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Quand les footballeurs de Kiev résistaient à Hitler

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Message par Admin Mer 2 Mar - 13:40

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Par Christophe PENOIGNON

Le Dynamo Kiev, mythique club de football de la capitale ukrainienne, qui subit aujourd’hui les frappes militaires russes, est un symbole de liberté, d’indépendance et de résistance. En 1942, ses joueurs ont défié, balle au pied et au prix de leur vie, selon la légende, le Troisième Reich d’Adolf Hitler. Retour sur un événement méconnu et souvent déformé, que les historiens appellent tristement le « match de la mort ».

1942. L’Allemagne nazie occupe l’Ukraine depuis près d’un an. Elle décide d’y exporter son « savoir-faire » en matière de sport et organise un championnat de football. Le but : démontrer la prétendue « supériorité de la race aryenne ». Le Dynamo Kiev, fondé dès 1927 mais dissout par les Allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale, ne peut y participer. Ses anciennes vedettes, qui ont connu la gloire pendant les années 1930, errent dans les rues de la capitale ukrainienne, à la recherche d’un rebond dans la vie active.

Jozef Kordic, directeur de la plus importante usine à pain de la ville, reconnaît alors Nikolaï Trusevich, le gardien du but de son ancienne équipe fétiche, et l’attaquant Alexeï Klimenko. Il leur propose de reformer l’équipe du Dynamo sous un autre nom, en y greffant trois joueurs du Lokomotiv Kiev, l’autre club de la capitale lui aussi dissout. Naît alors le FK Start, qui dispute sept matchs de championnat, tous remportés haut la main.

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Le fameux « match de la mort » du 9 août 1942 entre le FK Start créé après la dissolution du Dynamo Kiev et l’équipe de la Luftwaffe a été adapté au cinéma en 2012. (Photo : DR / archives Ouest-France)

Ils refusent d’effectuer le salut nazi

Les performances du FK Start remontent alors aux oreilles de l’état-major nazi. La plaisanterie semble avoir assez duré. Le 9 août 1942 est organisé le fameux « match de la mort ». Des hommes sous-alimentés affrontent des soldats surentraînés de la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande) regroupés au sein de la « Flakelf » (le nom de cette équipe montée de toutes pièces) et renforcés par trois joueurs professionnels allemands. Le tout devant environ 5 000 supporters (loin du mythe initial des 45 000 spectateurs) qui garnissent le stade Zenit de Kiev (qui sera rebaptisé le Start Stadium en 1981).

C’est une revanche, car, trois jours plus tôt, les Kiéviens l’ont emporté 5-1… « Les Allemands sont arrivés dans un bus ultramoderne de l’époque avec des supportrices féminines, de la nourriture… Alors que les Ukrainiens, qui mangeaient seulement 200 g de pain par jour, étaient affamés », raconte Pierre-Louis Basse, journaliste et écrivain, auteur d’un livre sur l’événement.

L’arbitre du match, lui, n’est autre qu’un officier SS. Il ordonne d’ailleurs aux Ukrainiens d’effectuer le salut nazi à leur entrée sur la pelouse. Ces derniers refusent.


« À Kiev, j’ai rencontré un homme qui a connu l’un des membres du FC Start, explique encore Pierre-Louis Basse. Il m’a raconté qu’ils étaient conscients des risques, mais qu’ils restaient des joueurs professionnels dans leurs têtes. Ils avaient dominé le football des années 1930, en rivalisant avec le club de Staline, le Spartak Moscou. Ils avaient ce sport en eux et n’avaient pas envie de perdre. »

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5 000 personnes s’étaient pressées dans les tribunes du stade Zenit de Kiev pour assister au match. (Photo : DR / archives Ouest-France)

« Nous allons gagner ce match »

Après l’ouverture du score des Allemands, les joueurs du Dynamo égalisent puis passent devant avant la pause (2-1). La mi-temps, justement, aurait été marquée par la visite dans les vestiaires du dirigeant de la ligue qui organise ce championnat, Georgi Shvetsov, ainsi que du lieutenant nazi Erich Eberhardt, entouré de soldats armés. Ceux-ci auraient menacé les Kiéviens de représailles en cas de victoire. Trusevich répond alors : « Non seulement nous allons continuer de jouer ce match, mais nous allons le gagner. »

Le FK Start laisse alors la Flakelf revenir à 3-3 en seconde période, avant d’accélérer (5-3). « Kiev, c’est un football des rues, souligne Pierre-Louis Basse. Jusqu’au bout, ils ont préféré s’amuser, jouer, dribbler. » En atteste l’ultime provocation de Klimenko à quelques minutes de la fin du match. À 5-3, l’attaquant vedette, déjà double buteur, dribble toute la défense allemande, y compris le gardien, et, au lieu de marquer dans le but vide, décide finalement de dégager le ballon vers le rond central…

Les anciennes gloires du Dynamo remportent le match (5-3) et la liesse monte à Kiev. « Cette victoire, c’est la victoire de la résistance. Elle incarnait ce patriotisme, cet indépendantisme qui montait dans les rues de la capitale. 1942, c’est la date de la bascule. L’Ukraine et l’Europe se rendent compte de la barbarie nazie. »

Plusieurs versions autour du destin tragique des joueurs

Le « match de la mort » a toutefois fait l’objet de controverses et, aujourd’hui, il est encore difficile de démêler ce qui s’est réellement passé ce 9 août 1942, parmi les nombreuses légendes qui entourent cet événement. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, les historiens prennent un peu plus de pincettes et dénoncent la récupération politique effectuée par l’URSS autour de ce match.

Les articles de presse des journaux soviétiques et deux films réalisés en 1962 sur le match ont participé à la déformation de ce scénario et notamment des événements qui ont suivi après la rencontre. Selon certains, les autorités allemandes auraient ordonné l’arrestation des joueurs du FK Start. L’un d’entre eux, Nikolaï Korotkykh, serait mort des suites de tortures quand quatre autres (dont Klimenko et Trusevich) auraient été fusillés le 23 février 1943 dans le camp de Syrets, près de Babi Yar.

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À gauche, Nikolaï Trusevich le gardien du Dynamo et du FK Start qui aurait été fusillé après le match. À droite, l’affiche du film racontant son histoire, sorti en 2012, et qui a suscité la polémique en Ukraine, car pointant du doigt l’attitude ambiguë des Ukrainiens pendant l’occupation allemande. (Photos : DR / archives Ouest-France)

D’autres voix se font depuis entendre, notamment en Ukraine, et soutiennent que la plupart des joueurs sont morts des suites de maladies, plusieurs mois après le match, et que les menaces de mort de la mi-temps sont une invention du Kremlin. Seuls trois joueurs du FK Start ont en tout cas survécu à la guerre et ont pu assister à la libération de Kiev, en novembre 1943.

Le film Match d’Andreï Malioukov, réalisé en 2012, et qui a reçu la majorité de son financement du gouvernement russe, a également été perçu comme un outil de propagande, les Ukrainiens y étant dépeints comme des collaborateurs ou des sympathisants des nazis. Ce point de vue trouve de l’écho dans l’actuelle guerre en Ukraine, Vladimir Poutine ayant déclaré vouloir « dénazifier » le pays.

Quoi qu’il en soit, Pour Pierre-Louis Basse, « le match d’août 1942 est très révélateur. C’était une façon de dire : vous avez l’armement, vous êtes surentraînés, mais on va vous faire danser. Et c’est ce qu’ils ont fait. Le Dynamo Kiev est un peu comme un appendice de révolte. Ce club a toujours conservé dans son disque dur des réflexes de créativité et d’indépendance. »

Pour preuve, avec 13 titres de champion d’URSS glanés entre la fin de la guerre et la chute de l’Union soviétique en 1991, le Dynamo reste le club le plus titré de l’histoire du foot soviétique, devant les clubs moscovites. Lors de sa première saison au sein du championnat ukrainien créé en 1992, dont il est d’ailleurs l’un des membres fondateurs, le Dynamo afficha son patriotisme en optant pour un maillot inédit, jaune et bleu. Les couleurs de la nouvelle Ukraine indépendante.

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https://youtu.be/T5O8Ikq7nRw

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