Saint-Brieuc. Pourquoi abat-on des arbres dans le cadre du chantier TEO ?

Avec le début du chantier Teo (transports est-ouest) à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), les écolos peuvent avoir des haut-le-cœur. Mais ce n’est que provisoire. Au total, 113 arbres vont être abattus, 175 seront ensuite plantés.

« Voir des agents découper les branches comme ça, ça m’a fait mal au cœur. » Cette riveraine de la rue de la gare, à Saint-Brieuc, s’est sentie mal, mercredi, en voyant les tronçonneuses de sortie. L’agglomération a fait abattre une dizaine de tilleuls dans le cadre du chantier de construction d’une ligne de bus en site propre, d’est en ouest.

Ce fameux chantier Teo va remodeler l’ensemble du centre-ville et oblige la collectivité à faire des sacrifices.« Cela avait été annoncé lors des différentes réunions publiques », rappelle Maël Caillebot, chargé de projet Teo à Saint-Brieuc Armor Agglomération. Par ailleurs, « il y avait une demande assez forte de la part de certains riverains et de commerçants pour enlever ces alignements d’arbre ». Notamment parce qu’ils cachaient les enseignes.
Des arbres stressés

Dans l’étude d’impact du projet Teo en centre-ville, la suppression d’arbres et de bosquets avait également été annoncée. Au total, entre le parvis nord de la gare, la rue de la gare et la place Du Guesclin, 113 arbres vont être supprimés. Mais comme les nouvelles règles environnementales l’imposent, pour chaque espèce supprimée, une nouvelle doit être plantée. Le porteur du projet va même plus loin puisqu’il prévoit de planter 175 arbres. « Le bilan vert global est positif avec 62 arbres en plus », indique l’étude d’impact.

L’abattage s’explique aussi par d’autres raisons. « Il faut savoir que les arbres respirent autant par les feuilles que par la terre. Les racines de ces arbres remontaient, ils étaient stressés, explique Bertrand de Tinténiac, paysagiste du projet. Ces alignements sont typiques des années 70, on mettait le revêtement le plus proche possible de l’arbre pour gagner de la place. »
« Ils ne sont pas à l'échelle de la rue »

Beaucoup de ces arbres étaient abîmés au niveau du tronc, à cause de la proximité des places de stationnement et des chocs avec des voitures. « Ils étaient abîmés, mais encore vigoureux, reconnaît le paysagiste. L’autre problème, c’est qu’ils n’étaient pas à l’échelle de la rue, ils étaient taillés trop bas. »

Les chargés de projet, en lien avec le paysagiste, ont donc décidé de les supprimer et de les remplacer par des érables rouges de type Scanlon dans leur forme naturelle. « Les arbres seront plus espacés et mesureront déjà 7 à 8 m au moment de leur plantation », rassure Bertrand de Tinténiac.


Thibaud Grasland Ouest-France