Plérin. Douze ans de procès pour éviter que la maison ne s'écroule

Le tribunal a donné raison à la famille qui a vécu des années dans l’angoisse. Le département des Côtes-d’Armor va réaliser un mur de soutènement de la falaise à Plérin. Elle s’était éboulée en 2004.

Le 31 janvier 2004, une grosse tempête provoque un éboulement de la falaise de la rue du Viaduc, dans les virages de la côte de Plérin, près de Saint-Brieuc. Conséquence : les arbres d’une propriété tombent sur la route en contrebas. Une chance. « Aucune voiture ne circulait sur la route vers les 11 h quand la falaise est tombée » raconte le propriétaire. Mais leur propriété a perdu 1,50 mètre sur toute la façade.

Après cet effondrement, leur maison se retrouve en retrait d’environ trois mètres de la falaise à pic. Dominant la vallée du Gouët, elle surplombe la rue. Angoissant pour cette famille avec des enfants alors en bas âge. Face à eux le vide, la falaise déchiquetée…

Et les questions qui se bousculent. La falaise va-t-elle continuer à s’ébouler ? La maison va-t-elle résister ? Se fissurer ? Le couple se rassure. « C’est une bonne construction en pierre des années cinquante construite sur de la roche ». Finalement, la falaise n’a pas bougé depuis cette tempête. Et la maison n’a subi aucune dégradation.

« J’ai toujours peur »

Commence alors en 2004 un très long bras de fer judiciaire avec le conseil général. La collectivité refuse d’endosser la responsabilité de l’éboulement. Après douze ans de procédures devant les tribunaux administratifs et civils, le marathon judiciaire s’achève en 2016.

Le tribunal administratif donne raison à la famille. La juridiction estime que le manque d’entretien du talus par le département est à l’origine de l’éboulement. Aujourd’hui, c’est le soulagement. « Ça a été vraiment pénible. Mais on n’a bien fait de se battre… ».

Le conseil départemental a entrepris des travaux de confortement de la falaise, destinés aussi à sécuriser les usagers de la route. Un mur de soutènement en gabion (des pierres insérées dans des cages en ferraille) va être édifié. En raison du chantier, la circulation ne se fait uniquement dans le sens Plérin-Saint-Brieuc.

Les travaux devaient être achevés la première semaine de décembre. « J’ai toujours peur. J’ai hâte que ce soit fini » explique la propriétaire, toujours émue.

Et durant ces années de procédures, la famille a dû faire face à des frais d’avocats, à des experts, dont des géologues… Aujourd’hui, elle demande au tribunal une indemnité financière de 25 000 € destinée à couvrir les frais avancés dans leur combat judiciaire contre le département.
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