Angers : Dans ce grand parc, les cendres des défunts déposées dans les racines des arbres
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Angers : Dans ce grand parc, les cendres des défunts déposées dans les racines des arbres
DEUIL Créé en 2004, le parc des Arbres de mémoire est un site unique en France
Julie Urbach
Publié le 29/10/22 à 10h02
A Pruillé, près d’Angers, les Arbres de mémoire propose aux proches des défunts ayant choisi la crémation d’enfouir les cendres au pied d’un arbre du parc.
Unique en son genre en raison d’une modification du cadre juridique, le site a déjà été plébiscité par environ 300 familles et les demandes affluent. 20 Minutes vous le fait découvrir à l’occasion de la Toussaint.
« C’était un homme introverti qui aimait être au calme. Quelqu’un de proche de la nature. Il avait son coin de pêche, pas très loin d’ici… » Il y a deux ans et demi, Clarisse avait la douleur de perdre son mari, des suites d’un cancer. Mais cette mère de famille de la région angevine n’imaginait pas du tout le voir reposer dans un cimetière, un endroit « froid » qui rend « mal à l’aise », selon elle. Par hasard, aidée de sa fille, elle s’est alors rendu compte qu’à une dizaine de kilomètres de chez elle se trouvait un parc funéraire privé unique en France. Appelé Les Arbres de mémoire, il propose de déposer les cendres du défunt (au préalable placées dans une urne biodégradable) au cœur des racines d’un arbre, individuel ou familial. « C’est important pour se recueillir, assure Clarisse, venue mardi avec sa petite chienne. Même si c’est dur, je sais qu’il est bien ici. Pour nous, les proches, c’est très important. »
Proposer une solution nouvelle à certaines familles endeuillées, voilà l’objectif que s’était fixé Réginald Freuchet il y a près de vingt ans. Avec son père aujourd’hui décédé, il a acheté un terrain agricole de cinq hectares à Pruillé pour y lancer ce projet atypique. « On avait récupéré l’urne contenant les cendres d’un ami brutalement disparu, qui n’avait laissé aucune volonté, rapporte le directeur. On s’est alors dit que planter un arbre à l’occasion d’un décès, comme certains le font quand survient la naissance d’un enfant, ça pouvait être quelque chose de magnifique aussi pour le deuil. La pratique était déjà très répandue, en Suisse ou en Allemagne. »
Concrètement, les familles peuvent réserver à l’avance un arbre déjà planté ou en choisir un au moment du décès (pour un contrat de 90 ans au prix de 3.900 euros). Une douzaine d’essences sont proposées, du chêne au ginkgo biloba en passant par le cèdre. Une petite cérémonie est organisée pendant laquelle les proches peuvent tour à tour s’exprimer et jeter une pelletée de terre. Conformément à un règlement intérieur, ils sont autorisés à décorer le pied de l’arbre sur un mètre environ. Une petite plaque, nominative ou non, peut aussi être installée.
Le cadre juridique a changé
A l’heure où la crémation ne cesse d’augmenter dans le pays, pour approcher les 40 % des décès aujourd’hui, les demandes « arrivent tous les jours, et de toute la France », assure-t-on ici. Mais le parc angevin, qui abrite déjà les cendres de 300 familles pour qui l’inhumation, le placement en colombarium ou en jardin du souvenir ne convenaient pas, n’est aujourd’hui pas en mesure de se dupliquer ailleurs pour répondre à cette attente, au grand dam de son fondateur.
« A l’époque, en 2004, il n’y avait pas de statut juridique qui encadrait les cendres funéraires, rapporte Réginald Freuchet. Mais les politiques s’en sont emparés et la loi a changé en 2008 [date à laquelle par exemple il n’est plus autorisé de conserver une urne funéraire chez soi], pour davantage les considérer comme des dépouilles humaines. Nous pouvons donc continuer à exploiter le lieu car il a été ouvert avant 2005, mais impossible d’en créer de nouveaux. Depuis, j’ai toujours espoir que les choses bougent, que le concept puisse se multiplier, d’autant qu’il promeut l’écologie. »
Ces prochains jours, à l’occasion de la Toussaint, de nombreuses familles se retrouveront à déambuler dans ce grand parc accessible 24h sur 24, sans voiture ni allées bitumées, dans lequel se croisent aussi des oiseaux ou des biches. Sur place, l’objectif est de planter un millier d’arbres afin de « léguer aux générations futures une grande forêt de mémoires, tout en participant à la biodiversité ». Au pied de celui de son époux, Clarisse sait déjà que c’est aussi là qu’elle reposera. « Ma fille aussi y pense, confie-t-elle, cachée derrière ses lunettes de soleil. Dans ces cas-là, je lui réponds : ça va, ça va, tu as le temps… »
https://www.20minutes.fr/societe/4007502-20221029-angers-grand-parc-cendres-defunts-deposees-racines-arbres?utm_medium=Social&xtref=facebook.com&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2r1KVqdYu0Tro32iC709Q5BvmlnDT7CKLbfDaPuE-EqCPYOAYs2Ifsrgw#Echobox=1667032531
Julie Urbach
Publié le 29/10/22 à 10h02
A Pruillé, près d’Angers, les Arbres de mémoire propose aux proches des défunts ayant choisi la crémation d’enfouir les cendres au pied d’un arbre du parc.
Unique en son genre en raison d’une modification du cadre juridique, le site a déjà été plébiscité par environ 300 familles et les demandes affluent. 20 Minutes vous le fait découvrir à l’occasion de la Toussaint.
« C’était un homme introverti qui aimait être au calme. Quelqu’un de proche de la nature. Il avait son coin de pêche, pas très loin d’ici… » Il y a deux ans et demi, Clarisse avait la douleur de perdre son mari, des suites d’un cancer. Mais cette mère de famille de la région angevine n’imaginait pas du tout le voir reposer dans un cimetière, un endroit « froid » qui rend « mal à l’aise », selon elle. Par hasard, aidée de sa fille, elle s’est alors rendu compte qu’à une dizaine de kilomètres de chez elle se trouvait un parc funéraire privé unique en France. Appelé Les Arbres de mémoire, il propose de déposer les cendres du défunt (au préalable placées dans une urne biodégradable) au cœur des racines d’un arbre, individuel ou familial. « C’est important pour se recueillir, assure Clarisse, venue mardi avec sa petite chienne. Même si c’est dur, je sais qu’il est bien ici. Pour nous, les proches, c’est très important. »
Proposer une solution nouvelle à certaines familles endeuillées, voilà l’objectif que s’était fixé Réginald Freuchet il y a près de vingt ans. Avec son père aujourd’hui décédé, il a acheté un terrain agricole de cinq hectares à Pruillé pour y lancer ce projet atypique. « On avait récupéré l’urne contenant les cendres d’un ami brutalement disparu, qui n’avait laissé aucune volonté, rapporte le directeur. On s’est alors dit que planter un arbre à l’occasion d’un décès, comme certains le font quand survient la naissance d’un enfant, ça pouvait être quelque chose de magnifique aussi pour le deuil. La pratique était déjà très répandue, en Suisse ou en Allemagne. »
Concrètement, les familles peuvent réserver à l’avance un arbre déjà planté ou en choisir un au moment du décès (pour un contrat de 90 ans au prix de 3.900 euros). Une douzaine d’essences sont proposées, du chêne au ginkgo biloba en passant par le cèdre. Une petite cérémonie est organisée pendant laquelle les proches peuvent tour à tour s’exprimer et jeter une pelletée de terre. Conformément à un règlement intérieur, ils sont autorisés à décorer le pied de l’arbre sur un mètre environ. Une petite plaque, nominative ou non, peut aussi être installée.
Le cadre juridique a changé
A l’heure où la crémation ne cesse d’augmenter dans le pays, pour approcher les 40 % des décès aujourd’hui, les demandes « arrivent tous les jours, et de toute la France », assure-t-on ici. Mais le parc angevin, qui abrite déjà les cendres de 300 familles pour qui l’inhumation, le placement en colombarium ou en jardin du souvenir ne convenaient pas, n’est aujourd’hui pas en mesure de se dupliquer ailleurs pour répondre à cette attente, au grand dam de son fondateur.
« A l’époque, en 2004, il n’y avait pas de statut juridique qui encadrait les cendres funéraires, rapporte Réginald Freuchet. Mais les politiques s’en sont emparés et la loi a changé en 2008 [date à laquelle par exemple il n’est plus autorisé de conserver une urne funéraire chez soi], pour davantage les considérer comme des dépouilles humaines. Nous pouvons donc continuer à exploiter le lieu car il a été ouvert avant 2005, mais impossible d’en créer de nouveaux. Depuis, j’ai toujours espoir que les choses bougent, que le concept puisse se multiplier, d’autant qu’il promeut l’écologie. »
Ces prochains jours, à l’occasion de la Toussaint, de nombreuses familles se retrouveront à déambuler dans ce grand parc accessible 24h sur 24, sans voiture ni allées bitumées, dans lequel se croisent aussi des oiseaux ou des biches. Sur place, l’objectif est de planter un millier d’arbres afin de « léguer aux générations futures une grande forêt de mémoires, tout en participant à la biodiversité ». Au pied de celui de son époux, Clarisse sait déjà que c’est aussi là qu’elle reposera. « Ma fille aussi y pense, confie-t-elle, cachée derrière ses lunettes de soleil. Dans ces cas-là, je lui réponds : ça va, ça va, tu as le temps… »
https://www.20minutes.fr/societe/4007502-20221029-angers-grand-parc-cendres-defunts-deposees-racines-arbres?utm_medium=Social&xtref=facebook.com&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2r1KVqdYu0Tro32iC709Q5BvmlnDT7CKLbfDaPuE-EqCPYOAYs2Ifsrgw#Echobox=1667032531
Dernière édition par Admin le Sam 29 Oct - 23:52, édité 1 fois
Re: Angers : Dans ce grand parc, les cendres des défunts déposées dans les racines des arbres
Dans la nature, dans un arbre, dans l’espace… Que peut-on faire des cendres d’un défunt ?
https://www.20minutes.fr/economie/2840987-20200817-que-faire-de-ses-cendres-apres-la-mort
Si certains préfèrent se faire enterrer, de nombreuses personnes choisissent de se faire incinérer. Mais peut-on faire ce qu’on veut de ses cendres ? Depuis 2008, la loi interdit de garder chez soi les cendres d’un défunt. Elles doivent obligatoirement être conservées ou dispersées dans un endroit approprié.
Après l’incinération, deux choix sont donc possibles : conserver les cendres dans une urne au sein d’un lieu de sépulture adéquat – caveau de famille, cavurne, columbarium… –, ou bien les disperser, en respectant certaines conditions. Si l’inhumation et la crémation sont aujourd’hui les deux seuls rites permis par la législation française, des alternatives existent.
Dispersion en pleine nature
Amateurs de grand air, vous rêvez d’un repos éternel en pleine nature ? En France, la dispersion des cendres en campagne, en mer ou en montagne est encadrée par la loi. Une déclaration à la mairie du lieu de naissance du défunt est nécessaire. Un registre indique son identité, la date et le lieu de dispersion. Sachez en revanche qu’on ne peut pas diviser les cendres : elles doivent reposer au même endroit. Attention, on ne peut pas les disperser sur la voie publique, donc on oublie l’idée de les lancer du haut de la tour Eiffel, dans un jardin de la ville ou encore sur les berges d’un canal (les fleuves et les cours d’eau étant considérés comme des voies publiques).
Il est également possible d’enterrer l’urne au sein d’une propriété privée, mais sous conditions et uniquement après demande préalable auprès de la préfecture. Enfin, si vous avez choisi d’emmener vos cendres à l’étranger, il faut passer par l’ambassade ou le consulat du pays de destination afin d’obtenir les autorisations nécessaires.
Se réincarner en arbre
Et si vous recycliez vos cendres ? C’est ce que proposent plusieurs entreprises, comme Urne Bios, qui a inventé une urne funéraire écologique. Les cendres sont installées dans un réceptacle biodégradable et sont mélangées avec du terreau et une graine de végétal, que vous aurez préalablement choisi. Cette dernière se nourrira des nutriments de vos cendres pour donner naissance à un arbre, dédié à votre mémoire. Apparue à la fin des années 1990 dans les pays anglo-saxons, cette alternative propose une autre vision de la mort, directement liée à la vie et à la nature, et se veut respectueuse de l’environnement puisque ces arbres replantés produiront de l’oxygène et créeront des habitats naturels pour les oiseaux et les petites bêtes.
Aujourd’hui disponibles en France via des kits vendus en ligne, ces urnes bio coûtent une centaine d’euros, selon les fabricants, et sont destinées à être enterrées en pleine nature, après en avoir informé la mairie de la commune du lieu de naissance du disparu.
Des obsèques spatiales
Finir son voyage dans l’espace, en voilà une idée insolite. Les cendres de Gene Roddenberry, scénariste et producteur de Star Trek, ont été envoyées en orbite dans l’espace et celles du planétologue Eugène Shoemaker reposent dans un cratère de Lune depuis 1999.
Aujourd’hui, des sociétés américaines telles que Celestis ou Elysium Space proposent d’envoyer une portion symbolique de poussière humaine dans les étoiles, via une minuscule capsule équipée d’un traceur : la famille peut même suivre le parcours du disparu grâce à une application.
Des alternatives folles
L’imagination humaine n’a pas de limites. À l’étranger, des entreprises ont inventé des concepts parfois très étonnants afin d’offrir une nouvelle vie à vos cendres. Les inclure dans un feu d’artifice pour partir en beauté, les incorporer dans un vrai vinyle, sur lequel vous pouvez enregistrer votre musique préférée ou un message personnel, ou encore créer un diamant éternel à partir du carbone présent dans la poussière humaine…
L’idée est d’offrir à vos proches un souvenir, certes étrange, mais impérissable de vous.
Jardins du souvenir et parcs funéraires
Si vous ne possédez pas de concession ou de caveau familial, certains cimetières proposent des « jardins du souvenir » où vous pouvez disperser les cendres du défunt. Dans la même optique, des parcs funéraires permettent de déposer les urnes dans des espaces calmes et boisés. Pour ceux qui restent, le deuil est parfois moins difficile lorsqu’il existe un lieu de recueillement identifiable, ce qui n’est pas forcément le cas lorsque le corps est remis aux éléments. En cela, ces endroits dédiés peuvent être un bon compromis.
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