6 mai 2015 / Audrey Abiven

Jean Beltoise et Michel Harsch, conseillers d'Egee, ont partagé leur expérience de recruteurs avec les participants à l'atelier.



La Cité des métiers de Ploufragan organisait, hier, à la Maison du Département, un atelier « Conseils pour une candidature efficace », proposé avec l'association Entente des générations pour l'emploi et l'entreprise (Egee). L'occasion pour d'anciens recruteurs de partager leur expérience. Autour de la table, en ce mardi après-midi, sept personnes en recherche d'emploi ont répondu à l'invitation de la Cité des métiers. Une huitième s'est invitée à la dernière minute. Les profils sont variés. Une jeune intérimaire, tout juste sortie des études et en mal d'expérience, un agriculteur préparant sa reconversion ou encore une cadre anticipant un revirement de carrière. Certains ont un projet précis en tête. D'autres sont déboussolés au moment de se replonger dans la recherche d'un boulot. « Pas évident, quand on n'a pas eu d'entretien d'embauche depuis plusieurs dizaines d'années », explique Magalie Masson, de la Cité de l'emploi. Face à eux, trois membres de l'association Entente des générations pour l'emploi et l'entreprise (Egee), ayant eu une expérience de recruteur durant leur carrière professionnelle. Après un premier tour de table, l'échange débute. Ici, pas de CV type, pas de recettes magiques. L'atelier se veut tourné vers l'échange. Seuls quelques mots clés s'affichent sur le grand écran : « Rassurer », « convaincre »...


Rassurer le recruteur [/b


]La première chose, explique Michel Harsch, conseiller d'Egee, c'est « rassurer ». Il ne s'agit pas là de rassurer le candidat stressé par son entretien d'embauche, mais bien de rassurer le recruteur. « Il doit être sûr de ne pas se tromper. S'il a un doute sur un trou inexpliqué dans le CV par exemple, la candidature sera écartée. » Un constat partagé par Jean Beltoise, également membre d'Egee. « On ne peut pas rechercher un emploi si on n'a pas réglé ses problèmes. Ça peut paraître brutal mais c'est essentiel ! »


[b]« Beaugosse22 »,


s'abstenir Certains conseils donnés par les recruteurs semblent évidents mais valent la peine d'être énoncés. L'essentiel des recrutements se faisant par candidatures spontanées, le plus souvent par internet, il est ainsi indispensable de soigner le mail accompagnant les CV et lettre de motivation, « toujours adaptés au poste visé », rabâchent les anciens recruteurs, experts pour repérer les CV photocopiés. Les mails d'accompagnement se contentant d'un « Veuillez trouver ci-joint, ma lettre de motivation », risquent également de finir directement dans la corbeille. De même, les adresses mail du genre Beaugosse22 sont à proscrire. « Vous souriez, mais j'en ai vu de ce style-là ! », lance Jean Beltoise. Les échanges se poursuivent. Facebook, Viadéo ou LinkedIn, voire Le BonCoin... Entre Egee et la représentante de la Cité des métiers, on n'est pas d'accord sur le poids des réseaux sociaux dans le processus de recrutement. Outre le virtuel, on parle aussi des réseaux et relations. « Le piston, ça marche encore ? » Vaste débat. Avant d'enchaîner sur un autre verbe essentiel : « Convaincre


Apprendre à « se vendre »

fois franchi l'obstacle CV-lettre de motivation, ajouté, parfois, au barrage de la secrétaire, voilà la convocation à l'entretien. Là encore, rien n'est gagné. Il s'agit, pour se démarquer des quatre ou cinq autres candidats convoqués pour le même poste, de savoir se vendre. Et à profils identiques, ou presque, la différence peut se faire sur la personnalité, bien sûr, mais aussi sur les centres d'intérêt - « à ne pas négliger », souligne Michel Harsch. Vient, enfin, l'inévitable question « Donnez moi trois de vos qualités et trois de vos défauts ». Cela suppose de bien se connaître. Et là encore, il s'agit d'adapter ses réponses : « éviter les banalités (sérieux, dévoué...) et tempérer les défauts ("timide, mais j'me soigne... ") ». Éviter aussi de demander à papa maman, pour qui on n'a, bien sûr, que des qualités.


En complément « Le candidat doit déjà bien se connaître »

L'association Entente des générations pour l'emploi et l'entreprise (Egee) organise-t-elle souvent des ateliers comme celui proposé à Guingamp ?

Au départ, nous proposions ces ateliers dans les établissements scolaires. Mais au vu de la demande auprès des chercheurs d'emploi, victimes de notre succès, nous avons dû scinder nos équipes. Sur les 35 membres que compte l'association dans le département, une vingtaine s'est donc spécialisée dans ces ateliers de technique de recherche d'emploi. Nous en proposons avec la Cité des métiers, mais également avec les Missions locales, les Ateliers du cœur, Émeraude ID... Nous en faisons quatre à cinq par mois, avec jusqu'à dix participants à chaque fois. Ça représente 40 à 50 participants chaque mois. L'expérience se prolonge-t-elle au-delà de ces ateliers ?

Outre ces ateliers collectifs, nous proposons aussi des simulations d'entretien d'embauche. Cinq des huit participants d'aujourd'hui participeront ainsi, la semaine prochaine, à une simulation d'entretien. Les autres ne se sentaient pas encore prêts. L'association propose également, depuis peu, un accompagnement personnalisé. Il s'agit d'un contrat signé entre le demandeur d'emploi, la structure qui l'accompagne et Egee.

Durant quatre mois, on précise son projet professionnel, on prépare un dossier solide. Le candidat profite aussi du réseau de son parrain. Et les résultats sont bons. Sur la dizaine de personnes accompagnées, toutes ont trouvé un emploi.

Quels sont les points essentiels quand on recherche un emploi ?

Je dirais qu'il faut déjà bien se connaître. Il faut faire son bilan personnel et définir son projet professionnel. À chaque candidature, il faut adapter CV et lettre de motivation et, surtout, bien préparer son entretien d'embauche. Le candidat ne doit pas bégayer. Il doit assumer son parcours pour ne pas être surpris par une question sur un sujet gênant.

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